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MEMOIRES
POUR SERVIR À L'EXPLICATION
DE
LA CARTE GÉOLOGIQUE DÉTAILLÉE DE LA FRANCE
RECHERCHES
SUR
LA CRAIE SUPÉRIEURE
DEUXIÈME PARTIE
PALEONTOLOGIE
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE
PAR
A. DE GROSSOUVRE
INGÉNIEUR EN CHEF DES MINES
TEXTE
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
M DGCC XCHII
9] FÉVRIER
1894
LES AMMONITES
DE
LA CRAIE SUPÉRIEURE.
ge
INTRODUCTION.
Les ammonites de la craie supérieure n'ont donné lieu, en France, qu'à un
très petit nombre de travaux descriptifs.
Dujardin, le premier, a décrit et figuré en 1837, sous le nom d’Ammonites
polyopsis, une espèce de la craie sénonienne de la Touraine.
Un peu plus tard, en 1840, d'Orbigny faisait connaître quatre nouvelles
espèces, Ammonites Pailletteanus et Am. tricarinatus, de la craie des Corbières,
Am. Lafresnayeanus du calcaire à baculites du Cotentin, et une autre espèce de
| ‘ce même terram, qu'il rapportait à tort à Am. lewesiensis, Sowerby, nom qu'il
remplaça ensuite, en 1850, par celui de Am. gollevillensis, sans compter un
autre ammonitidé de cemême gisement, Am. Vernewk, qui vraisemblablement
est un scaphite. !
En 1847 et 1848, de Buch et Thiollière décrivaient presque simultané-
ment deux formes des grès verdâtres sénoniens de Dieulefit, remarquables par
la simplicité de leur ligne suturale, auxquelles ils donnaient les noms d’Am-
monites Ewaldi et Am. Robini.
D'Orbigny en 1850 () et Coquand en 1859) ont établi toute une série
d'espèces pour des formes provenant principalement de la craie de la Tou-
rane et de celle de l’Aquitaine. Mais äls n’ont fourni, à l'appui de la création
de ces nouveaux types, que de courtes diagnoses insuffisantes pour les définir
Prodrome de paléontologie stratigraphique.
®) Synopsis des fossiles de la formation crétacée du sud-ouest de la France.
1
LMPRIMSAIE NATIONARE.
2 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
complètement. Il en est résulté que les noms proposés ont été le plus souvent
appliqués à des types fort différents les uns des autres et que leur emploi a
amené de fréquentes confusions.
Depuis lors, cette partie de notre faune fossile a été complètement délaissée
et c’est seulement dans ces dernières années que M. Fallot nous a donné une
monographie des espèces des grès sénoniens de Dieulefit. Tout récemment,
M. Seunes, dans un mémoire en cours de publication, a commencé la des-
cription des ammonites du calcaire à baculites du Cotentin et de la craie cam-
panienne de la région sous-pyrénéenne.
Pendant cette longue période paraissaient à l'étranger les belles monogra-
phies de MM. F. von Hauer, Schlüter, Fritsch et Schlônbach, Redtenbacher,
Stoliczka, auxquelles 11 a fallu recourir jusqu'à ce jour pour l'étude de nos
échantillons de France. On pourrait croire que cette lacune dans les travaux
scientifiques est due à la pauvreté des gisements que notre territoire pos-
sède; cependant il n'en est rien et les couches crétacées de la Touraine, de
l’Aquitaine et des Pyrénées renferment des richesses dont l'existence nous
a été révélée par les travaux de nos savants confrères, MM. Arnaud, Péron,
Seunes, Toucas, etc. ;
Amené, par mes recherches sur la stratigraphie générale de la craie supé-
rieure, à reconnaître l'importance que les ammonites présentent pour la fixa-
tion des divers horizons, et pénétré de l'utilité que le géologue peut trouver
dans l'étude de leur répartition pour débrouiller les quesuons de parallélisme
si discutées et encore en litige, j'ai porté mon attention de ce côté et, grâce
aux communications qu’un grand nombre de géologues ont bien voulu me
faire, je suis arrivé à reconnaître que nous possédons en France la plupart des
espèces déjà décrites à l'étranger, auxquelles s’adjoignent une assez grande
quantité de types nouveaux. J'ai pensé qu'il pouvait être de quelque utilité
de publier le résultat de mes recherches, et, grâce au bienveillant appui de
M. Michel Lévy, directeur du service de la carte géologique de France, mon
travail a été admis dans les mémoires publiés par ce service.
Les échantillons d’ammonites de la craie supérieure sont presque partout
peu nombreux; 1l serait même plus exact de dire qu'ds sont d'une extrême
rareté. Il en résulte que dans ce travail bon nombre d’espèces n'ont pu être
figurées que d’après des exemplaires assez défectueux; on ne rencontre, en
effet, que bien peu de gisements appartenant à la craie supérieure où les
conditions de fossilisation soient assez satisfaisantes pour permettre d'y re-
INTRODUCTION. 3
cueillir des échantillons comme ceux que les couches jurassiques nous offrent
grande abondance ; d'ordinaire la nature de la roche est
absolument défavorable à la conservation des détails de l’ornementation, et
généralement en si
dans certains gisements, comme ceux des Pyrénées, par exemple, les actions
mécaniques, auxquelles les couches ont été soumises postérieurement à leur
dépôt, ont écrasé et déformé les individus qui s’y trouvent fossilisés. C’est à
. cause de cette déformation que j'ai cru suffisant de figurer, seulement vus de
côté, certains échantillons aplatis pour lesquels la représentation du bord
ventral ne donnerait aucune indication utile.
On pourra s'étonner que certains types sont seulement représentés par des
fragments : c'est qu'il m'a semblé que dans ce mémoire, destiné particuliè-
rement à l'étude des questions stratigraphiques, il convenait de ne négliger
aucun des documents recueillis ; J'ai pensé qu'il y avait intérêt à conserver la
trace de toutes les formes qui ont peuplé autrefois les mers crétacées, en raison
de la rareté de leurs débris et de leur importance pour la chronologie géolo-
gique. Plus tard, de nouvelles découvertes permettront de mieux définir ces :
types, mais, en attendant ce jour, leur présence à certains niveaux bien déter-
minés sera du moins constatée par la publication des fragments que j'ai été en
mesure d'étudier.
Par contre, il s’est trouvé quelques formes pour lesquelles j'ai eu la bonne
fortune d’avoir en main un nombre assez considérable d'exemplaires ; il en
est résulté que J'ai pu consacrer à ces espèces un certain nombre de figures,
soit pour les montrer à leurs divers degrés de développement, soit pour
mettre en relief les variations notables qu'elles peuvent subir dans leur orne-
mentation.
De cette manière, je suis arrivé à rattacher à un même type spécifique des
échantillons qui, pris isolément, paraïtraient, au premier abord, constituer
des espèces bien nettes et bien tranchées. Malgré cela, ceux qui n'auraient
pas sous les yeux la série complète d'échantillons établissant le passage gra-
duel entre les diverses formes, pourraient encore être disposés à contester
l'identité spécifique des types figurés.
Habitué, par l'étude de séries d’ammonites jurassiques représentées par
un nombre considérable d'échantillons, à voir les formes les plus différentes
comme aspect se coordonner autour d'un même type, je suis disposé à
concevoir l'espèce géologique dans un sens très large, et je crois que pour
éviter la confusion: à laquelle aboutit la multiplication des noms spécifiques
1.
pr LES AMMONITES DE LA CRAÏE SUPÉRIEURE.
pour des formes qui ne sont, en réalité, que des variétés d'un même type, il
faut employer la nomenclature trmominale, c’est-à-dire adjoindre au nom spé-
cifique un nom de variété. On peut ainsi, tout en mettant en relief le type de
l'espèce, établir dans la série des formes qui viennent s’y rattacher un certain
nombre de points de repère destinés à préciser les idées.
On constate, d’ailleurs, que deux tendances absolument opposées se font
jour dans l'étude des documents paléontologiques que les temps géologiques .
nous ont légués.
D'une part, le géologue stratigraphe ne peut se défendre d'un certain effroi
quand il voit démembrer indéfiniment certains types classiques, ou bien créer
à côté des espèces anciennes de nouvelles qui en diffèrent par des caractères
si délicats, si peu tranchés, que leurs auteurs eux-mêmes sont parfois bien
embarrassés pour les reconnaître. I se demande si cette richesse de la nomen-
clature ne risque pas d'engendrer la confusion, si elle-ne surcharge pas inuti-
lement la mémoire et si elle n'aboutit pas finalement à cacher sous de nou-
-veaux noms des formes qui se rattachent incontestablement à des types connus
sous d'autres dénominations, de telle sorte que deux listes de fossiles com-
posées de noms différents indiquent, en réalité, une même faune géologique.
Par contre, on voit aussi s’accomplir un travail inverse sans qu'il soit tou-
jours possible d'en bien saisir la raison; le même auteur, qui a disloqué et
divisé une espèce ancienne, rassemble, sous le même nom spécifique, des
formes que, par tradition, l'on est habitué à considérer comme distinctes.
Ces deux tendances opposées correspondent à deux méthodes scientifiques
que l’on retrouve dans toutes les sciences, l'analyse et la synthèse.
Mais si l'analyse peut être guidée dans ses recherches par des considéra-
tions générales qui appartiennent à la synthèse, elle ne doit pas moins précéder
cette dernière, et celle-ci ne peut avoir de base solide que si elle a à sa dispo-
sition un grand nombre de faits exactement constatés.
C’est pour cela qu'il ne faut pas trop se plaindre de la multiplication des
espèces et des genres; en précisant avec soin les diverses formes, en étudiant
leurs groupements au point de vue des affinités, en recherchant leur distri-
bution dans le temps et dans l'espace, l'observateur amasse des matériaux qui
permettront plus tard d'accomplir un travail de synthèse encore impossible
aujourd'hui, et grâce auquel on arrivera à reconstituer avec certitude l’ordon-
nance de l'édifice de la création.
Toutefois, s’il est utile de définir dans une série de formes variées, ayant
INTRODUCTION. 5
vécu à la même époque et se reliant les unes aux autres, un certain nombre
de types servant de points de repère, il n’y a aucun avantage à élever ces der-
diers au rang d'espèces, et c'est pour cela que j'ai cru devoir adopter, quand
l’occasion s’est présentée, la nomenclature trmominale, afin de mettre en évi-
dence les liens qui rattachent les unes aux autres des formes qui ne sont mani-
festement que des variétés d’un même type.
Il est facile d'arriver à ce résultat quand on possède un nombre d’échan-
tillons suflisant pour réunir deux formes extrêmes par une chaîne continue
d'mdividus intermédiaires. Cependant, même en dehors de ce cas, on peut
encore établir l’équivalence spécifique en se basant sur les corrélations qui
existent entre les divers caractères employés pour la détermination des es-
pèces; il suffit pour cela de rechercher comment la variation de l’un d'eux
dans un certain sens entraine nécessairement celle des autres dans un sens
déterminé. On sera ainsi en droit de conclure à l'identité spécifique de deux
formes sans avoir nécessairement sous les yeux tous les intermédiaires qui les
relient.
Les caractères par lesquels une ammonite est distinguée et définie sont
basés sur la forme générale de la coquille et son ornementation, c'est-à-dire
sur la forme des tours, celle de la spire d'enroulement, celle de l'ombilic,
l'ornementation des tours, la force et la disposition des côtes et des tubercules
qui s'y trouvent. À ces caractères on peut ajouter les suivants, qui ne sont pas
toujours suscepübles d’être observés : la longueur de la chambre d'habitation,
la forme de la bouche et le dessin des on
Les tours peuvent être plus ou moins épais ou comprimés, à section ellip-
tique, subquadrangulaire, etc., à bord externe plus ou moins arrondi, ou tran-
chant (caréné), ou muni d’une quille plus ou moins nettement détachée des
flancs, etc. à
La forme et la grandeur de l’ombilic sont assez souvent considérées comme
donnant de bons caractères ; ceux qui sont basés sur la disposition des parois
ombilicales, plus ou moins verticales ou inclinées et la manière plus ou moins
nette dont elles se séparent des flancs, sont aussi fréquemment employés pour
distinguer des types VOISINS.
Les données principales sur la forme générale de L coquille sont réunies
dans un tableau numérique où l’on rapporte au diamètre total considéré
comme égal à 100, la largeur de lombilic, la hauteur et l’épaisseur du
dernier tour à ses deux extrémités.
6 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Ces quantités sont alors disposées de la manière suivante, en prenant comme
exemple l'échantillon de la planche XXXII :
Diamétre deiéchan lion PÉPCPRPERRREREEERTERE 174ne
Diametre LOCAL rue le a M Re ee eue LT US ee NOTE 2e 100
Diamètre-de ombilie: MUC, EME DA EM JEPE 23
Hauteur duidernier tour MMA 6
Épaisseur dus dernienttonns Eee A Al ste UE Rs ReEr ho
Hauteur de l’avant-dernier tour....................... 23
Épaisseur de l’avant-dernier tour. . .................... \ où
Partie proportionnelle de l'avant-dernier tour recouverte par
le TeLNIEL An ee PER DT ANANEMENNEReRRER POLE 3/4
Il me paraitrait préférable, au lieu de rapporter toutes les dimensions de
l'échantillon au diamètre total, de prendre comme terme de comparaison la
hauteur du dernier tour. Les rapports des autres dimensions à celle-ci auraient
l'avantage de faire ressortir plus nettement, au premier coup d'œil, la manière
dont les tours s’enroulent, s’accroissent et se recouvrent. D'un autre côté, si
l'échantillon examiné se trouvait être incomplet de manière à ne pas permettre
la mesure du diamètre total, on se trouverait dans l'impossibilité d'établir
pour lui un tableau comparatif comme celui que je viens de donner, tandis
qu'avec le système que je propose la comparaison serait toujours possible, au
moins avec un certain nombre des autres éléments. Les données numériques
du tableau précédent se trouveraient alors présentées sous la forme suivante :
Dramètretdeliéchantilon ÆRPPPEP ERNEST ANT
Hauteundu dernier tour: PP EEE Et 100
Épaisseur du‘dernier tours 2 EUR MON MENU 86
Hauteur de l’avant-dernier tour. ...................... 49
Épaisseur de l’avant-dernier tour..................... A5
Diamètre:total Penn ET EEE AOL RACE SNS ETS RE AS 214
Diamètre de l'ombilic. ............................. 5o
Recouvrement proportionnel de l’avant-dernier tour par le
TÉRIEL EE en EN NL NMEQLMENT EEE ER ITR re hou HO
Du reste, dans le présent travail, je m'abstiendrai de donner ces tableaux
numériques, parce.qu'il sera toujours possible à chacun de: les établir exacte-
ment d'après les figures qui ont été obtenués au moyen de clichés photo-
graphiques; elles donnent avec la plus grande précision les, dimensions des
échantillons, toutes les fois que ceux-ci n’ont pas subi de déformations.
INTRODUCTION. 7
H est d’ailleurs bien évident, et je vais développer cette considération, que
les données numériques fournies par les tableaux précédents n’ont qu'une va-
leur absolument relative ; elles se rapportent à un individu donné pour une
certaine grandeur de cet mdividu, mais, d’une manière générale, on peut s’at-
tendre à ce qu'elles varient d’un échantillon à un autre et, pour chacun d'eux,
suivant la taille à laquelle elles seront prises.
Une forme donnée d’ammonite présente, en effet, des caractères bien dif-
férents selon son degré de développement; non seulement la grandeur de
lombilic peut varier .avec l’âge, mais la forme générale et le mode d'orne-
mentation éprouvent aussi des modifications importantes. Le bord externe,
arrondi dans le jeune, deviendra tranchant plus tard, puis de nouveau arrondi
à une taille plus grande encore. Les tours, comprimés dans le jeune, pourront
être plus ou moins renflés dans l'adulte; la coquille, privée d’ornementation
sur les premiers tours, sera ensuite costulée ; les côtes, d’abord simples, pour-
ront plus tard se subdiviser, s’orner d’épmes ou de tubercules, etc. En un
mot, les variations de la coquille, dans ses diverses périodes de développe-
ment, sont si considérables que souvent on aura beaucoup de peme à considérer
au premier abord, comme appartenant au même exemplaire, les tours internes
et les derniers tours d’une coquille. Qui pourrait reconnaître, par exemple, au
premier coup d'œil, le jeune d’Ammonites Woolgari (Sharpe, Fossil Molluska of
the Chalk, pl. XI, fig. 1) dans l'échantillon représenté même planche, fig. 2?
Il semble d’ailleurs que les différences si prononcées qui existent fréquemment
dans l’ornementation du jeune et de l'adulte se sont produites chez les ammo-
nites de la fin de l'ère crétacée, d’une manière plus accusée encore que chez
celles de l'ère jurassique.
H y a là une source d'erreurs et de confusions qui ne peuvent être évitées
que par l'examen d'un nombre suffisant de matériaux : ainsi, j'ai eu l'occasion
de montrer ailleurs que Schlônbach, et avec lui la plupart des paléontologues,
ont rattaché à tort à Ammonites procerus une série de formes adultes qui n’ap-
partiennent même pas au groupe du type de Seebach défini par un individu
jeune.
On peut donc dire qu’une forme donnée d’ammonite n’est complètement
définie que si elle est bien connue dans ses diverses phases de développement,
et je dois avouer que pour un bon nombre des espèces que je vais dé-
crire, il existe à ce sujet une lacune regrettable, car la rareté relative des ma-
tériaux que J'ai eus à ma disposition ne m'a pas permis de pouvoir observer,
5 .
8 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
pour toutes, les divers stades de l'évolution. Peut-être plus tard, la découverte
de nouveaux échantillons amènera-t-elle à considérer comme appartenant au
même type spécifique des espèces que je crois devoir distinguer.
Une forme donnée présente donc une série de stades, où périodes de déve-
loppement, dans chacun desquels elle possède des caractères spéciaux et sou-
vent fort différents les uns des autres ; d’ailleurs, 11 est tout naturel d'admettre
que parmi les individus se rattachant à un même type, il en est qui atteignent
une taille plus ou moins considérable, tandis que d’autres restent nains. Ainsi,
taille et degré de développement sont deux choses absolument distinctes et, par
conséquent, deux échantillons donnés ne doivent pas être comparés à la même
taille, mais dans la même période de développement.
Examinons donc comment, dans un même stade, les formes se rattachant
à un même type spécifique peuvent varier dans leurs divers caractères.
Le premier trait qui frappe, c'est qu'à côté d'individus plus où moins plats,
plus ou moins comprimés, il s’en trouve d'autres plus ou moins renflés qui se
rattachent incontestablement au même type, ainsi qu’on peut le voir dans bien
des cas, lorsque l'on a suffisamment d'échantillons à sa disposition.
Les exemples de ces variétés plates ou renflées sont nombreux et présents
à l'esprit pour certaines espèces bien connues, telles qu'Ammonites macro-
cephalus, Am. varians, eic. On a voulu voir dans ces différences une relation
de sexe, et beaucoup de paléontologues attribuent les variétés à tours com-
primés aux mdividus mâles, et les variétés à tours épais aux femelles. Cette
opinion a contre elle ce fait qu'il existe tous les intermédiaires entre les variétés
extrêmes. à À
À ces modifications dans la forme générale des tours correspondent toute
une série de changements.
En premier lieu, on peut remarquer que dans un type spécifique les indi-
vidus ont l'ombilic d'autant plus étroit que les tours sont plus comprimés ;
Ammonites varians et Am. Coupé, Am. cordatus et ses variétés en fournissent
de bons exemples.
En même temps que l'ombilic devient plus petit, il devient aussi propor-
tionnellement plus profond et prend une forme analogue à celle d’un enton-
noir.
La section des tours varie elle-même suivant leur degré de renflement ou
de compression; le bord externe est d'autant plus pincé que les tours sont
plus élevés, c'est-à-dire que l'ombilic est plus étroit.
=
INTRODUCTION. 9
L'ornementation de la coquille subit des modifications correspondantes ;
sur les individus à tours renflés, elle est moins serrée, plus saillante et plus
vigoureuse que sur les individus à tours comprimés : c'est ce que montrent
bien les exemples déjà cités, et en particulier Ammonites varians et sa variété
Am. Coupé.
D'après ces prenmères données, on voit combien sont peu solidement établies
les distinctions spécifiques, concernant des formes voisines, basées unique-
ment sur la largeur de l’ombilic, le nombre des côtes, etc., lorsqu'on ne pos-
sède pas un nombre suffisant d'exemplaires pour démontrer que les variétés
de l'une et de l’autre ne sont pas semblables quand, à taille égale, elles pos-
sèdent la même largeur d'ombilic. |
La forme de la bouche constitue évidemment un caractère important, mais
qui n'est que fort rarement observable. D'ailleurs, cette forme peut varier
assez notablement avec l’âge; ainsi, dans les jeunes d’Ammonites subradiatus
le péristome est muni de deux languettes latérales, tandis que chez les adultes
il est beaucoup plus simple et Innité par une ligne falculiforme. C'est d'ailleurs
une règle qui parait pouvoir être généralisée, et l’on peut dire que chez les
adultes d’une même espèce la forme de l'ouverture est toujours beaucoup plus
simple que chez les jeunes 1),
La longueur de la chambre d'habitation varie d'une manière notable dans
les diverses espèces d’ammonites, mais c'est un caractère qu'on a assez rare-
ment l'occasion d'observer et qui n’a de valeur que pour la coordmation des
diverses formes en genres distincts.
Les cloisons donnent également d’exceltentes indications : de Buch puis
d'Orbigny ont montré tout le parti que l’on pouvait en tirer et, dans ces der-
miers temps, l'attention s’est de nouveau portée sur ce caractère. Dans une note
récente (Bull. Soc. géol. de France, 3° série, XVII, 1890, p. 275), M. Dou-
villé, se basant sur les données fournies par l'examen des lobes et des selles
pour un certain nombre d'espèces de la craie, a fait voir qu'on avait jusqu’à
® Depuis la rédaction de ce mémoire, M. Mumier-Chalmas a émis l'opinion que dans les am-
monites les mâles seraient représentés par des individus toujours plus petits que les femelles, et
qu'ils seraient en particulier caractérisés par la présence d'un péristome\muni d'apophyses jugales ;
c'est-à-dire de deux prolongements latéraux (Compte rendu sommaire des séances de la Soc. gcol. de
France, 5 déc. 1892). Cette opinion, étayée sur des considérations du plus haut intérèt, me pa-
raît fort plausible, mais je n'en persiste pas moins à croire que, règle générale, dans la même
espèce le péristome se simplifie avec l’âge.
2
LUPNLHENME XATIONAIR.
g
10 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
ce jour méconnu leurs affinités réelles et leur a restitué leur place véritable
dans la classification.
Toutefois, maloré l'importance des renseignements fournis par ce caractère,
il ne faut pas s'en exagérer la valeur; il ne constitue pas toujours un guide
sûr et infailhible, ou plutôt 1l exige dans son emploi beaucoup de discerne-
ment et de perspicacité, puisque c'est en se basant sur l'étude des cloisons que
l'on a successivement rattaché certaines ammonites de la craie à selles et lobes
relativement simples, d'abord aux Ceratites du trias, puis aux Amaltheidés, et
il a fallu toute la critique judicieuse du savant professeur de l'École des mines
pour montrer les erreurs commises.
H est d’ailleurs certain que le dessin des cloisons peut varier plus ou moins
pour les formes se rattachant à un même type spécifique, mais, faute d’études
suffisantes, nous ne sommes pas encore en mesure de connaître exactement
entre quelles limites ces modifications se produisent. Sur un mème individu,
ce dessin, en tenant compte d’ailleurs de la multiplication des ramifications,
ne reste pas absolument semblable à lui-même, et le travail de M. Nicklès
(Mém. Soc. géol. de France, 1. Contributions à la paléontologie du sud-est de
l'Espagne), dans lequel les cloisons d’un certain nombre d'ammonites ont été
l’objet d’une étude fort approfondie, nous fournit sur ce sujet des indications
d’un grand intérêt. On y voit, comme je l'ai déjà fait remarquer ailleurs, que
deux cloisons successives présentent parfois des différences assez notables,
que le degré d'évolution des cloisons varie d’un échantillon à un autre, bien
plus, que sur une même cloison l'évolution peut être plus avancée d’un côté
que de l’autre. | F
Cette dernière constatation a une grande importance : elle montre que l’on
peut admettre dans un même groupe des espèces à cloisons très ramifiées et
d’autres à cloisons très simples, ayant conservé par exemple le stade goniatite.
L'examen des cloisons, en fournissant de nouveaux termes de comparaison,
est susceptible, dans certains cas, de prêter un-secours puissant pour l'étude
de diverses formes. Ainsi, il existe divers groupes chez lesquels la forme gé-
nérale et le mode d'ornementation varient excessivement peu, même pour des
espèces appartenant à des époques très éloignées : tels sont, par exemple, la
plupart des Phylloceras. Nous verrons qu'il en est de même pour les espèces
du genre Sphenodiscus que l’on retrouve sensiblement identiques comme aspect
extérieur dans divers. étages du système crétacé ; les caractères de leurs cloi-
sons permettront de-les séparer assez facilement les unes des autres.
INTRODUCTION. 11
H nous reste à dire quelques mots sur la manière dont se déroulent les
diverses périodes de développement d’une ammonite, au point de vue de sa
forme générale et de son ornementation; j'ai déjà mdiqué que sous ce rap-
port la taille ne donne aucune imdication et que deux échantillons de mêmes
dimensions ne correspondent pas toujours au même stade. J'ajouterai seu-
lement qu'il résulte pour moi de l'examen de nombreuses séries d'individus,
appartenant au même gisement et se rattachant les uns aux autres par une
succession continue de formes intermédiaires, que la marche de l’évolution
peut varier notablement d’un individu à un autre, résultat analogue à celui
que M. Nicklès a fait ressortir pour ce qui concerne les cloisons.
Les divers stades d’ornementation auront donc, suivant les individus, des
durées fort différentes : tantôt les premiers stades persisteront fort long-
temps et occuperont un grand nombre de tours, tantôt, au contraire, ils se
5
concentreront sur les premiers. À ce point de vue, différent de celui que j'ai
considéré précédemment, on peut dire que l'espèce se manifeste à un moment
donné par une extraordinaire richesse de formes. Mais l'étude de ce sujet
m'entrainerait ici trop loin; je me propose d'y revenir ailleurs, et 1 serait du
reste assez difficile de trouver dans les matériaux fournis par le terrain cré-
tacé un nombre d'exemples suffisant pour mettre ce fait en relief.
Cependant, nous ne serons pas sans en rencontrer quelques-uns, et je citerai
en particulier Barroisia Haberfellneri et Placenticeras syrtale.
Si toutes les espèces qui gravitent autour d’un même type doivent être
considérées comme appartenant à une même espèce géologique lorsqu'elles
habitent la même couche ou'des couches contemporaines, il n’en est plus de
même lorsqu'elles ont vécu à des époques différentes; dans ce dernier cas, le
stratigraphe a un grand intérêt à rechercher et à préciser les caractères qui
permettent de les distinguer et de constituer avec elles de nouvelles espèces.
En d’autres termes, comme l’a depuis longtemps indiqué Waagen, il y a lieu
de séparer, dans les variétés d’une même espèce zoologique, les variétés contem-
poraines ou variations et les variétés d'âge différent ou mutations; tandis que
les premières resteront pour le stratigraphe de pures variétés, 11 élèvera les
autres au rang d'espèces, d'espèces fictives, il est vrai, au point de vue pure-
ment zoologique, mais qui n’en seront pas moins précieuses pour lui, en lui
permettant d'établir avec précision la chronologie des phénomènes géolo-
giques.
Le mémoire que je présente ayant spécialement pour objet la description
2
12 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
des ammonites de la craie supérieure de France, Je ne me suis pas borné à
décrire et à figurer les espèces nouvelles et à renvoyer pour les autres aux
descriptions et aux figures antérieurement publiées soit en France, soit à
l'étranger, J'ai tenu, au contraire, à représenter presque toutes les espèces de
notre pays, pour permettre leur comparaison avec celles des autres rÉgIONS ;
jai seulement laissé de côté les formes déroulées, à l'exception des Scaphites,
parce que Je n'ai pu en réunir un nombre d'échantillons assez grand pour
arriver à en faire une étude satisfaisante.
Je tiens à exprimer 101 toute ma reconnaissance à ceux de mes confrères qui
m'ont si gracieusement communiqué les précieux documents que renfermaient
leurs collections, MM. Arnaud, abbé Bontant (collection de l'abbé Bourgeois
à l'École de Pontlevoy), Boreau-Lajanadie, Durand, Fallot, Joseph Jean.
Kilian, Le Mesle, Mouret, Nicklès, Péron, Réjaudry, Savm, Sayn, Seunes,
Toucas, ams: qu'à MM. Douvillé, Fischer et Munier-Chalmas qui m'ont permis
d'étudier les types renfermés dans les collections de l'École des mines, du
Muséum d'histoire naturelle et du Laboratoire de géologie de la Sorbonne.
Je remercie aussi M. Douvillé pour les conseils qu'il a bien voulu me donner
sur quelques pots délicats, et M. Nicklès pour le concours qu'i m'a prêté,
en reproduisant les cloisons de plusieurs peuts échantillons intéressants, par
le procédé photographique grâce auquel il a obtenu les beaux dessins que
l'on trouve dans son mémoire sur la faune crétacée du sud-est de PEspagne (1.
() Les autres dessins de cloisons insérés dans ce mémoire ont été empruntés partie à des
ouvrages déjà parus (et dans ce cas l'indication de la source à toujours été donnée), ou ont été
dessinés avec la loupe et la chambre claire, soit par M. Douvillé, soit par moi,
CLASSIFICATION
DES,
AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Les travaux de L. von Buch et de d’Orbigny ont depuis longtemps permis
de répartir les espèces de la craie en un certain nombre de familles Cristati,
Tuberculal, Clypeiformes, etc., dont quelques-unes correspondent assez exac-
tement aux genres actuellement admis. Les recherches plus récentes de
MM. Suess, Hyatt, Bayle, Neumayr, Uhlig, Zrttel, ont montré comment, en
se basant sur les caractères tirés de la forme extérieure, de l’ornementauon,
des lignes de suture, du bord buccal, de la dernière loge, des aptychus et
anaptychus, on pouvait arriver à limiter avec plus de précision les divers
genres et à grouper ceux-ci d'une manière naturelle.
Neumayr a publié sur la systématique des ammonites un important mé-
moire (0 qu'il reproduisit à peu près intégralement, quelques mois plus tard 4
dans une autre publication ©); la seule modification mtroduite consiste dans
la création du genre Acanthoceras pour des formes primitivement réunies au
genre Hoplites.
La classification de Neumayr est établie sur des considérations génétiques ;
en suivant le développement chronologique des diverses formes, il cherche à
montrer comment certains genres dérivent les uns des autres et arrivent à se
séparer quand des modifications importantes se produisent -dans leurs carac-
tères.
Neumayr distingue dans les ammonites quatre grandes subdivisions.
I. ARCESTIDÉS. — Il n'existe dans cette famille que deux genres renfermant
des ammonites de la craie, Amaltheus et Schlônbachia.
Dans le premier, Neumayr place une série de formes chez lesquelles la
Ueber Kreideammonitiden. Sitzungsber. d. Wien. Akad. LXXI. 1875.
_@) Die Ammoniten der Kreide und die Systematik der Ammonitiden. Zeitschrift d. deutsch. geol.
Gesellschaft. XXVIT. 1875.
La
14 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
simplification du dessin de la ligne suturale paraît dériver du plan général des
cloisons des Amaltheidés jurassiques (Am. Requieni, Am. Robin) et une autre
série chez lesquelles la multiplicité des lobes provient de la différenciation
des lobules du premier lobe latéral des Amaltheus typiques (Am. syrtalis,
Am. placenta, Am. pedernalis, Am. Vibrayei, etc.).
Le second comprend toutes les formes carénées de la craie, telles que Am.
varians, Am. cristatus, Am. Bravaisi, Am. Fleuriausi, Am. Haberfelineri, Am.
inflatus, Am. Margæ, Am. subtricarinatus, Am. texanus, etc.
I. Troprrinés. — Cette famille ne renferme aucune espèce crétacée.
IL. Lyrocerarinés. — Les Lytoceratidés comprennent les Lytoceras et les
Phylloceras, dont les représentants dans le système infracrétacé et le système
crétacé sont encore nombreux : Neumayr y rattache un certain nombre de
formes déroulées, Hamites, Baculites et Turrilites.
IV. AEcoceraTiDés. — Avec les trois subdmisions : A. Aegoceratinés ;
B. Harpoceratinés; C. Stephanoceratinés.
. La première ne renferme pas d’ammonites crétacées; dans la seconde se
trouve le genre Haploceras créé par M. le docteur Zittel pour un ensemble de
formes aflines des Oppelia, appartenant au Jurassique moyen et supérieur.
Neumayr y rattache les espèces de la craie supérieure, les Ligati de d’Orbigny,
pour lesquelles on a plus tard créé le genre Pachydiscus : Am. galicianus , Am.
gollevillensis, Am. neubergicus, etc.
La subdivision des Stephanoceratinés est composée avec les genres Stepha-
noceras, Gosmoceras et Perisphinctes à peu près dimités au jurassique, et les
Holcostephanus, Hopltes, Acanthoceras et Stohiczkaia spéciaux au système infra-
crétacé et au système -crétacé.
Neumayr rattache encore Ammonites radiatus et Am. Leopoldi aux Peri-
| sphinotes.
H considère les Holcostephanus dont Am. Astieri est la forme la plus typique,
comme dérivant des Perisphinctes et prenant leur: origine partie dans: l'Inde
(Am. Cautleyi, Opp.) et partie dans les mers boréales (Am. diptychus, Keys.).
Les Hoplites dériveraient aussi des Perisphinctes et en particulier du groupe
de Am. polyplocus et Am. involutus.
CLASSIFICATION. . 15
Les Acanthoceras et les Stohiczhia seraient issus des Hoplites; les premiers
se rattacheraient à Hoplites abscissus et les seconds à Hoplites Dutemplei.
Les considérations développées par Neumayr ont été adoptées à peu près
intégralement jusqu'à ce Jour, et c'est tout récemment que M. DouvilléU) à
montré, en s'appuyant sur l'étude des cloisons, que l’on avait réuni à tort dans
certains groupes des formes absolument hétérogènes. Ce travail présente donc
une grande importance pour la question générale de la classification des am-
monites de la craie. ei
S’attachant en particulier à ces formes qui, en raison de la simplicité de
leurs cloisons, ont été pendant longtemps rapprochées des cératites du trias,
M. Douvillé fait voir que cest avec raison qu'on les a séparées en deux
groupes, l'un caractérisé par une ligne suturale réduite, l’autre par un grand
nombre de selles et de lobes. Le premier groupe a été rapporté au genre
Buchiceras, Hyatt; mais celui-ci a comme type Buchiceras bilobatum, Hyatt,
espèce non figurée, dont les selles sont dentelées et les lobes anguleux, tandis
que les formes Ewaldi-Tissohi sont, au contraire, caractérisées par des selles
larges à contours arrondis et des lobes élargis à leur partie inférieure, qui est
seulement denticulée: Il faut chercher ailleurs les analogies de ces dermères,
et M. Douvillé fait remarquer que certaines espèces du néocomien d’Alcoy,
appartenant aux Pulchellia, Uhlig, présentent le même plan général des cloisons.
M. Douvillé propose, en conséquence, le nom générique de T'ssotia pour
le groupe Evwaldi- Tissot, en prenant comme espèce type Tissoha Tissot.
Près des Tissotia et des Pulchellia viennent encore se placer, en raison de
la similitude du plan des cloisons, les genres MVeolobites, Fischer, et Sto-
hczkaia, Neumayr.
Passant au second groupe des soi-disant cératites de la craie, M. Douvillé
montre par une série d'exemples que les Sphenodiseus et Placenhceras doivent
se ranger à côté des Sonneratia et des Hoplites.
M. Douvillé termine son important travail en signalant l’hétérogénéité du
genre Schlünbachia qui renferme des formes appartenant à des branches très
distinctes; en particulier, Am. texanus (type du genre Mortoniceras) et Am.
inflatus se rapprochent de certains Acanthoceras, tandis qu'Ammonites varians,
par ses lobes trifurqués et l’'ornementation de ses flancs, doit être rattaché aux
Classification des Cératites de la craie, 1890. (Bull. Soc. geol. de France, 3°, XNVIIL, p. 275.)
16 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Hoplitidés. Il propose, en conséquence, de prendre Am. varians comme type
du genre Schlénbachia.
De même Acanthoceras renferme une série de formes Martini-manullaris
caractérisées par un lobe large et anguleux, tandis que la plupart, des autres
Acanthoceras rappellent les'Pulchelludés par le type de leurs cloisons, où l’on
reconnait une! tendance à la bifurcation des lobes. l
M. Douvillé a appliqué ces considérations dans son cours de paléontologie,
professé à l'École des mines, et il range les espèces de la craie dans les
fanulles suivantes :
PayLLoceraTinés. — Cette famille comprend les Phylloceras, déjà bien
caractérisés dans le trias, à côté desquels M. Douviilé place les Puzosia (— Des-
moceras).
LyrocerarTinés. —- Avec le seul genre Lyloceras.
AGANTHOGERATIDÉS. — Les flancs sont ornés de côtes simples, bifurquées
ou intercalées, présentant deux rangées de tubercules principaux épineux et
: 2 4 1 ÿ , Ë ; 2 a
presque toujours d'autres rangees de tubercules supplémentaires. On peut ÿ
distinguer les genres :
Acanthoceras comprenant deux groupes de formes, le premier dans lequel
les côtes sont interrompues ou déprimées sur la ligne siphonale, le second
caractérisé par la présence d’une rangée de tubercules impairs.
Prionocyclus avec côtes S'infléchissant en avant dans la région ventrale ; la
ligne siphonale est marquée par une suite de tubercules aplatis.
Mortloniceras avec ornementation analogue à celle des genres précédents ;
la ligne siphonale est omée d'une quille tranchante et continue.
Hoprrripés. —— Les côtes sont fortement infléchies en avant, surtout dans
le voisinage de la région ventrale, et elles convergent en faisceaux soit vers des
tubercules ombilicaux, soit vers des tubercules placés vers le milieu des flancs.
Les cloisons ont des lobes nettement trifides dès le jeune âge, tandis qu'ils
sont arrondis dans les jeunes Acanthoceratidés.
Elle comprend les genres :
Hoplites dans lequel les côtes arrivent obliqguement sur la région ventrale
CLASSIFICATION. {7
el s'interrompent avant d'attendre la ligne siphonale en se surélevant et en
donnant naissance à un tubercule oblique; la région ventrale est anst bituber-
culée et parait souvent comme tronquée.
Placenticeras. — Côtes latérales peu marquées et se réduisant souvent à
deux rangées de tubercules allongés; les deux rangées de tubercules externes
sont bien marquées sur la région ventrale, qui est tronquée.
5
Schlônbachia avec la même ornementation que les Hoplites, mais en outre
une carène sur la ligne siphonale.
Sonneratia. — Côtes non interrompues sur la ligne siphonale et dessinant
sur la région ventrale, arrondie ou tranchante, une série de chevrons plus
ou moins arrondis et infléchis en avant.
Sphenodiscus. — Tours à section ogivale. Ce genre dérive du précédent de
la même manière que les Placenticeras dérivent des Hoplites par l'élargis-
sement du premier lobe latéral.
Pachydiscus. — Ornementation presque identique à celle des Sonneratia.
PuscHezLurés. — Les tours souvent larges et l'ombilic étroit rappellent
les Placenticeras, tandis que les cloisons, à éléments moins nombreux, rap-
pellent celles des Acanthoceratidés à carène ou tubercules siphonaux. Cette
famille comprend les genres :
Pulchellia. — Région ventrale bituberculée; flancs ornés de côtes inflé-
chies en avant et souvent larges et épaisses.
Mammites. — Sur les flancs, côtes larges, épaisses, souvent peu distinctes,
se terminant chacune par un fort tubercule latéral duquel partent une ou
deux côtes externes aboutissant à une double rangée de tubercules externes.
Stoliczkaia. — Côtes fines, embrassantes, fasciculées ou intercalées, tra-
versant la région ventrale, qui est arrondie.
Tissoha. — Région ventrale carénée; cloisons très simples et souvent ana-
logues à celle des cératites, mais elles s’en distinguent par la présence d’un
lobule au milieu de la selle externe.
Cet exposé montre combien les idées de M. Douvillé diffèrent du Sys-
tème développé par Neumayr. Il faut bien reconnaître que la recherche des
3
LUMINMERIS NATIONALE,
#
18 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
affinités des diverses espèces d’ammonites présente d’autant plus de difficultés
qu'il nous est encore impossible le plus souvent de savoir comment dérivent
les unes des autres les diverses formes qui ont peuplé successivement les
mers des temps géologiques. On voit, par exemple, apparaître à diverses
époques des types nouveaux qui n’ont aucune parenté avec ceux qui habi-
taient précédemment la même région; ces nouvelles formes proviennent sans
‘aucun doute de l’imnugration d'espèces étrangères dont l’arrivée coïncide
avec l'ouverture de communications directes entre des bassins marins précé-
demment séparés. Les lacunes qui existent encore dans nos connaissances
paléontologiques d'une grande partie du globe ne nous permettent donc pas
de suivre dans le temps les différenciations successives d’un même type.
D'autres difficultés viennent s'ajouter à celle-ci et plus particulièrement la
rareté des matériaux d'étude.
Prenons par exemple Ammoniles Goweri du callovien inférieur. La forme
adulte de cette espèce rappelle tout à fait par son aspect extérieur un Cælo-
ceras, par exemple C. linguiferum, qui habite un niveau un peu inférieur. Si
l'on peut casser les échantillons et obtenir les tours internes, on voit alors
apparaitre une forme et une ornementation qui mdiquent l'attribution de
cette espèce au genre Cosmoceras; le bord externe présente un méplat sur
lequel les côtes passent droites et normales, tout à fait comme chez Ammonites
calloviensis, Am. Duncani et comme aussi chez Am. niortensis, Am. Garanti,
Am. longovicensis et Am. Jason; mais chez ces dermiers le méplat ventral est
bien plus étroit, et sur cette partie les côtes sont d'ordinaire à peu près com-
plètement effacées. Lorsque l’on connait les adultes des espèces précédentes,
on observe, dans la forme et l’ornementation, la série de modifications qui
font passer le Jeune d’Am. Gowert, à caractères de Cosmoceras bien accusés, à
la coquille adulte ayant l'apparence d’un Cœloceras ; le méplat ventral disparait,
le bord externe devient arrondi et ne conserve plus trace des arêtes latérales
qui limitaient le méplat médian; en même temps les côtes passent régulière-
ment sur le bord externe arrondi. En un mot, la coquille a alors perdu tous
les caractères extérieurs par lesquels on caractérise d'ordinaire les Cosmoceras :
de même les adultes d’Am. niortensis et Am. Garanti sont bien différents des
types habituels que l’on trouve dans les collections et qui sont représentés dans
les ouvrages de paléontologie.
En résumé, comme je l'ai déjà dit plus haut, chaque espèce, lorsqu'elle
arrive à son dernier terme de développement, a passé par une série de stades
CLASSIFICATION. 19
dans chacun desquels la forme et l’ornementation ont eu des caractères spé-
ciaux; ceux-c1 sont parfois si différenciés, que deux individus de la même
espèce, à deux stades différents, seraient naturellement considérés comme
appartenant à deux espèces bien distinctes, si l’on ne connaissait pas d'avance
les variations successives propres à cette espèce. Réciproquement, deux mdi-
vidus présentant une grande analogie comme aspect extérieur peuvent appar-
cenres différents.
8
Il est donc certain que pour apprécier les affinités réelles de deux espèces,
tenir réellement à deux espèces différentes et même à deux
il faudraït pouvoir étudier d’une manière complète l’évolution de leur forme
et de leur ornementation; pour les ammonites de la craie supérieure, en
particulier, cette recherche est le plus souvent impossible en raison de la
pénurie des matériaux dont le paléontologue peut disposer. C’est en pareil
cas que l'importance des cloisons se fait sentir, et ce caractère, qui vient
d'ordinaire s'ajouter simplement aux autres, acquiert alors une valeur pré-
dominante.
Reprerions le cas d'Ammonites Goweri, dont nous avons seulement en main
un échantillon adulte. Par son aspect extérieur, 1l semble appartenir au genre
Cœloceras; mais si nous pouvons examiner ses cloisons, nous verrons qu’elles
n'ont aucune analogie avec celles de ce genre et nous reconnaïtrons, au con-
traire, leur smulitude avec celles des autres Cosmoceras.
On voit quel secours peut prèter l'étude de la ligne suturale dans la re-
cherche des affinités véritables des diverses espèces, surtout lorsque l’on ne
connaît pas, pour chacune d'elles, l’évolution complète de la forme et de
l'ornementation.
Aussi ne puis-je qu'adhérer complètement aux idées émises par M. Dou-
villé sur cette question, et je reproduis textuellement le passage le plus saillant
de sa note : 3
« I nous reste à examiner les caractères tirés de la forme des cloisons.
Ceux-ci ont une grande importance dès l’origine du groupe des ammonites,
puisqu'ils sont à peu près exclusivement employés pour le classement des
formes les plus anciennes ou goniatites. Ici les cloisons sont relativement sim-
ples; leur plan général, c’est-à-dire la disposition et la forme des selles et des
lobes, est facile à observer et à définir. 2
« H n’en est pas de même pour les ammonites, où les cloisons sont sou-
vent d'une complication extrême. Mais si l'on réfléchit que dans le jeune
âge les cloisons sont tout à-fait comparables à celles des Goniatites, rien ne
n
2 -
20° LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPERIEURE.
s’opposerait en réalité à ce qu'on appliquât aux ammonites jeunes le mème
mode de classement qui a donné de bons résultats pour les Gomatites. Nous
croyons qu'on obtiendra ainsi des résultats d’une haute importance en pour-
suivant jusqu'au stade goniatite les belles recherches entreprises, 1l y a quel-
ques années, par Branco, sur les premières phases du développement des
ammonites; à ce moment et un peu après, quand la cloison commence à se
subdiviser, son plan général n’est pas encore masqué par la complication
des découpures des lobes et des selles : il peut fournir des caractères d'une
grande netteté et de nature à jeter une vive lumière sur les affinités et les
origines des divers groupes d'ammonites.
« Du reste on peut affirmer dès maintenant que, maloré leur plus ou moins
grande complication, l'unité de composition des cloisons est nettement per-
ceptible dans tous les groupes vraiment naturels; ainsi on reconnait tout
de suite un Phylloceras à la terminaison en forme de feuille arrondie des
éléments de ses cloisons; les cloisons des Lytoceras sont tout aussi reCOnnals-
sables à leurs selles et à leurs lobes profondément bilobés. I suflit de feuul-
leter les beaux mémoires de Mojsisovies pour être frappé de l'uniformité des
cloisons non seulement dans un même genre (Arcestes, Joannites, Cladhscites),
mais encore dans une même famille (Geratitidæ).
« Cette unité de plan est d'autant plus facile à saisir et surtout à définir,
que la cloison est moins découpée; généralement cette forme simple ne peut
s'observer que dans le jeune âge; de là, l'importance du stade goniatite, sur
laquelle nous avons insisté déjà. »
Les considérations qui précèdent font ressortir la difficulté d'établir dans les
ammonites des genres bien naturels; le plus souvent ceux qui ont été faits sont
beaucoup trop vastes et composés alors d'éléments hétérogènes; tels sont Amal-
theus, Harpoceras, Haploceras, Acanthoceras, Schlônbachia, etc. À tous points
de vue, il est préférable de pousser l'analyse jusqu'à ses dernières limites et
de créer des genres parfaitement homogènes, réduits même à n'être que ce
que Waagen appelait une bonne espèce. De la sorte, on évitera des erreurs
comme celles qui ont été déjà commises, et cette analyse approfondie per-
mettra plus tard de refaire la synthèse sur des bases solides, et de coordonner
les subdivisions irop restreintes en genres et en familles bien conformes aux
affinités véritables. 1 faut, comme l'a dit M. Douvillé, que chaque division
ne soit pas une sorte de fagot composé avec des morceaux pris de tous les
CLASSIFICATION. 21
côtés, rendant toute reconstitution impossible tant que Île fagot n'aura pas
été défait. « Malheureusement, en ce qui concerne les ammonites, il est à
craindre qu'il n'y ail encore plus d'un fagot à défaire, plus d’un genre hétéro-
gène à démembrer. »
Ne craignons donc pas de pousser l'analyse trop loin, si nous voulons
rendre possible une reconstitution sérieuse; je tiens qu'il est plus utile
d'établir un genre bien homogène, même restreint, que de constituer un
groupe trop vaste avec des membres étrangers les uns aux autres.
DESCRIPTION DES ESPÈCES.
FAMILLE DES ACANTHOCERATIDÉS.
Je réunis provisoirement en un même groupe l’ensemble des formes que
M. Douvillé a séparées en deux familles : les Acanthoceratidés et les Pulchel-
ludés. H existe entre elles des relations tellement étroites et intimes, que, dans
la famille des Palchellüdés, les espèces du genre Mammites, par exemple, me
paraissent, sous le rapport de la forme et de l’ornementation, aussi bien qu'au
point de vue du plan général des cloisons, se rapprocher beaucoup plus de
certains Acanthoceras que des espèces du genre Tissotia.
Dans l'impossibilité d'établir, d’une manière satisfaisante, deux séries bien
distinctes, Je crois qu'il convient, jusqu'à nouvel ordre, de constituer avec
toutes ces formes un seul groupe, bien distinct de celui des Hopltidés par le
plan général des cloisons : les lobes y sont larges et arrondis ou nettement bi-
furqués, tandis que, dans cette dernière famille, ils sont terminés en pointe.
De cette manière, une grande partie des formes de la craie supérieure
rentrent dans deux familles naturelles bien tranchées : les Acanthoceratidés et
les Hoplitidés. Peut-être sera-t-1l possible plus tard d'établir dans l'une comme
dans l’autre des subdivisions rationnelles, en se basant soit sur les détails du
plan des cloisons, soit sur l’évolution de la forme et de l’ornementation: mais
pour le moment la rareté des matériaux paléontologiques, qui sont à la dispo-
sition des géologues pour l'étude des céphalopodes de la craie supérieure, ne
permet pas de pousser ces recherches aussi loin qu'il serait désirable.
Cependant, c'est seulement par la comparaison des stades successifs de ces
deux caractères que l’on pourrait arriver à établir les relations véritables exis-
tant entre des individus adultes dont la forme et l’ornementation présentent
des différences accentuées, au fond, peut-être plus apparentes que réelles.
Je me borne donc à donner ici le dessin des cloisons d’une série d'espèces
appartenant à la famille des Acanthoceratidés.
À l'exception des Ammonites mamillaris et Am. Martini, d'ordinaire ratta-
chés aux Acanthoceras, mais dont les cloisons appartiennent à un tout autre
ACANTHOCERATIDES. 93
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Am. Martin (gros. — 3). Am. manullaris (gros. — 2).
Fig. 3.
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Am. Tissoti, d’après Douvillé, B. S. G. EF. 3°, XVIIT, p. 282.
Fig. 4".
Fig. 4". RME Fig. 4°.
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fa: NUL FN 7” £ \
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Am. compressissimus (gros. — 6), d’après Nicklès. Contributions. . . p- 8 et 9.
4" Cloisons au diam. de 5". — 4° Cloisons au diam. de 10"". — 4° Cloisons au diam. de 131,5.
Fig. 5. Fig. 6.
Am. Bourgeoisi (gros. — 4). Am. Moureti (grand. natur.).
Fig. 7. Fig. 8.
RP
Cl
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A
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S
a
SN
Am. dispar (gros. — 2), d’après Douvillé,
B, 5. G. F. 3°, XNIIT, p. 282. Am. rhotomagensis (gros. — 2), d'après un échantillon de Rouen.
2h LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
type que celui des autres espèces, on remarquera dans l’ensemble précédent
plusieurs caractères communs assez importants. Les lobes y sont assez larges,
arrondis où à terminaison paire; les selles, beaucoup plus larges que les lobes,
présentent beaucoup d’analogies avec eux, et le plus souvent elles sont sub-
divisées en deux parties par un lobule.
On constatera en outre quelques différences : ainsi, certaines espèces ont
leur ligne suturale réduite à un petit nombre d'éléments (Am. rhotomagensis,
Am. Bourgeoisi,. .... }, tandis que dans les autres elle est beaucoup plus
développée (Am. compressissimus, Am. Tissoti,. .. .). D'autre part, on peut
distinguer dans ces cloisons une série dans laquelle l'extrémité des lobes est
simplement arrondie, dentelée ou digitée (Am. compressissimus, Am. Bour-
geoist,. .... ), et une autre dans laquelle cette extrémité présente une petite
selle accessoire assez développée (Am. Revellerei) ou est constituée par une
fourche bien caractérisée (Am. rhotomagensis, Am. dispar, Am. Moureti,. . ... je
Dans l'incertitude où nous sommes encore sur le mode d'évolution des
cloisons aux divers âges des individus d'une même espèce et sur les limites
plus ou moins étendues entre lesquelles se trouvent comprises leurs variations
possibles, je signale simplement ces diverses particularités sans y rechercher la
base d’une division de ce grand groupe en deux ou plusieurs fanulles : elles
5
permettront cependant d’y établir une série de genres assez homogènes.
Je vais passer ceux-ci successivement en revue en commençant par ceux
dont les espèces ne se rencontrent pas dans l'étage sénonien et me limitant
pour eux à quelques indications rapides.
Genre PULCHELLIA. Uazic, emenD., Douvizcé.
Ce genre a été créé en 1883 par M. le docteur Uhlig (Die Cephalopoden
der Wernsdorfer Schichten. Denkschriften. d. k. k. Akad. d. Wissenschaÿt.).
À l'exemple de M. Douvillé, je n’y comprends que les formes à bord
externe tronqué, bicaréné ou limité par une double rangée symétrique de
tubercules situés à l'extrémité des côtes qui ornent les flancs. Ces côtes sont
larges, épaisses, flexueuses et obliques en avant.
Les ‘cloisons, formées d'éléments assez nombreux, sont caractérisées par
une première selle latérale arrondie, subdivisée par un lobule, et par un
premier lobe latéral arrondi, denticulé, élargi vers son sommet en forme
de spatule. Comme l'a fait remarquer M. Nicklès, dans son mémoire sur les
C2
ACANTHOCERATIDÉS. 25
céphalopodes du terrain crétacé du sud-est de l'Espagne, dans le jeune âge,
c'est-à-dire chez les individus ayant seulement 1 ou 2 millimètres de diamètre,
les cloisons des Pulchellia se présentent sous un aspect uniforme.
Je prends comme type de ce genre Pulchellia compressissima du néocomien
et je reproduis ci-dessous les dessins de cloisons de cette espèce donnés par
M. Nickles.
Mig. 9°. Fig. 9°.
Pulcheläia compressissina (gros. = 6), d'après Nicklès, Contributions. . . .. p- 8 et 0.
g! Cloisons au diam. de 5". — 9? Cloisons au diam. de 10". — 9° Cloisons au diam. de 13,5.
Les diverses espèces de Pulchellia paraissent cantonnées dans l'étage néo-
comien (s. /.) : Pulchellia galeata, P. compressissima, P. Didayi.
Genre STOLICZKAIA. Neumayr.
Ce genre, créé par Neumayr (1875), a pour type Ammonites dispar, d'Orb.
Le bord externe est arrondi et les côtes passent sur la région ventrale sans
s'y interrompre. |
Ici les cloisons sont plus élancées et plus découpées que dans le genre pré-
cédent : les selles et les lobes sont bifurqués et on distmgue à l'extrémité
du premier lobe latéral une petite selle médiane assez développée, comme le
montre la cloison de Stoliczkaia gardonica, dessmée par M. Douvillé (1890,
Classification des Cératites ; Bul. Soc. géol. de France, 3° série, t. XVIIL, P2701)E
ce savant regarde d’ailleurs cette espèce comme étant le jeune de St. dispar.
Fig. 10.
CNET L vu
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DE
Stoliczkaia dispar (gros. = 2), d'après Douvitlé, B. S. G. F. 3°, XNIIT, p. 282.
Ce genre caractérise principalement l'étage cénomanien.
n
IMPRIMERIE NATIONALE,
26 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Genre NEOLOBITES. Frscner.
M. Fischer a établi (1882) le genre Veolobites pour les formes aplaties dont
les lobes et les selles sont arrondis à leur extrémité. Le type est Ammonites
Vibrayei, d'Orb., de l'étage cénomanien.
Je donne ci-dessous, d'après M. Douvillé (loc. cit.), le dessin de la cloison
de cette espèce pris sur un échantillon de l'École des mines.
Neolobites Vibrayei (grand. natur.), d'après Douvillé, B.S. G. F. 3°, XNIIE, p. 282.
M. Douvillé considère que dans cette cloison le premier lobe latéral n’est
que l’exagération du lobule qui divise la selle externe des Pulchetlia et des
Tissotia. à
Genre ACANTHOCERAS. NeumAYR, EMEND.; À. DE (GROSSOUVRE.
Ce genre a été établi en 1875 par Neumayr; tel que le comprenait son
auteur, il renfermait un grand nombre d'espèces appartenant aux anciennes
familles des Angulicostati, Crassecostati, Nodosocostati, Mamillares et Rhotoma-
genses. Neumayr le considérait comme dérivant des Hoplites.
M. Douvillé a montré (loc. cit.) que ce genre, ainsi constitué, était hétéro-
gène et qu'il convenait d'en détacher une première série de formes à côtes
plus ou moins tubereulées, généralement interrompues ou déprimées sur la
région médiane du bord externe et, en tout cas,.ne présentant jamais de
tubercules sur la ligne siphonale.
À ce premier groupe appartiennent Am. Martini, Am. Cornuecli, Am. ma-
mllaris, Am. nodosocostatus, . . . ... ; il est caractérisé par le développement de
sa première selle latérale, très large et très élevée, et par la forme du premier
lobe latéral, étroit et anguleux. Il doit donc être séparé des Acanthoceratidés
pour être rattaché aux Hopltidés.
Ce groupe constituera le genre Douvilléiceras, n. gen., pour lequel je prends
comme type Am. mamillaris. J'ai donné plus haut les cloisons de cette espèce
et celles d’Am. Martini (voir page 23).
AGANTHOCERATIDÉS. 27
Il est fort probable que l’on doit encore rattacher à ce nouveau genre Am-
monites Mantelli, en écartant bien entendu les formes adultes d’Am. rhotoma-
gensis, parfois attribuées à tort à cette espèce, en raison de la ressemblance
apparente résultant de la disparition des tubercules de la ligne siphonale :
c'est là une confusion qui me paraît avoir été commise assez souvent et je
crois que l'on a fréquemment cité sous le nom d’Am. Mantelli des individus
adultes d'Am. rhotomagensis. Je n’ai pu d’ailleurs arriver à observer des échan-
ülons bien authentiques d’Am. Mantelli montrant le dessin de leurs cloisons,
seul caractère qui permettrait d'affirmer si cette espèce doit être classée défi=
nitivement dans les Douvilléiceras.
Après cette première élimination d’un certain nombre d'espèces primitive-
ment rattachées au genre Acanthoceras, celui-ci ne comprend plus que des
Formes caractérisées par la présence d’une ran
5
ligne siphônale; tels sont, par exemple : Am. Lyelli et Am. rhotomagensis, dont
oée impaire de tubercules sur la
Je donne ci-dessous le dessin des cloisons.
Fig. 12 Fig. 13
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Acanthoceras rhotomagense (gros. — 2), Am. Lyelli (gros. —3), d'après un échantillon
d’après un échantillon de Rouen. _du département de l'Aube.
On voit qu'il existe des différences assez sensibles dans le plan de ces deux
cloisons et que celles d'A. Lyelli, par la forme de l'extrémité de leurs lobes,
rappellent assez celles des Pulchellia, tout en en différant par leur plus faible
largeur. Je réserverai donc le nom générique d'Acanthoceras aux formes à lobes
et selles larges, de forme approximativement rectangulaire, dont le premier
lobe latéral présente une fourche terminale nettement accusée, et je prendrai
comme type de ce genre Acanthoceras rhotomagense.
Le genre Acanthoceras ainsi défini comprend des formes du cénomanien et
du turonien.
28 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE
GenreæMAMMITES. Laure er Bruper.
Ce genre a été établi en 1886 par MM. Laube et Bruder dans leur mé-
moire sur les Ammonites de la craie de Bohème (Palæontographica, XXXIIL).
On peut prendre comme type Mammutes nodosoïdes, dont le dessin des
cloisons a été donné dans le mémoire que je viens de citer; je le reproduis
ci-dessous (fig. 14).
Les cloisons des Mammutes Revellieret (—Rochebrunei) fournissent également
un bon type du plan général de ces cloisons.
Ce genre comprend des formes à bord externe tronqué où même légere-
ment excavé, ornées sur les flancs de côtes épaisses partant ordinairement
d’un tubercule ombilical et aboutissant à des tubercules externes.
Fig. 14.
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Fig. 159.
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Mammites Revellieri (gros. — 2,33), d'après un échantillon d’Angoulème.
La ligne suturale montre un premier lobe latéral subdivisé par une petite
selle. |
A ce genre se rattachent Mammites rusticus, de la craie turonienne d’An-
gleterre, et M. concilatus, Stolic., de la craie de l'Inde que l’on retrouve dans
le turonien de Bohême et de Provence.
ACANTHOCERATIDES- 29
Genre PRIONOTROPIS. Mrex.
Ce genre a été créé en 1876 par Meek pour Ammonites Woolgari, ou du
moins pour une forme qu'il croit identique à cette espèce.
Il comprendra donc des formes d’Acanthoceralidés à carène ventrale discon-
timue formée de forts tubercules saillants. Les cloisons appartiennent au type
des Mortoniceras, c'est-à-dire que l'extrémité du premier lobe latéral est
arrondie et simplement denticulée, sans présenter la fourche que lon trouve
dans Stoliczkaia, Acanthoceras, etc.
Ce genre, auquel se rapportent Prionotropis Woclgari, P. papalis, parait
ètre surtout caractéristique de l'étage turonien.
Genre TISSOTIA. Douvicze.
Ce genre a été établi par M. Douvillé pour les formes du groupe Ewaldi-
T'issoti, en prenant comme espèce type le Buchiceras Tissot figuré en 1878
par M. Bayle dans le quatrième volume de lÆxplication de la carte géolo-
gique de France; comme cette ammonite n'avait été représentée que vue de
côté, M. Douvillé en a donné le profil en 1891 (Bull. Soc. géol. de France,
3asénie, XIX, p: 5o1, fig. 1), pour montrer son bord ventral tricaréné.
Ces formes, rapprochées d’abord des Cératites triasiques, avaient ensuite été
rattachées au genre Buchicerus, Hyatt, mais M. Douvillé a montré (Bull. Soc.
géol. de France, 3° série, XVI, p. 282) que ce dernier, qui a pour type
Buchiceras bilobatum, est caractérisé par une cloison absolument différente
de celle des ammonites du groupe Ewald-Tissoti : celles-ci se rattachent, au
contraire, très nettement au groupe d'Am. compressissimus, Am. Didayri, etc.
Fig. 16.
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ERCTS x ; à
AE RUN ‘4
T
= 75 M
Tissotia Tissot, d’après Douvillé, B. S. G. F. 3°, XVIIT, p. 28.
Le genre créé par M. Douvillé est bien caractérisé par le plan de ses cloi-
sons simples, à selles larges et arrondies, non dentelées : la première selle
latérale, très large, est subdivisée par un ou deux lobules secondaires; elle est
30 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
suivie de deux ou trois autres selles arrondies qui ne sont jamais subdivisées
sur aucun des échantillons que J'ai examinés. Le dessin de la ligne suturale
de Tissotia Tissoti que j'emprunte à M. Douvillé (Bull. Soc. géol. de France,
3° série XVIIE, p. 282, fig. 1) peut être considéré comme donnant un bon
type du plan général des cloisons de ce groupe.
I y a évidemment une assez grande analogie entre le plan de ces cloisons
et celui du prenuer stade des cloisons de Püulchellia compressissima, d'Orb.,
telles que M. Nickiès nous les a fait connaître dans son mémoire sur les
fossiles du terrain crétacé du sud-est de l'Espagne (Mémoires de la Soc. géol.
de France. — Paléontologie. 1. — Mémoire n° 4, 1890. PI. HT, fig. 1 et 1°). Il
est à remarquer toutefois que dans les Tissotia les lobes sont beaucoup plus
étroits que dans les Pulchellia et que le premier lobe latéral est surtout beau-
coup moins développé. I est élargi à sa pare inférieure et denticulé. J'ai pu
étudier le détail de ces denticulations sur un échantillon de Tissolia Ewaldi
(collection Sayn) des grès verdâtres de Dieulefit, dont une partie était en
meilleur état de conservation que la plupart des échantillons de mème pro-
venance, toujours plus ou moins usés superfciellement. On observe bien net-
tement sur ce lobe les particularités déjà relevées par M. Nicklès à l’occasion
de Pulchellia compressissima. (Loc. cit., p. 9.) « Les dentelures sont plus
grandes à l'extrémité inférieure du lobe que sur les côtés et décroissent plus
rapidement du côté de l’ombilic que du côté externe. » La figure des cloisons
de Tissolia Tissoti donnée plus haut d’après M. Douvillé offre nettement le
même caractère.
On voit combien le genre Tissotia est étroitement lié au genre Pulchellia
limité au groupe de P. compressissima. Rp, Sauvageaut.
Les formes de ce genre présentent une carène ventrale tantôt continue,
tantôt dentelée, accompagnée de denx quilles latérales où bien bordée de
part et d'autre d’une ligne de tubercules situés à l'extrémité des côtes qui
ornent les flancs. 4
Les ammonites crétacées à cloisons simples, qui constituent ce groupe,
avaient été primitivement rattachées aux Cératites; elles ont été tout d’abord
signalées en 1847 par de Buch d’après un échantillon des grès verdâtres de
Dieulefit, auquel ce savant avait donné le nom d’Ammonites Ewaldi; presque
en mème temps Thiollière faisait connaitre. du même gisement une espèce
voisine à laquelle 1 donnait le nom d’Am. Robini.
En 1849, M. Bayle décrivait sous le nom d’Am. Fourneli une espèce d’AI-
ACANTHOCERATIDES. 31
gérie appartenant à ce mème groupe. Depuis lors, une série de formes sem-
blables ont été retrouvées à maintes reprises dans le nord de l'Afrique fran-
caise (Algérie et Tunisie), en Égypte et en Palestine; elles jouent donc un
rôle important dans la stratigraphie de la craie à facies méditerranéen, et tout
récemment mon confrère et ami M. Péron a longuement insisté sur leurs
caractères dans son beau mémoire sur les mollusques fossiles crétacés de la
Tunisie.
Toutefois, comme je ne puis adopter complètement sa manière de voir
et que Je m'écarte aussi de lopinion développée sur ce mème sujet par
M. Fallot, auquel on doit une excellente monographie des Ammonites de
Dieuleft (1885, Étude géologique sur les élages moyens el supérieurs du terrain
crélacé dans le sud-est de la France), je crois devoir reprendre cette question
qui servira de point de départ à mon étude sur les formes sénoniennes de
ce groupe.
J'emprunte à M. Fallot (loc. cit., p. 237) le résumé suivant relatif à lhis-
iorique des espèces de de Buch et de Thiollière.
«Le 12 juillet 1847, L. de Buch donnait à l'Académie de Berlin {Ueber
Ceratiten: Bericht ucber die zur Bekanntmachung geeigneten Verhandl. der künigl.
preuss. Akad. der Wissenschaften zu Berlin, p. 221; 1847) la description de
plusieurs ammonites de la craie auxquelles il reconnaissait les caractères des
Cératites du trias. C'était notamment l’'Am. Ewaldi provenant des grès verts
de Dieulefit (Drôme). Cette description était accompagnée seulement d’un
dessin très inexact des lobes que la figure (p. 222) montre terminés par une
pointe aiguë.
«Le 3 mars 1848, Thiollière présentait à la Société d'agriculture de
Lyon un échantillon provenant du mème point, et le à mai de la même
année, il publiait dans les annales de cette Société l’Ammonites Robini, auquel
il reconnaissait tous les caractères des Cératites. Les caractères de cette espèce
lui semblaient différer de ceux de l'Am. Ewaldi, de Buch, dont il ne con-
naissait que la description et les lobes. Or le dessin publié par de Buch auto-
risait complètement la création d'une espèce nouvelle pour l'échantillon de
Thiollière, Mais le travail de L. de Buch relatif à sa communication du
* 12 Juillet 1847 et publié dans les mémoires de l’Académie de Berlin pour
l'année 1848, postérieurement à la communication de Thiollière, contient
deux figures de l’Am. Ewaldi qui montrent parfaitement des lobes légèrement
42: LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
- dentelés comme ceux de l’Ammonite Robini décrit et figuré par Thiollière.
Les principaux caractères différentiels mvoqués par ce dernier auteur, c’est-à-
dire les lobes non dentelés et pomtus, n’existaient donc plus sur ces nouvelles
figures de L. de Buch. Il faut cependant constater que les lobes de l'Am.
Evaldi figurés dans les Comptes rendus mensuels et insérés dans les Mé-
moires de l'Académie de Berlin (voir 1848, pl. VIE), ainsi que la description
du texte, ne correspondent pas avec les figures de la planche VI; comme la
fait remarquer Redtenbacher, ii y a là un singulier désaccord.
«De Buch figure, dans le même mémoire, l’Am. Robin, Thioll, tel que
celui-ci l'a dessiné dans les Annales de la Société d'agriculture de Lyon (loc.
cit.). Lorsque lon compare alors les deux espèces, on voit que les cloisons
sont identiques dans les parties bien conservées. Le seul fait qui frappe, c'est
l'absence de tubercules parallèles à la carène dans l'Am. Robin, Thioll. Mais
en comparant ces figures avec Îles échantillons que j'ai eus entre les mains, j'ai
pu me convaincre avec M. Mumier-Chalmas que les Am. Robini, Thioll., et
Evaldi, de Buch, n'étaient que deux formes d’une même espèce : en effet, les
tubercules, qui sont très marqués chez les échantillons jeunes, disparaissent
dans le dernier tour de l'individu adulte, si bien que le nom d’Am. Robin
peut être considéré comme ayant été donné à des individus adultes de l'Am.
Evwaldi. En effet, si lon se rapporte à la figure de lAm. Robini donnée par
Thiollière et non à la copie de L. de Buch qui n'en est qu’une réduction,
on voit que l'espèce figurée par Île premier de ces auteurs est très grande; 1l
n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'elle ne présente plus de tubercules. Ces
deux espèces sont donc identiques.
«Le nom d’Ammonites Ewaldi étant antérieur de quelques mois à celui
d'Am. Robini, c'est celui que j'admettrai, me conformant ainsi à un usage
constant. »
Je ne puis adhérer à cette conclusion de M. Fallot : d'abord le nom
d'Ewaldi ne peut avoir la priorité sur celui de Robini, car si de Buch a em-
ployé ce nom un peu avant l’époque à laquelle Thiollière a décrit et figuré
Am. Robini, il a, à ce moment, donné de son espèce une définition et une
figure non seulement insuflisantes, mais erronées, et ce n’est que plus tard,
postérieurement à la publication de Thiollière, qu'il a complété sa première
définition; encore y at-il dans cette nouvelle description des erreurs et un
désaecord entre le texte et les figures.
ACANTHOCERATIDES. 33
Le nom d’Am. Ewaldi doit d'autant moins être substitué à celui d'Am. Ro-
bin que l’on peut tenir pour certain que ces deux noms s'appliquent à deux
espèces différentes, au moins autant qu'on peut en juger par les dessins
donnés en 1848 par L. de Buch, car il n’y a pas seulement désaccord entre
le texte et les figures, mais celles-ci mêmes sont loin d’être semblables : l'une,
pl. VIE, fig. 6, montre des lobes denticulés, et l'autre, pl. VIF, fig. A, ter-
minés par un angle obtus.
On peut cependant chercher à interpréter les descriptions et figures de
L. de Buch en admettant que la première figure donne bien le dessin exact
des lobes et que l’autre nous fait connaître la forme de la selle ventrale, di-
visée en deux parties à contours arrondis : dans l'individu de Thiollière, si le
plan général de la cloison est le même que dans l'espèce de de Buch, par
contre la subdivision externe de la selle ventrale, au lieu d’être à contour
arrondi, est bilobée, et ce détail me paraît suffisant, en raison de sa constance,
pour motiver une distmction spécifique des deux types.
Passons maintenant aux espèces d'Afrique : je laisse ici la parole à M. Péron
(loccit. p.15).
« En décrivant l’'Ammonites Fourneli, en 1849, M. Bayle faisait remarquer
que son ‘espèce présentait la plus grande analogie avec lAm. Robini, que
Thiolhière venait de découvrir dans les environs de Dieulefit (Drôme). I
était porté à croire qu'une comparaison directe des échantillons conduirait à
identifier les deux espèces, si on retrouvait dans les jeunes individus de l’Am.
Robini tous les ornements du test qu'il avait signalés sur le jeune individu
d'Algérie. En conséquence, ce n'était que provisoirement que M. Bayle
donnait le nom de Fourneli à ses exemplaires, sauf à le remplacer par celui
de Robin, quand l'identité des espèces serait constatée. À la vérité, M. Bayle
semble avoir abandonné aujourd’hui cette manière de voir, car, dans son bel
atlas publié pour lExplication de la carte géologique détaillée de la France, À
a reproduit, sous le nom de Buchiceras Fourneli, les deux spécimens d’Am.
Fourneli qu'il avait autrefois figurés dans la Richesse minérale d'Algérie.
« Cependant le moment nous semble venu d'opérer la réunion que
M. Bayle avait mdiquée. La condition que ce savant avait mise à cette réumion
ne s’est-pas, il est vrai, réalisée; c'est-à-dire que l’on ne retrouve pas dans les
jeunes Am. Robini les caractères qu'il avait signalés dans son jeune Am. Four-
neli; mais cela s'explique fort naturellement. M. Bayle, en effet, a compris
sous le nom d’Am. Fourneli deux formes bien distinctes de Buchiceras qui se
5
IMPIUIMERIE YATIONALE
34 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
trouvent presque toujours ensemble dans le sénonien inférieur. Ces deux
formes sont représentées, dans la Richesse minérale et dans l'Atlas de paléon-
tologie, par deux spécimens dont l’un est, à tort, considéré comme le jeune
de l’autre. Ces deux individus sont, en somme, fort différents et lmspection
seule des figures suffit à le montrer.
« Pénétré de l'idée que ces deux fossiles appartenaient à la même espèce,
M. Bayle a dû, dans sa diagnose de l’Am. Fourneli, combiner leurs caractères,
et c’est seulement par la variation résultant de l’âge qu'il explique leurs diffé-
rences.
« Or nous avons reconnu, par l'étude d'une série d'individus de chacun des
types figurés par M. Bayle, que la transformation attribuée à l’âge par le
savant paléontologue ne se produisait en réalité aucunement. Nous avons des
jeunes, des moyens, des vieux, et, dans chaque série, tous les individus con-
servent bien les caractères respectifs de leur type. I n’est donc pas douteux
pour nous que sous le nom d’Am. Fourneli se trouvent réunies deux espèces
qu'il y a lieu de séparer. Sans doute ces espèces ont entre elles certaines affi-
mités, peut-être même certaines transitions; mais c’est ainsi qu'il en est tou-
jours quand on étudie de nombreux individus d'espèces voisines. I n'en
demeure pas moins nécessaire d'opérer des coupures et de distmguer les
types spécifiques quand ils sont suffisamment caractérisés.
« Des deux individus d’Am. Fourneli étudiés par M. Bayle, c'est évidemment
l'adulte dont la ressemblance avec l’Am. Robini l'avait frappé. Le deuxième,
en effet, en diffère d’une façon notable et nous défimirons plus loin ses carac-
tères propres.
« Les découvertes que nous avons faites nous:même en Algérie, celles que
M. Thomas a faites en Tunisie ont complètement confirmé l'idée de rappro-
chement émise autrefois par M. Bayle. L'identité de l'ammonite de Thiollière
avec celle de M. Bayle nous parait actuellement évidente.
«D'autre part, M. Fallot a montré récemment que les Ammoniles Robuni,
Thioll., et Am. Ewaldi, de Buch, n'étaient que deux variétés de la mème
espèce. Cette manière de voir, que notre savant confrère a appuyée d'une
bonne démonstration, est d'autant plus admissible que nous avons nous-même
observé, dans nos individus d'Afrique, des variations tout à fait semblables et
équivalentes.
«Les tubercules latéraux qui caractérisent principalement l’Am. Evaldi
s'atténuent et s’effacent avec l’âge. Nous avons pu nous en convaincre en
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ACANTHOCERATIDÉS. 35
enlevant des portions de tour à des individus adultes qui paraissaient entiè-
rement lisses, et qui, par suite, pouvaient être appelés Am. Robini; dans les
tours antérieurs nous avons retrouvé, souvent très accentués, les tubercules
ginaux et dorsaux. L'individu que nous faisons figurer est dans ce cas : une
moitié de tour environ, représentant presque toute la dernière loge, a pu être
mar.
détachée et, dans la partie fraîche, mise à nu, les tubercules dorsaux sont
apparus très accentués.
« Nous souscrivons donc pleinement à la réunion proposée par M. Fallot,
des Am. Robini et Am. Ewaldi, et, à l'exemple de notre confrère, c'est ce
dernier nom que nous adopterons comme ayant le droit de priorité. »
. Mettant à part la question de l'identité spécifique des Am. Robini et Am.
Evaldi sur laquelle je viens de faire connaître mon opinion, jajouterai que je
dois encore faire des réserves sur certaines conclusions de mon savant confrère :
avec lui, je considère qu'il y a lieu de distinguer dans les individus rapportés
par M. Bayle à Am. Fourneli deux types distincts, mais il me parait impos-
sible de voir dans ces deux types les équivalents des formes de Dieulefit et
de Gosau. Je ne puis assimiler l'Am. Ewaldi d'Algérie soit à l’'Am. Ewaldi, soit
à l'Am. Robini de Dieulefit. Ces formes diffèrent complètement à plusieurs
points de vue : l'aspect général n’est pas le même et les individus d'Afrique,
avec un ombilic proportionnellement plus étroit, sont bien plus renflés et ont
leurs flancs plus convexes que ceux des individus de Dieulefit ; sous le rapport
de l’ornementation, l'écart n’est pas moins grand, car dans Am. Fourneli et
les formes affines, les côtes sont minces, anguleuses et terminées vers le bord
externe par un tubercule arrondi où même presque radial, tandis que dans
Am. Robini les côtes sont larges, plates et terminées par un tubercule nette-
ment pincé et allongé dans le sens transverse.
Je crois donc devoir distinguer d’Am. Ewaldi la forme africaine définie
par M. Péron sous ce nom, et Je l'appelle :
TISSOTIA FICHEURI. A. De GrossOUVRE, n. sp.
1819. Am. Fourneli. Bayle, p. parte, in fournel, Richesse nuner. Algerie, p. 360, pl. XVII,
fig. 1 et 2 (non fig. 3 et A). !
1880. Buchiceras Fourneli. Bayle, p. parte, Exphcation de la carte geol. TA France, t. IV,
Atlus paleont., pl. XL, fig. 4 et B non fig. 3).
1890. Buchiceras Ewaldi. Péron, Description des pue fossiles des terrains cretaces de la
région Sud des hauts plateaux de la Tunisie, p. 5, nl. XV, fig. 1 à 0.
36 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Je renvoie pour les figures aux ouvrages que je viens de citer, et pour la
description aux détails si complets que renferme l'ouvrage de M. Péron; je
me borne à donner ci-dessous le dessin des cloisons de cette espèce.
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Tissotia Ficheuri (gros: = 2), dessin pris sur l'échantillon représenté par M. Péron,
Mollusques fossiles... .. (pl. XV, fig. 3).
De même, je ne pense pas que Buchiceras Fournel, Bayle, emend., Péron,
soit la mème espèce qu'Am. haplophyllus de Redtenbacher ou que Buchiceras
Slizewiczi, Fallot; les différences entre l'espèce d'Algérie et celles de France
sont analogues à celles que je viens de signaler entre Am. Ficheurt et Am.
Robin, et je crois qu'il y a lieu de maintenir à la fois comme types spécifiques
distincis Am. Fourneli et Am. haplophyllus. Pour la définition du premier, Je
me range complètement aux idées émises par M. Péron.
TISSOTIA FOURNELT. Bayze, sp. emend. PEÉRON.
1849. Am. Fourneli. Bayle, p. parte, in Fournel, Richesse miner. Algérie, p. 360, pl. XVII,
fig. 3 et 4 (non fig. 1 et 2).
1880. Buchiceras Fourneli. Bayle, p. parte, Explication de la carte géologique de France, t. IV,
Atlas paleont., pl. XL, fig. 3 (non fig. 2 et 4).
1890. Buchiceras Fourneli. Bayle, emend. Péron, Description des mollusques fossiles des terrains
crétacés de lu region Sud des hauts plateaux de la Tumsie, p. 9, pl. XV, fig. 10 à 14
(et[ 2], "pl. XVII, fig. 11 à 13).
Je renvoie également, pour les descriptions et les figures, aux ouvrages
cités ci-dessus; je dois cependant faire quelques réserves sur l'attribution à
cette espèce des exemplaires figurés par M. Péron, pl. XVIT, fig. 11 à 15,
dont les cloisons paraissent bien différentes de celles du Fourneli type.
I reste à examiner si Tissohia Ficheuri et Tissotia Fournek appartiennent,
comme le pense M. Douvillé, au mème type spécifique, dont le premier
serait seulement une variété imerme : je ne le crois pas et Je considère ces
ACANTHOCERATIDES. 37
deux espèces comme nettement distinctes ; dans l’une, le bord externe devient
de plus en plus pncé et effilé au fur et à mesure que la coquille s’accroit,
tandis que dans Lautre il reste toujours épais et terminé par un biseau obtus.
Nous retrouverons deux séries de formes analogues dans les espèces d'Europe.
Fig. 18. Fig. 19.
MOUTON | À Re
Tissotia Fourneli, Tissotia Fourneli (gros. — 2), dessin pris sur l'échantillon
cloisons d'après M. Bayle. représenté par M. Péron,
Mollusques fossiles... .. (pl. XV, fig. 1o0)).
On peut ajouter que T°. Ficheurt et T. Fournel se distmguent aussi très
nettement l’un de l’autre par la forme bien différente de leurs premières selles
latérales.
TISSOTIA ROBINI. Trrioziëre, sp. emend. À. DE GROSSOUVRE.
(PI. IV, fig. 1 et 2.)
1818. Ammonites Robini. Tluollière, p. parte, Note sur une nouvelle espèce d'Ammonite pro-
venant des grès verts supérieurs du département de la Drôme (Extrait des Annales de la
Soc. nationale d'agriculture, etc., de Lyon, 1° série, t: XI), pl. 1, P- parte.
1885. Buchiceras Ewaldi. Fallot, Crétacé du sud-est de la France, p. 237, pl. UE, fig. 1 et 2.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours très embrassants, croissant rapidement en hauteur,
très peu convexes sur les flancs et ayant leur plus grande épaisseur au voisi-
nage immédiat de lombilic.
Bord externe formé par un biseau assez tranchant, séparé des flancs par
deux carènes latérales plus ou moins marquées.
- Ombülic très étroit. :
Section des tours ogivale.
Les flancs sont ornés de côtes légèrement arquées, radiales, assez larges,
très peu saïllantes, prenant naissance à une certaine distance de l’ombilic, et
se terminant sur les carènes latérales qui limitent le biseau siphonal par des
® Cet échantillon étant usé superficiellement, les denticulations des lobes ont disparu; il con-
vient de remarquer aussi que sa cloison diffère assez notablement de celle qui a été donnée par
M. Bayle : en particulier, le premier lobe latéral est proportionnellement beaucoup plus large.
38 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
tubercules transverses mieux indiqués que les côtes. Ges côtes sont de lon-
gueurs inégales, une côte longue alternant avec une courte. L’ornementation
de cette espèce est d’ailleurs toujours assez obscure : côtes et tubercules, un
peu mieux marqués dans le jeune que dans l'adulte, disparaissent complète-
ment à un âge plus avancé et la coquille devient alors complètement lisse,
comme le grand échanüllon figuré par Thiollière.
Cloisons. — Les cloisons de cette espèce sont bien bâties sur le plan général
de celles des Tissotia, comme on peut le voir sur la figure 1° de la planche IV.
Je donne ci-dessous leur dessin amplifié et pris sur une cloison de la face,
non vue sur la figure 1°; les détails y sont mieux conservés que ceux de la
face reproduite, où ils sont peu nets, les échantillons de Dieulefit étant d'or-
dinaire assez frustes en raison de la nature de la gangue.
On voit que le premier lobe latéral est plus étroit que la subdivision adja-
cente de la selle externe, et que l’autre subdivision de cette selle est dentelée
et légèrement bilobée.
Fig. 20.
Tissotia Robini (gros. = 2), d’après l'échantillon représenté pl. IV, fig. 1. 1
Rapports et différences. — En donnant la description de la nouvelle espèce
qu'il venait de découvrir, Thiollière faisait observer que le fragment repré-
senté au bas et à droite de sa planche se rapporte à un exemplaire plus petit
que celui d'après lequel ont été dessinées les trois autres figures; sur cette
figure, la subdivision externe de la première selle latérale est entière et à
contours arrondis. L'échantuillon qui possède cette cloison appartient donc
à une autre espèce et doit être vraisemblablement rattaché à Tissotia Ewaldi.
Les cloisons représentées sur le grand échantillon vu de côté se rapportent
aussi bien que possible à celles de la figure 1°, pl. IV. Si l'on tient compte
de ce qu'elles ont dû être dessinées à main levée, on s’expliquera les diffé-
rences qui peuvent exister dans les proportions des diverses parties:
ACANTHOCERATIDÉS. 39
Par contre, le dessin de la selle ventrale sur la figure placée en haut et à
_ droite de la planche de Thiollière ne concorde pas du tout avec celui donné
dans l'autre figure, bien que l’auteur dise expressément que ces trois figures
se rapportent à un même exemplaire ; il y a là, évidemment, une erreur com-
mise par le dessinateur.
Redtenbacher, dans son ouvrage sur les céphalopodes des couches de
Gosau, a figuré plusieurs exemplaires de T'issotia provenant de deux ravins,
Schmolnauer-Alp et Hofergraben, qui se trouvent au voisinage de Strobl-
Weissenbach; ces échantillons paraissent exister en assez grande quantité
dans ces gisements, puisque ce savant en a eu en main cinquante-quatre.
Parmi ceux qu'il a figurés sous le nom d’Am. cf. Ewaldi, il en est qui appar-
tiennent à l'espèce de Thiollière, par exemple celui représenté fig. 55 et dont
la figure 5 donne le dessin de la cloison.
L’échantillon que j'ai fait représenter pl. IV, fig. 1, avait déjà été figuré
dans le mémoire de M. Fallot, pl. IE, fig. 1, et avait servi de base à sa des-
cription de Buchiceras Ewaldi.
Gisement. — Cette espèce a été rencontrée en Aquitame, dans l’assise L'
de M. Arnaud, à Pons (Charente-[nférieure) et dans les grès de Dieulefit, qui
ont d’ailleurs fourni le type de Thiolhère.
Echantillons examinés. — Un échantillon (collection Arnaud).
Deux échantillons (collection de la Sorbonne, collection Sayn) des grès
de Dieulefit.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche IV.
Fc. 1°. — Individu de taille moyenne (collection de la Sorbonne), vu de côté pour
montrer le dessin des cloisons et l'ornementation de cette espèce qui dis-
paraît avec l'âge.
Grès verdàtre de Dieulefit (Drôme).
Fi. 1°. — Le même, vu du côté ventral, pour montrer la forme de la section des tours,
qui est subtrapézoïdale au commencement du dernier tour et ogivale à son
extrémité. LEse PR
Fi. 2°. — Individu de petite taille (collection Arnaud), vu de côté; on aperçoit les côtes
flexueuses qui ornent les flancs des premiers tours de cette espèce.
Pons (Charente-Inférieure), assise L! de M. Arnaud.
Fic. 2h. — Le même, vu du côté ventral.
?
10 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
TISSOTIA EWALDI. L. pe Bucn, sp.
(PL IV, fig. 6: pL IX, fig. 5.)
1847. Ammonites Ewaldi. De Buch, Ueber Ceratiten. Bericht ueber die zur Bekanntmachunq .
geeigneten Verhandl. der k. preuss. Akad. der Wissenschaften zu Berlin, p. 221.
1848. Ammonites Ewaldi. De Buch, Abhandl. der Akad. der Wissensch. zu Berlin, p. 26;
pl. VE, fig. 6 et 7; pl. VIT, fig. 4.
Cette espèce, telle que je l'interprète (voir précédemment, p. 31), res-
semble à peu près complètement à T°. Robin : elle en diffère par la forme
de sa selle ventrale, subdivisée par un lobule en deux parties inégales, dont
l'externe est la plus petite; cette subdivision externe est entière, à contour
arrondi, tandis que dans 7°. Robin elle est découpée et légèrement bilobée.
Je donne ci-dessous le dessin d’une partie de la cloison de l’échantillon de
la craie de Villedieu (collection de l'abbé Bourgeois), représenté pl. IV, fig. 6
et celui de l'échantillon des Corbières (collection Toucas), représenté pl. IX,
fig D.
21.
.
Tissotia Ewaldh (gros. = 3,3), d'après l'échantillon de la craie de Villedieu,
représenté pl. IV, fig. 6.
Fig. 22.
Tissotia Ewaldi (gros. = 2, 8), d’après l'échantillon de Rennes-les-Bains,
représenté pl. IX, fig. 5.
Parmi les exemplaires se rapportant à cette espèce que J'ai eu l'occasion
d'examiner, je citerai particulièrement un individu des grès verdâtres de
ACANTHOCERATIDES. Al
Dieulefit, dont le dernier tour présente sur sa première moitié des tubercules
assez prononcés placés tout autour de l'ombilic, à peu près comme nous le
verrons plus loim dans 7°. Slizewiczi et comme il en existe aussi dans l’échan-
üllon des Corbières, pl. IX, fig. 6; mais sur ce dermer ils sont moins sail-
lants. Ils disparaissent ensuite sur la dernière partie du dernier tour.
H existe donc, dans T. Ewaldi, et probablement aussi dans T. Robini, des
variétés à ornementation plus ou moins prononcée, chez lesquelles se trouvent,
tout autour de lombilic, des tubercules servant de point de départ à des côtes
se terminant sur le bord externe par un tubercule transverse. À un âge plus
avancé, ces tubercules disparaissent et la coquille devient alors à peu près lisse,
comme dans les individus à ornementation peu accentuée.
Redtenbacher signale ce mème caractère dans les jeunes individus prove-
nant des environs de Strobl-Weissenbach, qu'il a décrits sous le nom d’Am.
cf. Ewaldi. Ja dit précédemment qu'un certam nombre des échantillons de
cette région devaient être rapportés à 7. Robini; il en est d’autres qui se rat-
tachent au contraire à T°. Ewaldi, comme par exemple celui qui a été figuré
pl. XXIL, fig. 5, et dont le dessin de la cloison est donné fig. b!. -
Gisement. — Cette espèce a été rencontrée à Cangey (Loir-et-Cher) dans
les calcaires durs qui forment la base de la craie de Villedieu; aux Eyzies
(Dordogne), dans les Corbières et dans les couches de Gosau des Alpes orien-
tales, à Strobl-Weissenbach.
. Échantillons examinés. — Un échantillon de la base de la craie de Villedieu
(collection de l'abbé Bourgeois à l'École de Pontlevoy).
Un échantillon des Eyzies (collection Boreau-Lajanadie); assise L! de
M. Arnaud.
Un échantillon (collection Toucas) des environs de Rennes-les-Bains (Aude)
des calcaires durs à Cyphosoma Archiuci.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche IV.
F16. 6. — Individu d'assez grande taille (collection de l'abbé Bourgeois, à l'École de
Pontlevoy), vu de côté pour montrer l’ornementation des flancs.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu. Cangey, près Amboise
(Indre-et-Loire).
6
IMPRIMERIE NATIONALF-
12 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Planche IX.
Fic. 5. — Individu (collection Toucas) vu de côté pour montrer l'ornementation des
flancs : on voit que les tubercules ombilicaux disparaissent à l'extrémité
du dernier tour.
Environs de Rennes-les-Bains (Aude).
Calcaires durs à Cyphosoma Archiaci de l'étage sénonien.
TISSOTIA REDTENBACHERI. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
Je distingue sous ce nom un échantillon du coniacien moyen de la Dor-
dogne, qui possède la forme et l’ornementation des individus appartenant à
la variété plate de T. Ewaldi, mais dont la ligne suturale montre une selle
externe bien particulière et tout à fait différente de celles que l'on rencontre
chez T°. Ewaldi aussi bien que chez T. Robin, comme le montre la figure ci-
dessous.
(=
É
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Ê—
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Eee
A
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À
Ses )
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CSS
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>)
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>
Tissotia Redtenbacheri (gros. — 3,7), d’après un échantillon des Eyzies.
Gisement. — Assise L! de M. Arnaud.
L’échantillon examiné (collection Arnaud) provient du tunnel de Hana 16,
près les Eyzies (Dordogne), sur la ligne de Périgueux à Agen.
TISSOTIA HAPLOPHYLLA. REDTENBACHER, sp.
(PL. IV, fig. 3, 4 et 5.)
1873. Am. haplophyllus. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten. Abhandl.
d. k. k. geol. Reïchsanstalt, t: V, p. 100, pl: XXII, fig. 1.
| Coquille discoïdale, comprimée.
ACANTHOCERATIDÉS. 43
Spire formée de tours très embrassants, croissant assez rapidement, peu
convexes sur les flancs, ayant leur plus grande épaisseur à peu près vers le
üers de la hauteur.
Bord externe formé par un biseau plus ou moins obtus, qui se déprime de
plus en plus avec l’âge.
Ombilic petit.
Section des tours subtrapézoïdale.
L'ornementation de cette coquille se compose de nodosités situées tout au-
iour de l'ombilic, fortement surélevées et dirigées très obliquement en avant :
le maximum de surélévation se trouve à une très petite distance de l'ombilic
et, entre ce point et le bord de l'ombulic, le tubercule est très étroit et comme
pincé; de l’autre côté, il s'abaisse rapidement et en même temps s’élargit
beaucoup pour donner naissance par bifurcation à deux, plus généralement
trois, côtes larges, très atténuées, qui s'infléchissent d’abord en avant, puis
reviennent ensuite un peu en arrière et se terminent sur le contour même
par un tubercule transverse. Le nombre des tubercules marginaux est à peu
près trois fois celui des tubercules ombilicaux.
Le biseau qui forme le bord externe est limité de chaque côté par une
série de tubercules allongés dans le sens de l’enroulement : son tranchant
paraît lisse dans le jeune; plus tard, il devient crénelé d’une manière plus
ou moins distincte, et ses dentelures alternent avec les tubercules latéraux.
À mesure que la coquille grossit, les tubercules ombilicaux se surélèvent
de plus en plus (pl. IV, fig. 5) et les côtes deviennent de moins en moins
distinctes, de sorte que finalement l’ornementation de la coquille consiste
en une série de tubercules ombilicaux saillants et obliques en avant, et une
série de tubercules marginaux, en nombre à peu près triple de celui des
premiers.
À côté de la forme renflée et à ornementation vigoureuse ainsi définie et
qui parait répondre exactement au type créé par Redtenbacher, viennent se
ranger des variétés moins épaisses à ornementation moins accentuée. Tels
sont, par exemple, les deux échantillons, fig. 3 et fig. 4 de la planche IV,
chez lesquels les côtes sont moins surélevées sur le bord de l’'ombilic ; elles
paraissent même tendre à disparaitre complètement dans cette région, comme
cela se produit dans les adultes de T. Robin et T. Ewaldi.
Cloisons. — Elles sont bâties sur le plan général des cloisons des Tissotia
G.
Lu LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
et offrent en particulier beaucoup d'analogies avec celles de 7. Ewaldi, ainsi
que le montre la figure ci-dessous.
Tissotia haplophylla (gros. —3), d'après l'échantillon de Puymoyen représenté pl. IV, fig. 4
Comme dans Tissotia Ewaldi, la selle externe est subdivisée en deux par-
ties à contours arrondis : la subdivision la plus externe est légèrement dépri-
mée en son milieu, comme si elle avait tendance à se bilober. Dans le dessin
des cloisons de T°. haplophylla données par Redtenbacher (loc. cit., pl. XXII,
fig. 1°), cette subdivision est mdiquée comme dentelée; mais l'exactitude de
ce caractère peut être suspectée, car Redtenbacher dit que les cloisons sont
peu distinctes.
Ce qui distingue le dessin des cloisons de 7. haplophylla de celui des
cloisons de T. Ewaldi, c'est que le premier lobe latéral, tout en étant moins
large que la première selle auxiliaire, est aussi large ou mème un peu plus
large que la subdivision adjacente de la selle externe, tandis que dans 7.
Ewaldi, le premier lobe latéral est nettement moins large que cette subdi-
vision.
Rapports et différences. — Cette espèce a été créée par Redtenbacher sur
un échantillon unique provenant des marnes du ravin de Schmolnauer Alp,
près Strobl-Weissenbach.
Elle présente beaucoup d’analogies avec T°. Robin et T. Ewaldh, et se dis-
tingue de ces deux espèces par la forme de ses tours dont le biseau ventral
tend à devenir de plus en plus méplat avec l’âge, tandis que pour les autres,
l'inverse se produit et le bord ventral devient, au contraire, de plus en plus
tranchant à mesure que la coquille s’accroit.
Elle est aussi très voisme de Barroisia Haberfelineri et la distinction est
assez difficile pour les échantillons sur lesquels on ne peut pas examiner
les cloisons. On peut dire cependant que dans cette dernière espèce, le bord
ventral se déprime encore plus rapidement que dans T°. haplophylla, et que
ACANTHOCERATIDES. 45
les nodosités ombilicales y sont, à taille égale, moins pincées, plus larges et
moins saillantes.
Gisement. — Cette espèce habite l'étage coniacien et plus particulièrement
F 5 Ë P
les couches inférieures de cet étage. On l'a rencontrée en Touraine, en Aqui-
taine, dans les Corbières et dans les Alpes orientales (couches de Gosau).
Échantillons examinés. — Un échantillon de Nieul-le-Virouil (Charente-
Inférieure) [collection Réjaudry], dans l'assise K de M. Arnaud.
Un échantillon de Pons (Charenie-[nférieure) [collection Arnaud}, dans
l’assise L! de M. Arnaud.
Un échantillon de Puymoyen, route de Torsac (Charente) [collection
Boreau-bajanadie |, dans les calcaires glauconieux à texture gréseuse de l’as-
sise K de M. Arnaud.
Un échantillon (collection Réjaudry) de Saint-Hilaire-de-Jonzac (Gharente-
Inférieure), dans l’assise L! de M. Arnaud.
Un échantillon (collecuon A. de Grossouvre) provenant des calcaires durs
de la partie inférieure de la craie de Villedieu, exploités dans les carrières de
la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher.) :
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche IV.
Fig. 3°. — Individu de petite taille (collection Réjaudry), vu de côté pour montrer les
côtes flexueuses partant des tubercules ombilicaux qui constituent l'orne-
mentation de cette espèce.
Saint-Hilaire-de-Jonzac (Charente-Inférieure).
Coniacien moyen : assise Li de M. Arnaud.
Fc. 32. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la section des tours qui est tra-
pézoïdale, le bord ventral tendant à se déprimer de plus en plus à mesure
que la coquille s’accroft.
Fi. 4°. — Individu de petite taille (collection Boreau-Lajanadie), vu de côté : on voit
qu'il existe encore, au commencement du dernier tour, dés tubercules om-
bilicaux qui disparaissent sur la dernière partie de ce tour.
Puymoyen, route de Torsac (Charente).
Étage coniacien inférieur.
F1c. 4. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la forme de la section des tours,
analogue à celle de l'individu précédent.
16 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Frç. 5°. — Individu d'assez grande taille (collection Réjaudry), de forme renflée, vu de
côté pour montrer l'ornementation vigoureuse des flancs; à cette taille, les
côtes qui réunissent les tubercules ombilicaux aux tubercules ventraux ont
à peu près complètement disparu.
Environs de Pons (Charente-Inférieure).
Coniacien moyen : assise L! de M. Arnaud.
FiG. 5!. — Le même, vu du côté ventral pour montrer l'épaisseur des tours, la forme
déprimée du bord ventral et les tubercules de la carène siphonale.
TISSOTIA SLIZEWICZI. Fazcor, sp-
(PI. VIF, fig. 2.)
1885. Buchiceras Slizewiczi, Fallot, Crétacé du sud-est de la France, p. 240, pl. LL, fig. 2.
Cette espèce ressemble beaucoup pour la forme et l'ornementation à 7.
Tissotia Slizewicz1, reproduction de 1a figure donnée par M. Fallot, Crétacé... .. pl. IL, fig. 2.
ACANTHOCERATIDÉS. A7
haplophylla. Elle comprend des formes à ornementation très accentuée,
comme l'individu qui a servi de type à M. Fallot pour établir cette espèce et
dont j'ai fait reproduire ci-dessus le dessin emprunté à l'ouvrage de M. Fallot,
et d’autres à ornementation presque nulle, comme l'individu représenté par
la figure 2 de la planche VII.
Ce qui distingue cette espèce, c'est le dessin de ses cloisons (voir fig. 25,
26 et 27); le lobe latéral supérieur est plus large que la première selle laté-
rale et plus large aussi que la subdivision adjacente de la selle latérale supé-
rieure. En même temps, la subdivision externe de la selle externe est elle-même
profondément bilobée, de telle sorte que cette selle est en défimtive subdivisée
en trois parties par deux lobules. Ce caractère ressort bien sur l'échantillon type
de M. Fallot; nous le retrouvons aussi net sur un autre échantillon de Pons,
provenant de l’assise L! de M. Arnaud, dont je donne le dessin ci-dessous.
Fig, 26. i
flan
Tissotia Slizewiczt (gros. — 2,5), fragment de cloison d’après un échantillon de Pons (collection Arnaud).
Tissotia Slizewiczi (gros. — 3,6), d'après un échantillon des Eyzies (collection Boreau-Lajanadie).
Gisement. — Cette espèce appartient à l'étage coniacien et parait habiter de
préférence la partie moyenne de cet étage.
Elle a été rencontrée dans l’Aquitaine et à Dieulefit.
Échantillons examinés. — Un échantillon (collection Arnaud) des environs
de Pons (Charente-Inférieure); assise L! de M. Arnaud.
Un échantillon (collection Boreau-Lajanadie) des Eyzies (Dordogne) ; assise
- L! de M. Arnaud.
A8 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Un échantillon (collection Arnaud) de Toutyfaut, près Angoulême; assise
[1 de M, Arnaud,
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche VII.
Fiç. 2. — Individu jeune (collection Arnaud), vu de côté pour montrer les tubercules
ombilicaux et leur disparition à l'extrémité du dernier tour.
Assise Li de M. Arnaud.
Pons (Charente-Inférieure).
FiG. 2. — Le même, vu du côté ventral.
RÉSUMÉ.
On voit qu'il existe dans les Tissotia deux séries de formes bien distinctes.
Dans les unes (7. Ficheuri, T. Robin, T. Ewald, T. Redtenbachert), la
coquille adulte a le bord ventral tranchant; dans les autres, au contraire,
(T°. Fourneli, T. haplophylla, T. Slizewiczi), le bord externe tend à devenir
de plus en plus méplat au fur et à mesure que la coquille s’accroit.
Dans ces deux séries, on retrouve les mêmes variations dans l’ornementa-
üon : les variétés plates sont presque lisses et les variétés renflées -ont une
ornementation plus vigoureuse, avec tubercules ombilicaux parfois très accen-
tués, servant de point de départ à des côtes flexueuses, qui se terminent par
des tubercules sur le contour externe.
Dans ces deux séries, les espèces que J'ai distinguées diffèrent principale-
ment par les détails de la cloison et surtout par la forme de la selle ventrale,
qui est tantôt bilobée, tantôt trilobée, à contours simples ou persillés, et 1l
semble que le nombre des subdivisions de cette selle est plus grand dans les
individus qui appartiennent aux assises plus récentes que dans ceux des assises
plus anciennes.
I est possible que ces espèces, ou un certain nombre d’entre elles, aient
été munies d’une quille, prolongeant la carène ventrale, qui aurait disparu sur
les moules internes, en raison de sa fragilité; ainsi, M. Péron a montré son
existence, à l’état de lame mince très saillante, chez T. Ficheuri (loc. cit.,
p- 7» et pl: XV, fig. 1).
Les Tissotia d'Afrique, parmi lesquels les deux formes les plus fréquentes
paraissent être T. Fourneli et T. Ficheuri, ont été considérés jusqu'ici comme
appartenant à la base de l'étage sénonien, mais il est fort difficile d'établir la -
ACANTHOCERATIDES. 19
correspondance exacte des couches crétacées d'Afrique avec celles d'Europe,
en raison du petit nombre de fossiles communs et du peu de valeur stratigra-
phique de ceux qui se rencontrent à la fois dans les deux régions. En réalité,
l'assimilation que l'on a faite des T'issotia africains avec les formes européennes
ne parait pas fondée et ne peut servir de base pour un parallélisme. D'autre
part, on rencontre en France, dans l'étage turonien, des formes qui paraissent
beaucoup plus voisines de celles d'Algérie que ne le sont les espèces de Dieu-
lefit et de Gosau.
Leur aspect général est à peu près le même et elles n’en diffèrent guère
que par leurs cloisons, denticulées au lieu d'être à contours simples.
Ainsi, dans la Charente-Inférieure, M. Arnaud a trouvé à Taïllebourg, dans
lassise F1 (Angoumien inférieur), un échantillon à peu près identique comme
forme et comme ornementation à l'individu figuré par M. Péron (loc. cit.,
pl. XV, fig. 10 et 11), et en Provence, M. Bertrand a trouvé à la base de l'étage
turonien du ravin des Jeannots, près la Bédoule (Bouches-du-Rhône) des
échantillons tout à fait analogues aux précédents.
M. Douvillé a d’ailleurs signalé l’analogie de Tissohia Tissoti avec Ammonites
Galliennei, espèce que l'on trouve dans le tuffeau de Touraine en compagnie |
d’Acanthoceras Deverioïdes, Prionotropis Woolgari, Sonneratia perampla.
Enfin, 1l n’est pas sans intérêt non plus de signaler l’analogie d’une espèce
d'Algérie, Sonneratia Rollandi, Péron, sp., avec une autre du tuffeau des en-
virons de Saumur, décrite par Courtiller sous le nom d’Am. cephalotus : sous
le rapport de la forme extérieure, elles sont à peu près complètement iden-
tiques ; elles ne diffèrent guère que par le dessin des cloisons, qui sont beau-
coup plus découpées dans la figure donnée par Courtiller que dans celle de
M. Péron. J'ajouterai que Courtiller a figuré comme jeune de son Am. cepha-
lotus un échantillon bien voism de l'espèce de Tunisie décrite par M. Péron
sous le nom de Pachydiscus (Sonneratia) africanus.
Ces dernières espèces sont indiquées comme appartenant à l'étage turo-
mien de la Tumisie : elles doivent donc être considérées comme provenant
d'un niveau inférieur à celui des Tissotia Ficheurt et T. Tissoti.
Or Je regarde le tuffeau de Maine-et-Loire caractérisé par Sonneratia per-
ampla, Sonneratia cephalota, Mammites Revellierei (=Rochebrunei), Priono-
tropis Woolgqari, etc., comme inférieur au tuffeau de la vallée du Loir, des
environs de Château-du-Loir et de Couture, où l’on rencontre bien encore
Prionotropis Woolgari, mais aussi d’autres formes : Acanthoceras Deverioïdes
IMPIIMERLE NAÏIONAYE.
50 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
et Tissotia Galliennei; ces dernières espèces n’ont Jamais été trouvées dans le
tuffeau de Maine-et-Loire, qui renferme au contraire Mamnutes Revellierer
(—Rochebruneï), espèce cantonnée partout dans le turonien le plus imférieur.
On voit ainsi que Sonneratia cephalota habite un niveau inférieur à celui de
Tissotia Galliennei, de mème que Sonneratia Rollandi se trouve au-dessous
de Tissotia Tissoti : 1 y a là, dans la position de ces formes similaires et lon
pourrait dire représentatives, une symétrie qui paraît favorable au parallélisme
des assises qui les renferment. Je suis donc tout disposé, conformément aux
idées déjà exprimées par M. Douvillé, à croire que Tissotia Fournel et T. F1
cheuri appartiennent plutôt à l'étage turonien qu’à l'étage sénonien.
Les T'issotia à cloisons simples sont très répandus, comme je l'ai dit précé-
demment, dans les couches crétacées du facies méditerranéen, en Afrique et
en Palestine; 1ls ont été rencontrés en outre dans les couches de Gosau des
Alpes-Orientales, dans les Corbières, dans l’Aquitaine, et de ce côté ils re-
montent vers le Nord jusqu’en Touraine, mais 1ls font complètement défaut
dans la craie de Westphalie et dans celle de Bohème. Leur aire d'extension se
trouve donc avoir à peu près la même limite que celle des couches juras-
siques dites à facies alpin, et il est assez remarquable de voir pénétrer dans
la région de la Loire ces fossiles caractéristiques de couches crétacées plus
méridionales, alors qu'une circonstance analogue s’est déjà produite pendant
l'ère jurassique : j'ai en effet moniré, 1l y a quelques années, que l’on rencontre
dans le Poitou un certain nombre de formes de brachiopodes spéciales aux |
couches de la région alpine.
LAB. 1
Genre BARROISIA*" À. pe GROSSOUVRE, nov. gen.
Ce genre, qui renferme des espèces très voisines des Tissotia, me parait
pouvoir être établi en raison de certains caractères particuliers.
Les cloisons diffèrent de celles des Tissotia par la réduction du nombre
des lobes : la forme générale n’est pas la même non plus. Chez les Tissotia,
les cloisons ne sont pas seulement très simples, ayant leurs selles à contours
arrondis, comme cela se présente dans les Tissotia d'Afrique ou dans ceux
de Dieulefit; mais elles peuvent être aussi denticulées comme dans les exem-
plaires d'Alcoy (Espagne), que M. Douvillé rattache aux Tissotia () et que
® Douvillé, Classification des Cératites de la craie (Bull. Soc. géol. de France, 3° série, XIX,
p- 289, fig. 7).
w Nora. « Le nom de un, ayant déjà été employé par M. Munier-Chalmas (Compte rendu
«sommaire des séances de la Soc. géol. de France, 5 juin 1882, et Bulletin, 3° série, X, p. 425),
« devra ètre remplacé par celui de Barroisicerus, de Grossouvre, 1894.»
ACANTHOCERATIDÉS. 51
M. Nicklès a décrits sous le nom de Pulchellia (Tissotia) Chalmasi (n), Néan-
moins, même chez ces derniers, les cloisons sont moins profondément dé-
chiquetées que dans les formes que je groupe sous le nom de Barroisia; en
outre, la selle interne de celles-ci est bien divisée par un lobule en deux
parties imégales, comme dans T'issotia, mais la plus petite est du côté mterne,
au lieu de se trouver du côté externe.
Fig. 28.
NS D
Barroisia Haberfellneri (gros. = 3,5), dessin de M. Douvillé, d'après l'échantillon
de la craie de Villedieu représenté pl. IT, fig. 5.
Ce ne sont assurément que des différences de second ordre, mais, comme
I
je l'ai déjà dit, je crois qu'actuellement il y a avantage à multiplier les cou-
pures, de manière à ne grouper dans un même genre que des formes réelle-
ment aflines. Il est préférable, à mon avis, de tomber dans cet excès plutôt
P Ù P
que d'établir des genres trop étendus qui risquent d'être hétérogènes, comme
cela s’est produit pour les anciens genres Acanthoceras, Schlünbachia, etc.
BARROISIA HABERFELLNERL. F. vox Hauer, sp.
(PL. I, fig. à à 5, et pl. IL, fig. à à 8.)
1859. Ammonites petrocoriensis. Coquand, Synopsis des fossiles de la formation crétacée du
sud-ouest de la France.
1866. Ammonites Haberfellneri. F. von Hauer, Neue Cephalopoden aus den Gosaugebilden,
p- 2; pl. 1, fig. à à 5. (Sitzungsber. der k. k. Akad. der Wissenschaften. Bd. LIL.)
1872. Ammonites Neptuni. Gein (?), Fritsch und Schlônbach, Cephalopoden d. bôhmischen
Kreide, p. 30, pl. XIV, fig. 3. |
1872. Ammonites dentato-carinatus. Rôm, Kritsch und Schlônbach, Cephalopoden d. bôh-
mischen Kreide, p. 32; pl. XVI, fig. 1 à 3.
(2) 1873. Ammonites Haberfellneri. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten.
Abhandl. d. k. k. geolog. Reichsanstalt, t. NV, p. 101; pl. XXII, fig. 2.
1873. Ammornites Päon. Redtenbacher, Die ‘Cephalopodenfauna der Gosauschichten. Abhandl. d.
k. k. geolog. Reichsanstalt, t. V, p. 103; pl. XXII, fig. 3.
® Nicklès, Contributions à la palcontologie du sud-est de l'Espagne (Mémoires Soc. geol. de France,
Paleontologie, t. 1, mémoire n° 4, p. 16; pl. 1, Gg. 17-19; pl. IE, fig. 3).
=]
52 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
1876. Ammonit:s alstadenensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 151;
pi. XL, fig. 13 à 16.
1885. Buchiceras Nardini. Fallot, Cretace du sud-est ñ la France, p. 241; pl. IL, fig. 3 et 4.
Coquille discoïdale, comprimée, dont la forme et l’ornementation sont très
variables dans les diverses phases de développement. ©
Spire formée de tours embrassants, s’accroissant assez rapidement, très
peu convexes sur les flancs. ï
Section des tours de forme trapézoïdale, ayant sa plus grande épaisseur au
voisinage de l'ombilic. ;
Ombilic de grandeur médiocre, nettement séparé des flancs par un pour-
tour arrondi un peu anguleux.
Bord externe terminé par un biseau, obtus dans le : jeune, se déprimant
ensuite rapidement de manière à paraître même concave à cause de la saillie
des tubercules latéraux ; enfin, quand ceux-ci ont disparu, 1l reste déprimé et
un peu convexe, mais la carène médiane s’est effacée complètement.
Les variations de l'ornementation et de la forme se produisent tellement
rapidement, que je crois nécessaire de décrire complètement une série d’échan-
üllons représentant ce type à divers degrés de développement.
Sur les échantillons de 2 à 3 centimètres de diamètre (pl. I, fig. 4 et 5;
pl. IL, fig. 3). les flancs sont ornés de côtes fortes, élevées, partant de l'om-
bilic et se dirigeant obliquement en avant. Ces côtes sont droites ou très fai-
blement arquées et elles se terminent vers le milieu de la hauteur des flancs
par une surélévation de laquelle partent, en général, deux côtes légèrement
flexueuses portant à leur extrémité, sur le pourtour externe, un tubercule
transverse assez fortement relevé. Ces côtes externes sont larges, arrondies,
peu saïllantes, légèrement atténuées dans leur partie médiane. Entre elles, il
s'en intercale parfois une qui prend naissance dans la région moyenne des
flancs : si le point de départ de cette côte intercalaire se trouve au-dessus du
milieu des flancs, elle n’est bien marquée qu’au voisinage même du bord ex-
terne ; si, au contraire, elle part d’un point plus rapproché de l’ombilic, elle
est surélevée au milieu de la hauteur des flancs, tout comme les côtes prin-
cipales.
Le bord externe est limité de chaque côté par une série “ tubercules sy-
métriques placés à l'extrémité des côtes. Ils sont allongés dans le sens de la
spirale et séparés par des intervalles un peu plus grands que leur longueur :
leur nombre est deux ou trois fois plus grand que celui des côtes ombilicales.
ACANTHOCERATIDÉS. 53
Le bord externe est un biseau obtus dont le tranchant est crénelé ; chacune
des dentelures de la carène médiane correspond à un des tubercules latéraux
et se trouve légèrement en avant, par rapport à celui-ci.
Le bord externe se déprime très rapidement : déjà, à l'extrémité de la
spire de certains individus n'ayant que 3 centimètres de diamètre, 1 est
coupé à peu près carrément et la carène médiane est à peine apparente ; les
deux rangées latérales de tubercules font alors saillie de chaque côté vers
l'extérieur, de sorte que le bord externe semble concave.
I existe entre les échantillons examinés quelques différences qui tiennent
au mode de fossilisation et surtout à la nature de la gangue.
Dans un des échantillons provenant de la craie de Villedieu (pl. IT, fig. 3),
les côtes ombilicales présentent à leurs extrémités, c’est-à-dire sur le bord de
lombilic et vers le milieu de la hauteur des flancs, une surélévation formant
gu, moins prononcé vers l’ombilic qu'au milieu des flancs.
8
Sur les autres échantillons, dont l’état de conservation est moins bon ou
un petit tubercule ai
dont la gangue est moins dure, c’est à peine si une légère surélévation au voi-
sinage de l’ombilic laisse soupçonner en ce point l'existence du tubercule que
montre l'échantillon, mieux conservé, dont je viens de parler; la côte om-
bilicale aussi est seulement surélevée à son extrémité, vers le milieu des flancs.
Lorsque la coquille se développe, les côtes ombilicales s’épaississent, de-
viennent moins nettes, moins tranchantes et se transforment en une grosse
nodosité placée sur le bord de l'ombilic, de laquelle partent deux côtes très
larges, peu marquées, très affaiblies dans la région médiane des flancs et
allant aboutir sur le bord externe à des tubercules transverses très saillants.
À ce stade, le point de bifurcation des côtes est donc beaucoup plus rapproché
de lombilic, et si, de distance en distance, il s’intercale une côte supplé-
mentaire, celle-ci n’est guère visible que sur la région externe au voismage
immédiat du tubercule qui la termine. C’est à ce stade également que les
tubercules externes deviennent très prononcés, très proéminents vers l’exté-
rieur, de telle sorte que le contour veniral, à peu près méplat, paraît con-
cave à cause de la saillie des deux rangées de tubercules entre lesquels il est
compris; c'est avec peine que l’on peut distinguer en son milieu une légère
arête qui correspond à la carène dentelée du stade précédent.
Plus tard, les côtes qui réunissent les nodosités du bord de l’'ombilic aux
tubercules du pourtour interne s’affablissent peu à peu dans la région mé-
diane des flancs et finissent même par disparaître complètement; à un stade
oh LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
ultérieur, les nodosités ombilicales et les tubercules externes disparaissent à
leur tour et la coquille devient complètement lisse, à section subquadran-
gulaire, à bord externe très faiblement convexe : l'individu de la planche F,
fig. 2, présente cet aspect sur une longueur d'environ un tiers de tour parais-
sant correspondre à la dernière loge.
La forme et lornementation de la coquille se modifient très notablement
suivant son degré de renflement ou d’aplatissement, et on trouve toute une
série de variétés présentant entre elles à peu près les mêmes relations que
celles qui existent entre Am. varians, Am. Coupet et les échantillons formant
passage graduel entre ces formes exirèmes.
Dans les variétés plates (pl. IE, fig. 2, 4, 7 et 8), l'ombulic est plus petit
et plus nettement séparé des flancs ; le bord externe est formé par un biseau
plus tranchant. L’ornementation est plus faible, les côtes sont moins pronon-
cées et plus nombreuses; elles disparaissent plus tôt et la eoquille devient
presque complètement lisse avant d’avoir attemt un diamètre un peu grand.
C'est à pee si l'on voit alors sur le bord de lombilic quelques nodosités
allongées et obliques, Le pourtour externe est encore orné de petits tubercules
et le bord externe a toujours la forme d’un biseau à carène très faiblement
crénelée. Souvent même, sur les moules internes, on n'aperçoit plus aucune
irace des côtes au voisinage de l'ombilic, et l’ornementation se réduit à la
triple rangée des dents de la carène et des tubercules latéraux, eux-mêmes
irès effacés et à peine visibles. Cependant, sur quelques échantillons de même
taille ayant conservé leur test, on aperçoit au voismage de l'ombilic de petites
côtes fortement infléchies en avant, mais s’effaçant avant d’avoir atteint le
premier quart de la hauteur des flancs.
Sur un échantillon (pl. Il, fig. 8) ayani 4 centimètres de diamètre et
seulement 6 millimètres d'épaisseur et ayant conservé son test, l’ornementa-
üon est si faible, que pour l’apercevoir il faut faire muroiter la coquille à la
lumière; les dentelures de la quille médiane et des carènes latérales sont à
peine perceptübles. Cet échantillon montre que la plus grande épaisseur de
la coquille n’est pas exactement sur le bord de l'ombilic, mais à peu près au
üers de la hauteur des tours. ;
Dans les exemplaires renflés, la saillie des tubercules ombilicaux donne, au :
contraire, l'illusion que la plus grande épaisseur se trouve près de l'ombilic,
ainsi que je l'indiquais en commençant. Ceux-ci ont l’ombilic relativement
plus grand et l’ornementation beaucoup plus vigoureuse; les côtes sont moins
ACANTHOCERATIDÉS. 55
-
nombreuses et plus fortes. Tandis que sur les échantillons de forme moyenne
le nombre des côtes ou des nodosités du bord de l'ombulic est d'environ onze
par tour, il peut se réduire à six ou sept, comme sur l'échantillon que j'ai fait
figurer pl. Il, &g. 6. Ces nodosités sont alors tellement prononcées et tellement
saillantes, qu’elles forment tout autour de lombilic une rangée de pointes, à
peu près comme dans Ammorutes orthocera du Kimméridien.
De nombreuses variétés se rattachent donc à ce type spécifique. L'aspect
général de la coquille et son ornementation sont si différents aux divers stades
du développement, qu'on pourrait être entrainé à en faire des espèces dis-
tinctes : c’est ainsi, par exemple, que le nombre des tubercules externes peut
varier de seize, dans les échanullons les plus renflés, à trente-six dans les
échantillons plats. J'ai indiqué, en outre, combien le mode de fossilisation,
la nature de la gangue, la conservation du test, pouvaient entrainer de dif-
férences dans certains détails de l’ornementation.
En comparant entre eux les divers échantillons que j'ai fait figurer, on
pourra constater qu'il n’en existe pas deux qui soient complètement identiques
et queles différences entre eux sont souvent de mème ordre que celles qui
ont motivé dans bien des cas la création d'espèces différentes.
H est bien certain que je n'aurais pu identifier et rapporter au même type
spécifique tous ces individus si je n'avais pas eu sous les yeux une grande quan-
üté d'exemplaires présentant toute une série de formes intermédiaires et éta-
blissant une gradation continue depuis les échantillons à-forme comprimée, à
ornementation nulle ou peu apparente et éeux plus renflés à ornementation très
vigoureuse et très saïllante. Comme tous ces exemplaires proviennent, sinon
du mème gisement, du moins de localités peu éloignées, et qu'ils appar-
tiennent tous à un même horizon géologique bien nettement défini, on pour-
rait presque dire à la même couche, 1 faut bien n'y voir que des variations
d'un même type et les comprendre sous la même désignation spécifique.
Cependant, il me paraît utile d'établir dans cette série continue de formes
variées un certain nombre de points de repère pour définir les variations que
l'on peut avoir l’occasion d’observer dans chaque localité.
Je distinguerai donc :
1° Barroisia Haberfellneri, type, pour les formes demrrenflées, telles que
l'individu de la planche I, fig. 1 ;
2° Barroisia Haberfelineri, var. alstadenensis, Schlüter, pour les formes
plates à ornementation faible, telles que les individus de la planche IL, fig. 4
F
56 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
et 7, qui me paraissent bien correspondre à l’exemplaire de Westphalie figuré
par.M. le docteur Schlüter sous le nom d’Am. alstadenensis (Cephalopoden der
ob. d. Kreide, pl. XL, fig. 13 à 15);
3° Barroisia Haberfellneri, var. Desmoulinst, pour les formes très renflées
telles que l’ndividu de la planche Il, fig. 6, qui me parait correspondre à
l'exemplaire représenté par MM. Fritsch et Schlônbach sous le nom d’Ammo-
nites dentato-carinatus (Cephal. d. bômischen Kreide, pl. XVI, fig. 3);
4° Barroisia Haberfellneri, var. Harléi, pour les variétés très plates et à
peu près lisses, telles que les individus représentés pl. IL, fig. 7 et 8.
Cloisons. — La ligne suturale de B. Haberfellneri est assez réduite et ne
comprend, outre le lobe siphonal, que deux lobes latéraux et un lobe auxi-
liaire. Le premier lobe latéral est de forme très irrégulière : il est bifide à
son extrémité et présente du côté externe une échancrure très développée,
assez analogue à celle que l’on rencontre dans certaines cloisons d’Hoplitides.
Le contour de la première selle latérale est très déchiqueté : cette selle est
subdivisée en trois parties par deux lobules.
Le dessin ci-dessous, pris sur l'échantillon de la figure 3, pl. Il, provenant
de la craie de Villedieu, donne les détails de cette cloison.
Barroisia Haberfellneri (gros.— 3,5), dessin de M. Douvillé, d’après l'échantillon
représenté pl. Il, fig. 3.
Observations. — C'est Coquand qui, le premier, en 1859, dans son Synopsis
des fossiles de la formation crétacée du sud-ouest de la France, a signalé, sous
le nom d’'Ammonites petrocoriensis, le type que je viens de décrire; mais
comme sa diagnose n'était accompagnée d'aucune figure, ce nom doit être
écarté de la nomenclature. J'ai cru devoir reproduire pl. IL, fig. 5, l'individu
qui a servi de type à Coquand; je donne ici la description du Synopsis :
« Coquille légèrement renflée au milieu, de la forme des Ammonutes syriacus,
costulée et tuberculeuse ; ombilic très étroit, côtes épaisses, plates, mal indi-
ACANTHOCERATIDES. 57
quées, partant du pourtour de l'ombilic, où elles commencent par un tuber-
cule très saillant, se bifurquant ou se trifurquant et s’effaçant, pour ainsi dire,
sur la partie médiane du tour et se terminant autour du dos par un tuber-
eule très saïllant. Dos tranchant, formé par une carène tuberculeuse. Chaque
tubercule correspond aux tubercules dorsaux, c’est-à-dire que le dos présente
trois séries de tubercules, dont les médians tranchants et allongés. Montignac
(Dordogne), de la collection de l'École des Mines. »
Coquand avait classé à tort cette espèce dans son étage campanien, tandis
que les couches de Montignac appartiennent, au contraire, à la partie infé-
riéeure de l'étage conacien, ainsi que la démontré plus tard Harlé dans sa
Note sur le niveau des calcaires crétacés de Sarlat (Dordogne). | Bul. Soc. géol. de
France, 2° série, XX, p. 120; 1862.]
En 1866,M.F, von Hauer a décrit et figuré sous le nom d’'Ammonites Haber-
fellneri une espèce basée sur l'examen de un échantillons recueillis dans les
couches de Gosau, à Gams, près Hieflau (Styrie), et dans les environs de Strobl-
Weissenbach, près Saint-Wolfgang (Haute-Autriche). La figure 1, pl. [, de ce
savant paraît se rapporter assez exactement à certains échantillons que j'ai eu
l'occasion d'examiner et en particulier à celui représenté ici, pl. I, fig. 1. Je ne
pense pas que l'assimilation puisse être douteuse : la coupe des tours, pl. E,
fig. 2 (v. Hauer), faite suivant un plan passant par une nodosité ombilicale
et un tubercule externe, correspond bien à ce que donnerait une coupe ana-
logue faite dans les échantillons de France; les figures 3 et 4 sont égale-
ment bien conformes à ce que l’on trouve dans ces dermiers. Le dessin des
cloisons concorde aussi exactement qu'on peut le désirer pour un dessin, fait
vrasemblablement à main levée, avec celui qu'il a été possible de relever sur
l'échantillon de la craie de Villedieu.
En 1873, Redtenbacher, dans son ouvrage sur les céphalopodes des cou-
ches de Gosau, a soumis à une revision les échantillons examinés par M. F. von
Hauer et a cru devoir y distinguer deux espèces, en raison des différences qui
existeraient dans l’ornementation et dans le dessin des cloisons. Cependant
si l’on compare, pour la structure des lobes, les figures données par Redten-
bacher! avec celles de M. F. von Hauer, on ne trouve entre elles que des duffé-
rences d'ordre tout à fait secondaire et qui ne paraissent pas suffisantes pour
motiver une distinction spécifique.
Redtenbacher a conservé le nom d’Am. Haberfellneri pour des échantillons
de Gams; il en fait figurer trois, dont l'un (pl. XXIIT, fig. 2°) est un jeune de
8
IMIRIMERNIC NATIONALE.
58 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
1 À millimètres de diamètre, assez peu caractérisé; l’autre (pl. XXII, fig. 2b) est
en trop mauvais état pour qu'il soit possible d'en dire quelque chose. Le troi-
sième (même planche, fig. 2°) est à peu près de même taille que l'échantillon
de M. von Hauer (pl. IF, fig. 1), mais présente néanmoins des différences telles,
qu'il nous parait difficile de le rapporter à la même espèce. La figure de M. von
Hauer représente un échantillon de taille moyenne ayant 62 millimètres de
diamètre total, un ombilic de 1 1 millimètres de diamètre et possédant environ
12 nodosités ombilicales et 23 tubercules externes, tandis que l'échantillon
représenté par Redtenbacher, pour un diamètre total de 62 millimètres et
une largeur d’ombilic de 8 millimètres, ne montre que à ou 6 nodosités ombi-
licales et 24 tubercules externes. Or j'ai montré précédemment que les varia-
tions qui se rattachent au type d’Am. Haberfellneri obéissent à cette règle :
les échanüllons de forme renflée ont un ombilic proportionnellement plus
large et un nombre beaucoup plus faible de nodosités ombilicales que les
échantillons peu épais : si, à ce point de vue, la figure d'Am. Haberfellneri
chez M. von Hauer répond bien à ce que l’on peut constater dans les échan-
tons de France, il n’en est pas de même de celle de Redtenbacher et dès lors
il ne me paraît guère possible de rattacher l'échantillon qu'il a figuré sous le
nom d'Haberfelineri au type défini par M. F, von Hauer.
Par contre, les figures de Am. Päon et en particulier les figures 3° et 3?
correspondent assez bien, comme dimensions de l’ombilic et comme ornemen-
tation, au véritable type d'Am. Haberfellneri : Redtenbacher indique préci-
sément dans le texte que pour lui les différences entre Am. Päon et Am:
Haberfelineri, telles qu'il les comprend, consistent en ce que ce dernier n’a que
5 ou 6 nodosités ombulicales, tandis que l’autre espèce en a 9; que chez le
premier le nombre des tubercules externes est de 18 ou 19, tandis qu'il est
de 24 dans le second. Si l’on se reporte à la figure de M. von Hauer, pl. I,
fig. 1, on constate, au contraire, comme je viens de l'indiquer, que le nombre
des nodosités ombilicales y est bien plus élevé que dans l'individu figuré sous
ce même nom par Redtenbacher, et que par contre l'accord est à peu près
complet entre les figures d’Am. Päon, Redt., et Am. Haberfellneri, v: Hauer.
En 1872, MM: Fritsch et Schlônbach ont figuré avec doute sous le nom
d’Ammonites Neptani, Geinitz (loc. cit.), un échantillon des rognons de sphérosi-
dérite formant le niveau le plus élevé des Priesener-Schichten aux environs de
Priesen, sur la rive droite de l’Eger. M. Fritsch fait remarquer dans le texte que
cet échantillon doit yraisemblablement se rapporter à Am. dentato-carinatus,
ACANTHOCERATIDÉS. 59
Rômer, dont il a trouvé plusieurs échantillons dans le même gisement. Je con-
sidère en effet que cet échantillon aussi bien que ceux figurés sous le nom
d'Am. dentato-carinatus, doivent être en réalité rapportés à une même espèce,
à celle de M. von Hauer. La figure 2, planche XVI, montre notamment d’une
manière bien nette la même ornementation que les jeunes échantillons que
j'ai fait représenter, et la figure 3 de cette même planche se nus ÉvI-
demment à la variété renflée de la figure 6, planche IE.
En 1876, M. le docteur Schlüter a décrit sous le nom d’Am. alstadenensis
une espèce des couches crétacées de Westphalie (Emscher-Mergel) qui doit
également être réunie à l’espèce de M. von Hauer. C’est bien le même mode
d’ornementation; cependant le savant professeur de l’université de Bonn n'in-
dique qu'une nodosité ombilicale pour quatre dents du bord externe, tandis
que dans les échantillons que j'ai examinés il n’y a jamais plus de trois dents
externes pour un tubercule du bord de l’ombilic. M. le docteur Schlüter signale
en outre que quelques côtes ont, vers la moitié de la hauteur des flancs, un
petit tubercule qui est ensuite caché sous le recouvrement du tour suivant.
C'est en effet une particularité que l’on retrouve sur un des échantillons de
Villedieu ; d’ailleurs M. le docteur Schlüter, à qui M. Arnaud a communiqué
quelques-uns de ses échantillons du Périgord, n’a pas hésité à les rapprocher
de son espèce". [1 convient d’ailleurs d'ajouter que l'espèce de Westphalie
est fondée sur l'examen d'un seul bon échantillon, et que je ne vois pas de
différences sensibles entre cet exemplaire et celui de ma planche II, figure 4.
Plus récemment, en 1885, M. Fallot a, dans un important mémoire sur
le terrain crétacé du sud-est de la France (Annales des sciences géologiques,
t. XVIIL), figuré deux échantillons des grès verdâtres de Dieulefit sous le
nom de Buchiceras Nardini, n. sp- (pl. IE, fig. 3 et 4). Je les regarde comme
se rapportant à Am. Haberfellneri. L’échantilon jeune, figure 4, ne peut se
séparer des jeunes d'Am. Haberfellneri (voir pl. I, fig. 4 et 5, pl. IL fig. 3),
tandis que l'adulte, figure 3, correspond au stade de développement repré-
senté par la figure 3 de ma planche I. Je possède du reste un exemplaire
d'Aubas, près Montignac, qui est absolument identique, sauf une taille légè-
rement supérieure, au moulage en plâtre de l'individu figuré par M. Fallot.
® Voici son appréciation : « Besonders interessant war mir den Am. petrocoriensis, Coq. kennen
zu lernen. Derselbe hat die grôsste Aehnlichkeit mit meinem Am. alstadenensis aus dem Emscher-
Mergel. Sobald von ihrem Exemplare der Nabel freigelegt sein wird, wird man wohl mit Sicher-
heït entscheiden kônnen ob beide wirklich identisch oder nur verwandt sind. »
&
60 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Rapports et différences. — Les analogies de cette espèce avec Am. Kleuriausi
d'Orb., de l'étage turonien, et Am. dentato-carinatus, Rômer, de la craie du
Texas, sont si peu prononcées que je ne crois pas devoir insister sur les carac-
ières distinctifs. H suffit de jeter un coup d'œil sur les figures de d'Orbigny et
de Rômer pour se rendre compte qu'aucune confusion n'est possible.
Barroisia Haberfellneri jeune présente au contraire beaucoup d'analogie
avec Am: Neptuni, Geimitz (Quadersandsteingebilde. PI. WE, fig. 3), dont M. le
docteur Schlüter a donné (oc. cit.) une série de bonnes figures ; cette dernière
espèce se distmgue par des côtes plus nombreuses et plus:serrées, leur point
de bifurcation plus rapproché de lombilic, et surtout la forme de son bord
ventral qui porte une quille dentelée très saillante, tandis que dans BP. Haber-
felineri À y a seulement une carène ventrale dentelée. La section des tours,
qui est rectangulaire dans Am. Neptuni, est trapézoïdale dans B. Haberfellnert.
Habitat. — Barroisia Haberfelineri est cantonné dans les couches des plus
inférieures de l'étage sénonien.
Dans le sud-ouest de la France, 1l caractérise la partie mférieure du sous-
étage coniacien, l’assise K de M. Arnaud. I est surtout abondant dans le
Périgord, dans les marnes grises glauconieuses qui constituent la base de cet
étage à Gourd-del’Arche près Périgueux, à Aubas près Montignac, à Paulin,
à Sani-Girq, à Sainte-Nathalène, etc.;: malheureusement, en raison de la
pature de la roche, 1l y est très rarement en bon état de conservation.
Dans le bassin de la Touraine, il a été trouvé par l'abbé Bourgeois et M. Le
Mesle, dans les carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-
Cher), dans les calcaires durs, spathiques ou gréseux qui constituent la base
de la craie de Villedieu.
Il a été cité dans les grès de Dieulefit par Schlünbach, et plus récem-
ment sous le nom de Buchiceras Nardini par M. Fallot (oc. cit.); M. Carez l'a
signalé sous le nom d’Am. alstadenensis des grès siliceux des environs de ? jose
(Bull. Soc. géol. de France, 3° série, XI, p- 363).
I se trouve dans les couches crétacées des Alpes orientales, dites couches
de Gosau.
En Westphalie, il existe dans l'étage de l’Emscher-Mergel.
En Bohème, 1 habite la partie supérieure des Puesener-Schichten.
Echantillons examinés. — Plus de cent échantillons de la craie du Péri-
ACANTHOCERATIDÉS. 6i
gord : collections Arnaud, Boreau-Lajanadie, Desmond, Mouret, À. de Gros-
souvre. 3
Trois échantillons de la craie de Touraine : collection de l'abbé Bourgeois
à l'École de Pontlevoy (Loir-et-Cher) et collection Le Mesle.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche I.
Fig. 1°. — Individu (collection Arnaud) bien conforme au type de l'espèce, vu de côté,
montrant le stade moyen de développement ; les côtes ombilicales, encore
visibles au commencement du dernier tour, se transforment, vers l'extré-
mité de celui-ci, en tubercules allongés. i
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Les Eyzies (Dordogne).
Fig. 1. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la carène dentelée et les varia-
tions de forme du bord externe, d’abord terminé en biseau obtus et deve-
nant méplat à l'extrémité du dernier tour.
F1G. 2%. — Individu (collection Arnaud) de la plus grande taille connue, vu de côté,
montrant la disparition des tubercules ombilicaux et ventraux sur le der-
nier tour.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del'Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fig. 2. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la forme du bord externe.
Fig. 3°. — Individu (collection Arnaud) un peu plus renflé que le type.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del’Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fig. 3). — Le même, vu du côté ventral : le bord externe, légèrement convexe à la partie
inférieure du profil, est devenu assez fortement concave à la partie supé-
rieure, en raison de la saillie des tubercules ventraux. é
Fig. 4°. — Individu jeune (collection À. de Grossouvre), vu de côté pour montrer l'or-
nementation des flancs à la taille immédiatement inférieure à celle de
l'individu représenté par la figure 1. :
Calcaires marneux glauconieux de la partie inférieure de l'étage conia-
cien : assise K de M. Arnaud. ,,
Aubas, près Montignac (Dordogne).
Fic. 4°. — Le même. vu du côté ventral.
Fiç. 5°. — Individu jeune (collection le Mesle), appartenant à une variété un peu plus
renflée que le type. L’ombilic est proportionnellement plus large et les
côtes, plus épaisses, sont moins nombreuses.
Craie de Villedieu, partie inférieure : calcaires durs à texture gréseuse et
à bryozoaires, exploités à la Ribochère près Couture (Loir-et-Cher).
Fi. 5°. — Le même, vu du côté ventral.
62 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Planche II.
F16. 1°. — Individu (collection Arnaud) intermédiaire entre le type et la variété Des-
moulinsi, de taille moyenne, vu de côté : on voit que les tubercules et les
côtes sont moins nombreux et que l’ornementation est beaucoup plus vi-
goureuse.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del’Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fic. 1. — Le même, vu du côté ventral.
Fig. 2. — Individu de taille moyenne (collection Arnaud), type de la variété Harléi, vu
de côté pour montrer l'absence complète d’ornementation sur les flancs, où
persistent seulement sur le bord externe des tubercules très atténués.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del’Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fig. 2. — Le même, vu du côté ventral; les tubercules de la carène médiane ont à peu
près complètement disparu et la carène est devenue sensiblement lisse et
continue; on voit aussi que le bord externe se déprime avec l'âge.
F1G. 3. — Individu de petite taille (collection Le Mesle); moule interne en très bon
état de conservation, montrant les petits tubercules qui existent à l'extré-
mité des côtes ombilicales.
Craie de Villedieu : partie inférieure. Calcaires durs à texture gréseuse
et à bryozoaires, exploités à la Ribochère près Couture (Loir-et-Cher).
Fig. 4°. — Échantillon d'assez grande taille (collection Arnaud) de la variété alstadenen-
sis, bien conforme au type figuré par M. Schlüter (Cephal. d. ob. deut-
schen Kreide, pl. XL, fig. 13 à 16); les côtes visibles au commencement du
dernier tour disparaissent à l'extrémité.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del'Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fire. 4. — Le même, vu du côté ventral; les tubercules de la carène ventrale sont vi-
sibles sur le dernier tour.
Fic. 5. — Échantillon type d'Am. petrocoriensis, Coq. (collection de l'École des Mines) ;
il est déformé par compression et montre à l'extrémité du dernier tour,
comme accident pathologique, un tubercule isolé à l’intérieur de la rangée
des tubercules du bord externe.
Montignac (Dordogne).
Fic. 6. — Échantillon (collection Arnaud) type de la variété Desmouslinsi, vu de côté,
remarquable par son épaisseur et la vigueur de son ornementation.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del'Arche, près Périgueux (Dordogne).
ACANTHOCERATIDES. 63
Fic. 62. — Le même, vu du côté ventral : les tubercules de la carène ventrale ont dis-
paru en raison du mauvais état de conservation de l'échantillon.
Fic. 7°. — Individu jeune (collection Arnaud), d’une variété intermédiaire entre la var.
alstadenensis et la var. Harléi, vu de côté, sur lequel les côtes ont déjà dis-
paru à l'extrémité du dernier tour.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del'Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fic. 7, — Le même, vu du côté ventral.
Fig. 8°. — Individu jeune (collection Arnaud), appartenant à la var. Harléi, montrant
l'absence de toute ornementation dès cette taille.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien : assise K de M. Arnaud.
Gourd-del’Arche, près Périgueux (Dordogne).
Fic. 8. — Le même, vu du côté ventral.
BARROISIA NICKLÉSI. A. DE GRoSSOUVRE, n. sp.
(PL UT, fs 2.)
Cette espèce rappelle tout à fait par sa forme la précédente : les échantil-
lons que j'en ai sous les yeux sont malheureusement insuffisants pour étudier
l'espèce à ses divers degrés de développement.
Toutefois ils montrent bien nettement que cette forme ne peut être assi-
milée à une variété de B. Haberfellneri, car, tout en présentant le même
aspect et le même mode d'ornementation, elle en diffère par ce caractère
qu'elle a l’ombilic proportionnellement beaucoup plus large, les tours moins
épais et une ornementation relativement peu accentuée. Si nous avions seule-
ment affaire à une variété de B. Haberfellneri, formant un terme de la série
précédemment définie, cette forme, avec la largeur relativement grande de son
ombilic, devrait être beaucoup plus renflée et ornée de côtes et de tuber-
cules plus accentués. Elle se distingue encore de B. Haberfellneri par son bord
ventral beaucoup plus déprimé, possédant une carène plus obtuse non tuber-
culée.
Cloisons. —— Inconnues.
Gisement. — Cette espèce habite un niveau supérieur à celui où est
cantonné B. Haberfellneri, dont elle constitue ainsi une mutation : elle a
été recueillie dans les calcaires blancs, compacts, pétris de nombreux bryo-
rt
64 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
zoaires qui recouvrent dans la Charente les grès de la partie inférieure du
coniacien et qui constituent les couches groupées par M. Arnaud sous la
lettre L!.
Les échantillons examinés proviennent l'un de Toutyfaut, près Angoulème,
l'autre de la Quina, près Lavalette (Charente).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche III.
Fig. 2. — Individu, type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires blancs à texture gréseuse et à bryozoaires du coniacien moyen :
assise L! de M. Arnaud.
Toutyfaut, près Angoulême (Charente).
Fig. 22. — Le même, vu du côté ventral.
BARROISIA SEQUENS. A. DE GROsSOUVRE, n. sp.
(PI. IT, fig. 1.)
Cette coquille a la même forme générale que l'espèce précédente, mais
son ornementation est bien différente : elle se compose de côtes larges, peu
élevées, peu distinctes, assez serrées, se terminant vers le pourtour externe
par un petit tubercule transverse; quelquefois entre deux côtes principales, il
s'intercale une côte secondaire qui n’est visible que sur la moitié externe des
flancs.
Cloisons. — Inconnues.
Gisement. — Elle se trouve avec l'espèce précédente dans les calcaires
blancs, compacts, à bryozoaires, assise L! de M. Arnaud.
Échantillon examiné : un seul de Toutyfaut, près Angoulème.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche III.
Fic. 1. — Individu, type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires blancs à texture gréseuse et à bryozoaires du coniacien moyen :
assise L! de M. Arnaud.
Toutyfaut, près Angoulême (Charente).
ACANTHOCERATIDES. 65
BARROISIA BOISSELLIERI. A. DE GROSSOUVRE, n. sp
(PI. IE, fig. 3.)
Ammonite discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours beaucoup plus hauts que larges, recouverts sur la
moitié de leur hauteur.
Ombilic moyen, peu profond, à paroi verticale séparée des flancs par un
pourtour anguleux.
Flancs médiocrement convexes.
Section des tours subovalaire ayant sa plus grande largeur vers le milieu de
la hauteur.
Bord externe très déprimé, tronqué presque carrément, orné en son milieu
d’une quille peu saillante.
Les flancs sont ornés de côtes simples, légèrement flexueuses, étroites, un
peu élevées, séparées par d’assez grands intervalles et terminées sur le bord
externe par un tubercule transverse très peu saïllant en dehors.
Cloisons. — Peu visibles sur l'échantillon examiné, mais paraissant bien se
rapporter au type des cloisons de Barroisia.
Observations. — Gette espèce se distingue facilement par ses côtes étroites
flexueuses, espacées, ornées seulement d’un tubercule externe.
Habitat. — Etage comiacien moyen.
Échantillon examiné. — Un seul (collection Arnaud) provenant des calcaires
blancs grenus de la Quina; assise L! de M. Arnaud.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche III.
Fig. 3°. — Individu (collection Arnaud) type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires blancs à texture gréseuse et à bryozoaires du coniacien moyen ;
assise L1 de M. Arnaud.
La Quina, près Lavalette (Charente).
Fic. 3°. — Le même, vu du côté ventral.
9
IMPAIMERIE NATIONALE.
66 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
RÉSUME.
Les Barroisia sont caractéristiques de l'étage coniacien; néanmoins ils pa-
raissent cantonnés de préférence dans les couches inférieures et moyennes de
cet étage, et jenen cOnNaIs pas d'échantillons provenant des couches les plus
supérieures situées Immédiatement sous l'étage santonien.
La répartition géographique de ce genre est assez étendue en Europe, car
nous le voyons représenté dans la craie de Bohème, de Westphalie, de la
Touraine, de l’Aquitaine, du bassm de Dieulefit et des Alpes orientales. J'ai
recueilli dans les Corbières, dans les couches à Micraster brevis des environs
de Rennes-les-Bans, un fragment d’ammonite appartenant à ce genre, mais ne
rentrant dans aucune des espèces précédemment défimies.
En Afrique, ce genre parait représenté par Schlünbachia tunetana, Péron,
forme qui me semble devoir être rattachée à ce groupe et non aux Schlôn-
bachia.
Je ne connais pas de formes analogues de l'Inde n1 de l'Amérique.
Genre MORTONICERAS. Mer.
Ce genre a été établi par Meek (1876, in Hayden, Ann. rep. of the U.S.
geol. surv. of the territories) en prenant pour type Ammonites vespertinus, Morton.
Or, Gabb qui a comparé des spécimens d'Am. texanus, Rômer, de la mème
localité que l'original de Morton, dit que les deux espèces sont absolument
identiques en tout, la figure de Morton étant très défectueuse. Je prends donc,
comme type du genre Mortoniceras, Ammonites texanus de Rômer.
Ce groupe renferme des espèces que Neumayr avait rattachées à son genre
Schlônbachia : ce sont en général des coquilles dont la section des tours est
plus élevée que large, de forme subquadrangulaire, à bord externe large et
orné sur la ligne siphonale d’une petite quille arrondie très peu saillante.
La cloison ressemble par certains traits à celle des Acanthoceras, sauf que le
premier lobe latéral est arrondi à son extrémité et terminé par des digitations
ayant toutes à peu près la même valeur, de sorte que l’on n’y distingue pas, ou
tout au moins très peu nettement, la fourche terminale caractéristique des
Acanthoceras et des Stoliczhaia. La ligne suturale très réduite ne comprend
en dehors du lobe siphonal que deux lobes latéraux: Les extrémités des lobes
ACANTHOCERATIDÉS. 67
forment une ligne droite normale à l'enroulement, c’est-à-dire que, déroulée
sur un plan, la cloison est limitée supérieurement par une droite perpendi-
culaire à son axe.
Les échantillons de Mortoniceras texanum que j'ai examinés ne m'ont pas
montré les cloisons en assez bon état pour permettre d’en prendre le dessin :
J'ai pu m'assurer cependant qu’elles présentent une analogie complète avec
celles des autres Mortoniceras, et en particulier celles de M. Bourgeoïst, dont
je donne ci-dessous le dessin.
Mortoniceras Bourgeoisi (gros. — 4), d’après l'échantillon de la craie de Villedieu
représenté pl. XIV, fig. 5.
MORTONICERAS ZEILLERI. A. DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XIV, fig. 2.)
1867. Ammonites texanus. Schlüter, Jüngsten Armmoneen Norddeutschlands, p. parte, p. 32,
pl. VI, fig. 1°, 1° (non fig.-3).
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours peu embrassants, à section ovalaire un peu rétrécie
sur le bord externe.
Ombüic assez grand, se raccordant graduellement avec les flancs par un
pourtour arrondi.
Les flancs sont ornés de côtes élevées, arrondies, assez espacées, droites,
radiales et interrompues sur le bord externe, dont le milieu est occupé par
une quille arrondie très peu saïllante.
Les côtes portent quatre tubercules ou nodosités : la première, consistant
seulement en une lésère surélévation de la côte, est située d’abord au voi-
sinage immédiat de lombilic sur les premiers tours, puis s'en écarte peu à
peu sur les tours suivants et arrive finalement à peu près vers le quart de la
9.
68 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
hauteur des flancs : la seconde, de forme arrondie, est située vers les deux tiers
de la hauteur, et les deux dernières constituent deux tubercules très rappro-
chés, transverses et saillants, placés sur le bord externe. Entre le deuxième
et le troisième tubercule, les côtes se bifurquent souvent en deux costules
séparées par une légère dépression en forme de gouttière. Entre le troisième
et le quatrième tubercule, les côtes sont très effacées. Les tubercules de la
rangée externe sont assez aliongés dans le sens de l’enroulement et séparés par
des intervalles à peu près égaux à leur longueur; souvent la quille médiane
se surélève un peu vis-à-vis d'eux et prend un aspect ondulé.
Cloisons. — Se rapportent au type défini précédemment.
Rapports et différences. — Cette espèce diffère de Mortoniceras texanum
parce que ses côtes ne portent que quatre tubercules au lieu de cmq. Elle se
distingue de Mortoniceras Bourgeoisi par trois tubercules à l'extrémité des
côtes au lieu de deux, et de M. serralo-marginatum, parce que le troisième
tubercule est plus rapproché du quatrième que du deuxième, tandis que c’est
l'inverse dans cette dernière espèce.
L'échantilon des marnes de Hernes (Westphalie), étage de l’Emscher-
Mergel, figuré en 1867 par M. le docteur Schlüter sous le nom de Am.
texanus (non À. texanus, Rômer), me parait appartenir bien nettement à cette
espèce.
Gisement. — En Westphalie, dans l'étage de l’Emscher-Mergel; en France,
dans les calcaires qui forment la base de la craie de Villedieu.
Échantillon examiné. — Un seul (collection de la Sorbonne), provenant
des calcaires durs exploités dans les carrières de la Ribochère, commune de
Couture (Loir-et-Cher).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XIV.
F1G. 1°. — Individu (collection de la Sorbonne) vu de côté, montrant des côtes droites,
radiales, surélevées au voisinage de l’ombilic et portant trois tubercules à
leur extrémité externe; mais la distance entre le premier tubercule du
côté interne et le second est beaucoup plus grande que celle de celui-ci au
dernier, caractère qui distingue cette espèce de M. serrato-marginatum.
ACANTHOCERATIDES: 69
Calcaires de la base de la craie de Villedieu. Carrières de la Ribochere,
commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. L?, — Le même, vu du côté ventral.
MORTONICERAS SERRATO-MARGINATUM. Reprensacuer, sp.
(PI. XVI, fig. 1.)
1872. Ammonites texanus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 41; pl. XI,
fig. 1 à 3. ;
1873. Ammonites serrato-marginatus. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosau-
schichten, Abhandl. d. k. k. geol. Reichsanstalt, t. V, p. 110; pl. XXV, fig. 2.
1876. Ammonites Emscheris. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 115:
pl. XLIT, fig. 8 à 10.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant assez lentement, à sec-
üon subquadrangulaire, à flancs peu convexes.
Ombulic large, peu nettement séparé des flancs avec lesquels 1l se raccorde
par un pourtour arrondi. |
Les flancs sont ornés de côtes le plus souvent simples, larges et élevées, sé-
parées par des intervalles bien supérieurs à leur largeur, légèrement infléchies
en avant, élevées ou subtuberculées autour de l'ombilic, encore un peu sur-
élevées vers le tiers de la hauteur et terminées extérieurement par une double
rangée de tubercules très rapprochés, au delà desquels elles se continuent par
une ondulation peu marquée, un peu plus imfléchie en avant que la côte pro-
prement dite et finissant à un tubercule transverse, allongé et très saillant. Sur
le milieu du bord externe s'élève une petite quille lisse, arrondie, mais dont
la saillie est bien inférieure à celle de la rangée latérale de tubercules : en face
de ceux-ci, la quille est d'ordinaire un peu surélevée.
Dans les échantillons jeunes, les côtes sont un peu plus flexueuses et in-
égales : parfois elles partent par paires d’un tubercule ombilical.
Les trois tubercules externes sont transverses et vont en croissant très ra-
pidement de longueur du plus interne à l'externe : les deux premiers du
côté interne très rapprochés, presque confondus par leur base, constituent en
quelque sorte un gros tubercule bifide. Les tubercules de la rangée la plus
externe, nettement distincts des deux précédents, sont très allongés dans le
sens de l’enroulement et sont séparés les uns des autres par des intervalles
70 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
inférieurs à leur longueur. [ls font fortement saillie et encadrent le contour
externe, qui semble concave.
Cloisons. — Les cloisons de cette espèce ressemblent à celles des divers
autres Morloniceras. La ligne de suture est très simple et se compose seule-
ment, en dehors du lobe ventral, de deux lobes latéraux. Le premier lobe
latéral est à peine plus long que le lobe ventral; le second lobe latéral est
moitié plus court. Les lobes sont beaucoup plus étroits que les selles et ter-
minés par des digitations. Les selles, assez larges, sont subdivisées en deux
parties sensiblement égales par un lobule accessoire très développé dans la
première selle latérale.
Fig. 31.
mm = = nn
Mortoniceras serrato-marginatum (gros. = 2), d'après l'échantillon
de la craie de Villedieu représenté pl. XVI, fig. 1.
L'ensemble de la ligne suturale est limité à sa partie supérieure par une
ligne droite normale à l’enroulement.
Observations. — Cette espèce doit avoir été comprise par d'Orbigny, en
1850, parmi les formes qu'il a rattachées à un: même type spécifique désigné
par lui sous le nom d'Ammonites Bourgeoisi (Prodrome de paléontologie stra-
ligraphique, t. IE, terrains crétacés, 22° étage sénonien, n° 16, p. 212). Il
le caractérise ainsi : « Belle espèce, voisine de l'A. varians, mais pourvue de
côtes simples, ornées chacune, près du dos, de trois ou quatre tubercules
externes ; une carène munie de sillons latéraux. » Cette courte diagnose est in-
suffisante pour préciser le type spécifique, et le nom de d'Orbigny, bien qu'il
ACANTHOCERATIDÉS. 71
ait été appliqué en général par tous les géologues français à l'espèce dont je
viens de m'occuper, ne peut être conservé pour elle. Il est vrai que postérieu-
rement M. Arnaud a fait dessiner un magnifique échantillon de cette espèce
provenant de la Charente-Inférieure, mais la planche ne porte pas de date de
publication et ne peut servir pour mamtenir la priorité du nom de d'Orbigny.
Dans son premier ouvrage (1867) sur les céphalopodes de la craie supé-
5
rieure de Westphalie et dans les prenuères livraisons de sa belle monogra-
phie (1872), M. le docteur Schlüter a décrit sous le nom d’Ammoniles texanus
une série de formes qui doivent vraisemblablement correspondre à celles que
d'Orbigny avait en vue sous le nom d’Am. Bourgeoisi. En 1876, ayant reconnu
la confusion qu'il avait commise, 11 sépara, sous le nom d’Am. Emscheris, une
forme de l’'Emscher-Mergel de Westphalie, dont il précisa les caractères spé-
ciaux dans les figures 8 à 10 de la planche XLIT; à cette même espèce se
rapporte incontestablement l'échantillon figuré d’abord sous le nom d’Am.
lexanus, pl. XIF, fig. 1 à 3, mais les échantillons décrits sous ce même nom
dans le mémoire de 1 867 doivent être distingués comme appartenant à d’autres
types spécifiques.
Pendant ce temps, Redtenbacher avait décrit en 1873, sous le nom d’Am-
monites serrato-marginalus des échantillons provenant de Glaneck, près Salz-
bourg, d’un escarpement marneux situé au pied de l’Untersberg; ces échan-
üHons me paraissent représenter de jeune de l'espèce dont je m'occupe. Si l'on
compare, 1l est vrai, les figures de Redtenbacher avec les miennes, on y re-
marquera bien quelques différences. Sur les individus de Glaneck, le premier
tubercule interne est situé immédiatement sur le bord de lombiic, tandis
que sur l'échantillon de Villedieu il en est à une certaine distance. C'est là,
en réalité, une différence qui est uniquement en rapport avec l’âge, et on
peut voir sur la figure de la planche XVI que si, sur le dernier tour, le pre-
mier tubereule est à une certaine distance de l’ombilic, il s'en rapproche de
plus en plus sur le tour précédent et qu'il est tout contre l’ombilic au com-
mencement de celui-ci. J’ajouterai que j'ai recueilli dans les couches M! de la
Charente des individus de la taille de ceux de Glaneck, qui leur sont com-
plètement identiques, et comme M. Arnaud possède de ces mêmes. couches
un exemplaire de même taille que celui de Villedieu et absolument sem-
blable, je crois qu'on ne doit pas hésiter à considérer les échantillons figurés
sous le nom. d’Am. serrato-marginatus comme les jeunes de l'espèce de West-
phalie définie par des formes adultes. Le nom d’Am. serrato-marginatus ayant
0
72 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
la priorité doit donc être conservé et celui d’'Am. Emscheris passer en syno-
nymie.
Rapports et différences. — Cette espèce est facile à distinguer de Mortoni-
ceras texanum, dont les côtes portent cinq rangées de tubercules nettement
individualisés, et de A. Bourgeoisi, qui ne possède que deux tubercules à
l'extrémité de ses côtes. Elle offre plus d’analogies avec M. Zailleri en raison
des trois tubercules externes que présente cette espèce, mais la disposition
n'est pas la même des deux côtés : chez M. Zeilleri, l'intervalle (en partant du
côté interne) entre le premier et le. second tubercule externe est beaucoup
plus grand que dans M. serrato-marginatum, chez lequel ces deux tubercules
sont très rapprochés et se touchent presque.
(risement.
M. serrato-marginatum habite les couches supérieures de
l'étage coniacien et la base de l'étage santonien.
En Touraine, on le trouve dans la partie moyenne de la craie de Villedieu,
dans les bancs à Ostrea auricularis immédiatement supérieurs aux calcaires
durs spathiques de la base.
Dans l’Aquitaine, il a été recueilli dans les couches supérieures de l'étage
coniacien, assise Li de M. Arnaud, et dans les couches inférieures de l'étage
santonien, assise M! de M. Arnaud : dans ce dernier gisement, il est accom-
pagné de Placenticeras syrtale et Mortoniceras texanum.
Dans les Corbières, MM. Péron, Toucas et J! Jean ont constaté sa pré-
sence dans les marnes à Micraster brevis, qui forment partout un horizon facile
à distinguer.
I a été aussi recueilli en Provence dans les marnes à mucrasters du
Beausset. :
Dans les Alpes orientales, il existe dans les couches dites couches de Gosau,
aux environs de Salzbourg.
En Westphalie, M. le docteur Schlüter a fait connaitre son existence dans
les marnes de l’'Emscher-Merpgel.
Dans la région subhercynienne, M. G. Müller a signalé sa présence sous le
nom d’Am. Emscheris dans les marnes à nodules de phosphorite, exploitées
aux environs de Zilly sur le revers septentrional du Hartz, niveau qu'il rat-
tache à l'étage de l'Emscher. (Jahrbuch der k. p. geol. Landesanstalt und Berg-
akademie, 1887, p. 372.)
ACANTHOCERATIDÉS. 73
Échantillons examinés. — Echantillons de la craie de Touraine (collections
de la Sorbonne, de l'École des mines, À. de Grossouvre).
Échantillons de la Charente et de la Dordogne (collections Arnaud et A.
de Grossouvre).
Échantillons des Corbières (collections J' Jean, Péron et Toucas).
Échantillon du Beausset (collection de l'École des mines) provenant de
l'ancienne collection Coste (de Marseille).
.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XVI.
.
Fi. 1°. — Individu (collection À. de Grossouvre) vu de côté, pour montrer l’ornementa-
tion des flancs composée de côtes légèrement flexueuses, un peu obliques
en avant, terminées par trois tubercules dont les deux premiers, assez rap-
prochés, semblent souvent réunis en un tubercule unique bifide.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Ville-
dieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 12. — Le même, vu du côté ventral.
MORTONICERAS BOURGEOISI. D'OnrsrGny, sp. emend. A. DE GROSSOUVRE.
(PI. XII, fig. 2; pl. XIV, fig. 2 à 5.)
1872. Ammonites texanus. Fritsch und Schlônbach, Cephalopoden der bôühmischen Kreide, p. 28;
pl. VI, fig. 5. 2
Cette espèce est très voisine de la précédente ; elle s’en distingue par ce
caractère que les côtes ont, sur le bord externe, seulement deux rangées de
tubercules au lieu de trois. Comme dans la série des échantillons, apparte-
nant à ces formes, que j'ai eu l’occasion d'examiner, je n’en ai pas observé
montrant le passage entre les deux types, je crois devoir maintenir entre -eux
une distinction spécifique.
Si l'étude de nouveaux matériaux permet un jour d'établir leur réunion,
l'espèce dont je vais m'occuper pourra être considérée comme une variation
de la précédente et désignée sous le nom de M. serrato-marginatum, var.
Bourgeois.
L'examen d'échantillons de petite taille me permet de préciser les divers
stades d’ornementation. RS
10
IMPRIMERIE NATIONALE.
74 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
La coquille, vers le diamètre d'un centimètre, est à peu près complète-
ment lisse ; puis vers cette taille commencent à se montrer des côtes un peu
fortes, au nombre de huit environ par tour, entre lesquelles apparaissent plus
tard des côtes un peu plus faibles, Toutes ces côtes sont flexueuses, presque
falcuhiformes et s'infléchissent fortement en avant lorsqu'elles arrivent sur le
pourtour externe. Elles sont le plus souvent imégales comme force et comme
longueur : les unes commencent sur le bord mème de lombihic par une parte
subtuberculée, tandis que les autres, intercalées entre celles-ci, prennent
naissance à une petite distance de lombilic, sont d'abord peu apparentes et
deviennent de mème valeur que les premières seulement sur la région externe
des flancs. Toutes ces côtes croissent régulièrement en largeur de Pombihc
vers le bord externe ; au point où elles se coudent brusquement en avant, au
voismage du bord externe, elles portent d'ordinaire un petit tubercuie, mais
ce dernier n'existe régulièrement sur toutes les côtes qu'à partir d’un certam
diamètre.
Les côtes, très élargies, se terminent brusquement à une certame distance
de la quille médiane par des tubercules transverses très nets, au delà des-
quels on voit une ondulation très affaiblie présentant une forte imflexion en
avant qui disparait un peu plus loin, avant la quille médiane.
Au fur et à mesure que la coquille s’accroit, les différences entre les di-
verses côtes deviennent moins accentuées ; néanmoins on remarque encore
bien des écarts dans leur ornementation : tantôt, près de l’ombilic, la côte
est surélevée en un tubercule presque conique, tantôt en un tubercule
allongé plus ou moins prononcé.
Sur les échantillons de plus grande taille, la côte est surélevée et pincée
dans la région ombilicale jusque vers le premier tiers de la hauteur des flancs ;
à partir de là, elle s’atténue très notablement jusqu’à la première rangée de
tuberculés externes. !
Même sur les échantillons de grande taille, comme celui de la planche XIIF,
figure 2, on observe encore des inégalités entre les diverses côtes.
Sur les individus de formes plus épaisses, l’ornementation est plus vi
reuse et les tubercules ombilicaux sont plus accentués.
gou-
Cloisons. — Les cloisons sont à peu près semblables à celles du M. serralo-
marginatum, comme le montre la fisure ci-dessous, et comme on peut le voir
sur l'échantillon de la figure 2° de la planche XIII.
ACANTHOCERATIDÉS. 75
Fig. 32.
ni
7Ÿ |
Mortoniceras Bourgeoist (gros. — 4), d’après l'échantillon de la craie de Villedieu
représenté pl. XIV, fig. 5.
Rapports et différences. — J'ai indiqué précédemment comment cette espèce
se distingue de M. serrato-marginalum; j'ajouterai que ses côtes sont plus
obliques en avant que celles de cette dernière.
ge, une assez grande analogie avec les jeunes
5
de Prionotropis Woolgari figurés par d'Orbigny sous le nom d'Ammonites Caro-
Elle présente, dans le jeune à
Tinus: mais dans ces derniers, les tours sont un peu plus convexes, aussi bien
sur les flancs que sur le bord externe; les côtes sont un peu plus espacées et
moins nombreuses; les tubercules sont plus saïllants et plus réguliers, mais
le caractère distinctif le plus net est donné par la forme du bord externe,
sur lequel on rencontre chez Morloniceras Bourgeois seulement une quille
arrondie peu élevée, tandis que dans Prionotropis Woolgari il porte une série
de tubercules fortement saillants. Ce caractère suffit pour distinguer au pre-
mier coup d'œil les deux types malgré leur grande analogie ; il sert également
à séparer les formes adultes renflées de M. Bourgeoisi des individus de même
taille appartenant à Prionotropis Woolgari, avec lesquels ils ont une grande
similitude.
Observations. — Cette forme rentre dans l'ensemble de celles que d'Orbigny
a groupées sous le nom d’Am. Bourgeoïst et je crois devoir lui conserver ce
nom en l’appliquant spécialement au type que je viens de préciser.
Habitat. — Elle appartient aux couches les plus élevées de l'étage conia-
cien. En Touraine, elle se trouve avec Mortoniceras serrato-marginatum dans
les couches moyennes de la craie de Villedieu, où elle est un peu moins rare
que ce dernier. Dans les Corbières, elle habite aussi avec lui dans l’assise à
Micraster brevis.
10.
76
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Échantillons examinés. — Échantillons de la craie de Villedieu, de la Ribo-
chère, commune de Couture (Loir-et-Cher); de Langeais, Chenonceaux, etc.
(Indre-et-Loire); [collection de l'abbé Bourgeois à l'École de Pontlevoy;
collections Le Mesle, Péron, A. de Grossouvre, École des mines, Sorbonne |.
Échantillons des Corbières (collections J' Jean, Péron, Savin et Toucas).
Fr.
Frc.
Fi.
Fr.
Fire.
Fc.
Frc.
| Fic.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XIII.
2. — Superbe individu (collection Le Mesle) vu de côté : on voit qu'il n'existe à
l'extrémité des côtes que deux tubercules, caractère qui distingue cette
espèce de M. serrato-marginatum.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Planclie XIV.
22, —_ Individu (collection Le Mesle) vu de côté.
Couche à Ostrea auricularis dela partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
2b. — Section du dernier tour du précédent.
2°. — Partie centrale du précédent, après enlèvement d'une portion du dernier tour,
de manière à montrer l'ornementation du jeune qui consiste en côtes de
force inégale, légèrement flexueuses.
3°. — Individu (collection Le Mesle) vu de côté, à ombilic un peu plus grand que
le précédent. |
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
3P. — Le même, vu du côté ventral.
h. — Individu (collection Le Mesle) de petite taille, à ombilic un peu plus large
que celui de la figure 2°, et montrant une ornementation un peu plus
accentuée. :
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune dé Couture (Loir-et-Cher).
5. — Individu (collection A. de Grossouvre) de taille moyenne, à ombilic relative-
ment large et à ornementation plus accentuée.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
ACANTHOCERATIDÉS. 77
MORTONICERAS BONTANTI. A. pe GROSSOUVRE, 2. sp.
(PI. XVII, fig. 2 et 3.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours médiocrement embrassants, croissant assez rapide-
ment, à flancs peu convexes, à bord externe coupé carrément, présentant en
gées
de tubercules latéraux allongés dans le sens de l'enroulement, un peu plus
son milieu une quille arrondie très peu saïllante, encadrée entre deux ran
saillants que la quille médiane.
Ombilic moyen, à paroi verticale raccordée avec les flancs par un pourtour
arrondi un peu pincé.
Sur le bord de l’ombilic se trouve une série de tubercules allongés et
pincés, au nombre de seize par tour, faisant un peu saillie à son intérieur.
De ces tubercules partent deux côtes larges, arrondies, peu élevées, un peu
obliques en avant, un peu flexueuses et falculiformes, se terminant sur le
bord externe par un tubercule transverse; en avant de ce tubercule, elles
sont faiblement surélevées, ce qui donne naissance à une seconde rangée de
tubercules.
Les tubercules de la rangée externe, séparés par des intervalles égaux à
leur longueur, sont au nombre de trente-deux par tour; ils forment, de chaque
côté du contour externe, deux crêtes régulièrement dentelées, qui constituent,
avec la quille médiane, deux larges dépressions.
L'individu représenté par la figure 3 de la planche XVI offre un stade plus
avancé. Vers l'extrémité du dernier tour, dans la partie correspondant à la
chambre d'habitation, les côtes présentent une rangée supplémentaire de
tubercules situés à une petite distance de l'ombulic. De plus, sur la dernière
moitié de ce tour, les tubercules de la troisième rangée sont plus nets, plus
pincés et plus saillants.
Cloisons. — Le dessin des cloisons de cette espèce ressemble complètement
à ceux des autres espèces de ce genre, comme le montre la figure 33.
Rapports et différences. — Cette espèce est assez voisine, comme ornemen-
tation, d’Ammonites Neptuni, Gen. Elle s’en distingue par les tubercules om-
bilicaux plus saillants, desquels partent toujours deux côtes, tandis que chez
78 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
ce dernier ils ne donnent d'ordinaire naissance qu'à une seule. La différence
la plus nette et la plus frappante réside dans le bord externe, qui chez Am.
Neptani porte une quille fortement sallante et dentelée, tandis que dans
l'autre cette quille est arrondie et peu élevée.
_— RL qu |
à
2 2
Ÿ ou
Mortoniceras Bontanti (gros. — 3), d’après l'échantillon de la craie de Villedieu
représenté pl. XVIL, fig. 3.
(S
Il existe aussi, au point de vue de l’ornementation, quelques analogies
entre Mortoniceras Bontanti, Barroisia Haberfellneri et Prionotropis Fleuriaus;
mais 1l suffit de jeter un coup d'œil sur les figures qui représentent ces di-
verses espèces pour saisir les différences qui les séparent.
Cette espèce ressemble beaucoup à M. Bourgeoisi et en diffère princrpale-
ment par un ombilic plus étroit, circonstance qui amène toujours des varia-
üons correspondantes dans l’ornementation et dans la forme des tours : il est
donc fort possible que lon ne doive voir dans cette espèce qu'une variation de
M. Bourgeoisi, mais l'absence de formes intermédiaires entre les deux types
ne permet pas d'affirmer leur identité spécifique.
Gisement. — Cette espèce habite le niveau moyen de la craie de Villedieu,
avec Mortoniceras serrato-marginatum, M. Bourgeois, etc. ().
Echantillons examinés. — Deux échantillons (collection de l'abbé Bourgeois,
à l'École de Pontlevoy, collection À. de Grossouvre) provenant des marnes à
Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
_ (1) Pendant l'impression de ce mémoire, M. H. Parent m'a communiqué un échantillon de
M. Bontanti provenant de la craïe à Inoceramus involutus des environs de Saint-Omer.
ACANTHOCERATIDES. 79
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XVIE.
Fi. 2. — Individu, type de l'espèce (collection A. de Grossouvre), vu de côté.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 3°. — Individu (collection de l'abbé Bourgeois) vu de côté, à ombilie plus large que
le précédent et à évolution plus rapide, car il montre, à l'extrémité du
dernier tour, sa dernière loge et un mode d'ornementation différent de celui
des premiers tours.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fig. 3. — Le même, vu du côté ventral.
MORTONICERAS DESMONDI. A.'pE GROSSOUVRE, n. sp.
1867. Ammonites texanus. Schlüter, Jüngslen Ammoncen Norddeutschlands, p. parte, p. 32;
pl. VI, fig. 3 (non fig. 1).
Coquille discoidale, à tours peu embrassants, à large ombilic.
Section des tours ovalaire, un peu plus haute que large, ayant sa plus
grande épaisseur au tiers inférieur de la hauteur.
Bord ventral convexe portant une petite quille arrondie peu saillante.
Côtes droites, étroites, élevées, assez éloignées les unes des autres, ornées
de quatre rangées de tubercules. La première est placée au premier üers de
la hauteur des flancs, la deuxième au second tiers, et les deux dernières, sur
le pourtour externe, sont très rapprochées et forment presque un tubercule
bifide. Ces deux derniers tubercules sont à peu près arrondis comme les
autres et non largement transverses comme dans la plupart des espèces de ce
groupe.
Ces divers caractères permettent donc de la distinguer facilement des autres
Mortoniceras.
Gisement. — Calcaire gréseux à la limite du comacien et du santomien. Les
Bobinettes, près Aubas, localité située au voisinage de Montignac (Dordogne).
Echantillon examiné. — Un fragment de tour (collection Desmond) tout
80 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
à fait semblable à celui qui a été figuré par M. le docteur Schlüter, mais de
plus grande taille.
MORTONICERAS TEXANUM. F. Rômer, sp.
(PL XVI, fig. 2 à 4; pl XVII, fig. 1.)
1852. Ammonites texanus. F. Rômer, Xreidebildungen von Texas, p. 31; pl. IL, fig. 1°, 1”,
AE
1858. Ammonites texanus. F. von Hauer, Cephalopoden der Gosauschichten, p. 10; pl. IT, fig. 4
à 6.
1859. Ammonites coniacensis. Coquand, Synopsis des fossiles de la formation crétacce du sud-
ouest de la France.
1873. Ammonites quinquenodosus. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten
Abhandl. d. k. k. geol. Reichsanstalt, t. NV ; p. 108; pl. XXIV, fig. 3.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours médiocrement embrassants, croissant assez lente-
ment, à section ovalaire.
Ombilic assez grand, séparé peu nettement des flancs.
Bord externe convexe, muni d’une quille arrondie peu saillante.
Flancs convexes, ornés dans l'adulte de côtes simples, droites, très peu
inclinées en avant, assez larges, arrondies, séparées par des intervalles plus
grands que leur largeur. Ces côtes sont interrompues sur le bord externe et
ornées, sur chaque flanc, de cinq rangées de tubercules.
La première rangée est placée sur le bord de l'ombilic; la deuxième rangée
est à peu près à égale distance de la première et de la troisième : celle-ci est
située environ aux deux tiers de la hauteur des flancs; la quatrième rangée
est séparée de la troisième par un intervalle bien moins grand que ceux qui
existent entre les premières. Le quatrième et le cmquième tubercule sont
beaucoup plus rapprochés encore que le troisième et le quatrième. Les deux .
premiers tubercules du côté de l'ombilic consistent en nodosités arrondies ;
le troisième commence à s'allonger dans le sens transverse, et les deux der-
niers sont encore plus allongés dans le sens de l'enroulement.
Les échantillons de petite taïlle ont à peu près la même forme et la même
ornementation que les adultes, sauf que souvent deux côtes partent ensemble
d'un même tubercule ombilical : quelquefois la bifurcation est peu nette et 1l
semble alors qu'il existe une côte intercalaire qui ne commence à se montrer
que vers la deuxième rangée de tubercules. À un stade plus avancé, toutes les
ACANTHOCERATIDES. 81
côtes sont ordinairement simples, mais il peut arriver, même à une taille assez
grande, que les côtes sont partie simples, et partie issues par paires d'un
même tubercule ombilical. Coquand dit, dans la diagnose de son Ammonites
contacensis, que les côtes sont alternativement simples et bifides : j'ai pu éga-
lement constater cette particularité, mais sans aucune régularité dans l’alter-
nance, sur un échantillon de grande taille de la cos de l'École des
mines provenant de Frayssmet-le-Gélat (Lot).
Dans les jeunes, la section des tours est proportionnellement moins haute
que dans les adultes, et en même temps les différences entre ies intervalles
des tubercules sont moins prononcées, comme on peut le voir sur les petits
échantillons représentés pl. XVE, fig. 2, 3 et 4, et comme le montrent aussi
. les figures 1° et 14 de Rômer; on peut néanmoins constater que ces inter-
_valles ne sont pas exactement égaux, mais vont en décroissant de lombilic
vers le bord externe.
Cloisons. — Les cloisons de cette espèce se rapportent bien exactement
au type général indiqué pour les Mortoniceras ; je n'ai pas eu entre les mains
d'échantillons les présentant assez nettement pour que l'on püt les dessiner
exactement.
Rapports et différences. — J'ai mdiqué précédemment les caractères qui
servaient à distinguer cette espèce des autres formes affines appartenant au
meme groupe.
Observations. — Cette espèce a été établie en 1852 par F. Rômer, d'après
deux échantillons de da craie du Texas. L'un, le grand exemplaire, pro-
venant d'Austin, est représenté fig. 1° et 1P de la planche III. L'autre, plus
petit, représenté fig. 1° et 19 de la même planche, provient de Neu-Braun-
fels, vers la chute du Guadaloupe, où il est accompagné de PI. syrtale; il
diffère du premier par la section de ses tours, presque carrée, et plutôt moins
haute que large; en même temps les intervalles qui séparent les divers tuber-
cules sont sensiblement égaux.
En 1858, M.F. von Hauer a fait connaître l'existence de cette espèce dans
les couches de Gosau des environs d'Ischl; l'échantillon qu'il figure corres-
pond exactement au srand exemplaire d’Austin (Texas), représenté par
5
F. Rômer. Il fait remarquer dans sa description que sur les tours internes
sil
IMPNIMERIE NATIONALE.
82 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
deux côtes partent parfois d'un tubercule ombilical, ainsi que je l'a mdiqué
plus haut.
En 1867, M. le docteur Schlüter décrit et figure comme Am. lexanus une
série d'mdividus de Mortoniceras appartenant à de tout autres espèces. Getie
confusion a été le point de départ des erreurs qui se sont produites vers cette
époque dans la détermination de diverses formes affines, mais appartenant à
d’autres types spécifiques, et c’est ainsi qu'en 1872, MM. Fritsch et Schlôn-
bach rapportent à Am. texanus un échantillon de Bohème, qui n'est autre
que le Mortoniceras Bourgeoisi. En 1872, M. le docteur Schlüter figure encore,
sous le nom d’'Am. lexanus, une nouvelle forme, de sorte que, en 1873, se
basant sur ces données, Redtenbacher refuse le nom d’Am. teranus au type
précédemment figuré par M. F. von Hauer et lui donne une nouvelle déno-
mination : Âm. quinquenodosus.
En 1876, M. le docteur Schlüter, reconnaissant la confusion qu'il a com-
mise, sépare, sous le nom d’Am. Emscheris (Mortoniceras serrato-marginatum) ,
une des formes qu'il avait précédemment décrites sous le nom d’Am. texanus
et figure, comme se rapportant à ce dermer type, un échantillon provenant
des marnes de l'Emscher, des environs de Herten, en Westphalie. Celui-ci a
sensiblement la même forme générale que l'échantillon d’Austin, et que ceux
des couches de Gosau figurés par MM. F. von Hauer et Redtenbacher, c’est-
à-dire qu'il a la section de ses tours beaucoup plus haute que large, mais 1
en diffère par ce caractère que les intervalles entre les tubercules sont égaux
entre eux, comme le montre la figure, et comme le fait d’arlleurs remarquer
M. le docteur Schlüter l).
Gisement. — En France, cette espèce n'est pas connue de l'étage conia-
cien; elle se trouve seulement dans la partie mférieure de l'étage santonien,
où elle est le plus souvent accompagnée de Placenticeras syrtale, notamment
dans l’Aquitame, dans les couches M! et M? de M. Arnaud, à Pons, Epagnac,
Miremont, Sergeac.
Dans les Corbières, cette ammonite a été trouvée dans les marnes bleues
que l'on rencontre au bas du chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude),
immédiadiatement au-dessous de la couche à Lima marticensis.
Dans les Alpes occidentales, elle a été recueillie à Peaudelaure, près l’Es-
© « Beim Ammonites texanus steht die erste Hôckerreihe auf der Nabelkante und es folgen die
uebrigen Reïhen in regelmässisen Intervallen. » (Schlüter, Cephalopoden. . . » P: 195.)
ACANTHOCERATIDÉS. 83
carène, au nord-est de Nice, par M. Potier, et au col des Peyres, au nord-est
de Digne, par M. Kilian. k
Dans les Alpes orientales, elle ne parait pas être rare dans les couches de
Gosau de la région de Salzbourg et d'Ischl; d’après M. F. von Hauer et Red-
tenbacher, on la rencontrerait À Gosau, Strobl-Weissenbach, Weissenbach
près Aussee, Wolfsbachau près Riefling, et Sankt-Wolfoang.
Echantillons examinés. — De l'Aquitaine, environs de Pons et Miremonti
(collections Arnaud et Réjaudry), environs de Frayssinet-le-Gélat (Lot) [col-
Jection de l'École des mines |.
Des Corbières, environs de Sougraignes {collections J° Jean, Toucas et À. de
Grossouvre). |
De la région alpine, environs de lEscarène (Alpes-Maritimes) | collection
de l'École des mines] et col des Peyres (Basses-Alpes) [collection, Kilian |.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XVI.
Fic. 2. — Individu de petite taille (collection Arnaud), vu de côté et montrant des
côtes tantôt simples, tantôt partant par paires d’un tubercule ombilical et
ornées de cinq rangées de tubercules.
Étage santonien : assise M? de M. Arnaud.
Nieul-le-Virouil (Charente-Inférieure).
Fi. 3°. — Individu de plus petite taille encore (collection Rejaudry), vu de côté.
Étage santonien : assise M? de M. Arnaud.
Nieul-le-Virouil (Charente-Inférieure). 3
Fiç. 3°. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la forme de la section des tours.
FrG. 4°. — Fragment d'un individu de petite taille (collection Arnaud), vu de côté.
Etage santonien : assise M? de M. Arnaud.
Nieul-le-Virouil (Charente-Inférieure).
Fc. AP, —— Le même, vu du côté ventral.
Planche XVII.
Fi. 1°. — Individu de grande taille (collection Toucas), vu: de côté pour montrer les
cinq rangées de tubercules qui caractérisent cette espèce et leur disposition
relative.
Marnes bleues à petits fossiles situées au bas du chemin de Sougraignes-
aux-Croutets (Aude),'sous la couche à Lima marticensis.
Fire. 12. —— Le même, vu du côté ventral.
84 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
MORTONICERAS PSEUDO-TEXANUM. A. pr GnossOUVRE, n. sp.
1876. Ammonites texanus. Schluter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 155; pl. XLI,
fig. 1 et2; pl. XLU, fig. 11.
H résulte de ce qui précède qu'il y a lieu de distinguer, comme type par-
üculier, les formes voismes de M. texanum, à tours élevés, chez lesquelles
les intervalles des divers tubercules sont égaux : je donne à ce type le nom de
M. pseudo-texanum.
Comme en France le véritable M. texanum est seulement connu de l'étage
santonien, qu'au Texas il se trouve au même niveau avec PI. syrtale, et qu'en
Westphalie M. pseudo-texanum n'existe que dans l'Emscher-Mergel, équivalent
de l'étage coniacien, on doit en conclure que ce dernier est une mutation de
M. texanum appartenant à un niveau inférieur.
Après ce que j'ai dit précédemment, je me borne à renvoyer, pour la
figure de la nouvelle espèce, à l'ouvrage de M. le docteur Schlüter.
MORTONICERAS CAMPANIENSE. À. De GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XIII, fig. à et 3.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant un peu plus rapidement
en largeur qu'en hauteur, à section tronquée sur le bord siphonal ét com-
primée latéralement dans la région externe.
Ombilic moyen assez profond, à paroi verticale nettement séparée des
flancs par un pourtour anguleux. ;
Le bord externe porte en son mulieu une quille arrondie peu saillante.
Les flancs sont ornés de côtes nombreuses, lésèrement infléchies en avant,
séparées par des intervalles à peu près égaux à leur largeur.
Les côtes sont subtuberculées au voismage de l'ombilie, et font légèrement
saillie à son intérieur. Elles sont surélevées de nouveau vers le premier
tiers, puis vers les deux tiers de la hauteur des flancs. De ce dernier point
partent deux côtes qui se terminent sur le bord externe par un tubercule
transverse assez sallant ei qui sont, en outre, suréleyées vers la moitié de
leur longueur. H existe done, sur les flancs, cinq rangées de tubercules
assez nettement arrondis, sauf les plus externes, qui sont transverses.
ACANTHOCERATIDES. 85
Cloisons. — Bâties sur le type général de celles des Mortoniceras.
Observations. — Cette espèce , qui ressemble un peu à M. texanum et qui
a été confondue avec lui à cause de ses cinq rangées de tubercules, en diffère
par l’ensemble de ses caractères et principalement par ses côtes bifurquées
au troisième tubercule.
Gisement. — Elle habite les couches inférieures de l'étage campanien.
En Aquitame, elle se trouve à Sant-Hilaire-de-Montmoreau et à Mont-
moreau (Charente), et à Montils (Charente-Inférieure), dans la partie supé-
rieure de l’assise P! de M. Arnaud.
Dans la région alpine, elle a été rencontrée dans les calcaires marneux
exploités dans les carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes).
Échantillons examinés. — Quatre échantillons de Samt-Hilaire-de-Montmo-
reau, Montmoreau et Montils, assise P!, partie supérieure (collection Arnaud).
Un échantillon de Contes-les-Pins {collection de la Sorbonne).
Un bel échantillon du musée de Périgueux, sans indication de localité.
[
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XIII.
Fiç. 1°. — Fragment d'un individu (collection Arnaud), vu de côté pour montrer l'or-
nementation des flancs, qui consiste en côtes portant cinq tubercules et se
bifurquant au troisième, à partir de l’ombilic.
Couches marneuses de la partie supérieure de l’assise P1 de M. Arnaud :
Campanien inférieur. ASE
- Saint-Hilaire-de Montmoreau (Charente).
Fre. 1P. —— Le même, vu du côté ventral.
Fic. 3°. — Fragment d'un individu (collection Arnaud), vu de côté, de plus grande
taille que le précédent et montrant plus nettement la quatrième rangée de
tubercules.
Couches marneuses de la partie supérieure de l’assise P! de M. Arnaud :
Campanien inférieur.
Saint-Hilaire-de-Montmoreau (Charente).
Fig. 3. — Section des tours du précédent.
86 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
RÉSUMÉ.
Les Mortoniceras constituent donc un groupe très homogène, dont les di-
vers membres présentent entre eux de grandes affinités, ce qui a parfois occa-
sionné des confusions dans leur détermination. C'est ainsi qu'on a donné
souvent le nom d’Ammonites texanus à des Mortoniceras, qui sont réellement
bien distincts du type de Rômer.
L'extension géographique de ce genre est fort grande, notamment en Eu-
rope : ses représentants se montrent en assez grand nombre en Bohème, en
Westphalie, en Touraine, en Aquitame, en Périgord, dans les Corbières,
dans le bassin de Dieulefit, dans les Alpes occidentales et enfin dans les
Alpes orientales {couches de Gosau).
Mortoniceras texanum, qui paraît avoir spécialement une grande extension,
a été indiqué encore dans la craie de PAfrique du Nord; 1 existe d'ailleurs
au Texas, qui a fourni le type de cette espèce.
Je ne crois pas qu'on ait signalé de vrais Mortoniceras dans la craie de
l'Inde.
Ce genre apparaît dès le début de l'étage coniacien et à son maximum
de développement vers sa limite supérieure. Le dernier représentant connu
appartient à la base du campanien, où il se trouve assez isolé, puisque aucun
Mortoniceras n’a encore été indiqué dans le santonien supérieur.
RÉPARTITION VERTICALE DES MORTONICERAS.
CONIACIEN SANTONIEN
ESPÈCES OBSERVÉES. 3 SHARE NT ARTTRES
INFÉRIEUR
ET MOYEN.
CAMPANIEN
; b 2 INFÉRIEUR. |}
SUPÉRIEUR. | INFÉRIEUR. | SUPÉRIEUR.
. Zeilleri, n. sp
£ serrato-marginatum , Redt, sp
. Bourgeoist, d'Orb, sp
. Bontanti, n.
: Desmondi, n. sp
. pseudo-texanum , n. sp
- texanum, Rômer, sp!
M. campaniense, n. sp
ACANTHOCERATIDES.
Go
J
Genre GAUTHIERICERAS. A. DE GROSSOUVRE, nov. gen.
Je distmgue sous ce nom générique une série d'espèces dont les tours à
section subquadrangulaire présentent sur leur bord externe une quille médiane
très saullante : en dehors de ce caractère extérieur, les cloisons offrent aussi
certaines particularités spéciales qui les placent comme formes de transition
entre celles des Mortoniceras et celles du genre suivant, Peroniceras.
Les Gauthiericeras ont, comme les Mortoniceras, des cloisons moims dé-
coupées que celles des Peroniceras ; leur premier lobe latéral diffère de celui
de ces derniers par l'absence d'une fourche terminale nettement individua-
lisée.
Par contre, les lignes suturales des Gauthiericeras et des Peroniceras, moins
réduites que celle des Mortoniceras, ont la mème disposition générale : dans
les deux genres, l'extrémité supérieure de la troisième selle latérale est située
bien au-dessous du niveau des extrémités des deux premières, circonstance
toute différente de ce que l’on trouve dans les Mortoniceras.
Je prends comme type de ce genre Ammonites Margæ, Schlüter, dont je
donne ci-dessous le dessin des cloisons.
Fig. 34.
Gauthiericeras Marge (gros. = 3,3), d'après l'échantillon représenté pl. XV, fig. 2.
gæe\s } P I » ns
O9
(+)
LES AMMONITES DE LA GRAIE SUPÉRIEURE.
GAUTHIERICERAS BAJUVARIGUM. ReDTENBAGHER, sp.
(PL IX, fig. 13 PL XII, fig. » et 3.)
1873. Ammonites bajuvaricus. Redtenbacher, Die Cephulopodenfauna der Gosauschichten ;
Abhandl. d. k. k. geol. Reichsanstalt, t. V, p. 107, pl. XXIV, fig. 2.
1885. Ammonites Isamberti. Fallot, Crétacé du sud-est de la France, p. 232, pl. Il, fig. 1.
Coquille discoïdale, comprimée, à tours peu embrassants, à flancs plats, à
bord externe subconvexe, portant en son milieu une quille saillante assez
marquée, bordée de deux petits méplats limités par deux carènes à peme
visibles.
Ombilic de grandeur moyenne, peu profond, à paroi verticale se raccor-
dant avec les flancs par un pourtour un peu anguleux.
Sur le bord de l'ombilic prennent naissance des côtes surélevées à son vor
sinage immédiat : elles sont droites, légèrement obliques en avant et se termi-
nent vers le bord externe par un tubercule presque rond, à peine transverse.
Les côtes taniôt restent simples, tantôt se bifurquent d’une manière un peu
obscure à mi-hauteur des flancs; la proportion des côtes simples et des côtes
bifurquées est variable d’un échantillon à un autre.
Quand la coquille s'accroît, les côtes s'effacent peu à peu et les flancs
deviennent à peu près lisses, sauf sur le bord ombilical et sur le pourtour
externe où l’on apercoit encore quelques nodosités.
Les échantllons figurés paraissent bien conformes au type décrit par Red-
générale
et le même mode d’ornementation : seulement, Redtenbacher indique dans
sa description que la quille médiane est bordée de deux légers sillons, ce
tenbacher sous le nom d’Ammonites bajuvaricus. C'est la même forme
que ne montre pas bien nettement la figure. D'ailleurs, à première vue, les
échantillons que J'ai examinés paraissent posséder aussi des sillons et ce n’est
qu’en les examinant avec soin qu’on voit que l’ensemble de la quille médiane
et des méplats en donne l'illusion. Le dessin des’ cloisons de cette espèce
donné par Redtenbacher présente beaucoup d’analogies avec celui des échan-
tillons que j'y rattache et est notamment bien caractérisé par la forme de son
premier lobe latéral.
M. Fallot a décrit une espèce des grès de Dieulefit à laquelle il a donné
le nom d’Ammonites Isamberti; elle me parait devoir être rattachée au même
ACANTHOCERATIDÉS. 39
iype spécifique, et elle diffère seulement d’A. bajuvaricus par son ombilic
plus large et ses côtes plus fortes.
Nous avons donc avec les échantillons de la Touraine et de Dieulefit une
série de formes constituant des variations d’un même type spécifique, en rap-
port avec les dimensions de lombilic.
Redtenbacher a décrit sous les noms d’Am. Aberlei (loc. cit., p. 111,
pl. XXV, fig. A) et Am. propoetidum (p.116, pl. XXVI, fig. 6) deux formes
bien voisines de Am. bajuvaricus comme aspect extérieur, mais s'en distin-
guent par le dessin de leurs cloisons, dont le premier lobe latéral est à ter-
minaison impaire. Les tubercules du bord de lombilic sont aussi beaucoup
plus prononcés, et sous ces divers rapports ces deux espèces se rapprochent
plutôt du groupe des Schlünbachia Fournieri, n. sp., et Schl. Bertrand, n. sp.
Cloisons. — La ligne suturale très réduite comprend seulement, outre le
lobe siphonal, deux lobes latéraux et un lobe auxihaire ; le deuxième lobe
latéral est très petit et pourrait presque être considéré comme un lobule; la
troisième selle latérale est très surbaissée, ce qui donne à la ligne suturale un
aspect tout différent de ce que l'on voit chez les Mortoniceras.
Gauthiericeras bajuvaricum (gros. — 4,30), d’après l'échantillon représenté pl, XI, fig. 3,
»
Gisement. — En France, cette espèce se trouve dans les couches de l'étage
coniacien ; en Touraine, dans les calcaires durs qui constituent la base de Ia
craie de Villedieu; en Aquitaine, dans l’assise L! de M. Arnaud, à Cognac.
Echantillons examinés. — Quatre échantillons de la parte inférieure de la
craie de Villedieu (collection de l’École des mines, collections de l'abbé Bour-
geois et Le Mesle).
Un échantillon des environs de Cognac, assise L!.
12
IMPRIMERIE NATIONALE
90 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche IX.
FiG. 1. — Individu adulte {collection Le Mesle), vu de côté pour montrer l’ornementa-
tion des flancs qui reste la même jusqu'à l'extrémité du dernier tour; les
côtes qui réunissent les tubercules ombilicaux aux tubereules externes s'at-
ténuent seulement sur les derniers tours. On apercoit la quille ventrale
qui se détache des flancs.
Partie inférieure de la cräie de Villedieu. Carrières de la Ribochère, .
commune de Couture (Loir-et-Cher).
Planche XII.
FiG. 2°. — Individu (collection de l'École des mines) vu de côté.
Calcaires de la base de la craie de Villedieu. Carrières de la Ribochère,
commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fig. 22. — Le même, vu du côté ventral.
FrG. 3°. — Individu {coilection de l'abbé Bourgeois à l'École de Pontlevoy) vu de côté.
Calcaires de la base de la craie de Villedieu. Carrières de la Rihochère,
commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fc. 32. — Le même, vu du côté ventral.
| GAUTHIERICERAS MARGÆ. Scncürer, sp.
J (PL XV, fig 1 ct ».)
1867. Ammonites Margæ. Schlüter, Jüngsten Ammoneen Norddeutschlands, p. 29; pl. V, fig. 2.
1872. Ammonites Margæ. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreïde, p. 43; pl. XIF,
fig. ls
1873. Ammonites Margæ. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten. Abhandl.
d. k. k. geol. Reichsanstalt, t. V, p. 109 ; pl. XXV, fig. 1.
Coquille discoïdale, comprimée, à ombilice moyen.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant d'ordinaire plus vite en
hauteur qu'en épaisseur : chaque tour recouvre le précédent sur environ le.
liers de sa hauteur. | |
Ombilic moyen se raccordant avec les flancs par un pourtour bien arrondi.
Bord externe, subconvexe, portant une quille saillante ornée de légères
crénelures; de chaque côté de la quille se trouve un méplat limité par une
arète, souvent invisible sur les échantillons mal conservés.
Les flancs sont ornés de côtes larges, fortes, séparées par des intervalles
bien supérieurs à leur largenr, Près de l’ombilic, ces côtes sont très saillantes,
ACANTHOCERATIDES. 91
pincées et forment une sorte de crête bien marquée qui s'étend un peu au
delà du premmer tiers de la hauteur des flancs, puis s’atténuent notablement à
partir de ce pot et continuent, soit simples, soit bifurquées, jusqu'au bord
externe, où elles s'arrêtent à une certaine distance des carènes latérales, se
terminant par un tubercule très saillant, très épais et un peu allongé dans le
sens de la spirale d’enroulement.
Lorsqu'il y a bifurcation, les deux côtes externes s'infléchissent de part et
d'autre de la direction de la côte ombülicale ; lorsque les côtes restent simples,
elles sont irès légèrement flexueuses.
La proportion des côtes simples et des côtes bifurquées varie beaucoup
pendant les diverses périodes de développement de la coquille : sur les échan-
ons jeunes et en général jusqu'au diamètre de 80 millimètres, elles alter-
nent plus ou moins régulièrement; plus tard, la proportion des côtes bifur-
quées diminue et finalement toutes restent simples.
À un certain degré de développement, les côtes ombilicales ne forment
plus la crête nette et tranchée dont je viens de parler, mais seulement une
parte surélevée et pincée dont la saillie croît puis décroit régulièrement à
parür de l’ombilic; les côtes s’effacent ensuite dans la région médiane et dans
la région externe des flancs.
Cloisons. — Analogues à celles de l’espèce précédente, comme le montre
le dessin ci-dessous.
Fig. 36.
nu
Gauthiericeras Margæ (gros. = 3,3), d'après l'échantillon représenté pl. XV, fig. 2.
Observations. — L'identification des échantillons que j'ai en vue avec Am.
12.
92 LES AMMONITES DE LA €RAIE SUPÉRIEURE.
Margæ, Schlüter, ne me parait pas douteuse, bien que ce savant n'ait pas si-
gnalé l'existence des deux arêtes latérales qui accompagnent la quille ventrale ;
mais celles-ci ne sont visibles que sur les échantillons en bon état de conser-
vation et formés par une roche suffisamment dure. De même la crénelure de
la quille n'a pu être observée que sur un seul échantillon en raison de l'état
de conservation de cette partie de la coquille. On sait d’ailleurs que dans
le terrain jurassique, on trouve des échantillons d’Am. canaliculatus qui ont
indifféremment la quille lisse ou dentelée.
Parmi les formes qui se rattachent à G. Margæ, quelques-unes s’en écartent
par leur ombilic beaucoup plus large et leurs tours beaucoup moins élevés.
Ainsi chez un échantillon des environs de Torsac (Charente) [collection
Boreau-Lajanadie], ayant 20 centimètres de diamètre et un ombilic de 10 cen-
ümètres, le dernier tour n’a, à son extrémité, que 6 centimètres de hauteur :
c'est donc une forme à large ombilic et à tours peu élevés; les côtes sont
simples, droites, presque radiales, espacées et au nombre de 20 sur le der-
nier tour.
Gisement. — Cette espèce habite partout l'étage coniacien. En Touraine,
elle se trouve dans les calcaires durs qui forment la base de la craie de Ville-
dieu ; en Aquitaine, dans l’assise L? de M. Arnaud; dans les Corbières, dans les
calcaires marneux immédiatement inférieurs aux couches à Micraster brevis.
M. Schlüter la signalée dans les marnes de l’Emscher, sur la bordure
méridionale du bassin de Westphalie, principalement dans les environs de
Herne. Un échantillon qui avait été indiqué primitivement comme venant des
marnes à P. quadrata, d'Osterfeld, doit, d’après la rectification de M. le doc-
teur Schlüter, être considéré comme venant plus probablement des marnes
de Stoppenberg, près Essen (étage de l’Emscher).
Redtenbacher en a figuré un individu provenant de Glaneck, près Salzbourg.
Echantillons examinés. — Deux échantillons de la base de la craie de
Villedieu (coliections À. et G. de Grossouvre).
Divers échantillons de la Charente et de la Dordogne (assise L? de M. Ar-
naud); Torsac près Angoulème, Fouquebrune, Périgueux, Sarlat... .. (col-
lections Arnaud, Boreau-Lajanadie).
Plusieurs échantillons des Corbières (collections Péron et_A. de Gros-
souvre).
ACANTHOCERATIDÉS. 93
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XV.
Fig. 1°. — Individu de taille moyenne (collection G. de Grossouvre) vu de côté, mon-
trant l'ornementation de l'adulte qui consiste en côtes simples, légèrement
sinueuses, un peu infléchies en avant: on voit cependant encore sur le
dernier tour une côte bifide.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu. Carrières de la Ribo-
chère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fig. 1. — Le même, vu du côté ventral.
Fig. 2 — Individu de petite taille (collection À. de Grossouvre) vu de côté, montrant
des côtes tantôt simples, tantôt bifides. On peut voir que la quille ventrale
est dentelée.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu. Carrières de la Ribo-
chère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fi. 22. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
Fig. 2. — Le même, vu du côté ventral, représenté de manière à montrer la section des
tours.
L L
RESUME.
Les Gauthicriceras sont assez abondamment répandus dans la craie d'Eu-
rope : Westphalie, Touraine, Aquitame, Corbières, bassm de Dieulefit,
Alpes orientales (couches de Gosau).
Hs caractérisent l'étage coniacien, où ils paraissent être assez strictement
cantonnés; il est très probable cependant qu'Ammonites Bravaisi, d'Orb., de
l'étage turonien supérieur, -doit être rapporté à ce genre.
Ammonites inflatus, dont la forme et l'ornementation rappelleraient assez
celles de Gauthiericeras Margæ, possède des cloisons différentes en raison de
la fourche terminale bien développée du premier lobe latéral.
Genre. PERONICERAS. A. DE GROssOUVRE, nov. gen.
A
Je donne le nom générique de Peroniceras à un groupe de formes pré-
sentant d'assez grandes affinités avec les Mortoniceras et les Gauthiericeras,
mais s'en distinguant par leur bord externe orné de trois quilles et par une
ligne suturale beaucoup plus découpée et plus élancée qui rappelle celle des
94 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Stoliczkaïa : le premier lobe latéral est, comme dans ce dernier genre, assez
étroit et terminé par une fourche bien nette. La troisième selle latérale a
aussi son extrémité supérieure bien au-dessous de celles des deux premières.
Je prends comme type de ce genre Peroniceras Moureli, dont je donne ci-
dessous le dessin de la cloison de grandeur naturelle.
SV
2
D
Peromiceras Moureti (grand. nat.), d'après un échantillon de la craie de Villedieu.
PERONICERAS SUBTRICARINATUM. D'Ors., sp.
(PL X, fig. 1, » et 3; PL XI, fig. 1.)
1810. Ammonites tricarinatus. D'Orbigny, Paléontologie française, Terrains crétaces, 1, p-: 307,
pl. XCI, fig. 1 et 2. À
1850. Ammonites subtricarinatus. D'Orbigny, Prodrome de paleontologie, t. IL, p. 212. Ter-
rains crétacés, 22° étage, n° 9.
1863. Ammonites subtricarinatus. Stoliczka, Cephal. of Southern India, p. 54; pl. XXXI,
fig. 3. €
1867. Ammonites tridorsatus. Schlüter, Jüngsten Anmoneen Norddeutschlands, p. 26, pl. V,
fig. 1.
1872. Ammonites tricarinatus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deuischen Kreide, p. 44,
pl. XII, fig. 1 à 4.
Coquille discoïdale, comprimée, à flancs plats, à bord externe subcon-
vexe, orné en son milieu d’une quille saïllante assez marquée, accompagnée
de deux quilles latérales plus faibles.
Ombilic de grandeur variable, ordinairement assez grand, peu profond, à
paroi verticale se raccordant graduellement avec les flancs par un pourtour
arrondi un peu pincé. |
Les flancs sont ornés de côtes droites très faiblement obliques en avant,
tantôt simples, tantôt bifurquées. Sur le bord de l'ombilic, elles sont légère-
ment surélevées ou subtuberculées dans le sens de leur longueur et elles se
ACANTHOCERATIDÉS. 95
terminent vers le bord externe par un tubercule un peu allongé dans le sens
de l’enroulement. Les côtes tantôt restent simples, tantôt se bifurquent un
peu au-dessous de la moitié de la hauteur des flancs. La proportion des côtes
simples et des côtes bifurquées est variable : parfois ces dernières prédomi-
nent, d’autres fois l'inverse a lieu: souvent les unes et les autres alternent
régulièrement.
Cette espèce a été établie par d'Orbigny sur deux échantillons provenant
des couches crétacées des Corbières : comme je n’ai pas eu l’occasion d’ob-
server d'échantillons complètement identiques à ceux-ci, je crois devoir rap-
peler ici la diagnose donnée par d’Orbigny pour cette espèce, en même temps
que je fais figurer de nouveau (pl. X, fig. 1) l'individu qui lui a servi de type
et qui se trouve dans sa collection, conservée au Muséum d'histoire naturelle
de Paris :
« Dimensions : diamètre, 73; épaisseur, 18 ; largeur du dernier tour, 17.
Coquille discoïde, comprimée, ornée en travers par tour de vingt-quatre
côtes qui partent du pourtour de l’ombiic et forment immédiatement un fort
tubercule comprimé, une sur deux se bifurquant ensuite pour aller former
une rangée de tubercules de chaque côté du dos. Les côtes qui ne se bifur-
quent pas ont seulement un tubercule à chacune de leurs extrémités. Dos
large, coupé carrément, et pourvu de trois quilles parallèles, celle du milieu
un peu plus grosse. Spire composée de tours déprimés, très étroits, carrés,
entièrement à découvert. Le dernier a les 22/100 du diamètre entier. Bouche
plus large que haute, carrée, évidée sur les côtés. Cloisons meonnues. »
Sur l'échantillon qui a servi de type à d'Orbigny, on compte 36 tubercules
externes pour 20 tubercules internes. On voit donc qu'il n'y a pas, comme
le dit d'Orbigny dans sa description, alternance régulière des côtes simples et
des côtes bifurquées, et que ces dernières prédominent au contraire.
Leur proportion varie beaucoup d’un échantillon à un autre. Par exemple,
sur la figure de individu que M. le D: Schlüter a fait représenter comme ap-
partenant à cette espèce (Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, pl. XHE,
fig. 1 et 2), les côtes simples sont en nombre plus considérable que les
autres U), |
Les échantillons de l'Inde, provenant des environs de Frichmopoly (Trichi-
nopoly group), figurés par Stoliczka, montrent aussi des côtes tantôt smmples,
©) Le dessinateur parait avoir représenté cette espèce assez inexactement, car les proportions
ne sont pas.les mêmes dans les figures 1 et 2.
96 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
tantôt bifurquées; sur le dernier tour, elles sont toutes à peu près simples
(pl. XXXE, fig. 3) 0.
La proportion des côtes simples et des côtes bifurquées est donc excessive-
ment variable d’un individu à un autre, et l’on peut admettre qu'il y a tous
les passages entre le P. subtricarinatum, type, et les variétés à côtes simples.
Celles-ci se rapportent alors au type figuré par M. le docteur Schlüter sous le
nom d’Ammonites tridorsatus.
Tel est, par exemple, l'échantillon de la craie de Villedieu (niveau infé-
rieur) représenté planche X, fig. 2; comme forme générale, il se rapporte
tout à fait au type d’Am. subtricarinatus, mais toutes ses côtes sont simples.
Tel est encore celui de Rennes-les-Bains, figuré planche X, fig. 3.
H y a donc lieu de distinguer dans les formes se rapportant à ce type :
1° Peroniceras subtricarinatum, type, chez lequel les côtes simples et les
côtes bifurquées sont en nombre à peu près égal;
2° Peroniceras subtricarinalum, var. tridorsatum, Schlüter, pour les variétés
dont toutes les côtes sont simples.
Cloisons. — Les cloisons de cette espèce sont bâties sur le plan de celles
des Peroniceras en général : je n'ai pas eu entre les mains d’échantillon qui
les ait présentées en état de conservation suffisante pour permettre de les
dessiner,
Observations. — Cette espèce a été établie en 1840 pour d’Orbiony, sous
le nom d’Ammoniles tricarinatus; mais en 1850 1l changea ce nom en celui
d’Am. subtricarinatus, parce qu'il existait déjà un Am. tricarinalus de Poitiez
(1838).
Cependant, en 1872, M. le docteur Schlüter crut devoir reprendre le nom
de tricarinalus, en se basant sur ce que le nom de Poitiez ne se rapportait
certainement pas à une ammonite, mais à un foraminifère ©). En remontant à
l'original, on peut se convaincre que le fossile désigné par Poitiez sous le nom
de tricarinatas est bien réellement une ammonite, et que c'est Am. cordatus.
® Il y a lieu de remarquer aussi que la forme de la section des tours n'est pas la même suivant .
que l'on se reporte à la figure 3° ou à la figure 3°.
® «Den Namen aubelangend, so muss die erste von d'Orbigny gegebene Bezeichnung aufrecht
erhalten bleiben, da es sonst keinen Am. tricarinatus gibt. Die angebliche ältere Bezeichnung
* von Poitiez bezieht sich wohl nur auf eine Foraminifere. »
ACANTHOCERATIDES. 97
En conséquence, il convient de garder le nom d'Am. subtricarinalus pour
le type de d’Orbigny.
L’Am. subtricarinatus de Westphalie figuré par M. le docteur Schlüter
diffère quelque peu du type de-d’Orbigny en raison de la forme de son bord
externe, tel que le représente la figure 2 de la planche IV (Schlüter, loc. cit.),
d’après laquelle 11 semblerait qu'il existe seulement de chaque côté de la quille
médiane deux méplats séparés des flancs par une arète bien nette; le texte
permet cependant de rectifier cette erreur de dessin, car il y est dit que la
quille médiane est accompagnée de deux petites quilles limitant deux sillons
peu profonds. « Die beiden Bauchkanten pflegen ein wenig vorzutreten und
«die zwischen diesen und dem mittleren Kiele gelegenen Partien etwas
«eingesenkt zu sein, so dass der Bauch wie mit drei Kielen versehen er-
« scheint. » En tout cas, il résulte de là que les quilles latérales sont moins
prononcées que dans les échantillons des Corbières et se rapprochent davan-
tage de la disposition que nous trouverons dans P. westphalicum.
Les échantillons des environs de Trichmopoly (Inde) du Trichinopoly
group, décrits et figurés par Stoliczka, se rapportent assez bien au type de
d'Orbigny et montrent des côtes en partie simples, en partie bifides, qui
deviennent à peu près toutes simples sur le dernier tour.
Gisement. — Cette espèce est cantonnée en France dans l'étage coniacien ;
en Westphalie, elle habite principalement l'étage de l'Emscher, mais M. le
docteur Schlüter signale son existence à la partie supérieure de l'étage turo-
men (Cuvieri-Pläner), où elle serait d’ailleurs assez rare.
Échantillons examinés. — Deux échantillons de la base de la craie de Ville-
dieu, Touraine {collection de l'École des mines, collection Le Mesle).
Deux échañtillons de l'Aquitame : la Boulenerie, près Jonzac (Charente-
“rieue) [collection Réjaudry], assise L! de M. Arnaud.
Deux échantillons des Corbières, environs de Rennes-les-Baims (Aude)
[collection d'Orbigny au Muséum d'histoire naturelle, collection de l'École
des mines].
Un fragment d’ammonite des environs d’Argens (Basses-Alpes) [collection
de l'École des mines | m'a paru pouvoir être rapporté à cette espèce.
19
LMPBIMERIE NATIONALE,
98 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche X.
Fic. 1°. — Individu (collection d'Orbigny au Muséum d'histoire naturelle) type de l'es-
pèce, déjà représenté par d'Orbigny; vu de côté pour montrer les côtes
partie simples, partie bifides.
Calcaires durs de la base de l'étage sénonien.
Environs de Rennes-les-Bains (Aude).
Fic. 1. — Le même, vu du côté ventral.
Fic. 2. — Individu (collection Le Mesle) appartenant à la var. tridorsatum, vu de côte,
chez lequel les côtes sont toutes simples.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fuc. 3°. — Individu (collection de l'École des mines) appartenant à la var. tridorsatum ,
vu de côté. :
Calcaires de la base de l'étage sénonien.
Chemin de Rennes-les-Bains à Montferrand (Aude).
F1G. 32. — Le même, vu du côté ventral.
Planche XI.
Fi. 1°. — Individu (collection Rejaudry) appartenant à la var. tridorsatum, vu de côté,
montrant bien nettement les tubercules radiaux qui se trouvent vers l'ori-
gine des côtes et les tubercules transverses par lesquels celles-ci se ter-
minent sur le pourtour externe.
Fic. 1°. — Le même, vu du côté ventral, montrant la section des tours qui est presque
carrée.
PERONICERAS WESTPHALICUM. Sonrürer, sp.
(PI. XII, fig. 1 et 4.)
1867. Ammonites westphalicus. Schlüter, Jüngsten Ammoneen Norddeutschlands, p- 50, pl. VI,
fig. 2.
1872. Ammonites westohalicus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 45,
pl. XIIT, fig. 5 et 6.
Je rapporte à cette espèce deux échantillons de la craie de Villedieu, qui
me paraissent correspondre assez bien aux descriptions et aux figures données
par M. le docteur Schlüter.
Le nom a été donné primitivement, en 189, par von Strombeck (Zeit-
schrift d. deulsch. geol. Ges., t. XVI, p. 56) à des exemplaires des marnes
ACANTHOCERATIDÉS. 99
grises (Emscher) de la bordure méridionale du bassin crétacé de la West-
phalie. Le type créé par Strombeck est appuyé seulement sur une description
sans figure. Ce n’est qu'en 1867 que M. le docteur Schlüter a fixé cette es-
pèce en faisant figurer un échantillon des environs d’Essen; mais tandis que,
d'après la description de Strombeck, les individus que celui-ci y rattachait
avaient une hauteur de tours double de la largeur, dans lexemplaire trouvé
par M. le docteur Schlüter, le rapport de ces deux dimensions est de 4 à 3.
Dans son second ouvrage, M. le docteur Schlüter a figuré un autre exem-
plaire des environs d’Altenessen, chez lequel la hauteur des tours est assez
grande : l’'ornementation est bien voisme de celle de l'échantillon figuré ici,
pl. XII, fig. 4. Les côtes sont surélevées sur le bord de l'ombiic en un tuber-
cule pincé dans le sens de la longueur, comme chez Gauthiericeras Marge ;
les quilles latérales sont très peu saïllantes et semblent plutôt consister en
deux arêtes, limitant un petit méplat du bord externe, de chaque côté de la
quille siphonale.
Cloisons. — Elles sont analogues à celles des autres Peroniceras et en parti-
culier à celles de P. Moureti, comme on peut le constater sur la figure 4 de
la planche XII.
Fig. 38.
* Peroniceras westphalicum (gros.= 2,4), vue des cloisons, d’après l'échantillon
de la craie de Villedieu représenté pl. XIT, fig. 4.
Rapports et différences. — Peroniceras westphalicum se distingue de P. sub-
tricarinatum par ses tours un peu plus recouverts, l'absence de tubercules
proprement dits autour de l’ombilic, et ses quilles latérales beaucoup moins
prononcées : il parait assez probable que cette forme n’est au fond qu’une
variation de 2. subtricarinatum.
; 13.
100 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Gisement. — En France, cette espèce n’a été trouvée que dans les calcaires
durs qui forment la base de la craie de Villedieu. En Allemagne, elle se
trouve dans les marnes de l'étage de l'Emscher (Westphalie).
Échantillons examinés. — Deux ‘échantillons (collection de l'École des
mines et collection Le Mesle) provenant de la base de la craie de Villedheu,
Touraine.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XI.
Fic. 1. — individu (collection de l'École des mines), vu de côté, différent du type par
ses côtes, qui sont presque toutes simples.
Craie de Villedieu, Touraine.
Fic. 4°. — Individu (collection Le Mesle), vu de côté pour montrer les côtes, tantôt:
simples, tantôt bifides, qui ornent les flancs.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
FiG. 4°. — Le même, vu du côté ventral.
PERONICERAS MOURETI. À. ps GRossouvRE, n. sp.
(PI. XI, fig. 3 et 4.)
1876. Ammonites cf. tridorsatus. Schlüter. Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 158;
pl. ALT, fig. 3 à 5.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant très lentement, à flancs
plats, à bord externe subconvexe, orné en son milieu d'une quille lisse, ac-
compagnée de deux quilles latérales dont elle est séparée par des concavités
peu prononcées; de chaque côté des quilles latérales, il existe un mébplat
oblique se raccordant avec chacun des flancs de la coquille.
Ombilic grand, peu profond, limité par un pourtour largement arrondi.
Les flancs sont ornés de côtes simples, obliques en avant; elles naissent sur
le bord de l'ombilic et se dirigent en avant en décrivant une courbure dont
la convexité est tournée vers l'arrière ; arrivées à une certaine distance du
bord ombilical, elles se surélèvent en un tubercule pincé dans le sens radial,
puis elles s’abaissent et s’élargissent au fur et à mesure qu'elles s'éloignent
de l'ombilic. Elles se terminent sur le bord externe par un tubercule trans-
verse, c'est-à-dire allongé dans le sens de la spirale d’enroulement. Les côtes
ACANTHOCERATIDÉS. 101
sont assez rapprochées et séparées par des intervalles un peu supérieurs à
leur largeur.
Rapports et différences. — Cette espèce est très voisine de Peroniceras tri-
dorsatum, Schlüter, mais elle en diffère par ses côtes plus nombreuses, plus
rapprochées et surtout plus infléchies en avant. L’échanüllon que M. le doc-
teur Schlüter a figuré sous le nom d’Ammonites cf. tridorsatus peut être rap-
porté avec certitude à cette espèce.
M. Fallot a décrit, sous ie nom d’Ammonites L’Epéet, une forme des grès de
Dieulefit, qu'il a séparée de Am. cf. tridorsalus, Schlüter, à cause de sa quille
médiane beaucoup plus accentuée et de l'absence d’un petit tubercule vers
l'extrémité ombilicale des côtes. Ces différences tiennent peut-être à l'état de
conservation des échantillons examinés par M. Fallot. En tout cas, le caractère
basé sur la saillie de la quille médiane est peu accusé, même sur la figure de
M. Fallot. Quant au tubercule de l'extrémité ombilicale des côtes, il est très
peu marqué, comme l'a d’ailleurs indiqué M. le docteur Schlüter, et il con-
siste uniquement en une surélévation locale qui fait défaut dans lexemplaire
figuré par M. Fallot. J'ai entre les mains un échantillon des grès de Dieulefit
(collection Sayn), complètement identique à ceux de Touraine, dont les côtes
possèdent bien des tubercules ombilicaux.
Cloisons. — J'ai déjà mdiqué plus haut les caractères particuliers de la
ligne suturale de cette espèce ; je me borne donc à en répéter le dessin c-
dessous.
Peroniceras Moureti (grand. nat.), d'après un échantillon de la craie de Villedieu.
Gisement. — Cette espèce habite l’étage coniacien, et plus particulière-
ment les couches inférieures de cet étage. Elle à été rencontrée en Touraine,
en Aquitaine, à Dieulefit, dans l'étage de l’'Emscher en Westphalie, dans ja
craie du souterrain de Maillot, près Sens (dans la zone H de M. Lambert,
102 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
c'est-à-dire à la partie supérieure de la craie à Micraster cortestudinarium), et
dans la craie de Lezennes, près Lille, au mème niveau.
Échantillons examinés. — Plusieurs échantillons des calcaires durs qui
forment la base de la craie de Villedieu (collection de l'Ecole des mines,
collections Le Mesle, Péron).
Un échantillon de la craie de Lezennes, près Lille (collection de la Faculté
des sciences de Llle).
Un échantillon des grès de Dieulefit.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XI.
Fic. 5. — Individu (collection Réjaudry), vu de côté.
Étage coniacien moyen. Assise L! de M. Arnaud.
La Boulenerie, près Jonzac (Charente-Inférieure).
Fig. 4°. — Individu (collection de l'École des mines), type de l'espèce, vu de côté : dans
cette espèce, comme dans P. subtricarinatum, les côtes possèdent, près de
lombilic, des tubercules pincés dans le sens de la longueur et, près du
bord externe, des tubercules transverses: mais elles sont inclinées en avant
au lieu d'être normales.
Calcaires tendres gréseux de la base de la craie de Villedieu.
Courtiras, près Vendôme (Loir-et-Cher).
Frc. 4}, — Le même, vu du côté ventral.
F1G. 4°. —— Le même, section des tours.
PERONICERAS ROUSSEAUXI. A. De GRosSOUVRE, n. sp.
(PL XI, fig. 5.)
Forme très voisme de la précédente, dont elle se distingue par ses côtes
un peu..infléchies en avant, moins droites, plus convexes en arrière, par le
tubercule de l'extrémité des côtes moins transverse et presque rond, et enfin
par la forme de la section des tours, qui est moins haute que large, bien
que cet mdividu ait un ombilic relativement plus grand que P. Moureti, type,
ce qui ne permet pas de considérer cette forme comme une variété de cette
dernière espèce.
Gisement. — L’échantillon figuré provient des couches moyennes du conia-
cien, assise L! de M. Arnaud, des environs de Saint-Simon-de-Jonzac.
ACANTHOCERATIDEÉS. 103
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XI.
Fic. 5°. — Fragment d'un individu (collection Arnaud), vu de côté.
Etage coniacien : assise L! de M. Arnaud.
Saint-Simon-de-Jonzac (Charente-Inférieure).
Fig. 57. — Le même : section des tours, pour montrer la forme de la section, qui est
beaucoup plus large que haute, bien que la dimension de l'ombilic soit
proportionnellement moins grande que dans P. Moureti.
PERONICERAS CZORNIGL REDTENBACHER, sp.
(PI. XI, fig. 2.)
1873. Ammonites Czérnigi. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten. Abhandl.
der k. k. geoloq. Reichsanstalt, t. V, p. 105, pl. XXIIT, fig. 4.
1885. Ammonites Czôrnigi. Fallot, Crétacé du sud-est de la France, p. 229, pl. I, fig. 2.
Cette espèce, qui se rattache au groupe de Peroniceras Mfoureti par sa
forme et son mode d’ornementation, s'en distingue principalement par l'ab-
sence de tubercules ombilicaux. On voit, sur l'échantillon qui a servi de type
à Redtenbacher, s’'iniercaler, entre les côtes ombilicales, quelques côtes auxi-
liaires plus courtes; mais ce dernier caractère ne peut être considéré comme
absolument constant, et 1l est fort probable que dans les diverses espèces de
Peroniceras les côtes peuvent tantôt rester simples et tantôt se mulüplier sur
la région externe des flancs.
Je rapporte à cette espèce, comme variété, un exemplaire des grès de
Dieulefit (pl. XI, fig. 2) caractérisé par ses tours beaucoup plus:élevés et
plus embrassants et ses côtes plus serrées ; celles-ci offrent cette particularité
intéressante de porter des rides parallèles à la spirale d’enroulement, carac-
ière que l’on observe assez fréquemment chez diverses ammonites et en par-
tüiculier chez Ammonites inflatus.
L’échantillon figuré par M. Faïlot sous le nom d’Ammonites Czôrnigi parait
bien se rattacher au type de Redtenbacher; cependant ses côtes sont plus
larges dans la région ombiicale des flancs que chez ce dernier.
Peroniceras L'Epéei, Falloi, sp., doit probablement être considéré comme
une mutation de ce type, dont il diffère par une spire moms embrassante,
et en même temps par une section des tours plus élancée; tandis que s'il n’en
<
104 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
était qu'une simple variété à ombilic large, il devrait posséder, au contraire,
une section des tours plus épaisse.
Gisement. — Cette espèce habite l'étage coniacien : en France, elle n’est
connue que des grès de Dieulefit. Dans les Alpes orientales, on la trouve
dans les couches dites de Gosau, gisement du ravin Schmolnauer Alp, près
Strobl-Weissenbach.
Échantillon examiné. — Un seul provenant des grès de Dieulefit (Drôme).
‘EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XI.
Fig. 2°. — Individu (collection de la Sorbonne), vu de côté.
Grès verdâtres de Dieulefit (Drôme).
Fic. 2, — Le même, vu du côté ventral.
RESUME.
Les Peroniceras sont confmés en France dans l’étage comacien; cependant
M. le docteur Schlüter a signalé Per. subtricarinatum dans l'étage turonien
supérieur de Westphalie (Cuvieri-Pläner des environs de Paderbom), où 4
est d’ailleurs très rare.
Je ne connais pas de formes de ce groupe dans le santonien.
L'extension géographique des Peroniceras est très grande : en Europe, ils
sont connus de la craie de Bohème, de la basse Silésie, de Westphalie, de
Touraine, d’Aquitame, des Corbières, de Dieulefit, des Alpes occidentales et
orientales (couches de Gosau).
Le Peroniceras subtricarinatum a été signalé dans l'Inde orientale par Sto-
liczka et parait ne pas y être rare (Trichinopoly group). :
! est fort probable que Am. serrato-carinatus, Stol., du Trichinopoly group,
appartient aussi à ce genre.
Ammonites tehamaensis, Gabb, de la Californie, d’abord rapporté à Am. sub-
tricarinatus (Survey of California, Paleontology, 1, 1869, p. 132) doit également
être considéré comme un représentant de ce genre.
ACANTHOCERATIDÉS. 105
RÉSUMÉ GÉNÉRAL SUR LES ACANTHOCERATIDÉS.
Les Acanthoceratidés, compris comme je l'ai indiqué précédemment, ont
donc apparu dès le commencement de l’époque néocomienne et ont vécu pen-
dant la plus grande partie de l'ère crétacée, pour disparaître un peu avant sa
fin ; ils s’éteignent vers le commencement de l’époque campanienne.
Les divers genres que l'on peut distinguer dans cette famille ont, en gé-
néral, une existence assez limitée; le tableau ci-dessous montre leur extension
verticale pendant l'ère crétacée proprement dite.
CÉNO- SÉNONIEN
GENRES OBSERVÉS.
MANIEN.
CONIACIEN. | SANTONIEN. | CAMPANIEN.
Prionotropis
Tissotia
BARTOISIR ANS LE aise te ele nature ee dt ete lan aie
Mortoniceras
Peroniceras
14
IMPRIMERIE NATIONALE.
106 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
RÉPARTITION VERTICALE DES ESPÈCES SÉNONIENNES
DE LA FAMILLE DES ACANTHOCERATIDÉS.
LA
CONIACIEN SANTONIEN
ESPÈCES OBSERVÉES. TR
GAMPANIEN
! , b ; INFÉRIEUR.
INFÉRIEUR. | MOYEN. | SUPÉRIEUR. | INFÉRIEUR. | SUPÉRIEUR.
Tissotia Robini, Thiollière, sp
Ewaldi, de Buch, sp..
Redtenbacheri, n. sp
haplophylla, Redt., sp
Slizewiczi, Fallot, sp
Barroisia Haberfelineri, v. Hauer, sp...
— Nicklèsi, n. sp......
sequens, n. Sp
— Boissellieri, n. sp
Mortoniceras Zeïlleri, n. sp......
serrato- marginatum, Redt.,
Bourgeoisi, d'Orb., sp.....
Bontanti, n. sp
Desmondi, n. sp
pseudo-texanum, n. sp
texanum , F. Rômer, sp....
campaniense, n. Sp. «
Gauthiericeras bajuvaricum, Redt., sp...
— Margæ, Schlüt., sp
Peroniceras subtricarinatum, d’Orb., sp .
— var. tridorsatum, Schlüt.….
westphalicum, Schlûüt, sp...
Moureti, n. sp
Rousseauxi, n. sp
Czôrnigi, Redt., sp
L'Epéei, Fallot, sp.........
() Par ce signe j'indique que ces espèces appartiennent à l'étage coniacien, maïs que je ne suis pas en mesure
de préciser la zone particulière qu'elles habitent.
HOPLITIDÉS. 107
FAMILLE DES HOPLITIDÉS.
Conformément aux indications données par M. Douvillé, je range dans la
famille des Hoplitidés toute une série de formes, plus ou moins plates, ou plus
ou moins renflées, dont l’ornementation consiste généralement en côtes assez
fortement mfléchies en avant et convergeant en faisceaux, soit vers des tuber-
cules ombilicaux, soit vers des tubercules placés dans la région médiane des
flancs.
Ce qui caractérise ce genre au point de vue de la ligne suturale, c’est le
premier lobe latéral; il est à terminaison impaire et sa forme générale est
triangulaire, et non quadrangulaire, comme dans les Acanthoceratidés : son
extrémité est donc anguleuse, au lieu d’être large et arrondie. On retrouve ce
caractère bien marqué dans toute une série de formes crétacées, chez les-
quelles le triangle formé par le premier lobe latéral est tantôt très étroit,
tantôt étalé et prenant un développement considérable : dans ce dernier cas, il
peut arriver que les lobules situés du côté externe se développent aussi d’une
manière anormale et fmissent par acquérir une individualité propre. On passe
ainsi aux formes, telles que Placenticeras syrtale, chez lesquelles les trois pre-
miers lobes latéraux ne sont en réalité que les lobules du premier lobe latéral
des autres espèces de ce groupe. |
On voit que l’on doit faire rentrer dans cette famille :
1° Tous les Hoplites ;
2° Les espèces qui doivent être rattachées au genre Sonneratia institué par
M. Bayle (Bull, Soc. géol. de France, 3° série, 13 janv. 1870, t. VIE, p. 91)
pour Ammonites Dutemplet ;
3° Les ammonites du genre Schlünbachia, emend., limité aux formes du
groupe de ScAl. varians, après élimination de celles qui se rapportent au groupe
d'Am. inflatus, Am. texanus, etc., ces dernières devant rentrer dans la famille
des Acanthoceratides :
4° Les espèces du genre Douulléiceras, nov. gen. (page 26), créé pour les
formes, analogues à Ammonites Martini et Am. mamillaris, caractérisées par
l'absence d’une ligne de tubercules siphonaux et par la forme de leurs cloisons
14.
108 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Fig. 41.
Fig. 40.
|
Di 0e
2 ui
\ }
Schlônbachia varians (gros. —5), d’après un échantillon | Sonneratia Cleon (gros. — 4,5), d’après Douvillé,
de Rouen. [ B.S. G. EK., 3°, XVIII, p. 289:
Sonneratia perampla, d'après Sharpe, Placenticeras syrtale (gros. —3,5), d'après l’'échantiHlon
pl. X, fig. »°. } représenté pl. V, fig. 3.
Fig, 44.
Sphenodiscus cf. pedemalis (gros. 2,5), dessin de M. Douvillé, d'après un échantillon de Sainte-Croix, près le Mans.
HOPLITIDES. . : 109
qui comprennent une première selle large et festonnée et un premier lobe
latéral large et anguleux (voir p. 23, fig. 1 et 2);
5° Les espèces du genre Sphenodiscus.
M. Douvillé a encore rattaché à cette famille le genre Pachydiscus, créé
par M. le docteur Zittel pour tout un ensemble de formes renflées de la craie.
Le savant professeur de l’Université de Munich considère comme espèces
typiques de ce genre À. peramplus, A. neubergicus, À. gollewillensis, A. Witte-
kind, À. galcianus, À. auritocostatus, À. arialoorensis.
Or, le genre ainsi composé comprend deux séries d'espèces dans lesquelles
la ligne suturale est absolument différente.
Dans les unes, telles qu'Am. peramplus, les cloisons sont tout à fait ana-
logues à celles des Sonneratia, tandis que dans les autres, telles qu’A. neuber-
gicus, À. gollevillensis, etc., les cloisons très ramifiées présentent au contraire
une grande ressemblance avec celles des Puzosia.
Je crois donc devoir détacher les formes du groupe d’Am. peramplus du
genre Pachydiscus pour les rattacher, au moins provisoirement, au genre
Sonnerata avec lequel elles présentent, d’ailleurs, comme l’a fait remarquer
M. Douvillé, une très grande analogie sous le rapport de l’ornementation.
Les autres Pachydiscus me paraissent devoir être placés à côté des Puzosia,
et Je les classerai dans la famille des Phylloceratidés.
Genre SCHLONBACHIA. Neumayr, emend.
Le genre Schlünbachia a été créé en 1875 par Neumayr pour les ammonites
Fig. 46.
3
:
1
{
'
l
|
l
}
À
|
1
0
Schlünbachia varians (gros. —5), d'après un échantillon de Rouen.
de la craie à bord externe fortement caréné. Dans la pensée de son auteur,
110 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
il comprenait une série d'espèces variées, telles qu'Am. bajuvaricus, Am. sub-
tricarinatus, Am. inflatus, Am. lexanus, Am. varians, etc.; les unes doivent être
rattachées aux Acanthoceratidés À cause de la forme de leurs lobes, et les
autres être placées dans la famille des Hoplitidés. Je prendrai donc comme
espèce type de ce genre Schlünbachia varians, dont l’ornementation rappelle
beaucoup celle de la plupart des Hoplitidés et dont les cloisons offrent bien
aussi les caractères que je leur ai attribués. Je donne ci-dessus les cloisons
d’un individu de cette espèce que j'ai recueilli dans la couche fossilifère de la
montagne Sainte-Catherine, près Rouen.
SCHLÔNBACHIA NANCLASI. A. DE GRossouvRE, nov. sp.
(PI. IN, fig. 4.)
Coquille discoïdale, comprimée. s
Spire formée de tours embrassants, croissant assez rapidement, à flancs
presque plats et parallèles, à bord externe convexe, anguleux en son milieu.
Ombilic médiocre, à paroi verticale, à pourtour anguleux.
Les flancs sont ornés de côtes simples, arrondies, flexueuses, séparées par
des intervalles supérieurs à leur largeur. Elles sont très légèrement surélevées
* sur le bord.ombilical et portent un tubercule vers leur mieu : sur la région
externe des flancs, elles deviennent plus larges et plus accentuées et s'inter-
rompent sur le pourtour externe. Entre deux côtes principales, prend nais-
sance une côte intermédiaire qui ne descend jamais au-dessous de la moitié
des flancs.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Cette espèce présente de grandes analogies avec
Schlünbachia Boreaui : elle en diffère par des côtes moins nombreuses, plus
espacées, toujours simples, sans tubercule ombilical et présentant vers le m:i-
lieu de leur longueur des tubercules épineux qui n’existent pas dans cette der-
nière espèce. Le bord externe est fort différent, car dans Schl. Boreaui il
existe une quille saïllante bordée de deux sillons.
Habitat. — Calcaires glauconieux de la base de l'étage comiacien de la
Dordogne : assise K de M. Arnaud.
HOPLITIDÉS. 11]
Échantillon examiné. — Un seul (collection Arnaud) provenant des environs
de Périgueux, première tranchée de la ligne de Coutras.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche IT.
Fi. 4°, — Individu (collection Arnaud) type de l'espèce, vu de côté.
; Calcaires glauconieux de l'étage coniacien inférieur (assise K de
M. Arnaud); première tranchée de la ligne de Périgueux à Coutras, à la
sortie de Périgueux.
Frc. 2. — Le même, vu du côté ventral.
SCHLÔNBACHIA BOREAUL. A. DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PL. VII, fig. 3.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours embrassants, croissant assez rapidement, à flancs
presque plats, à bord externe arrondi, portant en son milieu une quille mince
saillante, bordée de deux sillons.
Ombilic médiocre, à paroi verticale, à pourtour anguleux.
La coquille est ornée de côtes arrondies, flexueuses, assez serrées, partant
généralement par paires d’un tubercule qui fait lépèrement saillie à l’intérieur
de l'ombilic. Elles sont infléchies en avant et présentent, vers le milieu des
flancs, une légère surélévation à partir de laquelle elles se rejettent un peu en
arrière. Les côtes tantôt restent simples, tantôt se bifurquent au pont d’in-
flexion. En arrivant sur le bord externe, elles se surélèvent et s’infléchissent
en même temps plus fortement en avant, pour s'arrêter à une petite distance
des sions.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Cette espèce n’a que de lointaines analogies
avec Barroisia Haberfellneri et avec Ammonites Neptuni; j'ai indiqué précédem-
ment comment elle diffère de Schl. Nanclasi, avec lequel elle présente quelques
rapports.
Habitat. — Calcaires blancs cristallins du coniacien moyen : assise L! de
M. Arnaud.
112 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Echantillon examiné. — Un seul (collection Arnaud) des environs de
Cognac.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche VII.
Fig. 3°. — Individu {collection Arnaud) type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires durs du coniacien moyen : assise L1 de M. Arnaud.
Environs de Cognac (Charente).
Fi. 32. — Le même, vu du côté ventral.
SCHLOÔNBACHIA FOURNIERI. A. DE GROSSOUVRE, n. sp
(PI. XXXV, fig. 1.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours embrassants, se recouvrant environ sur les Me
tiers de leur hauteur, s’accroissant plus rapidement en hauteur qu’en épais-
seur.
Ombilic de grandeur médiocre, à paroi verticale, nettement séparée des
flancs par un pourtour anguleux.
Bord externe arrondi, pmcé et muni en son milieu d’une petite quille
séparée des flancs par une surface lisse.
Flancs peu convexes, presque plats.
Section des tours subquadrangulaire, beaucoup plus haute que large.
La coquille est ornée de côtes partant d'un petit tubercule allongé placé
tout contre le pourtour de l'ombilic : ces côtes, obliques en avant, s’atténuent
très rapidement, rebroussent un peu en arrière au-dessous de la mi-hauteur
des flancs, reparaissent plus distinctes sur la région externe et se terminent à
une petite distance du méplat qui borde la quille siphonale par des tubercules
légèrement allongés dans le sens de l’enroulement. De distance en distance
se détache par bifurcation obscure, un peu au-dessous du point de rebrous-
sement, une côte intercalaire ayant sensiblement la même allure qu'elle.
Toutes ces côtes sont très régulièrement distribuées; un peu avant la fin
de la partie cloisonnée de la coquille, on aperçoit une légère dépression du
test dans le sens transverse.
Sur. la dernière loge de l'échantillon examiné, l’ornementation diffère
complètement de celles-des tours précédents : elle consiste en sillons larges,
1
HOPLITIDÉS. 113
ayant la mème allure que les côtes, c’est-à-dire obliques en avant et flexueux
en forme d'S très allongé. Sur le bord de l'ombilic, ces sillons délimitent
des parties surélevées, d’où partent des stries flexueuses qui viennent s'arrêter
à l'arête limitant le mébplat latéral de la quille siphonale. Quelques-unes de
ces stries se termiment par de petits tubercules, beaucoup moins accentués
que ceux de la partie cloisonnée.
Cloisons. — La ligne suturale de cette espèce présente les caractères du
genre Schlôünbachia, comme on peut s’en assurer en comparant le dessin de sa
cloison, relevé par M. Douvillé, avec celui de la cloison de ScAl. varians, que
j'ai donné plus haut.
Fig. 47.
ETS
Schlünbachia Fournieri (gros. — 4), dessin de M. Douvillé us l'échantillon représenté pl. XXXV, fig. 1.
an E-
Le lobe latéral se termine en pointe et est plus profond que le lobe si-
phonal; la première selle latérale est divisée en trois parties par deux lobules
principaux, et la partie médiane de cette selle est elle-même subdivisée par
un lobule de moindre importance que les précédents.
Rapports et différences. — Cette espèce me parait être une mutation de
Schlônbachia Goupih, d'Orbigny, de l'étage turonien : elle se rattache à ce
type aussi bien par sa forme générale que par son ornementation. Elle s’en
distingue facilement par la présence de ‘tubercules sur le bord ombilical et sur
le pourtour externe.
Gisement. — Le bel échantillon que J'ai fait figurer provient du dépar-
tement de la Charente, mais son gisement précis est inconnu. Î est con-
stitué par une roche calcaire assez dure et compacte, d’un blanc légèrement
15
IMPRIMERIE NATIONALE.
114 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
jaunâtre, renfermant des bryozoaires. Je ne connais de roches analogues que
dans les assises Li et M de M. Arnaud. Comme il existe dans les Corbières
une forme très voisine, mais néanmoins différente, que Je vais décrire, dont
le gisement correspond à peu près aux couches limites des assises M et N,
on peut de ce fait conclure que l'échantillon de la Charente n'appartient pas
à ces assises et que dès lors il doit, avec beaucoup de vraisemblance, être !
classé dans l’assise L', c’est-à-dire dans la partie moyenne de l'étage comiacien.
Échantillon examiné. — Un seul (collection Fournier).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXV.
Fic. °. — Individu (collection Fournier) vu de côté pour montrer l'ornementation des
flancs.
Calcaires blanchâtres à bryozoaires de la Charente.
Gisement précis inconnu.
Fic. 1. — Le même, vu du côté ventral, en arrière.
Fic. 1° — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
SCHLÔNBACHIA BERTRANDI. A. DE GROSsOUVRE, n. sp.
(PL XXIX, fig. 6; pl. XXXVIIT, fig. 1.)
Cette espèce est à peu près identique à la précédente comme forme, et son
ornementation est également si voisine de celle-ci que la distinction des deux
espèces, quoique réelle, est assez délicate.
On voit cependant que dans Schl. Bertrandi les surélévations ombilicales
sont beaucoup plus accentuées et ndividualisées que dans l’espèce précédente
et qu'elles constituent de véritables tubercules très saillants et presque ronds.
Les côtes, bien qu’affaiblies dans la région médiane des flancs, y sont cependant
mieux marquées. Les tubercules externes sont aussi plus accentués et surtout
plus franchement allongés dans le sens de la spirale d'enroulement; les côtes
se prolongent au delà de ces tubercules jusqu’au méplat lisse qui borde la
quille par une partie affaiblie, arquée, très large et très oblique en avant.
L'échantillon figuré planche XXXVIIT, fig. 1, possède sa dernière loge,
qui occupe près des trois quarts de la longueur du dernier tour. L'ornemen-
HOPLITIDES. 115
tation y est fort différente de celle de la dernière loge de Schl. Fournieri; elle
est identique à celle de la partie cloisonnée, seulement elle va en diminuant
progressivement de vigueur depuis le commencement de la loge jusqu'à son
extrémité et on n’y voit pas les sillons transverses de l’autre espèce.
Sur le grand échantillon de la planche XXXVIIT, on observe que le nombre
des tubercules ombilicaux, faible sur les premiers tours visibles (5 à 6 au
plus), va ensuite en augmentant considérablement. Ce caractère paraît très
variable, car j'ai d’autres échantillons, de petite taille, qui montrent un nombre
bien plus considérable de tubercules ombilicaux : amsi l’un d'eux, de 35 milli-
mètres de diamètre seulement, en a déjà une quinzaine sur le dernier tour.
Cloisons. — Le grand échantillon, à l’état ferrugmeux, laisse apercevoir le
dessm des cloisons d’une manière suffisante pour que l'on puisse se rendre
compte qu'elles sont fort voisines de celles de l’espèce précédente.
Habitat. — Cette espèce appartient comme la précédente à la série de
Schlénbachia Goupili : elle constitue une mutation plus récente qui n'est pas
rare dans les environs de Sougraignes (Aude), où elle se trouve dans les cal-
caires marneux à Lima marticensis et Placenhceras syrtale, immédiatement
au-dessus des marnes bleues à Mortoniceras texanum. Elle est le plus souvent
en fragments et très empâtée dans la gangue.
Échantillons examinés. — Huit échantillons (collection A. de Grossouvre)
provenant du chemin de Sougraignes aux Croutets et du ravin au nord de
Sougraignes.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIX.
Fig. 6. — Individu (collection A. de Grossouvre) vu de côte.
Calcaires marneux jaunes à Lima marticensis situés immédiatement au-
dessus des marnes bleues à Mortoniceras texanum sur le chemin de Sou-
graignes aux Croutets (Aude).
Fig. 6°. — Le même, vu du côté ventral.
Planche XXXVIII.
Fic. 1. — Individu (collection A. de Grossouvre) type de l’espèce, vu de côté.
Marnes bleues du ravin situé au nord de Sougraignes (Aude).
15.
116 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Genre HOPLITES. Neumayr.
Ce genre a été créé en 1875 par Neumayr. Il renferme des formes généra-
lement à ombilic étroit et à tours élevés dont le bord externe est tronqué :
l'ornementation consiste en côtes obliques, atténuées où mème interrompues
sur le bord externe et terminées par une surélévation ou un tubercule
oblique. ;
La cloison présente bien les caractères indiqués précédemment pour la fa-
mille des Hoplitidés : la première selle latérale est fort large. Le prenner lobe
latéral terminé en pointe est dissymétrique et les lobules situés du côté externe
sont en général assez développés.
Je donne à titre d'exemple la cloison de Hoplites splendens.
ni? 7 we 1
Hoplites splendens (gros. = 4,5), d'après Douvillé, B. S. G. F., 3°, XVIII, p. 289.
HOPLITES GOSSELETI. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXXVI, fig. 1.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant rapidement en hauteur.
Ombilic moyen, peu profond, se raccordant graduellement avec les flancs.
Flancs peu convexes.
Bord externe tronqué, étroit.
Section des tours ovale, très élevée, la largeur étant à peu près égale à la
moitié de la hauteur et ayant sa plus grande valeur environ à mi-hauteur.
Les flancs sont ornés de côtes fortes, élevées, arrondies, séparées par des
intervalles à peu près égaux à leur largeur.
HOPLITIDÉES. 117
Les côtes, prenant naissance sur le bord immédiat de l’ombilic, sont
simples, radiales, presque droites et seulement un peu imfléchies en avant
sur le premier tiers de leur hauteur à partir de l'ombilic. Entre elles, il s’en
intercale, de distance en distance, une qui s’efface avant d'atteindre l'ombilic.
Toutes ces côtes présentent à une petite distance du bord externe un
tubercule et se terminent à leur extrémité, sur l'arête qui limite le méplat
siphonal, par un tubercule très saïllant constituant une véritable épine nor-
male à ce méplat; celui-ci est donc encadré entre les deux rangées externes
de tubercules.
Cette belle espèce présente de grandes analogies avec Hoplites coesfeldiensis,
particulièrement avec l'individu que M. le docteur Schlüter a fait figurer en
1867 (Jüngsten Ammoncen Norddeutschlands, pl. T, fig. 1 et 4) et surtout avec
celui qu'il a fait représenter en 1872 (Ceph. d. ob. deutsch. Kreide, pl. XX,
fig. 1). Ceux-ci en diffèrent par leurs côtes beaucoup plus obliques en avant,
partant par groupes de deux ou de trois d’un tubercule ombilical, alors que
dans Hoplites Gosseleti les côtes sont simples et ne présentent aucune trace
de tubercule ou de surélévation au bord de l’ombilic. De plus, la distance
entre les deux tubercules externes est moins grande dans l'espèce de West-
phalie que dans celle des Corbières.
Gisement. — Le gisement précis de Hoplites Gosseleti ne m'est pas connu :
il provient de la région comprise entre Bugarach et Soulatge.
Son niveau exact ne peut donc être établi et peut osciller entre les diverses
zones du comacien ou du santonien : en tout cas on peut affirmer que cette
espèce habite un horizon bien nettement inférieur à celui de H. coesfeldiensis
et que sa présence dans les couches crétacées des Corbières constitue la
première apparition dans l'Europe occidentale des formes de ce petit groupe.
EXPLICATION DES FIGURES,
Planche XXXVI.
Fig. 1‘. — Individu (collection Gabelle) vu de côté pour montrer sés côtes simples ra-
diales et presque droites, caractère qui distingue cette espèce de Hoplites
coesfeldiensis.
Environs de Soulatge (Aude). Gisement inconnu.
Fic. 1. — Le même, section des tours.
118 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
HOPLITES VARI. ScnLürer, sp.
(PI. VIII, fig. 3; pl. IX, fig. 2 et 3.)
1859. Ammonites Marroti. Coquand, Synopsis des fossiles de la formation crétacée du sud-ouest
de la France.
1867. Ammonites coesfeldiensis. Schlüter, p. parte, Jüngsten Ammoneen Norddeutschlands,
p- 14; pl. I, fig. 2 et 3, non fig. 1 et 4.
1867. Ammonites costulosus. Schlüter, p. parte, Jüngsten Ammoneen Norddeutschlands, p. 17;
pl. Il, fig. 1, non fig. 2, 5 et 4.
1872. Ammonites striato-costatus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p- 69,
pl. XX, fig. 1 et 4.
1876. Ammonites Vari. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 160.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours embrassants, se recouvrant sur près des trois quarts
de leur hauteur, croissant très rapidement surtout en hauteur.
Ombilic à paroi presque verticale séparé des flancs par un rebord anguleux
à peine arrondi.
Flancs presque plats. |
Section des tours subquadrangulaire, un peu amincie dans la région sipho-
nale.
La coquille est ornée de côtes fortes, surélevées sur le bord de l'ombiic,
obliques et légèrement arquées en avant, puis revenant un peu en arrière pour
s'infléchir de nouveau très fortement en avant sur le bord externe. À ce point
d'inflexion elles portent un petit tubercule arrondi et se terminent sur la carène
- qui limite le méplat ventral par un tubercule plus large, transverse et faisant
saillie en dehors, de telle sorte que la région ventrale paraît excavée. Les
tubercules externes se correspondent symétriquement sur les deux carènes
latérales du méplat ventral. ;
Entre les côtes principales il s’en intercale une ou deux autres qui ne des-
cendent pas jusqu’au bord de l’ombilic et disparaissent avant de l’atteindre,
ou bien viennent se souder aux tubercules ombilicaux.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Les échantillons de la craie du sud-ouest de la
France me paraissent bien se rapporter à l'espèce décrite par M. le docteur
HOPLITIDÉS. 119
Schlüter et particulièrement à l'échantillon de la figure 2 de la planche I
(Jüngsten Ammoneen) : comme cette forme s'écarte assez notablement des
autres individus figurés, je propose, en reprenant le nom de Coquand, de la
nommer Hoplites Vari, Schlüter, var. Marroti, Goquand.
Hoplites Vari se distingue de A. coesfeldiensis parce que ses tubercules les
plus externes sont situés chacun à l'extrémité d’une côte, tandis que dans cette
dernière espèce un tubercule externe correspond, au moins dans la prenuère
période de développement, à plusieurs côtes. Le même caractère différencie
H. Vari de H. dolbergensis, qui ne parait être que la variété de forme renflée
de /1. coesfeldiensis.
H. lemfôrdensis, Schlüter, qui appartient au même groupe, s'en distingue
aisément par ses tubercules plus nombreux formant plusieurs rangées.
Un des échantillons que j'ai sous les yeux montre une côte accessoire sans
tubercule externe, rappelant aimsi l'échantillon (Jüngsten Ammoneen, pl. I,
fig. 5), lequel me paraît pouvoir être considéré comme une forme de passage
entre H. Vari et H. coesfeldiensis.
Observations. — M. le docteur Schlüter a créé en 1867, d’après une série
d'échantillons de la craie de Coesfeld et Ahlen (Westphalie), deux espèces
qu'il nomma Am. coesfeldiensis (pl. I, fig. 1 à 5) et Ammonites costulosus
QUI CS END En 1872, ce savant distingua dans les formes qu'il avait
comprises sos le nom d'A. coesfeldiensis deux types : 1l conserva seulement
ce nom pour les échantillons des figures 1 et { et, en même temps, fit
figurer de nouveaux exemplaires de cette espèce (pl. XVIF, fig. 1 à 3); dl
donna le nom d’Am. striato-costatus aux échantillons des figures 2 et 3 et
leur réunit celui de la figure 1 de la planche IT qu'il avait d’abord rapporté à
Am. costulosus. Plus tard, en 1876, il remplaça le nom d’Am. striato-costatus,
déjà employé par Meneghini, par celui d'Am. Vari.
Parmi les formes affines, M. le docteur Schlüter distmgua encore, en
1872, un nouveau type, Am. scaphitoïdes, et comme ce nom avait déjà été
employé par Coquand, il le remplaça un peu plus tard par celui de Am. lem-
Jérdensis. En 1876, il établit un nouveau type, Am. dolbergensis (pl. XLIV,
fig. 1 à 4), pour des individus voisms d’A. coesfeldiensis que l'on peut, il me
semble, considérer comme les variétés renflées de celui-ci.
On voit par cet exposé combien les formes dont il s’agit présentent d’af-
finités et peuvent jouer entre elles : 1l est donc très probable qu’elles ne
Sy
120 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
constituent réellement qu'une seule et bonne espèce dont le niveau stratigra-
phique est assez nettement marqué vers la partie moyenne de l'étage campa-
nien.
J'a1 déja donné plus haut la synonymie relative à H. Vari, et je ne crois
pas inutile de donner celle des H. coesfeldiensis et H. lemfôrdensis.
HOPLITES COESFELDIENSIS. Scenrürer, sp.
1867. Ammonites coesfeldiensis. Schlüter, p. parte, Jüngsten Ammoneen Norddeutschlands,
p- 14, pl. [, fig. 1 et 4, non fig. 2 et 3.
1872. Ammonites coesfeldiensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 56,
- pl. XVII, fig. 1 à 8.
1876. Ammonites coesfeldiensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 159,
pl. XLIV, fig. 5 à 7.
HOPLITES LEMFORDENSIS. Scrürer, sp.
1872. Ammonites scaphitoïdes. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 63,
pl: XIX, fig. 1 et 2.
1872. Ammonites lemférdensis. Schlüter, Bericht uber die 29 Gener. Versammlung der natur:
last. Ver. für Rheinland. É
1876. Ammonites lemfôrdensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p: 160,
pl. XLIV, fig. 6 et 9.
Gisement. — Je ne connais Hoplites Vari, en France, que de l’Aquitaine où
il habite la base de l’assise P# de M. Arnaud : Courgeac et Petingaud, près
Montmoreau (Charente); Ribérac et Bouteille (Dordogne). H. Vari se trouve
dans l'Allemagne du Nord à Ahlen, Wertberg près Hamm, Darup, Coesfeld
(Westphalie) et Haldem, dans des couches qui appartiennent à la partie
moyenne de la craie à Belemnitella mucronata.
Échantillons examinés. — Un échantillon (collection de l'École des mines)
des environs de Ribérac (Dordogne).
. Une série d'échantillons (collections Arnaud, Boreau-Lajanadie, À. de Gros-
souvre) de Petingaud près Montmoreau (Charente), Ribérac et Bouteille
(Dordogne).
7.
HOPLITIDÉS. 121
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche VIII.
Fic. 3°. — Individu (collection de l'École des mines) vu de côté: c'est l'échantillon que
Coquand a pris comme type d'Am. Marroti.
Environs de Ribérac (Dordogne).
Fic. 32. — Le même, vu du côté ventral.
Planche IX,
FiG. 2°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
I se rapporte aussi complètement que possible aux figures 2 et 5 de la
planche I, de M. le docteur Schlüter (Beitrag. zur Kennitniss der jüngsten
Ammoneen).
Étage campanien : assise P° de M. Arnaud,
Bouteille (Dordogne).
Fi. 22. — Le même, vu du côté ventral.
FiG. 3°. — Autre individu (collection Arnaud) vu de côté : assise P5 de M. Arnaud.
Petingaud, près Montmoreau (Charente).
Fi. 3°. — Le même, vu du côté ventral; on voit qu'il existe sur le méplat ventral des
côtes droites réunissant les tubercules externes de l'extrémité des côtes qui
ornent les flancs.
HOPLITES LAFRESNAYET. D'Orsreny, sp,
(PL. XXII, fig. 4.)
1840. Ammonites Lafresnayeanus. D'Orbigny, Paléontologie française, terrains crétaces, I,
p-326; pl. XOVII, fig. 3 à 5.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours assez embrassants, se recouvrant sur la moitié de
leur hauteur et croissant assez rapidement.
Ombilic moyen, peu profond, à paroi verticale séparée des flancs par un
pourtour presque anguleux.
Flancs presque plats.
Section des tours subquadrangulaire, ayant sa plus grande largeur au voi-
sinage de l’ombulic.
Bord externe méplat.
16
IMPRIMERIE NATIONALE.
LA
122 LES AMMONITES DE LA GRAIE SUPÉRIEURE.
La coquille est ornée de côtes peu nombreuses, très obliques en avant,
légèrement flexueuses, surélevées ou subtuberculées sur le bord de l'ombilic :
elles s’élargissent ensuite progressivement, s’aplatissent et se terminent sur le
“bord externe par deux tubercules transverses très rapprochés; vers la fin du
dernier tour de l'échantillon examiné, il n'existe plus qu'un seul tubercule à
l'extrémité des côtes. fé
Le méplat ventral demeure lisse dans la partie comprise entre les tuber-
cules latéraux.
Entre les côtes principales, il s'en mtercale en général une, rarement deux,
prenant naissance à peu de distance de lombilic et s’élargissant progressive-
ment comme les premières, pour se terminer comme elles par un ou deux
tubercules transverses.
L'échantillon figuré, qui est la reproduction photographique du type de
d'Orbigny, montre, un peu avant l'extrémité du dernier tour, un tubercule
qui a pris un développement anormal et qui fait fortement saillie.
Cloisons. — Les cloisons sont peu distinctes sur l'échantillon examiné; le
dessin qu'en a donné d'Orbigny est une restitution établie au moyen de détails
pris sur plusieurs cloisons successives; il paraît néanmoins assez bien corres-
pondre à la réalité.
Les cloisons se composent uniquement, en dehors du lobe externe, de
deux lobes latéraux; ceux-ci sont à terminaison impaire et beaucoup plus
étroits que les selles adjacentes. La selle externe est subdivisée par des lobules
secondaires, dont deux beaucoup plus importants que les autres.
Fig. 49.
Hoplites Lafresnayei, d'après d'Orbigny, pl. XCVIT ’ fig: 5.
Rapports el différences. — Hoplites Lafresnayet se rapproche beaucoup des
formes précédentes par son mode d'ornementation : il‘en° diffère principale-
HOPLITIDES. 123
ment par ce caractère que les deux tubercules externes situés à l'extrémité des
côtes sont bien plus rapprochés que dans les autres espèces et placés sur le
méplat ventral, au lieu de se trouver sur les flancs.
Habitat. — Assises supérieures de la craie à Belemnitella mucronata : craie
à baculites de Fresville, près Valognes (Manche).
Échantillon examiné. — Un seul (collection de la Sorbonne) type de l’'es-
pèce de d'Orbigny.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fic. 4°. — Individu (collection de la Sorbonne), vu de côté, ayant servi de type à d'Or-
bigny pour l'établissement de cette espèce.
Calcaires à baculites du Cotentin; Fresville (Manche).
Fig. 4}, — Le même, vu du côté ventral, pour montrer les deux rangées de tubercules
qui se trouvent de part et d'autre du bord ventral.
Genre PLACENTICERAS. Mer.
Ce genre, établi en 1870 par Meek (Proced. phil. Soc. Philadel., XI,
P h29), a comme type Ammonttes placenta, Dekay. je
IL comprend, tel que je l’entends, des formes plates, au moins dans le
jeune âge, discoïdes, à bord externe généralement tronqué et limité de
chaque côté par une quille ou une ligne de tubercules.
La ligne suturale est composée d’un assez grand nombre d'éléments,
d'autant plus que, comme l’a montré M. Douvillé), le premier lobe latéral
s'est ouvert et a presque perdu son individualité propre par suite du déve-
loppement anormal des deux lobules principaux qui subdivisent la selle ex-
terne ; ceux-ci, suffisamment différenciés, acquièrent alors l'importance des
autres lobes et ne pourraient, plus en être distingués, si l’on ne remontait à
leur origine. Le troisième lobe représente donc, en réalité, l'extrémité du
premier lobe latéral, et d'habitude il descend un peu plus bas que les autres.
® Classification des Cératites de lu craie. Bul. Soc. géol. de France, 3° série, XIII, p: 282.
16,
124 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Fig. 50.
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Placenticeras syrtale (gros. = 3,5), d'après l'échanullon représenté pl. V, fig. 3.
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Placenticeras placenta, d’après Meek (Report... .., IX, p. 453).
PLACENTICERAS FRITSCHI. À. pe Grossouvre, n. sp.
(PI. V, fig. 1 et 2.)
1872. Ammonites d'Orbignyanus. Fritsch und Schlônbach, Cephalopoden der bühmischen Kreide-
formation, p. 36, pl. X, fig. 4 et 5; pl. XI, fig. 2.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire à tours très embrassants, croissant assez rapidement, faiblement
convexes sur les flancs, ayant leur plus grande épaisseur à peu près vers le
premier üers de la hauteur des flancs.
Ombilic de grandeur médiocre, assez profond, se reliant aux flancs par un
pourtour presque anguleux, surtout accentué dans le jeune.
Bord externe tronqué, légèrement convexe, séparé des flancs par deux
carènes obtuses. jh
Les flancs sont à peu près lisses et montrent seulement, sur la région ex-
terne, des côtes arquées assez peu marquées et sur le bord même de l’om-
bilic, au raccordement des flancs et de la paroi ombilicale, une série de
peuts tubercules arrondis, au nombre de sept ou huit par tour.
HOPLITIDÉS. 195
Cloisons. — La ligne suturale de cette espèce se rapporte bien au type
défini ci-dessus. Les selles et les lobes forment une série régulière, dont
chacun des membres est rétréci à sa base et évasé au sommet. Les selles sont
un peu plus larges que les lobes, mais la différence est moims grande que
dans Placenticeras syrtale. Les lobes latéraux vont en augmentant de gran-
deur jusqu'au troisième (qui constitue en réalité l'extrémité du véritable
premier lobe), ce qui n’a pas lieu dans PI. syrtale. Le quatrième lobe est
notablement plus petit et plus réduit que les précédents ; la chute brusque
de dimensions est très prononcée. Le sommet des lobes est aussi, dans son
ensemble, plus régulièrement arrondi que dans PI. syrtale et les lobes plus
profondément dentelés.
Placenticeras Fritschi (gros. = 2,7), d'après l'échantillon représenté pl. V, fig. 1 (clichés photographiques).
Rapports el différences. — Gette espèce est très voisine d’uné forme appar-
tenant à l'étage turonien, horizon des Weissenberger-Schichten, récemment
décrite par MM. Laube et Bruder (1886, Ammoniten der bôhmuschen Kreïde,
Palæontoÿraphica, XXXIIT) sous le nom de Placenticeras memoria-Schlünbachi ;
mais celle-ci est complètement lisse, a son bord externe beaucoup plus étroit
et onze tubercules ombilicaux par tour. Ce dermier caractère n’a, d’ailleurs,
qu'une valeur relative, car le nombre des tubercules ombilicaux doit vraisem-
blablement varier suivant le degré d’enroulement de la coquille.
I'est probable qu'il faut rapporter à notre espèce les individus de la craie
de Bohème, horizon des Priesener- Schichten, décrits par MM. Fnitsch et
Schlônbach sous le nom d’Am. d'Orbignyanus. Toutefois, d’après le texte et les
figures, ceux-c1 auraient leurs flancs complètement lisses, ce qui peut tenir
au mode de conservation, et ils posséderaient, en outre, quatorze tubercules
ombilicaux. Mais ce qui semble confirmer leur assimilation avec PI. Fritschi,
c'est que, d’après MM. Bruder et Laube, is différent de l’espèce du turonien
par un bord externe beaucoup plus large, caractère qui concorde bien avec
celui de l’espèce de Touraine. ï
126 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
H y a lieu de remarquer ici que le nom employé par Geinitz pour l'espèce
des grès de Kieslingswalde (Silésie) ne peut être appliqué aux indimidus de
Bohème, car si la figure et la description de Geinitz sont insuflisantes pour
définir son espèce avec précision, M. le docteur Schlüter nous a donné plus
récemment (Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, pl. XV, fig. 3 et 4) la
figure d'un exemplaire de Kieslingswalde, qui montre bien nettement, par
la position sur les flancs de la première rangée interne de tubercules, que
l'espèce de Silésie est différente de celle des Priesener-Schichten de Bohème
et qu'elle se rattache à Placenticeras syrtale.
Placenticeras Fritschi, qui présente, en effet, de grandes analogies avec les
variétés plates de PI. syrtale et pourrait être confondu avec elles au premier
abord, s’en distingue très nettement par ses flancs un peu plus convexes, son
bord externe légèrement convexe alors qu'il est concave chez PI. syrtale et
délimité par deux quilles, par l'absence à peu près complète d’ornementation
à un diämètre où les tubercules externes se sont déjà montrés dans PI. syr-
tale, et surtout par la position de ses tubercules internes, situés sur le bord
même de la paroi ombilicale, tandis que dans PI. syrtale, ils en sont, au
contraire, à une certaine distance et s'en éloignent de plus en plus, à mesure
que la coquille s'accroît. H s’en distingue aussi par les caractères spéciaux de
sa ligne suturale.
La nouvelle espèce est aussi à rapprocher de l'échantillon du Trichinopoly
group (Inde), figuré par Stoliczka (1865, Cephalopoda of the Cretaceous Rocks
of Southern India, pl. XLVIL, fig. 1) sous le nom d’Ammonites Guadaloupæ,
Rômer (non. Am. Guadaloupæ, Rômer), chez lequel les tubercules internes
occupent exactement la même disposition et dont le bord externe est sub-
convexe. Seulement ce dernier est limité de chaque côté par deux rangées.
de petits tubercules; il est vrai que l'exemplaire figuré possède son test, et
qu'il est fort possible que ceux-ci ne soient pas visibles sur le moule interne.
L'échantillon de la figure 2, même planche, rapporté par Stoliczka à la
même espèce, paraît appartenir à une variété plus renflée; mais si la figure
est exacte, la forme de l’ombilic est bien différente de celui de la figure 1.
Les individus figurés pl. XLVIIT, fig. 1 et 2, sous les noms d'Am. Gua-
daloupæ et Am. Orbignyanus n’appartiennent certainement pas à ces espèces et
se rapprocheraient plutôt de PI. Friüschi ou de PI. memoria-Schlünbachi, ou
encore de PI. placenta; cette dernière espèce, bien voisine, sous certains rap-
ports, de PI. Fritschi, en diffère par son bord externe beaucoup plus étroit,
HOPLITIDÉS. : 127
limité par deux lignes de tubercules bien marqués et par ses flancs plus
convexes.
H est fort probable qu'il faut aussi rapporter à PI. Fritschi la forme de
l’'Emscher-Mergel de Westphalie que M. le docteur Schlüter a signalée sous
le nom d’Am. cf. placenta (Cephal. der ob. deuts. Kreide, p. 228) et qu,
d’après lui, se distingue d’Am. d'Orbignyanus par son ombilic plus large et
ses carènes externes non dentelées, et d’Am. bidorsalus par sa rangée de tuber-
cules placée près de l’'ombilic et l'absence de tubercules sur les deux carènes
ventrales; elle ressemble beaucoup à Am. placenta pour l'aspect extérieur,
mais en diffère par sa ligne suturale, qui est, au contraire, analogue à celle
d'Am. syrtalis : 11 résulte donc de ces données que l'espèce de l’'Emscher doit
être rattachée à celle de la Touraine.
Gisement. — Placenteras Fritschi habite l'étage conracien.
En Touraine, il a été rencontré dans les calcaires durs qui forment la base
de la craie de Villedieu.
M. Arnaud l’a recueilli dans la Charente-Inférieure dans l'assise L! des
environs de Jonzac.
Il parait exister en Bohème dans les couches dites Baculiten-thone de
l'horizon des Priesener-Schichien, et en Westphalie dans les marnes de l’Ems-
cher, au moins autant qu'on peut l’affirmer d’après les renseignéments donnés
par M. le docteur Schlüter sur les formes de ce dernier gisement.
Echantillons examinés. — Deux échanüllons (collection de l'abbé Bour-
geois à l'École de Pontlevoy, collection Le Mesle) provenant des calcaires
durs exploités à la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Un échantillon (collection Arnaud) des environs de Jonzac, assise L1 (Cha-
rente-Inférieure).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche V.
Fic. l°. — Individu de grande taille (collection de l'abbé Bourgeois), vu de côté, pour
montrer l'ornementation des flancs et notamment les tubercules situés im-
médiatement autour de lombilic qui caractérisent cette espèce.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, près Couture (Loir-et-Cher).
Er. 1, —— Le même, vu du côté ventral.
128 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Fig. 2°. — Individu de petite taille (collection Le Mesle), vu de côté...
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, près Couture (Loir-et-Cher).
Fire. 2, — Le même, vu du côté ventral.
Fig. 2°. — Section des tours, pour montrer la forme de la paroi ombilicale et la manière
nette dent elle se détache des flancs.
PLACENTIGERAS SYRTALE. Monton, sp.
(PL V, fie. 3; pl. VI, fig. 1 et 2; pl. VIT, fig: à; pi. VII, fig. 1.)
183. Ammonites syrtalis. Morton, Synop. of org. remains of cret. group of Unit. States, p. Lo;
pl. XVI, fig. 4.
1837. Ammonites polyopsis. Dujardin, Mém. Soc. geol. de France, 1° série, t. Il; p. 232;
pi. XVIT, fig. 12.
18413. Ammonites Vibrayeanus. Geinitz, Verstein. v. Kieslingswalde, p. 8; pl. [, fig. 8.
1850. Ammonites Geinitzi. D'Orbigny, Prodrome de paléontologie stratigraphique, I, p. 213.
Terrains crétacés, 22° étage, n° 30.
1850. Ammonites semiornatus. D'Orbigny, Prodrome de palcontoloqie stratigraphique, I,
; p: 212, Terrains crétaces, 22° étage, n° 13.
1850. Ammonites Ribourianus. D'Orbigny, Prodrome de paléontologie stratigraphique, WI,
p: 219, Terrains crétacés, 22° étage, n° A0.
1852. Ammonites Guadaloupæ. F. Rômer. Kreidebild. von Texas, p. 32, pl. Il, fig. 2.
1866. Ammonites Milleri. F. von Hauer, Neue Cephalopoden aus den Gosaugebilden, p. 5, pl. II,
fig: 1 et 2. }
1872. Ammonites syrtalis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 46, pl. XIV,
fig. 1 à 10; pl. XV, fig. 1 à 5.
1883. Ammonites Ribourianus. Arnaud, Profils géologiques, Archives de la Socicte linncenne de
Bordeaux, vol. XXX VIT, pl. il.
Coquille discoïdale, comprimée, formée d’une spire à tours très embras-
sants, croissant rapidement, un peu convexes sur les flancs, ayant leur plus
grande épaisseur vers le premier tiers de la hauteur.
Ombilic de grandeur médiocre, assez profond, se reliant aux flancs par un
pourtour plus ou moins arrondi.
Bord externe tronqué.
La coquille est, dans son jeune âge, formée de tours très comprimés, très
surélevés, à peine convexes sur les flancs, à bord externe très mince : peu
à peu les flancs deviennent plus convexes, la coquille augmente d'épaisseur
et en même temps le bord externe devient plus large.
L'ornementation des flancs consiste en une série de côtes falculiforn
HOPLITIDÉS. 129
très peu marquées, souvent à peine apparentes, surélevées ou subtuberculées
au voismage de l'ombilic et du bord siphonal, et se terminant sur l’arête qui
limite ce dernier par un tubercule transverse peu développé.
Les tubercules internes sont allongés dans le sens radial et assez surélevés ;
ils sont d’abord situés au voismage presque immédiat de lombilic, s’en
écartent peu à peu, arrivent à la moitié de la hauteur des flancs, la dépassent
même pour se rapprocher du bord externe et finissent sur certains échantil-
lons par se trouver environ aux deux tiers de la hauteur. La spirale formée
par la rangée interne de tubercules n’est donc pas parallèle à la spirale d’en-
roulement de la coquille, mais se déroule au contraire plus rapidement.
Les tubercules de la seconde rangée, beaucoup plus nombreux que ceux
de la rangée interne, sont transverses, abrupts en arrière, inclinmés en avant,
de manière à se raccorder graduellement avec la surface des flancs. Ils sont
situés à une petite distance du bord externe; peu à peu la portion du tour
située au delà de cette rangée s’épaissit et se déprime, de sorte que la seconde
rangée de tubercules arrive finalement à occuper tout à fait le bord du contour
siphonal et à se substituer aux dentelures qui en formaient primitivement
les deux arètes latérales (voir pl. VI, fig. 2, et pl. VIIT, fig. 1).
Ces dermères dentelures, très nombreuses, arrivent par cette transforma-
tion à passer graduellement dans la région médiane du contour ventral, qui,
d'abord subconvexe, devient peu à peu méplate : elles y constituent deux
petites carènes denticulées, très peu apparentes, cessant assez rapidement
d'être visibles.
Dans ce dernier stade, l’ornementation de la coquille se réduit donc à
une rangée de tubercules assez espacés, occupant l’arête qui limite le contour
ventral et faisant assez fortement saillie sur l'extérieur, et à une rangée laté-
rale située plus ou moins près de l’ombilic et formée de tubercules coniques
un peu allongés dans le sens radial : le nombre des premiers est d'environ
trois fois celui des autres, Souvent deux tubercules externes consécutifs sont
réunis à un même tubercule interne par deux côtes, toujours assez peu
marquées.
Les tubercules des deux flancs se correspondent parfois, mais le plus
souyent ils alternent, circonstance assez fréquente chez la plupart des Hopli-
thidés.
Je n'ai pas eu entre les mains d'échantillons de cette espèce ayant conservé
leur test. Sur la surface des moules internes en bon état, on aperçoit des
27)
[MPNIMERIE NATIONALE.
150 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
-stries smueuses, un peu falculiformes, qui passent sur le bord externe en
s'infléchissant un peu en avant, et qui correspondent vraisemblablement aux
stries d’accroissement de la coquille. |
Je vais maintenant indiquer comment celle-ci passe progressivement par
ses diverses périodes d’ornementation, suivant qu’elle est plus ou moins com-
primée. ;
Les échantillons très plats, à petit ombilic, sont à peu près complètement
privés d’ornementation; les flancs sont lisses, et les deux carènes qui limitent
le bord externe sont à peme denticulées. Cet état peut persister plus où moins
longtemps, suivant les individus. J'ai sous les yeux un échantillon des envi-
rons de Charmant (Charente), qui, au diamètre de 78 millimètres, a un
ombihic de 10 millimètres et une épaisseur maximum de 18 millimètres; sur
le bord externe, l'épaisseur est réduite à 2 millimètres; jusqu'à ce diamètre,
cet échantillon est complètement lisse et ce n'est qu'au delà de cette dimen-
sion qu'il commence à montrer des tubercules un peu distincts, très rap-
prochés du bord ventral, dont ils ne se trouvent qu'à une distance de 3 à
4 millimètres à peu près; un quart de tour plus lom, ces tubercules arrivent
presque sur ce bord et commencent à y faire saillie. Au diamètre de 110 mil-
limètres, les tubercules latéraux (1'° rangée) ne se voient pas encore : la co-
quille est toujours de forme très comprimée et lombilic a une paroi presque
verticale, nettement séparée des flancs. Ces formes plates me paraissent cor-
respondre au type défini par d'Orbigny sous le nom d’Ammonites semiornatus,
et à celui que M. F. von Hauer a appelé Ammonites Milleri.
Si la coquille est un peu moins comprimée, l’ornementation apparait un
peu plus tôt et est un peu plus prononcée. Sur un échantillon dont le tour a
une hauteur de 18 millimètres et une épaisseur maximum de 8 millimètres,
la largeur du bord ventral est de 1 millim. 5. A cette taille, on voit seule-
ment sur la moitié externe des flancs de petites côtes arquées qui s'arrêtent
assez brusquement à 2 millimètres du bord: Un quart de tour de spire plus
lom, ces côtes se terminent par un tubercule transverse, et un peu moins
d’un demi-tour plus lom apparaissent les tubercules de la rangée interne. Le
premier tubercule est situé au premier quart de la hauteur ; à l'extrémité du
tour, les tubercules de cette rangée atteignent déjà les deux tiers de la hau-
teur, et en même temps ceux de la seconde rangée de tubercules occupent
l’arète du bord ventral.
Un échantillon de plus grande taille, qui peut ètre considéré comme cor-
HOPLITIDÉS. 131
respondant à peu près à l'adulte de l'individu précédent, a un diamètre total
de 140 millimètres: la hauteur du dernier tour à son extrémité est de 60 mil-
limètres, son épaisseur de 35 millimètres et la largeur du bord externe de
17 nullimètres. Les tubercules de la rangée interne ne commencent à se
montrer sur ces individus qu’au premier tiers du dernier tour ; le premier
est situé environ vers le premier tiers de la hauteur des flancs, tandis que
celui de l'extrémité du tour est déjà aux deux tiers de cette hauteur.
Les tubércules de la seconde rangée, au nombre de vingt, sont, au com-
mencement du dernier tour, à une distance de quelques millimètres du bord
externe et, à l'extrémité de ce tour, ils sont tout à fait sur ce bord (voir
pl. VIE, fig. 1). Les tubercules de ces deux rangées se font à peu près vis-à-
vis, de chaque côté du contour ventral qu'ils encadrent, aussi bien que ceux
de la rangée interne. Un tubercule interne est réuni à deux tubercules
externes par deux petites côtes peu distinctes; les autres tubercules externes
se prolongent un peu sur les flancs en forme d'oreillettes.
Un échantillon, d'une variété un peu plus renflée encore, de 5o milli-
mètres de diamètre, en bon état de conservation, montre, au commencement
du dernier tour, des côtes courtes partant de l'ombilic très infléchies en avant et
se bifurquant; après la bifurcation, les nouvelles côtes sont d'abord très atté-
nuées, puis elles se surélèvent pour s’effacer ensuite ou bien pour se terminer
par une ou deux côtes peu neltes qui s'arrêtent aux dentelures des carènes
latérales du contour externe. À son extrémité, le dernier tour a 26 milli-
mètres de hauteur et une épaisseur maximum de 15 millimètres.
Si la coquille est encore plus renflée, l’ornementation commence à se
ooureuse, comme on le voit sur
8
le magnifique échantillon du tunnel de Beaulieu (pl. VE, fig. 1). Les tours
montrer plus tôt et est beaucoup plus Yi
sont à section quadrangulaire ; pour une hauteur de tour de 55 millimètres,
l'épaisseur est de 45 millimètres et le diamètre total de 130 millimètres. Le
nombre des tubercules de la rangée interne est de 7 sur le dernier tour, 9 sur
lavant-dernier et 10 sur le précédent. A l'intérieur de l’ombilic, on voit que
les tubercules de la première rangée ont commencé à se montrer de très
bonne heure; placés d’abord au voisinage de lombilic, puis s’en écartant pro-
gressivement, ils arrivent à se trouver à peu près à mi-hauteur des flancs sur
le dernier tour.
L'échantillon des Corbières (pl: VIF, fig. 1) appartient à une variété à tours
moins renflés que la précédente et à ornementation plus serrée : un peu moins
17:
132 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
de la moitié du dernier tour correspond à la chambre d'habitation et, sur
cette partie, les tubercules sont beaucoup plus rapprochés et les côtes qui
les réunissent plus apparentes.
J'ai sous les yeux un échantillon de forme analogue (collection Boreau-Laja-
nadie) provenant de Tursac (Dordozne) , assise M de M. Arnaud. Il a 23 cen-
timètres de diamètre; la hauteur du tour à son extrémité est de 9 centi-
mètres pour une épaisseur de 6 centimètres. L’ornementation est tout à fait
analogue à celle du dernier stade de léchantillon précédent. Le nombre des
tubercules de la rangée médiane des flancs est de 11 sur le dernier tour et
le nombre des tubercules externes encadrant le bord siphonal est de 27.
Enfin on trouve des échantillons chez lesquels la forme rectangulaire des
tours se montre à une très petite taille; à un diamètre de quelques centi-
mètres, l'aspect général est déjà, mais à une échelle plus réduite, celui de
l'échantillon de la planche VI, fig. 1 : la section des tours est mème plus
nettement quadrangulaire, avec une hauteur et une largeur à peu près égales.
J'ai eu l'occasion d'observer des individus de cette forme provenant de la
craie de Villedieu et de celle des Charentes.
Cette espèce parait arriver à une taille assez considérable : J'ai signalé plus
haut un exemplaire de la Dordogne qui a 23 centimètres de diamètre;
Drescher en a signalé en Silésie atteignant 31 centimètres. D'après Stoliczka,
les Placenticeras de l'Inde parviendraient mème à 4o centimètres de diamètre.
De ce qui précède, on peut conclure que dans la série des formes qui se
rattachent à Placenticeras syrtale, 11 existe des variétés passant graduellement
les unes aux autres et parmi elles on peut distinguer :
1° Des variétés plates, à ombilic assez étroit, à ornementation presque
nulle. Ainsi, un échantillon de Sougraignes de 7 centimètres de diamètre, a
les flancs complètement disses et montre seulement sur le bord externe une
série de tubercules allongés, encadrant un contour siphonal convexe ou plutôt
de forme subtrapézoïdale, en raison de l'existence des deux arêtes correspon-
dant aux rangées externes de tubercules. Cet individu représente donc une
variété encore plus plate que l'exemplaire de la planche VIIT, fig. 1, car, sur
celui-ci, la rangée médiane de tubercules n'atteint le pourtour externe qu'à
une taille bien plus considérable et au moment où commencent à apparaître
les tubercules de la rangée interne.
On a souvent considéré Ammonites Orbignyanus, Geimitz, comme le type de
la variété plate de Placenticeras syrtale; mais si l’on se reporte à la figure
HOPLITIDES. 133
de M. le docteur Schlüter, qui a représenté un échantillon de Kieslings-
walde, localité ayant fourni le type, on voit que sur cette forme la rangée
interne de tubercules apparaît de bonne heure. Am. Orbignyanus représente
donc seulement le jeune âge de PI. syrtale; toutes les variétés de cette espèce,
plaies ou renflées, débutent toujours par des formes plates.
Am. semiornatus, d'Orbigny, correspond au contraire, comme Jai pu m'en
assurer par l'examen des échantillons de la collection de d'Orbigny, à la variété
plate de PI. syrtale, mais cette forme n’est caractérisée que par la courte
diagnose de d'Orbigny; je crois donc préférable de prendre, pour désigner
cette variété, le nom d’Ammonites Milleri, F. von Hauer (Cephalop. aus den
Gosaugebilden, p. à, pl. Il, fig. 1 et 2), en tenant compte de ce fait que le
dessin n’est pas complètement exact, car on n'y compte que 11 tubercules
externes par tour, tandis que le texte mdique qu'il devrait s'élever à 15 et
que sur un autre exemplaire il est de 20; sous cette réserve, cette figure
concorde aussi bien que possible avec l'échantillon des Corbières dont Je
viens de parler. :
J'adopte donc pour les variétés plates la dénomination Placenticeras syrlale,
Morton, var. Milleri, F. von Hauer.
2° Des variétés de forme moyenne qui correspondent à Placenticeras
syrtale, Morton, sp., typique, lequel ne diffère guère d’Ammonites polyopsis,
Dujardin.
3° Des variétés très renflées dans lesquelles la section des tours arrive assez
rapidement à être quadrangulaire. On a alors : Placenticeras syrtale, Morton,
sp., var. Guadaloupæ, Rômer, qui correspond à Am. Ribouri, d'Orbigny.
4° Enfin des variétés de forme très renflée et à section presque carrée
dès le jeune âge, pour lesquelles je propose le nom de Placenticeras syrtale,
Morton, var. quadratum). :
Cloisons. — La ligne suturale est formée de selles et de lobes très nom-
breux, dont la forme générale, rétrécie à la base, étalée au sommet, conserve
les mêmes caractères dans chacun d’eux.
Les selles sont bifides, tandis qué les lobes sont à termmaison Impaire.
Ces derniers sont bien moins larges que les selles.
® Peut-être, conformément aux idées émises récemment par M. Munier Chalmas (Compte
rendu sommaire des séances dé la Soc. geol. de France, 5 décembre 1892), ne faut-il voir dans ces
individus de petite taille, à évolution rapide, que les formes «scaphitoïdes » de PI. syrtale.
:
134 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Les lobes et les selles diminuent assez régulièrement d'importance du bord
externe vers le bord interne, ce qui distingue la ligne suturale de cette espèce
de celle de PI. Fritschi. Hs sont disposés suivant une ligne flexueuse dont le
point le plus bas correspond à l’extrémité du troisième lobe.
Fig. 53.
Plucenticeras syriale, var. Guadaloupæ (gros. = 3), d’après l'échantillon représenté pl. VIL, fig. à
(clichés photographiques).
Placenticeras syrtale (gros.— 3,5), d'après l'échantillon représenté pl. V, fig. 5
(clichés photographiques).
Observations. — L'espèce que je viens de décrire a été rapportée au type
figuré et décrit par Morton en 1834 pour une forme de l'Alabama, qui pré-
sente en effet la plus grande analogie avec nos formes d'Europe. À l'exemple
de la plupart des paléontologues, et notamment de M. le docteur Schlüter,
j'adopterai donc le nom de l'espèce américaine.
Un peu après la publication de l'ouvrage de Morton, Dujardin a, en 1837,
décrit et figuré d'une manière très exacte, sous le nom d’Ammonites polyopsis,
trois échantillons de la craie sénonienne de Touraine.
En 1843, Geinitz ( Verstein. v. Kieslingswalde, p. 8, pl. I, fig. 8) a donné le
nom d'Ammonites Vibrayeanus, qu'il changea en 1850 en celui d’Am. Orbigny-
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HOPLITIDES. 135
anus, à une forme de Kieslingswalde, comté de Glatz, Silésie, qui représente
le jeune âge de PI. syrtale.
En 1849, Rômer {Kreidebild. v. Texas) donna le nom d’Ammonites Gua-
daloupæ à une forme du Texas qui n’est qu'une variété renflée du type de
Morton et qui correspond tout à fait aux échantillons appelés en France,
d’après d'Orbigny, Am. Ribourianus.
En 1864, Stoliczka a employé les noms d’Am. Guadaloupæ et Am. Orbi-
gnyanus pour des formes assez fréquentes dans la craie de l'Inde (Trichi-
nopoly group et Ootatoor group) qu'il me parait impossible d’assimiler aux
types désignés sous ce nom. |
En 1872, M. le docteur Schlüter a donné une excellente descripuon et
une bonne série de figures de cette espèce d’après des échantillons de PI.
syrlale, provenant des gisements du Salzherg, près Quedlinburg. Par la com-
paraison des figures, on pourra constater l'identité de ces formes avec celles
de France.
Enfin, en 1883, M. Arnaud a annexé à un de ses mémoires sur la craie du
Sud-Ouest une planche représentant le bel échantillon du tunnel de Beau-
lieu (pl. VI, fig. 1).
Rapports et différences. — J'ai mdiqué précédemment les caractères qui
permettaient de distinguer PI. syrtale de PI. Frischi; je donnerai plus loin
les différences qui séparent cette espèce de PI. bidorsatum.
Gisement. — Cette espèce est caractéristique de l'étage santonien.
En Touraine, où elle n’est pas absolument rare, on la trouve cantonnée
dans l’assise à Spondylus truncatus, qui occupe le sommet de la craie de Ville-
dieu, à Samt-Paterne, Villandry, etc.
Dans l’Aquitame, elle a été rencontrée dans les assises M et N de M. Ar-
naud, à l'Ombre, Puygaty, la Valette (Charente); Nieul-le-Virouil (Charente-
Inférieure) ; Sergeac, Miremont, Tursac, souterrain de Beaulieu sur la ligne
de Périgueux à Ribérac, environs de Sarlat (Dordogne).
Dans les Corbières, elle est relativement abondante à Sougraignes , au-dessus
de la couche bleue à Mortoniceras teranum, dans le banc à Lima marticensis,
et dans les marnes intercalées entre les deux’ principaux bancs de rudistes.
Dans le bassin du Beausset, elle habite les calcaires marneux à Lima mar-
licensis, supérieurs aux bancs à hippurites. M. Toucas l’a signalée en 1879
136 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
dans les calcaires marneux à O. acutirostris ( Bul. Soc. geol. de France, 3° série,
VII, p. 71).
Elle n’est pas connue en Westphalie, mais dans la région subhercynienne
elle est très caractéristique de Passise du Salzherg-Mergel, aux environs de
Quedlinburg.
Dans les couches dites de Gosau des Alpes orientales, elle a été seulement
signalée dans un gisement situé entre Bärenbach et Kamach, en Styrie, où
-elle se trouve sous la forme de la variété plate Milleri.
Échantillons examinés. — Une série d'échantillons de la craie de Touraine
(collection de l'École des mines, collection de l'abbé Bourgeois à l'École de
Pontlevoy, collections Le Mesle, À. et G. de Grossouvre).
Nombreux échantillons de la Charente et de la Dordogne (collections Ar-
naud, Boreau-Lajanadie, Rejaudry et À. de Grossouvre).
Nombreux échantillons des Corbières (collections JE Jean, Toucas et À. de
Grossouvre).
Un échantillon de Rouve, près le Beausset (collection Péron).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche V.
Fic. 5°. — Individu de petite taille (collection À. de Grossouvre) recueilli par M. Mouret;
vu de côté pour montrer l'ornementation des flancs dans le jeune âge, qui
consiste tout d'abord en côtes falculiformes. À l'extrémité du dernier tour,
on voit apparaître des tubercules sur le bord externe.
Tunnel de Beaulieu (assise M? de M. Arnaud).
Ligne de Ribérac à Périgueux (Dordogne).
Fic. 3. — Le même, vu du côté ventral pour montrer les deux lignes de tubercules qui
limitent le méplat ventral.
Planche VI.
Fig. 1°. — Magnifique échantillon (collection Arnaud) vu de côté et montrant l’ornemen-
tation de l'adulte. Il n'existe plus sur les flancs que deux rangées de tuber-
cules.
Assise M? de M. Arnaud. f
Entrée du tunnel de Beaulieu, ligne de Périgueux à Ribérac (Dordogne).
Fic. 1}, — Le même, vu du côté ventral.
HOPLITIDÉS. 137
Fi. 2. — Échantillon (collection de l'École des mines) vu de côté : il montre le pas-
sage de l’ornementation du jeune à celle de l’adulte. La seconde rangée
de tubercules se rapproche de plus en plus du bord externe.
Assise à Spondylus truncatus de la craie de Villedieu : Villandry (Indre-
et-Loire).
Fig. 2. — Le même, vu du côté ventral. On aperçoit encore sur la partie médiane du
bord ventral les deux rangées de tubercules qui limitaient primitivement
le pourtour externe et qui plus tard disparaîtront complètement, comme le
montre l'échantillon représenté par la figure 1.
Planche VII.
Fic. 1°. — Individu (collection Toucas) de taille moyenne, vu de côté,
Marnes ferrugineuses intercalées entre les hancs de rudistes, sur le che-
min de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Fi. 1°. — Le même, vu du côté ventral.
Planche VIII.
Fic. L°. — Échantillon (collection Réjaudry), vu de côté pour montrer l'ornementation
des flancs. On constate bien nettement sur le dernier tour que la seconde
rangée de tubercules, d'abord située à une certaine distance du bord
externe, s’en rapproche progressivement, puis finalement se place exacte-
ment sur ce contour. ;
Étage santonien : assise M? de M. Arnaud, la Valette (Charente).
Fic. 1°. — Le même, vu du côté ventral,
PLACENTICERAS BIDORSATUM. A. Rômer, sp,
1841. Ammonites bidorsatus. A. Rômer, Verst. norddeutsch. Kreidegeb., p. 88; pl. XIII, fig. 8.
1867. Ammonites polyopsis. Schlüter, Ammoneen der deutschen Kreide, p. 25, pl. IV, fig. 1 et 2.
1872. Ammonites bidorsatus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 51, pl. XV,
fig. 6 à 8.
M. le docteur Schlüter a séparé de PI. syrtale des échantillons de Dülmen
(Westphalie) qu'il avait d’abord, dans.son premier ouvrage, rapportés à cette
espèce, sous le nom d’Am. polyopsis : il les a rattachés à An. bidorsatus,
Rômer. |
* Ces échantillons présentent une très grande analogie avec les variétés très
plates de PI. syrtale, par leur forme très comprimée et l'apparition tardive de
l'ornementation.
18
IMPRIMENIE NATIONALF.
138 LES AMMONITES DELA CRAIE SUPÉRIEURE.
M. le docteur Schlüter base la distinction! des deux espèces : 1° sur une
différence du dessin des cloisons, qui, dans PI. bidorsatum, ont leurs lobes et
leurs selles plus allongées et plus finement ramifiées, et par le caractère spé-
cial du lobe siphonal, qui a ses branches fortement divergentes; 2° sur la
forme du bord siphonal, toujours creusé en gouttière et entouré de deux
carènes saillantes, lisses, au lieu d’être denticulées comme chez PI. syrtale.
M. le docteur Schlüter remarque, d’ailleurs, qu'a Dülmen on ne ren-
contre jamais de formes épaisses avec un bordexterne:un peu large.
On retrouve les mêmes circonstances et les mêmes caractères pour les Pla-
centiceras de la craie du sud-ouest qui habitent la partie mférieure de l'étage
campanien. Tous les individus de ce genre sont, à ce niveau, de forme plate
et sans ornementation, et avec eux on ne trouve plus de variétés renflées
comme dans l’assise inférieure.
Cloisons. — De plus, il est certain que da ligne suturale de ces individus
montre des différences assez sensibles avec celles de PI. syrtale : je n'ai pu en
relever exactement le dessin, et pour les trois premières selles seulement, que
sur un échantillon de Livernant (collection Arnaud), provenant de l’assise P1.
Placenticeras bidorsatum (gros. = 4), d’après un échantillon de Livernant,
On voit que les lobes et les selles sont beaucoup plus ramifiés ‘et profon-
dément découpés que dans PI. syrtale, que leurs corps sont beaucoup plus
grèles et qu'enfin la première selle latérale est notablement plus grande que
les suivantes.
Gisement. — Cette espèce se trouve dans les couches immédiatement
HOPLITIDÉS.: 139
supérieures à celles caractérisées par PI. syrtale et est cantonnée dans les
assises inférieures de Fée campanien que M. Arnaud a groupées sous la
lettre P1.
Échantillons examinés. — Une série d'échantillons (collection Arnaud,
Boreau-Lajanadie, Rejaudry) de Mensignac-Vaure (Dordogne), Livérnant et
Saint-Hilaire ( Charente). Le plus grand, provenant de Mensignac-Vaure, a un
diamètre total de 10 millimètres, une épaisseur maximum de 18 millimètres;
il est lisse jusqu’à l'extrémité et sa dernière loge occupe un peu plus de la
moitié du dernier tour.
Genre SPHENODISCUS. Meex.
Ce genre a été établi en 1872 par Meek, in Hayden, Ann. rep. U. S. geol.
Survey of the territories, p. 297.
On peut prendre comme type de ce genre Ammonites lenticularis, Owen
(1852, Rep. low., etc.).
Sphenodiscus lenticularis, d’après Meek (Report. .., IX, p, 466).
Fig. 57.
Sphenodiscus pedernalis, d'après F. Rômer, Kreidebild. v. Texas, pl. T, fig. 3°.
Les formes qui se rattachent à ce groupe sont, en général, très comprimées,
à bord tranchant, à flancs peu convexes, presque lisses ou ornés seulement
de côtes rayonnantes peu apparentes. Les tours sont tres embrassants, ° sec-
tion ogivale; l’ombilic est très étroit. ah
Pour toutes ces espèces, la forme extérieure et l’ornementation varient
18,
140 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
assez peu, même pour des niveaux très différents, et leur distinction serait le
plus souvent à peu près impossible, si l'on ne pouvait avoir recours, pour les
séparer, à la disposition de leurs cloisons.
Elles sont formées d’un grand nombre de lobes et de selles généralement
peu découpés et ces dernières sont d'ordinaire à contours simples.
Comme dans Placenticeras, la selle externe, très large, est subdivisée en
trois selles qui, le plus souvent, sont nettement individualisées, de telle sorte
que le premier lobe latéral, qui, d'ordinaire est le plus abaissé, est constitué
réellement par l'ensemble des trois premiers lobes.
Les diverses cloisons sont parfois très rapprochées les unes des autres et
deviennent alors sécantes.
On rencontre, dans le terrain cénomanien supérieur des environs de Sainte-
Croix, près le Mans, un Sphenodiscus dont M. Douvillé m'a depuis longtemps
signalé l’analogie avec l’Am. pedernalis, v. Buch, de l'Amérique du Nord.
SPHENODISCUS cf. PEDERNALIS. L. v. Bucn, Sp.
Je donne ci-dessous le dessin des cloisons d’un individu de Sainte-Croix,
dessin que M. Douvillé a bien voulu me communiquer.
D CC
Sphenodiscus cf. pedernalis (gros. = 2,5), dessin'de M. Douvilé d’après un éthantillon de Sainte-Croix,
près le Mans.
SPHENODISCGUS REQUIENTI. D'Orsiany, sp.
1810. Ammonites Requienianus. D'Orbigny, Paléontologie française, Terrains cretaces, I,
p.315, pl. XCIIL
L'espèce du turonien supérieur possède des cloisons bien différentes de
la précédente. Sph. Requieni est assez rare dans la Touraine, où 11 est accom-
pagné d’Acanthoceras Deveriai; 1 est un peu plus abondant, mais d'ordi-
HOPLITIDÉS. LAl
naire en assez médiocre état de conservation, dans les grès d'Uchaux, où il se
trouve avec Acanthoceras Deveriai et Gauthiericeras Bravaisi.
J'ai dessiné les cloisons de cette espèce grâce à un échantillon appar-
tenant au musée de Laval, qui m'a été gracieusement communiqué par
M. OEhlert; 1l provient de la craie jaune à bryozoaires, autrefois exploitée
dans les carrières d’'Usseau, situées sur les bords de la Loire, entre Amboise
) à ane
Sphenodiscus Requient (gros. — 3,7), d’après un échantillon des environs de Tours.
et Tours.
SPHENODISGUS UBAGHSI. À. De GROSSOUVRE, n. sp.
(PL IX, fig. 4 et 6.)
On rencontre, dans les couches les plus élevées du système crétacé, des
Sphenodiscus qui ont été, d'ordinaire, rapportés à Am. pedernals, v. Buch,
en raison du niveau que l’on attribuait à cette dernière espèce. Cette assimi-
lation est erronée, comme on peut s'en rendre compte, en comparant les
cloisons de l'ammonite de Maestricht avec celles de l’espèce d'Amérique
(Hg. 57). :
M. Arnaud et moi avons trouvé tout récemment dans les environs de
Maurens (Dordogne) des fragments de Sphenodiscus qui paraissent bien se
rapporter à léchanpilon figuré par v. Bmkhorst sous le nom d’Am. pedernalis
(Binkhorst, Monographie ne gastéropodes et des céphalopodes de la craie supé-
rieure du Limbourg, p. 21, pl. Vé, fig. bbcd), J'ai fait fait figurer deux de ces,
fragments, dont l’un montre, avec une grande netteté, le dessin des cloisons;
on voit que la ressemblance avec celui qui a été donné par Binkhorst est aussi
satisfaisante que possible. Toutefois, Binkhorst indique que l’espèce de Maes-
tricht possède quatorze selles, tandis que je n’en compte que dix sur le frag-
ment que je possède. Je donne à cette espèce lé nom de Sphenodiscus Ubaghsi ;
elle est caractérisée par la forme particulière de ses cloisons, dont voici le
dessin amplifié.
142 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Les selles, à partir de la cinquième, vont en décroissant régulièrement. et
ont leurs contours entiers et arrondis : les cinq premières sont festonnées.
Les lobes sont découpés par de courtes digitations.
Fig. 60.
M
Sphenodiscus Ubaghsi (gros. = 2,5), d’après l'échantillon représenté pl. IX, fig. 4.
Gisement. — Cette espèce appartient aux couches les plus élevées du sys-
tème crétacé : dans la Dordogne, elle a été rencontrée, dans les environs de
Maurens, dans l’assise R de M. Arnaud.
À Maestricht, elle se trouve tout à fait au sommet du tuffeau, dans le banc
supérieur au premier niveau de bryozoaires et immédiatement inférieur aux
couches oligocènes.
Echantillons examinés. — Trois échantillons des environs de Maurens (col-
lection de l'Ecole des mines, collections Arnaud et A. de Grossouvre).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche IX:
FiG. 4°. — Fragment d'un individu (collection À. de Grossouvre) vu de côté, pour
montrer que les flancs sont lisses et donner le dessin des cloisons.
Calcaires gréseux à thécidées : assise R de M. Arnaud, Maurens (Dor-
dogne).
Fig. A. — Section du précédent.
Fic. 6. — Dernière loge d’un individu de cette espèce (collection Arnaud), vu de côté
pour montrer l'absence d'ornementation et la petitesse de l'ombilic du der-
nier tour : la spire tend même à se refermer à l'extrémité.
Calcaire blanc (assise R de M. Arnaud), pierre de taille de Mauréns
(Dordogne).
_
: HOPLITIDÉS. 143
SPHENODISGUS RÜUTOTI. A. DE GROSSOUVRE, n. sp:
J'ai recueilli à Maurens, dans le même gisement que l'espèce précédente,
un autre échantillon qui se distingue par un dessin des cloisons tout diffé-
rent, comme le montre la figure ci-jointe.
Sphenodiscus Ratoti (gros. = 4), d'après un échantillon de Maurens.
On voit que la subdivision externe de la première selle latérale est très
grèle et bifide. La seconde subdivision, assez large à sa base, est elle-même
subdivisée en deux parties par un lobule très profond. La troisième subdivi-
sion est beaucoup plus large et plus massive que dans l'espèce précédente.
Gisement. — Maurens (Dordogne), assise R de M. Arnaud.
Échantillon examiné. — Un seul.
Genre SONNERATIA. Bayre.
Ce genre a été institué par M. Bayle en +872, en prenant comme type
Ammonites Dutempler.
H renferme des formes à ornementation voisine de celle des Hoplites, mais
chez lesquelles les côtes traversent la région venirale en s’infléchissant en
avant. |
Le bord externe peut être plus ou moins arrondi, comme dans S. Dutem-
plei, ou à peu près tranchant comme, dans $. Cleon.
La ligne suturale a les plus grandes analogies avec celle des Hoplites,
ainsique le montre la cloison.de Sonneratia Cleon (voir fig. 62).
cer
14h LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Il me paraît qu'il y a lieu de faire rentrer dans ce genre, provisoirement
au moins, certaines formes rattachées d’abord au genre Pachydiscus; quand
l'étude des ammonites de la craie sera plus avancée, il conviendra peut-être
de créer une subdivision spéciale pour cette dernière série, mais en tout cas,
elle présente de grandes affinités avec les Sonneratia, aussi bien sous le rap-
port des cloisons que sous celui de l’ornémentation. Tels sont, par exemple,
Ammonites peramplus, Am. lewestensis, Am. cephalotus, etc.
H est certain que l'aspect des individus jeunes d’Am. peramplus rappelle
singulièrement la physionomie d’Am.: Dutempler. |
D'autre part, la ligne suturale de cette espèce a un tout autre aspect que
celle de la plupart des Pachydiscus, tels qu'Am. neubergicus, Am. gollevil-
lensis, etc. Sharpe, et plus récemment MM. Laube et Bruder, en ont donné
le dessin des cloisons. En se reportant à leurs figures, on peut constater le
contraste qui existe sous ce rapport entre ces diverses espèces.
Je reproduis ci-dessous le dessin des cloisons d’Am. peramplus, d'après
Sharpe.
Fig. 62.
I
Sonneratia Cleon (gros. = 4,5), d’après Douvillé, Sonneratia perampla, d’après Sharpe, -
B.S. G. F., 3°, XIII, p. 280. pl. X, fig. 2°.
Fig. 64.
nn.
|
|
|
Sonneratia cf. perampla (gros. = 3,5), d'après un échantillon de Tournay
(collection de la Sorbonne).
On trouve dans l'étage turonien toute une série d'espèces qui constituent,
HOPLITIDÉES. 145
avec Am. peramplus, un petit groupe assez homogène, par l’ensemble des
caractères et la forme spéciale de l'extrémité de la loge d'habitation des indi-
vidus adultes : elle est renflée sur des côtés, rétrécie et pmcée vers le bord
externe, de sorte que sa section est subtriangulaire. Tel est bien l'aspect
des échantillons de grande taille d'Ammonites peramplus, lorsqu'ils atteignent
60 à 80 centimètres de diamètre. Tel est aussi celui qu'acquièrent, à une
taille beaucoup moindre, les individus de l’espèce de Saumur décrits par
Courtiller sous le nom d’Ammonites cephalotus et ces espèces d'Afrique que
M. Péron nous a fait connaître sous les noms de Pachydiscus Rollandi et
P. africanus. Nous retrouvons des types analogues dans la craie de Finde,
et Ammonites Telinga, Stoliczka, parait bien se rattacher à cette même série.
On a donc là un ensemble de formes très voisines que peut-être il y aura
lieu, plus tard, de distinguer par une même dénomination générique : pour
le moment, je les réunis aux Sonneratia, genre auquel je rapporte encore, en
raison de leur forme et de leur ornementation, un certain nombre d’autres
espèces de la craie supérieure.
SONNERATIA JANETI. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PL XXIL, fig. 4.)
Coquille discoïdale, globuleuse.
Spire formée de tours assez embrassants, croissant assez rapidement en
hauteur et largeur, chaque tour recouvrant le précédent sur environ la moitié
de sa hauteur.
Ombilic moyen, profond; paroi ombilicale se raccordant graduellement,
par une courbure continue, avec la convexité générale de la coquille.
Bord externe large, arrondi, sans quille ni carène.
Section des tours ovalaire, un peu plus large que haute, au moins dans le
jeune âge.
La coquille est ornée de côtes qui apparaissent sur la paroi ombilicale,
augmentent progressivement d'importance et se surélèvent sur le bord de
lombilic en un tubercule radial assez saillant, duquel partent deux côtes
droites, radiales, très fortes, très saillantes, arrondies, et passant sur le pour-
tour externe avec une légère inflexion en avant, qui n’est bien marquée qu'à
l'extrémité du dernier tour.
De distance en distance, une côte secondaire s'intercale entre ces paires de
19
IMPRIMERIE NATIONALE.
146 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
côtes et descend sur les flancs à peu près jusqu’à la hauteur des tubercules
ombilicaux.
Les côtes sont séparées par des intervalles à peu près égaux à leur largeur.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Cette espèce, qui présente quelques analogies
avec Sonneratia perampla jeune, s'en distingue par ses côtes bifurquées,
plus serrées, plus droites, plus épaisses et plus saïllantes.
Assez voisine aussi des jeunes d’'Ammonites Wüttekindi, Schlüter, par sa
A des ] d P
forme et son ornementation, elle s’en éloigne par ses côtes beaucoup plus
serrées.
Habitat. — Assise mférieure de la craie de Villedieu, carrières de la Ribo-
chère, près Couture (Loir-et-Cher).
Echantillon examiné. — Un seul (collection Le Mesle), provenant des cal-
caires durs exploités dans les carrières de la Ribochère.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fi. 4°. — Individu (collection ie Mesle) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 4}. — Le même, vu du côté ventral.
SONNERATIA REJAUDRYL A. De GRosSOUVRE, n. sp.
(PL VIN, fig. 4.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours assez embrassants, se recouvrant sur les deux tiers
de leur hauteur, croissant assez rapidement, surtout en hauteur.
Ombilic moyen, assez profond, avec paroi verticale séparée des flancs par
un pourtour arrondi un peu pincé.
Flancs plats ou très peu convexes.
Section des tours subquadrangulaire.
HOPLITIDES. 147
Bord externe à peine convexe.
La coquille est ornée de côtes nombreuses, saïllantes, prenant naissance
sur la paroï ombilicale et se dirigeant sur les flancs, obliquement en avant,
avec une légère courbure; vers le premier tiers de la hauteur des flancs,
elles se bifurquent ou plus généralement se trifurquent; à partir de ce point,
leur inflexion en avant augmente de plus en plus à mesure qu’elles appro-
chent du bord externe ; en passant sur la région ventrale, elles dessinent un
sinus assez prononcé dirigé vers la partie antérieure.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Au premier abord, cette espèce présente quelques
analogies avec Am. mutis, v. Hauer, des couches de Gosau, mais elle s’en dis-
tingue aisément par ses flancs presque plats, son bord externe peu convexe
et l'allure de ses côtes, qui sont seulement arquées, tandis qu’elles sont fal-
culiformes dans l'échantillon des Alpes orientales; la ressemblance est donc
plus apparente que réelle.
Je rattache provisoirement cette espèce au genre Sonneratia à cause de la
disposition de son ornementation et de l'allure de ses côtes, qui passent sur
- la région externe en y dessinant un chevron.
Toutefois, il y a lieu de remarquer qu'elle diffère de Sonneratia Dutem-
plei, par ce caractère que ses côtes ne possèdent pas de tubercule ombilical:
il sera peut-être utile plus tard de séparer les formes appartenant à ce groupe
SOUS un nouveau nom générique.
Habitat. — Couches supérieures du campanien de l’Aquitaine : assise P°
de M. Arnaud.
Échantillons examinés. — Deux échantillons (collections Arnaud et Ré-
Jaudry) de Saint-Médard-de-Barbezieux, assise PS.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche VIII.
Fiç. 4°. — [ndividu (collection Réjaudry), type de l'espèce, vu de côté.
Étage campanien : assise P5 de M. Arnaud.
SaintMédard-de-Barbezieux (Charente).
Fic. 4?, — Le même, vu du côté ventral.
19.
148 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
SONNERATIA RARA. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. VIII, fig. 2.)
Je ne possède de ce type qu'un petit fragment de tour, mais 1l est si net-
tement caractérisé que je n'hésite pas à le prendre pour type d’une nouvelle
espèce. Sa forme générale rappelle celle de Hoplites Vari, mais il diffère de
celui-ci et des autres Hoplites du même groupe, tels que H. coesfeldiensis, ete.,
par ses côtes fines, falculiformes, dont le point de rebroussement, situé à
mi-hauteur des flancs, sert de point de départ à deux ou trois côtes entre
lesquelles 11 s’en intercale encore d’autres, de sorte que le nombre des
externes est de quatre ou cinq fois celui des ombilicales. Les intercalaires
ne descendent pas au-dessous de la mi-hauteur des flancs. Toutes les côtes
passent sur le méplat ventral avec une légère inflexion en avant : elles ne
portent aucun tubercule.
Au premuer coup d'œil, cette forme pourrait être considérée comme le
jeune de Sonneralia Rejaudryi, mais il convient de remarquer que dans ce
dernier le bord externe est plus convexe, les côtes plus droites et qu’à chaque
côte ombilicale ne correspondent que deux ou trois externes.
Cloisons. — Inconnues.
Habitat. — Couches supérieures du campanien d'Aquitaine, assise P* de
M. Arnaud.
Échantillon examiné. — Un seul (collection Arnaud) provenant de Saint-
Médard-de-Barbezieux. :
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche VIII.
Fig. 2. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Etage campanien : assise P5 dé M. Arnaud.
Saint-Médard-de-Barbezieux (Charente).
Fic. 2h. — Le même, vu du côté ventral pour montrer le méplat du bord externe.
HOPLITIDÉS. 149
SONNERATIA PAILLETTEI. D'Orreny.
(PL XXXVIT, fig. 2.)
Ammonites Pailletteanus. D'Orbigny, Paleontoloqie française, Terrains crétaces, 1, p- 339;
pl. CIT, fig. 3 et 4.
On a souvent cité sous ce nom, dans les listes de fossiles de la craie supé-
rieure, une série de formes très différentes du type décrit et figuré par d'Or-
bigny. Malgré les nombreux échantillons des Corbières qui me sont passés
sous les yeux, je n’en avais vu, jusqu'à ces derniers temps, aucun se, rappor-
tant exactement à l'espèce de d'Orbigny, lorsque tout récemment, lors de la
réunion de la Société géologique dans les Corbières (septembre 1892), M. le
lieutenant-colonel Durand recueillit, dans les couches à micrasters des envi-
rons de Rennes-les-Bains, un exemplaire qui concorde aussi bien que pos-
sible avec ce type.
On voit que cette espèce, si souvent citée, est, en réalité, fort rare, comme
la déjà remarqué d'Orbigny; ce savant ne parait d’ailleurs avoir eu entre les
mains que le ou les échantillons qu'il a pu recueillir entre la Source salée et
Soulatge; celui dont 1l parle encore, et qui a été recueilli par Dufrenoy à
Saini-Paul-de-Fenouillet, doit appartenir à une tout autre espèce, car il pro-
vient d’un niveau bien inférieur, les couches des environs de Saint-Paul-de-
Fenouïllet ne montant pas plus haut que l'étage albien.
Je crois devoir donner ici la reproduction de la figure de d'Orbigny et
rappeler sa diagnose :
«Coquille discoïdale, assez renflée, ornée en travers par tour d'environ
cinquante côtes simples, étroites, saillantes, que sépare un intervalle lisse.
Ces côtes sont fortement arquées et infléchies en avant. Elles offrent entre
elles une assez grande inégalité, y en ayant une plus élevée que les autres de
trois, de quatre ou de eimq en cinq. Dos rond, avec les côtes transverses.
Spire composée de tours renflés, arrondis. Comme ces tours sont en partie
cachés, je ne puis dire de combien ils se recouvrent et en indiquant que le
Eu
100
approximative. Bouche arrondie, large en avant. Cloisons inconnues. »
On a donc donné à tort le nom d’Ammonites Paillettei à une série de formes
chez lesquelles les côtes sont bien inégales, mais ont une allure différente de
celle que l’on observe dans le type de d'Orbigny. Ce dernier est caractérisé
dernier a les du diamètre entier, je ne crois donner qu'une évaluation
150 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
par des côtes, non pas arquées, mais légèrement sinueuses en forme d'S et
passant sur le bord externe en y dessinant un chevron.
Fig. 65.
Sonneratia Pailletlei, d'après d'Orbigny, pl. CIT, fig. 3 et 4.
Malgré l’état imparfait de conservation de l'échantillon recueilli par M. le
lieutenant-colonel Durand, je crois devoir le faire représenter pour bien
montrer son identité avec l’espèce de d'Orbigny, dont la figure correspond évi-
demment à un échantillon restauré, puisque cet auteur dit « qu'il n’a pu évaluer
qu'approximativement le rapport des dimensions du dernier tour au diamètre
entier », et plus loin que « cette espèce est toujours rare et encroûtée ».
À la description de d'Orbigny, j'ajouterai que les côtes les plus fortes des-
cendent seules jusqu'au bord de l’ombilic, mais qu'elles ne paraissent pré-
senter aucun tubercule ni aucune surélévation à leur origine de ce côté. Si
lon a attribué ce caractère à A. Paillettei, c'est par suite d’une confusion
d'espèces.
HOPLITIDÉS. 151
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Cette espèce présente une telle analogie pour la
forme et l’ornementation avec Sonneratia Dutemplei (voir d'Orbigny, pl. LXXVF)
et avec Sonneratia Deshayesi (d'Orbigny, pl. LXXXV, fig. 1 à 4), que je
n'hésite pas à la mettre dans le genre Sonneratia. Elle se rattacherait au
groupe de $. Deshayesi à cause de l'absence des tubercules ombilicaux.
Habitat. — Sonneratia Paillettei a son habitat dans les marnes à micrasters
de la région des Corbières, c’est-à-dire dans la partie supérieure de l'étage
coniacien.
LA
Échantillon examiné. — Un seul (collection Durand), provenant des
marnes à micrasters des environs de Rennes-les-Bains (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXVII.
Fic. 2. — Fragment d'un individu (collection Durand), vu de côté pour montrer l’al-
lure sinueuse des côtes.
Marnés à Micraster brevis des environs de Rennes-les-Bains (Aude).
SONNERATIA POCTAI. À. ne GrossOUvRE, n. $p.
_ 1872. Ammonites Austeni. Fritsch und Schlônbach (Cephal. d: bôhnuschen Kreide), p. 36,
pl. VE, fig: 1 et 2 (non Am. Austeni, Sharpe).
MM. Fritsch et Schlônbach ont décrit, sous le nom d’Ammonites Austeni,
une forme qui ne peut être rapportée au type institué par Sharpe, non plus
qu'à l'espèce de Westphalie figurée ensuite sous la même dénomination par
M. le docteur Schlüter.
L’allure des côtes n’est pas la même : dans l'espèce de Bohême, elles sont
régulièrement flexueuses en forme d'S très allongé, à peu près comme dans
S. Paillettei, tandis que dans l'espèce de Sharpe, elles partent, près de l’om-
bilic, normalement à la spire d’enroulement. Entre ces côtes principales, 1l
s’en intercale sur les premiers tours deux où trois, et sur le dernier tour
seulement deux, qui ne descendent pas au-dessous de la moitié de la hau-
teur des flancs.
152 LES AMMONITES DE LA GRAIE SUPÉRIEURE.
Cette espèce ressemble à S. Parllettei par l'inflexion des côtes ; elle en dif-
fère par ses côtes intercalaires moins nombreuses et moins longues.
Gisement. — S. Poctai habite la base de l’étage turonien de Bohème.
L'échantillon figuré par MM. Fritsch et Schlônbach provient du Pläner des
Weissenberger-Schichten de Poderad.
Un fragment de cette espèce a été recueilli, en outre, dans les grès ver-
dâtres de Malnitz (Malnitzer-Schichten).
SONNERATIA SAVINT. À. pe Grossouvre, n. sp.
(PL XXV, fig. 4; pl. XXXVIT, fig. 4.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours embrassants, croissant plus rapidement en hauteur
qu'en largeur, très peu convexes sur les flancs et ayant leur plus grande
épasseur au voisinage immédiat de l'ombilic. :
Bord externe sans carène ni quille, un peu méplat dans le jeune et pro-
bablement aussi dans l'adulte, au moins autant qu'on peut en juger par
quelques échantillons, moins déformés par la compression que ne le sont ia
plupart de ceux que j'ai eu l’occasion d'examiner.
Ombilic de grandeur médiocre. ;
Section des tours semi-ovalaire et presque quadrangulaire dans le jeune.
L'ornementation varie beaucoup aux divers âges de la coquille.
Au diamètre de 30 millimètres, elle consiste, au commencement du der-
nier tour, en côtes légèrement flexueuses et obliques en avant, partant par
gu; arrivées sur
le bord externe, elles s’y surélèvent en un petit tubercule, puis passent à
peu près normalement sur le méplat externe. De distance en distance se
montre un sillon en avant ou en arrière d’une paire de côtes. Entre ces
paires d’un tubercule ombilical assez prononcé et très ai
paires s’intercalent une, deux ou trois côtes de longueurs inégales et un peu
plus faibles que les principales.
La bifurcation des paires de côtes devient peu à peu obscure et finalement
disparait. x
L’ornementation consiste alors en côtes principales tuberculées au voisi-
nage de lombilic, précédées en avant d’un sillon, et séparées par trois, quatre
ou cinq côtes intercalaires à peu près de même valeur que les principales,
HOPLITIDÉS. 153
mais de longueurs imégales et Caseendans plus ou moins bas sur les flancs
sans atteindre l’ombilic. À un stade plus avancé, les sillons disparaissent; on
arrive alors à l’ornementation de l'échantillon représenté pl. XXV, fig. 4.
Les côtes paraissent passer sur le contour externe en y dessinant un léger
chevron.
Observations. — Cette espèce est presque toujours déformée plus ou
moins fortement par la compression; 1l en existe des variétés plates à petit
ombilic et des variétés renflées à ombilic relativement large.
On a souvent désigné cette espèce sous le nom d'Ammonites Palletter,
mais en réalité 1l n'existe pas d’analogie entre les deux formes,
Je crois devoir la rapporter au genre Sonneratia à cause des tubercules
ombilicaux et de l'allure des côtes.
Cloisons. —— Inconnues.
Rapports et différences. -— S. Savini présente quelques analogies avec Pachy-
discus Carez; elle en diffère, dans le jeune par les tubercules externes des
côtes et par son bord ventral méplat, et dans l'adulte par le nombre plus
considérable des côtes intercalaires.
Gisement. — Cette espèce habite les couches à Placenticeras syrtale entre
les deux bancs inférieurs de rudistes de la montée de Sougraignes aux Croutets.
L'échantillon de M. Toucas (pl. XXV, fig. 4) vient d’un niveau imférieur,
des marnes bleues à Mortoniceras texanum ; il ne diffère pas des autres.
Les divers échantillons examinés (collections Toucas, J! Jean, Savin, A. de
Grossouvre) sont tous plus ou moins déformés par la compression.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXV.
Fic. 4°. — Échantillon (collection Tôucas), type de l'espèce, vu de côté; il est très dé-
formé par la compression.
Marnes bleues situées au-dessous du banc à Lima marticensis sur le
chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
F1G. 4}. — Le même, vu du côté ventral,
29
IMPRIMERIE NATIONALE.
154 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Planche XXXVII.
F1G. 4°. — Individu jeune (collection Gabelle), vu de côté, pour montrer l’ornementa-
tion des premiers tours et les étranglements tranverses de la coquille.
Environs de Soulatge (Aude), gisement inconnu.
F1G. 4. — Le même, vu côté ventral.
SONNERATIA DAUBRÉEI. A. Ds GRossOuvRE, n. sp.
(PI. XXVIIT.)
Coquille plate, discoïdale.
Spire formée de tours assez embrassants, croissant assez rapidement en
hauteur.
Section des tours semi-ovalaire, ayant sa hauteur bien supérieure à sa
largeur, le maximum d'épaisseur de la coquille se trouvant près de l'ombilic.
Ombilic médiocre, à paroi verticale nettement séparée des flancs par un
pourtour anguleux. ER
Bord externe arrondi, sans quille ni carène.
Les flancs sont ornés de côtes arrondies, assez épaisses, saillantes, partant
normalement de l’ombilic. Ces côtes sont léoèrement falculiformes et s’in-
clinent un peu plus fortement en avant en-arrivant sur le bord externe.
Entre les côtes principales, il s’en intercale quelques autres à peu près de
même force; celles-ci ne descendent pas jusqu’à l'ombilic et s’effacent peu à
peu en y arrivant, tandis que les premières s'arrêtent brusquement sur son
bord. À
Ces diverses côtes restent simples, ou se multiplient vers les trois quarts
de la hauteur des flancs soit par bifurcation, soit par intercalation, de sorte
que sur le bord externe on en compte au moins trois fois plus qu'au voisinage
de l’ombulic.
A mesure que la coquille s'accroît, toutes les côtes s’effacent peu à peu sur
la région externe des flancs; les grandes persistent seules, bien marquées
sur la région interne, et vont s’effacer graduellement vers les trois quarts de
la hauteur.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Cette belle espèce ne peut être confondue avec
HOPLITIDES.: 155
aucune autre de celles qui appartiennent aux niveaux supérieurs du terrain
crétacé.
Habitat. — Sonneratia Daubréei n'est encore connu que des Corbières et
se trouve à Sougraignes avec Mortoniceras texanum dans les couches inférieures
aux marnes à Lima marticensis.
Échantillons examinés. — L'échantillon figuré, appartenant à la collection
de l'École des mines, a conservé son test. Il est étiqueté comme provenant
des environs de Sougraignes (Aude). D'après son aspect, on voit qu'il avait
pour gisement les marnes bleues à Mortoniceras texanum, que l’on trouve
au bas du chemin qui va de Sougraignes aux Croutets, sous les calcaires
marneux à Lima marticensis.
_ Je possède un échantillon à peu près identique au précédent, que je dois à
la libéralité de M. le capitaine Savin, qui l'a trouvé précisément dans le gise-
ment précité de Sougraignes, lors de la réunion de la Société géologique de
France (septembre 1892).
J'ai vu dans la collection de M. Gabelle, architecte à Couiza, un échantillon
de cette espèce de plus grande taille que le précédent et non déformé par la
compression; il provient des environs de Soulatge, mais son gisement précis
n'est pas connu.
Enfin la collection de M. l'abbé Prax, ancien curé de Sougraignes, ren-
ferme des fragments de cette espèce provenant des environs de ce village.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXVIII.
Individu (collection de l'École des mines) ayant conservé son test, vu de côté pour mon-
trer l’ornementation très caractéristique de ses flancs. ,
Marnes bleues situées sous le banc à Lima marticensis au bas du chemin de Sou-
graignes aux Croutets (Aude).
La section des tours est subovalaire, la plus grande épaisseur étant au voisinage de
l'ombilic.
L’échantillon figuré a été aplati par compression.
20.
156 LES AMMONITES DE LAICRAIE SUPÉRIEURE.
Genre MUNIERICERAS. À. DE GROSSOUVRE, nov. gen.
J'ai montré précédemment que diverses ammonites du groupe des Acan-
thoceras ont parfois leur carène dentelée, et j'ai fait figurer un échantillon de
Gauthiericeras Margæ qui montre ce caractère avec une grande netteté. On le
retrouve très accentué dans une autre forme décrite par Redtenbacher, sous
le nom d’Am. propoetidum. En 1891, M. Nicklès a fait remarquer que cette
disposition de la carène constitue un caractère qui semble se retrouver d’une
manière à peu près générale chez un grand nombre de jeunes ammonites du
groupe des Acanthoceras et qui se rencontre aussi chez les Schlünbachia; jus-
qu'au diamètre de 20 millimètres environ, ces individus possèdent une carène
cordée qui devient lisse plus tard. M. Nicklès a décrit, parmi les espèces néo-
comiennes de la Querola, près Concentarisa (province d’Alicante), une espèce,
Mortoniceras Gaudryi, qui rappelle, par sa forme extérieure quadrangulaire
plus haute que large et par sa carène bordée de deux sillons, les Peroniceras,
. Mais qui, par sa cloison, appartient bien au genre Mortoniceras; chez cette
espèce, la carène est cordée jusqu'au quatrième tour de spire. M. Nicklès
a décrit encore une autre espèce du même gisement, Mortoniceras Fischeri,
qui, à première vue, rappelle par sa forme un Amaltheus ; la carène est tuber-
culée sur les échantillons de 18 millimètres de diamètre et n’est pas bordée
de deux sillons; la section est plutôt ogivale que quadrangulaire, mais le plan
des cloisons est encore celui des Mortoniceras.
Cette dernière m'a rappelé certaines espèces du sénonien des Pyrénées, qui
constituent un petit groupe spécial, rappelant aussi par leur forme et leur
ornementation les Amaltheus et les Cardioceras du jurassique.
Si l'on ne connaissait leur gisement exact, on pourrait se tromper sur leur
nature et l’on serait tenté de les considérer comme des monstruosités d’Am. .
cordatus où d’Am. margaritatus. J'avais tout d’abord penché à les rattacher
au groupe des Mortloniceras néocomiens que M. Nicklès nous a fait connaître
et que je viens de citer tout à l'heure, mais ces formes présentant de très
grandes afhinités avec l'espèce de Gosau que M. F. von Hauer a décrite sous
Je nom d’Am. gosavicus, espèce qui appartient à peu près au même niveau,
je crois qu'on ne peut hésiter à les réunir dans un même groupe; comme
M. F. von Hauer nous a donné le dessin des cloisons de son type, il ne peut être
question, en raison de la disposition spéciale de cette ligne de suture, de
HOPLITIDÉS. | ‘157
rattacher ce groupe au genre Mortoniceras où aux autres genres voisins et 1l
convient, au contraire, de les rapprocher des Sonneratia.
M. Douvillé a d’ailleurs indiqué (Cours de paléontologie professé à l'Ecole
des mines) que dans ce dernier genre les côtes ne sont pas interrompues sur
la région ventrale, qui est arrondie ou tranchante, et qu'elles y dessinent
une série de chevrons plus où moins arrondis ou infléchis en avant, caractère
que possèdent bien les espèces en question.
Voici le dessin, d’après M. F. von Hauer, des cloisons d’Am. gosavicus :
Fig. 66.
Ammonites gosavicus, d’après F. von Hauer, Cephalopoden der Gosauschichten, pl. I, fig. 9.
Je consütuerai donc, avec cet ensemble, un groupe particulier caractérisé
par la forme amincie de son bord externe, généralement terminé par une
carène cordée. [Il est possible, d’ailleurs, que celle-ci puisse devenir lisse à
un certain stade de développement; aussi Je n'hésite pas à rapporter à ce
même genre une autre espèce de Rennes-les-Bains, dans laquelle les côtes
Al
s'effacent avant d'arriver au bord externe. Je donne à ce genre le nom de
Maniericeras, en prenant comme type M. Lapparentr.
Je considère comme probable que lon pourra arriver un jour à rattacher
ce groupe à Sonneraha quercifolia et Sonneratia Cleon du Gault.
Je pense que l’on doit rapporter également à ce même groupe les formes
du Salzberg, près Quedlinburg, décrites par M. ie docteur Schlüter sous le
nom d’Am. clypealis (loc. cit., p. 51, pl. XV, fig. 9 à 14). L'échantillon repré-
senté fig. 1 1 et 1 2 présente beaucoup d’analogies avec celui que j'ai fait figurer
pl. XXXV, fig. 4. La ligne suturale, donnée par les figures 13 et 14, diffère
cependant assez notablement de celle d’Am. gosavicus et paraîtrait plutôt ap-
partenir à la fanuille des Phylloceratidés (genre Puzosia), mais les dessins des
deux figures ne sont eux-mêmes pas absolument concordants. Je maintiens
donc provisoirement Am. clypeals dans le genre Afuniericeras, en faisant
abstraction, d’ailleurs, de la forme du même gisement figurée sous ce même
nom par M. Brauns, laquelle me parait appartenir à une tout autre espèce.
Se
158 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
MUNIERICERAS LAPPARENTI. À. DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXIX, fig. 1 et 5; pl. XXXV, fig. 3.)
Coquille plate discoïdale, comprimée, carénée.
Spire formée de tours très embrassants, croissant assez rapidement en
hauteur.
Section des tours ogivale, la plus grande épaisseur se trouvant au voisina
de l'ombilic.
Ombilic petit, à paroi verticale, se raccordant avec les flancs par un pour-
ge
tour arrondi.
Bord externe pincé, caréné, cordé comme dans Am. margaritatus, c'est-à-
dire orné de tubercules formés par de petits chevrons saillants convexes en
avant. k
Les flancs sont ornés de côtes partant en général par paires d’un tubercule
ombilical, radiales, légèrement flexueuses, s'infléchissant fortement en avant
dans la région externe et passant sur le contour ventral en y dessmant des
chevrons qui donnent à la carène un aspect cordé.
Entre ces côtes il s'en intercale deux ou trois autres qui descendent jusqu'au
bord de l’ombilic, mais sans y présenter de tubercules, et qui passent sur le
contour externe comme les autres.
Quelques-unes d’entre elles se bifurquent en arrivant au voismage de la
carène : le nombre des côtes ainsi bifurquées est assez variable d’un échan-
tüillon à un autre, comme on peut le voir sur les figures : sur la planche XXIX,
l'individu représenté par la figure 1 a seulement quelques bifurcations sur
celles de l'extrémité du dernier tour, et les autres sont simples, tandis que
l'individu représenté figure à les a au contraire tantôt simples, tantôt bi-
fides vers leur extrémité externe. Planche XXXV, l'individu représenté par
la figure 3 les a toutes simples.
Le nombre des tubercules ombilicaux est de 7 ou 8 par tour.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Ammoniles gosavicus, F. von Hauer (1858, Ce-
phalopoden der Gosauschichten, p.13; pl. IE, fig. 7 à 9), est évidemment une
forme. très affine de celle queJe viens de décrire : il en diffère par ses tuber-
HOPLITIDÉS. 159
cules ombilicaux beaucoup plus nombreux, dont chacun ne correspond qu’à
deux ou trois côtes, et par ses côtes bien plus flexueuses.
Gisement. — Cette espèce appartient à l'étage comiacien des Corbières, aux
marnes inférieures à l’assise à Micraster brevis et à cette assise. Il est probable
que M. gosavicum provient d’un niveau un peu supérieur (voir Partie strati-
graphique).
Echantillons examinés. — Trois échantillons (collection de l'Ecole des
mines, collections Toucas et À. de Grossouvre) des environs de Montferrand
et Bugarach (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIX.
Fi6. 1°. — Individu (collection À. de Grossouvre) vu de côté, type de l'espèce.
3 1]
Couches sénoniennes inférieures des environs de Bugarach (Aude).
Fic. 1?. — Le même, vu du côté ventral pour montrer les crénelures de la carène dues
au passage des côtes sur le bord siphonal : on remarque à l'extrémité du
dernier tour deux côtes se bifurquant, un peu avant leur passage sur la
carène.
F16. 5. — Individu (collection de l'École des mines) vu de côté et montrant un assez
grand nombre de côtes bifurquées à leur extrémité,
Calcaires à micrasters, côté droit du chemin de Rennesles-Bains à Mont-
ferrand (Aude).
Planche XXXV.
Fic. 3. = Fragment d'un individu (collection Toucas) qui se distingue du type par ses
côtes non bifurquées sur le pourtour externe. ;
MUNIERICERAS INGONSTANS. À. pe GROSSOUVRE, n. sp:
(PL XXXV, fig. 4 et 5.)
Je donne ce nom à une espèce qui a la mème forme et le même mode
d’ornementation que la précédente, mais qui en diffère par des côtes bien
plus flexueuses et coudées en leur milieu, c’est-à-dire falculiformes. Elles
se bifurquent parfois à mi-hauteur et ne présentent pas de tubercules à
leur origine sur le bord ombilical, caractères qui permettent facilement de
160 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPERIEURE.
distinguer cette espèce de M. Lapparenti et M. gosavicum. On peut ajouter
encore que les côtes sont plus serrées que dans ces deux autres espèces.
Cloisons. — Inconnues.
Gisement. — Les échantillons examimés (collection Péron) proviennent des
calcaires marneux situés sous les couches à Micraster brevis du ravm de Mont-
ferrand, près Rennes-les-Bains (Aude). J'ai recueilli deux fragments de cette
espèce dans les marnes à micrasters du même ravin.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXV.
Fic. 4. — Fragment de tour d’un individu {collection Péron) vu de côté.
Calcaires marneux situés sous les couches à micrasters, ravin de Mont-
ferrand (Aude).
F16. 5. — Fragment de tour d'un individu {collection Péron) vu de cote.
\
Calcaires marneux situés sous les couches à micrasters, ravin de Mont-
ferrand (Aude).
MUNIERIGERAS RENNENSE. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
| (PI. XXXWV, fig. 2.)
Je ne connais de cette espèce qu'un fragment, mais il me paraît suffisant
pour la caractériser. La section des tours est ogivale, comme dans les espèces
précédentes ; l’ombilic est de dimension moyenne. L'’ornementation est assez
différente de celle des espèces précédentes pour ne pas permettre de confu-
sion. Elle consiste en côtes partant par paires d’un tubercule ombilical for-
mant une légère surélévation pincée dans le sens radial. Les côtes sont obli-
ques en avant, larges, peu élevées et assez serrées, c'est-à-dire séparées par
des intervalles à peine égaux à leur largeur; en arrivant sur le bord externe.
elles s’infléchissent un peu en avant et s’effacent sans atteindre la carène
qui, de cette manière, reste lisse au lieu d’être cordée.
Cloisons. — Inconnues.
Gisement. — L'échantillon examiné (collection Péron) provient des cal-
HOPLITIDÉS. 161
caires marneux situés sous les couches à Micraster brevis du ravin de Mont-
ferrand, près Rennesdes-Bains (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXV. |
Fi. 2. — Fragment de tour d’un individu (collection Péron) vu de côté.
\
Calcaires marneux à la base des couches à micrasters, ravin de Mont-
ferrand (Aude).
RÉSUMÉ GÉNÉRAL.
H a été possible de distinguer dans la famille des Acanthoceratidés une série
de groupes pour chacun desquels l'extension verticale était assez limitée : il
n’en est pas de même pour les Hoplihdés et 11 faut attendre une étude plus
approfondie des ammonites crétacées pour arriver à établir dans certains
genres, tels que Hoplites par exemple, des subdivisions plus étroites et ayant
par conséquent une durée plus restreinte. Le genre Hoplites existe dès la base
du néocomien et nous en avons trouvé des représentants jusque dans les
couches les plus élevées de la craie (Hoplites Lafresnayei, du calcaire à bacu-
lites du Cotentin). H en est à peu près ainsi pour les divers autres genres de
cette famille, dont les représentants se montrent à des niveaux très distants
les uns des autres. Néanmoins certaines formes spéciales paraissent caracté-
riser par leur abondance relative, au moins dans la craie d'Europe, certains
horizons bien définis.
Ainsi les Placenticeras, dont il existe des représentants dans le turonien,
dans le coniacien et dans le campanien, sont surtout abondants dans le santo-
nien, et à cette époque ils sont répandus sur presque toute l'Europe : on les
trouve dans l'Allemagne du Nord, en Tourame, en Aquitaine, dans les Cor-
bières et dans la Provence. Par contre, et c’est un fait qui mérite d’être noté,
ils font presque absolument défaut dans la craie supérieure des Alpes orien-
tales : on ne connait de ce côté qu'un seul gisement où ils soient représentés.
Ce genre a d’ailleurs une très grande extension géographique : on le ren-
contre dans la craie de l'Inde et dans celle de l'Amérique du Nord, et dans
cette dernière région 1l est probable qu'il a persisté jusque vers la fin de la
craie, car Placenticeras placenta peut être attribué, avec beaucoup de vrai-
semblance, aux niveaux les plus élevés de ce terrain.
21
IMPRIMERIE NATIONALE.
162 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Parmi les Hoplthidés, les formes du groupe de Hoplites Vari sont nom-
breuses dans les couches moyennes de la craie à Belemnitella mucronata, dans
l'Allemagne du Nord et dans l’Aquitaine. Met
La plupart des autres formes qui ont été passées en revue sont nouvelles
ou encore peu connues et leur distribution géographique est par suite fort
restreinte. Je me bornerai donc, sans entrer dans d’autres détails, à donner
leur répartition verticale dans le tableau ci-dessous.
CONIACIEN SANTONIEN CAMPANIEN -
De EE
INFÉRIEUR.
ESPÈCES OBSERVÉES. INFÉ- SUPÉ- SUPE EE
MOYEN.
RIEUR. RIEUR. RIEUR.
MOYEN.
ASSISE
inférieure.
ASSISE
supérieure.
Schlônbachia Nanclasi, n. sp
2 Boreaui, n. sp
_ Fournieri, n. sp
— Bertrandi, n. sp
Hoplites Gosselet, n. sp
— Vari, Schlüter, sp
— Lafresnayei, d'Orb., sp. . ..
Placenticeras Fritschi, n. sp
= syrtale, Morton, Sp : ..
== bidorsatum, A. Rômer,
Sphenodiscus Ubaghsi, n. sp
— Rutoti, n. sp
Sonneratia Janeti, n. sp
Rejaudryi, n. sp
rara, D. Sp
Païllettei, d'Orb., sp...
Savini, n. sp È
Daubréei, n. sp
Muniericeras Lapparenti, n. sp
— inconstans, n. Sp
— rennense, n. Sp
PHYLLOCERATIDES,. ie 163
FAMILLE DES PHYLLOCERATIDÉS.
Existe-t-11 encore de vrais Phylloceras dans la craie supérieure ? c'est un
point qui reste douteux , car les espèces de la craie supérieure, que l’on pour-
rait rattacher à ce genre en raison de leurs analogies extérieures, ont leurs
cloisons assez différentes de celles des Phylloceras typiques; on n'y observe
pas d’une manière bien nette les ramifications spatulées si caractéristiques
que l’on retrouve encore dans Ammonites Velledæ, d'Orb. du Gault. H me
parait donc difhcile de faire rentrer Am. velledæformis, Schlüt., par exemple,
dans le genre Phylloceras tel qu'il est compris,
_ Mais à côté des Phylloceras, on voit se développer à partir du néocomien
(inclus) une série de formes, à ornementation faible et principalement mar-
quée sur la région externe des flancs, chez lesquelles la coquille présente
souvent des sillons transverses plus ou moins flexueux.
M. Bayle a institué en 1879 le genre Puzosia, en prenant comme type
P. subplanulata, de l'étage cénomanien : suivant l'extension que l’on voudra
lui donner, on pourra y faire rentrer tout ou parte des formes précé-
dentes.
Plus tard, en 1884, M. le docteur Zittel a créé le genre Desmoceras pour
les formes des groupes : 1° d’Am. Beudanti; 2° d’Am. dificilis; 3° d’Am.
Emmerici; 4° d’Am. subplanulatus ; 5° d’Am. Gardeni.
Laissant de côté, pour le moment, cette dernière série qui a un aspect tout
particulier à cause de ses-tours élevés et peu épais et qui possède en même |
temps une quille sur son bord externe, on voit que les genres Puzosia et Des-
moceras peuvent être appliqués au même ensemble et être considérés comme
synonymes, tant que l'on n'aura pas précisé d’une manière expresse leur
extension particulière.
M. Douvillé considère que cet ensemble de formes peut être rattaché à
la famille des Phylloceratidés et l'on ne peut, en effet, s’empècher de leur
trouver une certaine analogie sous le rapport de l'aspect extérieur. Si l’on
examine leurs cloisons, on voit que dans les deux groupes le plan général est
21.
72
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPERIEUR E.
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PHYLLOCERATIDÉS. 165
à peu près le même, et que la ligne suturale y forme de part et d'autre une
série régulièrement décroissante, souvent disposée en ligne droite 0).
Maintenant, si l'on compare la ligne suturale des Puzosia avec celle d’un
certain nombre d'espèces de Pachydiscus, on ÿ reconnaïtra aussi une ressem-
blance frappante.
Le genre Pachydiscus, après élimmation des formes qui doivent ètre rat-
tachées aux Sonneratia, doit donc prendre place à côté des Puzosia.
I reste un certain nombre de formes rappelant complétement les Phyl-
loceras par leur aspect extérieur, leur ombilic généralement peut, leurs
flancs ornés de stries fines, serrées, et très peu flexueuses. Tel est, par
exemple, Ammonites Vellede, Sharpe, de la craie blanche d'Angleterre, qui
ne doit pas être confondu avec le type du Gault décrit antérieurement par
d'Orbigny sous ce nom. Tels sont encoré Am. velledæformis, Schlüter, et
quelques autres formes que je décrirai plus loin. Je n'ai pu obtenir le dessin
de leur ligne suturale : es traces qui en restent sur les échantillons examinés
sont trop obscures pour permettre un examen complet; toutefois, il m'a paru
que leurs cloisons se rapprochent assez de celles des Puzosia et des Pachy-
discus. Comme ces espèces constituent un groupe très affine au point de vue
de la forme extérieure et de l’ornementation, je propose de les distinguer
génériquement sous le nom de Schlüteria. A restera à vérifier si ce genre doit
ètre placé plus près des Phylloceras que des Puzosia ou des Pachydiscus.
Enfin, je réunis sousle nom générique de Hauericeras les espèces du groupe
d'Ammonites Garden, Bailly in Favre.
Un grand nombre d'individus des espèces appartenant à la famille des Phyl-
loceratidés montrent sur le milieu du contour externe un léger sillon continu :
certains auteurs ont exprimé l'idée qu'il était dû à la chute du siphon. Il n’en
est rien, car le siphon lui-même affleure immédiatement sous cette dépres-
sion. J'ai pu me. rendre compte que la présence de cette dernière est due à
deux causes qui agissent probablement d'une manière concomitante dans la
plupart des cas. D'une part, dans ces espèces, le siphon est situé très près du
test de la coquille; il n'existe donc dans le moule interne qu’une très minime
. épaisseur de la substance qui le constitue, entre le siphon et la surface externe,
et cette mince pellicule peut se détacher facilement en laissant visible le
0 I convient aussi de remarquer que dans ce groupe les cloisons sont toujours symétrique-
ment disposées par rapport à la ligne médiane du bord ventral, tandis que les Acanthoceratides
et les Hoplitidés présentent assez fréquemment une déviation latérale du lobe siphonal.
166 | LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
siphon; d'autre part, il arrive aussi que le test possède, précisément dans
cette région et du côté interne, une surépaisseur destinée peut-être à con-
solider la coquille et à protéger le siphon. Lorsque le test est enlevé, cet
épaississement laisse une dépression sur le moule, circonstance qui se pro-
duit fréquemment dans un grand nombre de coquilles d’ammonites jurassiques,
principalement chez les Perisphinctes. arrive alors que les moules internes
présentent un sillon ventral bien marqué, interrompant les côtes et donnant
à la coquille l'apparence d’un individu du genre Reineckia : Vexistence acci-
dentelle de ces sillons a fréquemment donné lieu à des confusions dans la
détermination des mdividus qui les présentaient.
L'examen de quelques échantillons de Pachydiscus et de Puzosia, possédant
encore leur test, m'a permis de constater l’épaississement local que je viens
d'indiquer et, au-dessous, la présence d’un sillon dans le moule mterne. Ce
même caractère s'observe aussi sur un certain nombre de Phylloceras typiques.
DESMOCERAS. Zrrrez, emend.
Le genre Desmoceras à été constitué, comme je viens de le dire, pour un
ensemble de formes très variées et comprenant plusieurs groupes : je l'ap-.
plique plus particulièrement aux espèces voisines d'Ammonites latidorsatus,
c'est-à-dire à des espèces à ombilic plus ou moins étroit, à tours plus ou moins
élevés, mais ornés de côtes très faibles, ou même sans ornementation sur
les moules mternes, et présentant d’ordmaire une série de sillons transverses
avec inflexion médiane.
Desmoceras latidorsatum, d’après d'Orbigny (pl. LXXX, fig. 5).
Dans le genre’ainsi COMPrIs, la ligne suturale est assez développée et com-
prend un grand nombre de lobes et de selles régulièrement décroissants. Le
PHYLLOCERATIDES. 167
premier lobe latéral est assez large et à peu près aussi long que le lobe si-
phonal; la première selle latérale est divisée en deux parties presque égales
par un lobule assez profond ; des deux subdivisions, l’externe est la plus grande ;
chacune d'elles est subdivisée à son tour. Les autres selles sont à peu près
semblables entre elles et à la première. Les lobes latéraux, tous de même
forme, sont un peu moins larges que les selles; ils sont symétriques et infides.
DESMOCERAS PONSIANUM.: A. » GrossoUvRE , n. Sp.
(PI. XXV, fig. 1 et 5.)
Coquille discoïdale, renflée.
Spire formée de tours embrassants, croissant assez rapidement en hauteur
et en largeur, et recouvrant les tours précédents sur environ les trois quarts de
leur hauteur.
Ombilic médiocre, sé raccordant graduellement avec les flancs par un
pourtour arrondi.
Bord externe large et convexe.
Sections des tours ovalaire, plus haute que large.
Flancs médiocrement convexes.
L'ornementation de la coquille est assez obscure; elle consiste en côtes
à peme marquées, visibles seulement sur la région externe des flancs et
accompagnées, de distance en distance, de sillons également à peine percep-
tibles.
Cloisons. — Elles appartiennent bien au type que je viens de définir précé-
demment, comme on peut s’en rendre compte par l'examen des figures qui
montrent plus ou moins distinctement le dessin des cloisons.
Échantillons examinés. — Ün échantillon de Pons (collection Arnaud), type
de l'espèce, montre à l'extrémité du dermier tour le commencement de la der-
nière loge ; on y remarque une légère dépression presque droite, limitée en
avant par un relèvement assez prononcé accompagné d’une petite côte. IL pro-
vient de l'assise L! des environs de Pons (Charente-Inférieure).
Un échantillon de la base de la craie de Villedieu (collection Le Mésle) que
je rapporte à cette espèce, constitue une variété à ombilic un peu plus large
et, comme conséquence, à tours plus épais.
168 LES AMMONITES DELA CRAIE SUPÉRIEURE.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXV.
Fig. 1°. — Kchantillon (collection Arnaud), type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires durs du coniacien (assise L! de M. Arnaud).
Environs de Pons.
Fi. 12. — Le même, vu du côté ventral.
F6. 5°. — Échantillon (collection de l'abbé Bourgeois) vu de côté.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu, carrières de la Ribo-
chère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fig. 5}. — Le même, vu du côté ventral.
L
DESMOCERAS PYRENAÏCUM. A. De GRossouvre, n. sp:
(PL XX, fig. 2; pl. XXXVIL, fig. 9.)
Coquuille discoïdale, renflée, presque globuleuse.
Spire formée de tours très embrassants, croissant assez rapidement en hau-
teur et en largeur.
Ombilic petit, assez profond, se raccordant graduellement avec les flancs
‘par un pourtour arrondi. *
Bord externe large et convexe. -
Section des tours ovalaire, un peu plus haut que large.
Les flancs ne montrent pas d’ornementation ; ils présentent seulement de
légers sillons, au nombre de 8 à 10 par tour. Ceux-ci sont flexueux, fortement |
obliques en avant et présentent un coude à partir duquel ils reviennent un peu
en arrière, pour passer ensuite sur le contour externe en y dessinant un fort
chevron convexe en avant.
Les échantillons adultes, recueillis par M. Foucas aux environs de Sou-
graiones (Aude), proviennent des marnes à Mortoniceras texanum du chemim
des Croutets, situées immédiatement au-dessous des calcaires à Lima marti-
censis et Placenticeras syrtale.
Mon confrère, M. Joseph Jean, qui a exploré avec tant de persévérance et
de fruit les gisements crétacés des Corbières et auquel je dois la connais-
sance de nombreux matériaux paléontologiques provenant de cette région, a
découvert dans les environs de Sougraignes un gisement de marnes bleues,
intercalées entre des bancs à Æippurites cornucopiæ, renfermant de nombreux
PHYLLOCERATIDES. 169
petits fossiles; parmi eux se trouvent des échantillons de céphalopodes de
petite taille, recouverts d'un test blanchâtre très fragile, au-dessous duquel
le moule interne est enduit d'une mince couche ferrugineuse : celle-ci a con-
servé le dessin des cloisons dans ses moindres détails. Grâce à cette décou-
verte intéressante, 1l est donc possible d'obtenir la ligne suturale de ces
espèces dans les premiers stades de développement, renseignement précieux
qui fait défaut pour les ammonites de la craie supérieure et surtout pour
celles que l'on a l'habitude de grouper sous le nom générique de Pachydiseus.
Parmi les échantillons de ce gisement se trouve un individu qui se rap-
porte certainement à Desmoceras pyrenaicum, en raison de l’analogie complète
de forme et de l'existence sur le moule des sillons transverses qui le caracté-
risent.
Je donne ci-dessous le dessin de ses cloisons d'après les photographies prises
par mon confrère, M. Nicklès; je tiens à le remercier ici de son amabilité,
qui me permet de donner avec précision et à une grande échelle les détails de
cette ligne suturale assez compliquée.
Fig. 7 £ à ne |
) ARS
Desmoceras pyrenaïcum (gros: = 10), d’après l'échantillon représenté pl. XXXVIT, fig. 9,
(Clichés de M. Nicklès.)
Rapports et différences. — Cette espèce présente de grandes analogies avec
Ammonites Emerici, qui en diffère par un ombilic plus large et une allure dif-
férente des sillons, et aussi avec Am. ahenus, Stohiczka (Cephal., pl. LXXIIT,
fig. 1 et 2), qui s’en distingue par les mêrnes caractères.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXV.
Fic. 2°. — Échantillon (collection Toucas), type de l’espèce, vu de côté.
Marnes bleues situées au-dessous du banc à Lima marticensis sur le
chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Fig. 2. — Le même, vu du côté ventral.
22
IMPRIMENIE NATIONALE,
170 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Planche XXX VII.
Fig. 9%. — Individu (collection A. de Grossouvre) de petite taille, reproduit avec un
grossissement de 2 diam., vu de côté.
Marnes bleues comprises entre deux bancs à Hippuriles cornucopiæ. En-
virons de Sougraignes (Aude).
Fic. 9?, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant; on voit le siphon immé-
diatement sous la surface extérieure du moule.
Fic. 9°, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
DESMOCERAS STOBZÆT. Nrrssow, sp.
1827. Ammonites Stobæi. Nilsson. Peirific, Suecana, p. 5, pl. I.
1885. Ammonites Stobæi. J.-C. Moberg. Cephalopoderna à Sueriges Kritsystem, p. 18, pl IL,
fig. 1 à 5.
On a souvent désigné sous le nom d’Am. Stobæi des Pachydiscus de grande
taille à tours lisses ; M. Moberg, dans son mémoire sur les céphalopodes de la
craie de Suède, a précisé cette espèce et nous a fait connaître la nature des
tours internes, également lisses et présentant chacun sept sillons transverses,
légèrement arqués et un peu obliques en avant.
Desmoceras Stobæi, d'après Moberg, Cephalopoderna. .. (PI, I, Gg: 5).
Cette espèce appartient donc au genre Desmoceras, ce que confirme d'ailleurs
VIFS
PHYLLOCERATIDÉS. 171
la forme de ses cloisons qui présentent bien les caractères précédemment
indiqués pour le genre Desmoceras et diffèrent de celles des Pachydiscus par
leurs lobes plus larges. *
.H résulte donc des imdications données par M. Moberg que la forme de
Westphalie décrite par M. le docteur Schlüter sous le nom d'Ammonites
Stobæi appartient à une espèce différente.
I me paraît très vraisemblable qu'Ammonites Grifithü, du Hard Chalk du
comté de Derry, doit être rapporté à l'espèce de Nilsson (Sharpe, Fossil mol-
lusca of the Chalk, p. 28; pl. XI, fig. 3° et 3°); néanmoins, si le dessin des
lobes donné par la figure 3° est bien exact et s'il se rapporte bien à cette
espèce (car ce dessin a été pris sur un échantillon différent de celui qui a été
figuré), il faudrait en conclure qu'Am. Grifiithi est bien distinct d’Am. Stobæi
et n'est même pas un Desmoceras.
Gisement. — Cette espèce habite en Suède la craie à Belemnitella mucro-
nata sur toute sa hauteur, à Kôpinge, Balsberg, Ignabergea et Tosterup, et
débute à sa base dans l’assise à Actinocamax mamillatus.
Genre PUZOSIA. Bivze.
Je conserve le nom de Puzosia pour les formes du groupe d’Ammonites
subplanulatus caractérisées par un ombilic assez large, des tours élevés pré-
sentant des sillons transverses et des côtes falculiformes effacées au voisinage
de l’ombilic et marquées seulement sur la région externe des flancs.
Fig. 75.
Pazosin subplanulata (gros. = 2,5), d'après un échantillon de Rouen.
172 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
La ligne suturale offre une analogie complète avec celle des Desmoceras,
mais elle est plus réduite, et le premier lobe latéral est plus long que le lobe
ventral, tandis que dans Desmoceras 11 est de même longueur. Les lobes sont
trifides et proportionnellement un peu plus étroits que dans les Desmoceras.
Les selles, à peu près semblables entre elles, sont divisées en deux parties
par un lobule assez profond, et chaque parüe est subdivisée de la même
façon que dans les Desmoceras.
Je donne comme type les cloisons d’un échantillon de Puzosia subplanulata
de la craie de Rouen, appartenant à l'École des mines, dont le dessin a été
pris à la chambre claire par M. Douvillé.:
PUZOSIA MÜLLERI. A. 8 Gnossouvre, n. sp.
1872. Ammonites hernensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 4o, pl. XI,
fig. 12 et 14.
En 1872, M. le docteur Schlüter a rapporté un échantillon des Cuviert-
Pläner de Westphalie à l'espèce des marnes des environs de Herne (étage de
l’'Emscher), qu'il avait décrite en 1867 sous le nom d'Ammonites hernensis :
cette assimilation me parait fort douteuse, car sur l'échantillon du Cuvieri-
Pläner les côtes n'existent que sur la région tout à fait externe des flancs et,
de plus, les sions transverses ne présentent pas, près de lombiic, le tuber-
cule bien marqué que l’on trouve dans l’autre espèce.
Je crois donc devoir distinguer la forme turonienne sous un nouveau nom
et Je la dédie à M. G. Müller, à qui l’on doit d'excellents travaux sur la craie
subhercynienne.
Gisement. — Cette espèce habite le niveau des Cuvieri-Pläner et se trouve,
d’après M. le docteur Schlüter, à Paderbomn, à Rothenfeld et au Windmühlen-
berg près Salzgitter.
M. le docteur Schlüter rattache à cette espèce des exemplaires du Trichino-
poly group de lInde et notamment celui figuré par Stoliczka (pl. LXVIIT,
fig. 1), mais il y a lieu de faire des réserves à ce sujet.
PHYLLOCERATIDÉES. 173
PUZOSIA LE MARCHANDI. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PL. XXII, fig. 5.)
Coquille discoidale, médiocrement renflée.
Spire formée de tours assez embrassants, croissant régulièrement en hau-
teur et en épaisseur.
Ombilic petit, médiocrement profond, se raccordant avec les flancs par
un pourtour arrondi.
Bord externe large, arrondi.
Section des tours ovalaire.
La coquille est ornée de côtes fines, aiguës, arquées, qui prennent nals-
sance à quelque distance de 'ombilic et passent sur le bord externe en s'inflé-
chissant légèrement en avant. De distance en distance, la coquille présente
un sillon transverse, parallèle aux côtes et passant sur le bord externe; en
arrière de ce sillon se trouve une côte qui descend jusqu'à l’ombilic, où elle
est légèrement surélevée et où elle se termine d’une manière brusque ; entre
deux sillons consécutüfs, 1l existe trois ou quatre côtes.
Cloisons. — Inconnues. En raison de l’analogie de cette espèce avec les
formes du groupe d'Ammonites hernensis, Schlüter, il est vraisemblable que
_ses cloisons doivent être semblables à celles qui ont été figurées par M. ie
docteur Schlüter (Cephal. d. ober. deutsch. Kreide, pl. VI, fig. À) et que cette
espèce doit être rapportée au genre Puzosia.
Rapports et différences. — Cette espèce a beaucoup d’analogies avec Am-
monites hernensis, Schlüter (1867, J'üngsten Ammoneen. . ..: p. 35, pl. VE,
fig. 4); celui-ci en diffère par ses sillons moms nombreux par tour (6 au lieu
de 9 ou 10) et par le plus grand nombre de côtes qui se trouvent entre deux
sillons consécutifs; ces côtes sont, d’ailleurs, arrondies et peu saillantes,
tandis que dans P. Le Marchandi elles sont fines et aiguës.
Elle diffère par les mêmes caractères d'Ammonites Drascher, Redtenba-
cher (Cephalopoden der Gosauschichten, p. 123, pl. XXX, fig. 1), espèce qui
ne me parait guère différente d'Ammonites hernensis pour le mode d’orne-
mentation; toutefois, il existerait une grande différence entre elles dans le
dessin des cloisons, si la figure 1? de Redtenbacher est exacte.
174 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Gisement. — L’échantillon examiné (collection Péron) provient des envi-
rons de Rennes-les-Bains (Aude), des calcaires marneux inférieurs aux
marnes à Micraster brevis.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fig. 5. — Individu (collection Péron), vu de côté.
Calcaires durs de la base de l'étage coniacien.
Environs de Montferrand (Aude).
PUZOSIA CORBARICA. A. pe GRossOUVRE, n. sp.
(PI. XXVIL, fig. 1.)
* Coquille plate, discoïdale.
Spire formée de tours peu nombreux, croissant assez rapidement en hau-
teur. Chaque tour recouvre le précédent sur environ la moitié de sa hauteur.
La section des tours est un demi-ovale dont la largeur est inférieure aux
deux tiers de la hauteur; la plus grande largeur se trouve au voismage de
lombilic.
Ombilic de grandeur médiocre, nettement séparé des flancs par un pour-
tour anguleux.
Bord externe arrondi, un peu pincé.
Les flancs sont ornés de côtes fines, nombreuses, au nombre de cent .
trente-cinq environ sur le dernier tour, séparées par des intervalles supérieurs
à leur largeur. Ces côtes ne sont bien visibles que sur la moitié externe des
flancs, où elles sont fortement infléchies en avant. Elles passent sur le contour
ventral en y dessinant une inflexion assez prononcée vers la partie antérieure.
De distance en distance, on voit des côtes plus fortes, légèrement flexueuses,
qui prennent naissance sur le bord mème de l’ombilic, oùrelles présentent,
dès leur point de départ, leur maximum d'épaisseur et de saillie. À partir de
là, elles diminuent graduellement d'importance, et à leur passage sur le con-
tour externe, elle ont à peu près la même valeur que les autres.
Les grandes côtes sont au nombre de sept à dix par tour; sur les échan-
üllons de plus petite taille, elles sont précédées et suîvies de légers sillons qui
ne paraissent pas exister sur l'individu de grande taille figuré planche XXVII.
Cloisons. — Inconnues.
* PHYLLOCERATIDÉS. 175
Rapports et différences. — Cette espèce ne présente aucune analogie avec
les formes figurées par MM. Schlüter d'une part, Fritsch et Schlünbach de
l'autre, sous le nom d’Ammonites Austent.
Par contre, elle offre quelques traits de ressemblance avec Ammonites Aus-
tent, Sharpe, et particulièrement avec la figure 1 de la planche XII (Fossil
molluska of the Chalk); mais il ne faut pas oublier que celle-ci représente un
individu réduit à un tiers de grandeur naturelle : l'allure des côtes est à peu
près la mème des deux côtés, mais elles sont plus nombreuses sur le dernier
tour de l’exemplaire du Grey Chalk de Guidford que sur celui des Corbières;
sur les tours internes, elles sont moins nombreuses et moins marquées. Elles
sont aussi un peu plus flexueuses dans l'échantillon anglais.
L'autre type figuré par Sharpe, même planche, fig. 2, à moitié grandeur,
montre plus d’analogies apparentes avec l'espèce que j'étudie ici; mais si on
le restitue en grandeur naturelle, on voit que les côtes sont beaucoup plus
fortes, plus espacées et moins nombreuses. L’allure de leur inflexion n’est pas
non plus la même dans les deux espèces. D'ailleurs cet échantillon ne me
parait pas pouvoir être rapporté au même type que celui de la figure 1. Il
conviendra donc de réserver le nom de Puzosia Austeni à la figure 1, pl. XII,
en écartant la figure 2.
Ammonites planulatus de la craie de l'Inde, du Trichinopoly group, figuré par
Stoliczka (pl. LXIV, fig. 3, non fig. 1 et 2) se rapporte probablement à la
mème espèce que l'échantillon des Corbières, et les différences qui existent
paraissent corrélatives des variations dans la grandeur de l’ombilic et l'épais-
seur des tours.
Brauns a figuré du gisement du Salzberg, près Quedlinburg, sous le nom
de Haploceras clypeale, une forme bien voisine de P. corbarica, sans qu'il soit
possible d'affirmer l'identité spécifique : elle parait peu probable, car non
seulement le bord externe est plus pincé que dans l’espèce des Corbières,
mais l'allure des côtes principales est absolument différente ; à peine indiquées
sur la région interne des flancs, elles sont beaucoup plus fortes sur la région
externe, tandis que P. corbarica présente une disposition inverse. On peut
ajouter que cet échantillon ne paraît guère pouvoir être rattaché à Ammoniles
clypealis, tel que l'a figuré M. le docteur Schlüter (Cephal. d. ob. d. Kreide,
p. 51, pl. XV, fig. 9 à 12).
P. corbarica se distingue de P. Mayori et P. subplanulata par l'absence de
sillons larges et leur remplacement chez les échanullons jeunes par un double
176 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
sillon accompagnant les côtes principales, et par ses côtes beaucoup plus nom-
breuses.
Gisement. — Le type figuré (collection Toucas) a été trouvé dans les marnes
à Mortoniceras texanum, sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Deux autres échantillons examinés (collection J! Jean) proviennent des
environs de Bugarach (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXVII.
Fi. 1°. — Individu (collection Toucas), type de l'espèce, vu de côté pour montrer l'or-
nementation caractéristique des ammonites de la série d’Am. subplanulatus.
Calcaires marneux, inférieurs au banc à Lima marticensis de la montée
de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Fic. 1. — Le même, vu du côté ventral.
Genre PACHYDISCUS. Zrrrez, emend. À. DE GROSSOUVRE.
Ce genre a été institué par M. le docteur Zittel pour des formes renflées,
atteignant parfois une très grande taille, à bord externe épais, convexe,
Pachydiscus neubergicus, d'après Seunes, pl..Il, fig. o°.
ornées de côtes fortes, simples ou bifurquées, et présentant parfois des sillons
peu nets sur les premiers tours. EYE RAAG"T ‘
PHYLLOCERATIDÉES. 177
J'ai montré que dans cet ensemble 1l convenait d'éliminer une série de
formes se rattachant aux Sonneratia. F
Je propose de prendre comme type de ce genre Ammoniles neubergicus, von
Hauer.
IH comprendra des formes à ornementation variable, mais toujours assez
accentuée, et à ombilic plus ou moins large; elles sont caractérisées par des
cloisons très analogues à celles des Desmoceras et des Puzosia, mais ayant
leurs lobes encore plus minces et plus effilés, le premier lobe latéral n'étant
pas plus long,
I est certam que l'on pourrait, dans cette nombreuse série d'espèces, dis-
en général, que le lobe siphonal.
üunguer plusieurs groupes différents. On aurait, par exemple, celui de P. Lin-
deri, celui de P. Brandti, celui de P. neubergicus. . . basés sur la similitude
de l’ornementation de la coquille et de la disposition des côtes; mais la plu-
part de ces formes ne sont connues que par un trop petit nombre d’échan-
tillons pour que l’on puisse apprécier convenablement la marche de l’ornemen-
tation aux divers stades par lesquels la coquille passe. I serait donc prématuré,
je crois, de faire, dès maintenant, cette distinction,
Les moules internes de la plupart des individus appartenant à ce genre
montrent un léger sillon sur le milieu du bord externe; j'ai mdiqué pré-
cédemment que celui-ci est dû soit à la trace extérieure du siphon de la
coquille, soit à un épaississement local du test.
PACHYDISCUS GALICIANUS. E. Favre, sp.
1869. Ammonites galicianus. E. Favre, Description des mollusques fossiles de la craie des environs
de Lemberg, p. 16, pl. IT, Gg. 5 et 6.
On a souvent confondu avec Am. galicianus des formes qui doivent en être
réellement distinguées, bien que présentant avec lui certaines analogies, Ce
qui me paraît caractériser celui-ci, ce sont ses côtes principales droites, ra-
diales, légèrement tuberculées au voisinage de lombilic, entre lesquelles 11
s'en intercale de distance en distance une intermédiaire, de sorte que le
nombre des premières est bien supérieur à celui des autres, puisque, d’après
M. E. Favre, le dernier tour présente 27 côtes sur le bord de l'ombilic et 42
sur le pourtour externe : il arrive donc fréquemment que deux côtes princi-
pales se suivent immédiatement.
À ce point de vue, je ne pense pas qu'il y ait lieu de réunir Am. galicianus
23
IMPRIMENIE NATIONALE.
178 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
à Am. Oldhami, Sharpe, comme l'indique M. Moberg (Cephalopoderna 1 Sve-
riges Krilsystem, 1885, p. 23) car dans cette dermière espèce, toutes les côtes
principales sont séparées au moins par une côte intermédiaire et parfois, mais
rarement, par deux.
1 ne me parait pas possible non plus de rapporter à l'espèce de M. E.
Favre la forme décrite et figurée par M. le docteur Schlüter sous ce même
nom (Cephalopoden d. ober. deutschen Kreide, p. 63, pl. XIX, fig. 3 à 5, et
pl. XX, fig. 9). Cette dernière a en effet 20 à 24 côtes ombilicales pour
50 ventrales, proportion absolument différente de celle qui est mdiquée par
M. E. Favre pour les échantillons de Galicie. De plus, dans l'espèce de Haldem
et Lemford, les côtes sont un peu épaisses, légèrement flexueuses et inflé-
chies en avant. La distinction des deux types ne me parait donc pas discutable
et je propose de désigner l'espèce de Westphalie sous le nom de :
PACHYDISCUS KOENENI. À: pe GRossOUVRE, n. sp.
1876. Ammonites galicianus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p.63, pl. XIX,
fig. 3 à 6, pl. XX, fig, 9.
Le type de cette espèce sera l'échantillon décrit et figuré par M. le doc-
teur Schlüter.
P. Kæœneni ne peut non plus être confondu avec P. Brandt : les adultes
des deux espèces sont complètement différents, comme l'indique suffisam-
ment la comparaison de l'échantillon de l'Allemagne du Nord figuré à moitié
grandeur, pl. XIX, fig. 5, avec celui des couches de Gosau représenté par
Redtenbacher.
P. Kœnent habite dans l'Allemagne du Nord, à Haldem et Lemford, les
couches caractérisées par Hopltes Varti.
PACHYDISCUS LEVYI. À. pe GROssOUVRE, n. sp.
(PL. XXI; pl. XXX, fig. à et 2.)
Coquille discoïdale, médiocrement renflée.
Spire formée de tours assez embrassants se recouvrant mutuellement à
peu près sur les trois quarts de leur hauteur, croissant assez rapidement en
hauteur.
Ombilic moyen, peu profond, se raccordant graduellement avec les’ flancs.
PHYLLOCERATIDES. 179
Flancs peu convexes.
Bord externe arrondi. |
Section des tours ovalaire, beaucoup plus large que haute et paraissant
avoir sa plus grande épaisseur au voisinage de l'ombilic, au moins autant que
l’on peut en juger d’après les échantillons examinés, qui ont tous subi une
compression plus ou mois forte.
La coquille est ornée de côtes droites, radiales, c’est-à-dire normales à
l'enroulement et passant normalement sur le contour externe ; elles sont légè-
rement surélevées ou subtuberculées au voisinage de l'ombilic, et entre deux
principales s’en intercalent une, deux ou très rarement trois qui viennent
mourir sur les flancs à des distances mégales de l’ombilic; parfois elles se
réunissent à une côte principale au voisinage de ce dernier.
Ces côtes sont élevées, arrondies, assez espacées les unes des autres; les
côtes principales sont plus fortes que les intercalaires.
Au fur et à mesure que la coquille s'accroît, les premières augmentent de
plus en plus de valeur et forment finalement de gros bourrelets saillants,
tandis que les intercalaires tendent à disparaitre : ces dernières diminuent de
longueur et se réduisent à quelques ondulations plus ou moins nettes qui
n'occupent plus que la résion tout à fait externe des flancs de la coquille.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — P. Levyi présente quelques analogies avec Am-
monites galicianus, Favre, mais se distingue de celui-ci par le nombre de ses
côtes intercalaires qui est souvent de deux ou trois, tandis que dans l’espèce
de Galicie 11 n'y en a jamais qu’une entre deux principales, et souvent deux de
ces dernières se suivent immédiatement.
L'espèce de Haldem décrite et figurée par M. le docteur Schlüter sous le
nom d'Ammonites galicianus (loc. cit., pl. XIX, fig. 3 et 5) se distingue de Pa-
chydiscus Levyi par ses côtes plus serrées et un plus petit nombre des côtes
intercalaires : il n'y en a Jamais plus de deux et souvent une seule entre deux
principales. Les adultes sont complètement différents, puisque dans l’es-
pèce de Haldem les individus d’une taille comparable à l'échantillon de la
planche XXI ont perdu leurs côtes et ne présentent plus que de vagues
ondulations. Il ne peut donc y avoir de doute sur la distinction spécifique des
deux types.
23.
180 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Pachydiscus Brandti, var. Pégoti (pl. XXX, fig. 3) présente quelques ana-
logies avec P. Levyi aussi bien dans le jeune que dans l'adulte, car, d’une
part, on ne peut méconnaitre certaine ressemblance entre les individus des
figures 1 et 3 de la planche XXX , et, de l’autre, l'adulte de P. Brandu (pl. XXI,
fig. 1) a certainement une ornementation assez voisine du P. Levy adulte de
la planche XXI, de sorte que l’on pourrait ètre disposé à regarder ces deux
formes comme des variétés plus ou moins déroulées d'un mème type spéci-
fique. Néanmoins cette assimilation est inadmissible, car on ne trouve pas
dans P. Levyi les sillons transverses qui caractérisent P. Brandüi, var. Pégot;
en outre, on peut remarquer que celui-ci a ses côtes plus serrées, plus obliques
en avant et ornées sur le bord de l’ombilic d’un tubercule plus net et plus
accentué que la surélévation qui existe dans l’autre espèce.
Gisement. — P. Levyi caractérise les assises inférieures du campanien à
Contesdes-Pins (Alpes-Maritimes), où il est accompagné de Micraster pseudo-
glyphus et de Mortoniceras campaniense. Il a été aussi recueilli dans la Cha-
rente par M, Arnaud dans la partie inférieure de l'étage campanien.
Échantillons examinés. — Cinq échantillons (collection de la Sorbonne,
collection de l'Ecole des mines) des carrières de Contes-les-Pins (Alpes-
Maritimes).
Un échantillon (collection Arnaud) des environs de Montmoreau : assise P!
de M. Arnaud. |
j EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXI.
Individu (collection de la Sorbonne) type de l'espèce, de grande taille, montrant sur le
dernier tour le passage de l’ornementation du jeune à celle de l'adulte. |
L'échantillon est un peu aplati et déformé : la section des tours est subovalaire et a
sa plus grande largeur au voisinage de l'ombilic.
Carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes).
Planche XXX.
Fig. 1. — Individu (collection de la Sorbonne) vu de côté pour montrer l'ornementation
du jeune âge.
L'échantillon a été déformé par une compression qui a donné aux côtes
une inflexion en avant.
Carrières de Contesles-Pins (Alpes-Maritimes).
PHYLLOCERATIDES. 181
De LIEE Fragment d’un individu (collection de la Sorbonne), moins déformé que le
précédent; il montre que les côtes radiales sont droites et normales à l’en-
roulement, sauf sur le pourtour externe où elles s’infléchissent un peu en
avant par l'effet de la déformation subie dans cette partie.
Carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes).
PACHYDISCUS SAYNI. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXIX, fig. 2.)
Coquille discoïdale, médiocrement renflée.
Spire formée de tours assez embrassants, se recouvrant sur les deux tiers
de leur hauteur, croissant assez rapidement en hauteur et en largeur.
Ombilic moyen, peu profond, se raccordant très graduellement avec les
flancs, qui sont presque plats ou à peine convexes.
Bord externe assez large, arrondi.
Section des tours ovalaire, plus haute que large, ayant sa plus grande
largeur au voisinage de l'ombilic.
La coquille est ornée de côtes à peu près droites, radiales, fortes, saïllantes
et arrondies, séparées par des intervalles au moins deux fois plus grands que
leur largeur et passant sur le bord ventral normalement et sans inflexion sen-
sible. Elles sont de longueur très imégale : les unes naissent sur le bord de
lombuic où elles sont un peu surélevées ; les autres, plus courtes, intercalées
entre les premières au nombre de une, deux ou même quelquefois trois, sont
très irrégulières. Parmi ces dernières, les unes ne descendent qu'à mi-hauteur
des flancs, d’autres un peu plus bas, et quelques-unes mêmes s’approchent
très près de l’ombilic. [ arrive parfois que deux côtes principales se suc-
cèdent immédiatement sans intercalation d’une petite côte intermédiaire.
Cloisons. — Inconnues,.
Rapports et. différences. — Cette espèce, qui présente beaucoup d’analogies
avec P. Levyt, s'en distingue par l'irrégularité de l'allure de ses côtes et un
nombre moindre de côtes intercalaires. |
À ce dernier point de vue, elle se rapproche d'Ammonites galicianus
Favre, mais elle me parait s’en séparer par l'allure plus irrégulière de ses
côtes intercalaires, dont les unes sont très courtes et dont les autres, descen-
dant jusqu'à l'ombilic, jouent presque le rôle de côtes principales. Toutefois
182 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
il y a lieu de remarquer que l'échantillon sur lequel est basée cette espèce
est de plus grande taille que le type de galicianus, et il semble même qu'au
commencement du dernier tour l'alternance des côtes principales et des inter-
calaires soit plus régulière que vers l'extrémité et plus analogue à ce que lon
trouve dans l’espèce de Lembersg.
Gisement. — Le seul échantillon examiné provient de la craie des environs
d'Allons. Niveau précis indéterminé.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIX.
FiG. 2. — Individu (collection Sayn) vu de côté.
Environs d'Allons (Basses-Alpes).
PACHYDISCUS OLDHAMI. Sarre, sp.
(PL. XXII, fig. 1 et 6.)
1853. Ammonites Oldhami. Sharpe, Fossil mollusca of the Chalk, p. 32, pl. XIV, fig. 2.
1885. Ammonites Oldhami. Moberg, Cephalopoderna 1 Sveriges Kritsystem, p. 23, pl. Il,
fig. 1.
Coquille discoidale, médiocrement renflée.
Spire formée de tours assez embrassants, se recouvrant sur près des
deux tiers de leur hauteur, croissant assez rapidement en hauteur et en
largeur.
Ombuic peut, peu profond, se raccordant avec les flancs par un pourtour
arrondi.
Bord externe assez large, arrondi.
Section des tours ovalaire, beaucoup plus haute que large, ayant sa plus
grande largeur à peu près vers le tiers inférieur de la hauteur.
Flancs un peu convexes.
La coquille est ornée de côtes droites, radiales, s'infléchissant un peu en
- avant sur la région externe des flancs, et passant normalement sur le contour
ventral où elles sont un peu effacées dans sa région médiane. Elles sont,
assez régulièrement, alternativement courtes et longues, les unes descendant
jusqu’à lombilic, les autres disparaissant avant de l’attemdre : exception-
nellement deux côtes courtes ou deux longues se succèdent immédiatement.
PHYLLOCERATIDÉS. 183
À ce point de vue, cette espèce se rapproche donc beaucoup de Pachydiscus
P P )
galcianus et, comme dans celui-ci, les côtes principales paraissent être légè-
rement tuberculées sur le bord de l’ombilic. Elle en diffère par ses côtes un
peu plus épaisses, un peu infléchies en'avant sur la région externe des flancs,
et à peu près complètement effacées sur la région médiane du contour ex-
terne, caractère que présente bien le type d'Ammonites Oldhami figuré par
Sharpe et qui ne se retrouve pas chez Pachydiscus qalicianus.
P q P ) (]
Les individus Jeunes de cette espèce montrent seulement des côtes prinei-
pales assez fortes, partant de l’ombilic et venant mourir sur la région externe
des flancs : au stade suivant on voit apparaitre les côtes intercalaires, et on a
alors l’ornementation normale de l'adulte. Plus tard, ces dernières semblent
disparaitre et les autres, devenant plus fortes, persistent seules.
P P
Cloisons. — Le grand échantillon examiné ne montre que des traces de cloi-
sons. Le dessin des cloisons de P. Oldhami donné par Sharpe s’écarte notable-
ment de celui.des autres Pachydiscus et, s'il était exact, il faudrait en conclure
que cette espèce n'appartient pas au même genre que P. neubergicus, P. gol-
levillensis, etc. En effet, la première selle latérale, au lieu d’être divisée en
deux parties par un lobule profond, est subdivisée en trois par deux lobules.
Gisement. — Cette espèce appartient aux couches les plus élevées de la
craie. à
L'échantillon qui a servir de type à Sharpe provient du Hard Chalk de
Dungivan, comté de Derry (Irlande).
L’échantillon examiné (collection du Musée de Bordeaux) a été recueilli
par Ch. des Moulins à Saint-Georges, près Royan, dans l’assise Q de M. Arnaud.
L'individu jeune (collection Boreau-Lajanadie) a été trouvé dans l’assise Q
des environs d’Aubeterre (Charente).
Le musée de Périgueux possède un exemplaire de cette espèce sans indi-
cation précise de provenance.
Elle a encore été trouvée par M. Arnaud dans les assises Q et R à Courgeac
(Charente), Pontaillac et Saint-Sordolin, près Royan, Niort, près Mirambeau
(Charente-Inférieure), Issac et Saint-Privat (Dordogne), L'échantillon de Cour-
geac, avec un diamètre de 25 centimètres, a des cloisons jusqu’à l'extrémité.
En Suède, LP. Oldhami habite, d'après M. Moberg, les couches supérieures
de la craie à Belemnitella mucronata, à Kôpinge.
184 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fig. 1°. — Échantillon de grande taille (collection du Musée de Bordeaux), vu de côté.
Assise Q de M. Arnaud, falaises de la Gironde, à Saint-Georges près Royan
(Charente-Tnférieure).
F1G. 12. — Le même, vu du côté ventral.
Eic. 6. — Individu jeune (collection Boreau-Lajanadie), vu de côté.
‘Assise Q de M. Arnaud. Aubeterre (Charente).
PACHYDISCUS LAUNAYTI. A. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XIX.)
Coquille discoïdale renflée.
Spire formée de tours médiocrement embrassants, se recouvrant à peine
sur la moitié de leur hauteur. |
Ombilic assez grand, mal délimité, la paroi ombilicale se raccordant gra-
duellement avec les flancs, qui sont peu convexes.
Bord externe large, arrondi, sans quille ni carène.
Section des tours ovalaire, plus haute que large, ayant sa plus grande lar-
geur au voisinage de Fombilic.
La coquille est ornée de côtes étroites, arrondies, assez espacées, droites,
s'infléchissant un peu en avant dans la région externe des flancs et passant
normalement sur le pourtour externe sans s'interrompre. GER
En général, entre chaque côte principale s'en intercale une secondaire qui
ne descend pas sur la moitié interne des flancs; à l'extrémité du dernier
tour, les côtes secondaires disparaissent et il ne reste plus que les principales.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Pachydiscus Launayi se distimgue facilement, par
sa forme générale et la disposition de ses côtes, des espèces. analogues que
l'on trouve aux divers niveaux de l'étage campanien.
Gisement. — Le seul échantillon examiné (collection Arnaud) provient
de la base de l’assise P! de M. Arnaud (campanien inférieur) des environs de
Voulgézac (Charente).
PHYLLOCERATIDÉS. 185
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XIX.
FiG. 1°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Etage campanien, partie inférieure de l’assise P! de M. Arnaud. Voul-
gézac (Charente).
Frc. 1°, — Le même, vu du côté ventral.
PACHYDISCUS ISCULENSIS. REDTENBAGHER, sp.
(PI. XXII, fig. 23 pl. XXVI, fig. à; pl. XXXVIL, fig. 1.)
1873. Ammonites isculensis. Redtenbacher, Cephalopodenfauna der Gosuuschichten. Abhandl.
d. k. k. geol. Reichsanstalt, t. N, p. 122, pl. XXIX, fig. 1.
Coquille discoïdale, renflée.
Spire. formée de tours embrassants, se recouvrant sur plus des deux tiers
de leur hauteur, croissant assez rapidement en hauteur et en largeur.
Sections des tours ovalaire, ayant sa plus grande largeur à peu près à mi-
hauteur.
Ombilic de grandeur médiocre, à pourtour arrondi.
Bord externe, large, arrondi.
Dans le jeune âge, la coquille est ornée de côtes transverses qui prennent
naissance sur la paroi ombilicale, se surélèvent à une petite distance de l’om-
bilic en un tubercule allongé, assez saïllant, puis se continuent sur les flancs
et passent sur la région ventrale avec une légère inflexion en avant. Entre elles
on voit s’en intercaler une ou deux, ayant à peu près la même valeur, mais
légèrement plus faibles toutefois et ne dépassant pas les tubercules ombili-
caux; d’autres, beaucoup plus fables encore, se montrententre les précé-
dentes, mais seulement sur la région externe des flancs.
À un stade ultérieur, la coquille est ornée de côtes fines, espacées, obliques
en avant et légèrement arquées, passant à peu près normalement sur le con-
tour externe; d'ordinaire, entre deux côtes il s’en intercale une qui ne des-
cend pas jusqu'à l'ombilic. ;
Sur la moitié du dernier tour du grand échantillon paie planche XXVI,
fig. 1, la valeur des côtes augmente rapidement; elles deviennent progressi-
vement plus fortes et plus épaisses, une longue alternant toujours avec une
et parfois deux courtes; toutes sont de même valeur, mais les longues sont
24
IMPRIMENIE NATIONALE,
186 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
surélevées sur le bord de l'ombulic et les échantillons munis de leur test les
montrent subtuberculées en ce point.
Un échantillon de taille plus forte que celui figuré, appartenant à M. l'abbé
Prax, ancien curé de Sougraignes, est à peu près identique au type de Red-
tenbacher.
Cloisons. — Elles sont invisibles sur les échantillons examimés, mais le
dessin qui en a été donné par Redtenbacher pour celui des environs d'Ischl
montre bien qu’elles se rapportent au mème type que celles de P. neuber-
gicus, P. colligatus, etc.
Fig. 77.
Pachydiseus isculensis, d'après Redtenbacher, Gephalopodenfauna, pl. XXIX, fig, i.
Rapports et différences. — Cette espèce se distmgue facilement des formes
similaires, telles que Pachydiscus Linderi, par la surélévation de ses côtes sur
le bord de l’ombuic.
Gisement. — Le type de l'espèce a été pris sur un échantillon des couches
de Gosau, recueilli sur la route d'Ebensee à Ischl (Kohlbüchl).
Les formes des Corbières qui sé rattachent à ce type proviennent des envi-
rons de Sougraignes et ont été recueillies sur le chemin des Croutets, dans
les marnes ferrugineuses à Placenticeras syrtale, intercalées entre les deux
niveaux inférieurs de rudistes.
PHYLLOCERATIDES. 187
Je rapporte, avec quelques réserves, à la même espèce un échantillon
recueilli par M. Arnaud dans la tranchée d'Éraville, tout à fait à la base de
l'assise P! (campanien inférieur).
Échantillons examinés. — Six échantillons (collection de l'École des mines,
collections Joseph Jean, abbé Prax, A. de Grossouvre) des environs de Sou-
graignes (Aude).
Un échantillon (collection Arnaud) d'Éraville. (Charente), des couches les
plus inférieures de l’assise P1,
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fig. 2. -—- Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Campanien inférieur; partie inférieure de l’assise P! de M. Arnaud.
Éraville (Charente).
Planche XXVI.
Fig. 1°. — Individu (collection de l'École des mines) vu de côté, montrant des côtes
alternativement longues et courtes.
Couches marneuses intercalées entre les bancs inférieurs à rudistes du
chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Fig. 1. — Le même, vu du côté ventral.
Planche XXXVIL
FiG. 1°. — Individu de petite taille (collection A. de Grossouvre), vu de côté.
Marnes ferrugineuses à Placenticeras syrtale comprises entre les deux
bancs inférieurs de rudistes du chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Fic. 1°. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
Fic. 1°. —— Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
PACHYDISCUS JEANT. À: DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXVI, fig. 5.)
Je rapporte à une espèce différente de la précédente un, échantillon du
même gisement, ayant la même forme générale, mais bien distinct par son
ornementation ; celle-ci consiste, sur les tours intérieurs, en côtes fines, arron-
dies, serrées, presque droites et normales à la spire d’enroulement, par-
tant de l'ombilic et traversant sans interruption et normalement le contour
24.
188 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
externe. Sur la dernière moitié du dermier tour, l’ornementation se modifie
brusquement et les côtes fines font place à des côtes fortes, épaisses, assez
espacées et alternant avec des côtes moins longues qui ne descendent pas jus-
qu'à l'ombulic.
Cloisons. — Inconnues.
Gisement. — Un seul échantillon examiné (collection Joseph Jean), pro-
venant des marnes ferrugineuses à Placenticeras syrtale des environs de Sou-
graignes, intercalées entre les deux bancs inférieurs de rudistes.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXVL.
FiG. 5. — Individu (collection J' Jean) vu de côté.
Environs de Sougraignes.
PACHYDISCUS EINDERI. A. DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XVIII; pl. XXIV, fig. 4.)
Coquille plate, discoïdale.
Spire formée de tours embrassants, croissant assez rapidement en hauteur.
Section des tours semi-ovalaire, ayant sa hauteur bien supérieure à sa lar-
geur, le maximum de cette dernière se trouvant près de l’ombulic.
Ombilic de grandeur médiocre, à paroi verticale séparée des flancs par un
pourtour arrondi un peu pincé.
Bord externe rond, un peu étroit.
Les flancs, presque plats, sont ornés dans le Jeune de côtes nombreuses,
fines, faiblement obliques en avant et légèrement arquées, de mamière à
présenter leur concavité vers la partie antérieure, Elles descendent toutes
jusque sur le bord de lombilic : 11 semble qu'il y en a de distance en dis-
tance quelques-unes plus fortes que les autres, mais la différence, si elle
existe, est très peu accusée.
Ces côtes, d’abord très fines et très serrées, s’espacent peu à peu d’une ma-
nière régulière, en même temps qu'elles deviennent proportionnellement plus
fortes; une côte longue alterne alors avec une courte. Gette dernière s’efface à
une distance plus ou moins grande de l'ombilie, le plus souvent à mi-hauteur
PHYLLOCERATIDÉS. 189
des flancs, parfois au-dessous et parfois au-dessus; rarement on voit deux
côtes intercalaires successives.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Pachydiscus Linderi présente quelques analogies
avec P. Austeni, in Schlüter, mais l’ornementation ne se modifie pas de la
même manière dans les deux espèces; dans celle de Westphalie, les côtes
principales s’espacent et le nombre des intercalaires se multiplie, ce qui n’a
pas lieu dans le type des Corbières.
Les adultes de cette espèce ont beaucoup d’analogies avec Pachydiscus
isculensis, Redtenbacher, mais ils en différent par leurs côtes beaucoup plus
serrées pour une largeur d'ombilic à peu près égale.
Gisement. — Les échantillons examinés proviennent des Corbières.
L'un (collection J' Jean) a été recueilli dans les marnes à micrasters des
environs de Bugarach (Aude).
L'autre (collection A. de Grossouvre) a été trouvé par M. Roussel dans
les environs de Padern, dans des couches appartenant à l'étage coniacien et
probablement à sa partie inférieure.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XX VIII.
Individu de grande taille (collection A. de Grossouvre), type de l'espèce, vu de côté et
montrant sur le dernier tour des côtes alternativement longues et courtes.
Environs de Padern (Aude), partie inférieure de l'étage sénonien.
Planche XXIV.
Fi. 4. — Individu (collection J' Jean) vu de côté pour montrer l’ornementation des
flancs.
La section des tours est ovalaire, beaucoup plus haute que large.
Marnes à micrasters. Bugarach (Aude).
PACHYDISCUS MOBERGI. À. pe GROSsOUVRE, n. sp.
1372. Ammonites Austeni. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 38, pl. XI,
fig. 1.
M. le docteur Schlüter a figuré sous le nom d’Ammonites Austen: un mdividu
190 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
bien différent du type de Sharpe (1854). L’allure des côtes n’est pas la mème,
car elles sont flexueuses dans l'espèce anglaise et simplement arquées dans
celle de Westphalie. En outre, dans cette dernière les côtes descendent sur
la région interne des flancs, tandis que dans la première elles sont bien mar-
quées seulement sur la région externe.
Gisement. — Pachydiscus Mobergi a été trouvé dans les sables verts turo-
niens de Soest qui correspondent aux Scaphiten-Pläner.
PACHYDISCUS CAREZI. A. pe GROSSOUVRE, n. Sp.
(PL XXV, fig. 3: pl. XXXVII, fig. 5.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours embrassants, croissant assez lentement en hauteur
et en largeur.
Flancs un peu convexes.
Bord externe arrondi,
Ombilic moyen.
L'ornementation consiste d'abord en côtes très peu obliques, partant par
paires d’un tubercule ombilical; entre les paires, il s'intercale, d'ordinaire,
une ou deux côtes auxiliaires: De distance en distance, on voit un sillon
transverse, large et peu profond. Puis ces sillons s’effacent, les bifurcations
deviennent obscures, disparaissent, et finalement l'ornementation consiste en
côtes principales, subtuberculées au voisinage immédiat de l'ombilic, entre
lesquelles s’intercalent deux ou trois côtes plus courtes et généralement de
longueurs inégales.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — J'indique ailleurs comment cette espèce se dis-
tingue de Puzosia Le Marchand, avec lequel elle présente quelques affinités.
Gisement. — Pachydiscus CGarezi appartient à l'étage coniacien des Cor-
bières.
Échantillons examinés. — Deux échantillons,
PHYLLOCERATIDES. 191
L'un (collection Carez) provient des marnes à micrasters des environs de
Rennes-les-Bains (Aude); l’autre (collection J° Jean) a été recueilli dans les
calcaires marneux à micrasters de Bordeneuve, près Rennes-les-Bains.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXV.
Fic. 3. — Échantillon (collection Carez), type de l'espèce, vu de côté.
Couches à micrasters des environs de Rennes-les-Bains.
Planche XXX VIT.
Fic. 5. —— Individu (collection J' Jean), vu de côté.
Calcaires marneux à Micraster brevis de Bordeneuve, près Rennes-les-
Bains (Aude).
PACHYDISCUS CAYEUXI. A. pe GRoSsOuvRE, n. sp.
(PI. XXXVI, fig. 3.)
Coquille discoïdale, renflée.
Spire formée de tours émbrassants, sé recouvrant sur les deux tiers de leur
hauteur.
Ombilic médiocre, à pourtour arrondi, se raccordant graduellement avec
les flancs.
Bord externe large, arrondi.
Flancs très convexes,
Section des tours ovalaire, ayant sa plus grande largeur à peu près vers
le milieu de la hauteur.
La coquille est ornée de côtes transverses, obliques en avant, traversant le
contour externe avec uné légère inflexion en avant. Les principales prennent
naissance sur le bord de l'ombilic et se surélèvent en un tubercule allongé ;
entre elles, il naît une, deux ou trois côtes secondaires plus faibles, qui des-
cendent seulement jusqu’à une certaine distance de l’ombilic : celles-ci sont
de valeur très inégale, quelques-unes sé réduisant à de simples plis à peme
visibles, et sont très irréguliérement espacées.
Sur l'extrémité du dernier tour, les côtes intermédiaires se multiplient,
de manière qu'entre deux côtes principales 1l en existe quatre ou cinq inter-
calaires; en même temps celles-ci deviennent plus régulières comme force
et comme espacement.
192 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Cloisons. — Inconnues.
2 ! Al r 9 2
Rapports et différences. — Cette espèce présente beaucoup d analogies avec
la forme que j'ai considérée comme le jeune de Pachydiscus isculensis ; elle en
diffère par une irrégularité très marquée dans la disposition et la forme des
costules qui s'intercalent entre les côtes principales.
Gisement. — L'échantillon examiné (collection A. de Grossouvre) a été re-
cueilli, par M. J' Jean, sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude),
dans les marnes à Placenticeras syrtale intercalées entre les deux bancs infé-
* rieurs d'hippurites. |
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXVI.
F1G. 3°. — Individu (collection À. de Grossouvre) vu de côté. On voit, au commence-
ment du dernier tour, des côtes très irrégulières dont les plus longues pré-
sentent, près de lombilic, un tubercule saïllant,
Marnes ferrugineuses intercalées entre les bancs inférieurs de rudistes
sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude). Niveau à Placenticeras
syrtale.
F1G. 32. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
Fr. 3°. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
PACHYDISCUS BRANDITI. ReDTENBAGHER, sp.
(PL XXII, fig. à à 3; pl. XXX, fig. 3.)
1873. Ammonites Brandti. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten (Abhandl.
d. k. k. geol. Reichsanstalt, t. V), p. 106, pl. XXIV, fig. 1. ;
1891. Pachydiscus galicianus. Favre, sp. mut. tercensis, Seunes, Mem. Soc. geol. de France.
Paléontologie. Mémoire n° 2, p. 16, pl. VI, fig. 4.
1891. Pachydiscus aturicus. Seunes, Mém. Soc. géol. de France. Paleontologie. Mémoire n° »,
p. 17, pl. VI, fig. 2 et 3.
Coquille plate, discoïdale.
Spire formée de tours peu embrassants, se recouvrant à peine sur la moitié
de leur hauteur et croissant assez lentement en hauteur et-en largeur.
Ombulic assez grand, assez profond, délimité par une paroi verticale se
PHYLLOCERATIDÉES. 193
raccordant par un pourtour un peu pincé avec la convexité générale de a
coquille.
Bord externe arrondi, très convexe, montrant parfois un léger sillon mé-
dian. |
Section des tours semi-ovalaire, un peu plus large que haute, ayant sa plus
grande hauteur au voismage de lombilic.
Au diamètre de 12 millimètres, la coquille est à peu près complètement
lisse et c’est seulement à partir de cette taille que commencent à se montrer
des côtes ombilicales, courtes, surélevées, s’atténuant avant d'atteindre la
moitié de la hauteur des flancs; au diamètre de 25 millimètres, elles sont
de mieux en mieux marquées et on voit apparaître des sillons transverses. Au
diamètre de 30 millimètres, de plus en plus allongées, elles passent sur le
pourtour externe et sont accompagnées de côtes intermédiaires. Les premières
commencent brusquement sur le bord de l’ombilic par une partie un peu plus
forie et comme subtuberculée; elles sont droites, légèrement obliques en
avant, généralement simples, très rarement bifurquées. Le plus souvent il
s'intercale entre elles, sur la région externe, une et plus rarement deux côtes
intermédiaires qui ne descendent guère au-dessous,de la moitié de la hauteur
des flancs. Les côtes sont séparées par des intervalles bien supérieurs à leur
largeur.
De distance en distance se montrent des sillons transverses au nombre de
quatre par tour, qui s’atténuent à mesure que la coquille est plus développée ;
la disparition des étranglements se produit vers le diamètre de 60 à 50 milli-
mètres ; en même temps les côtes intermédiaires deviennent plus rares et on
arrive ainsi à l’ornementation figurée par Redtenbacher, pl. XXIV, fig. 1, la-
quelle correspond presque identiquement à celle de l'échantillon de Tercis
que j'ai représenté pl. XXIT, fig. 1. Elle se compose alors de côtes droites,
radiales, très fortes, au nombre de vingt-quatre par tour (comme sur l’échan-
tion du Neue-Welt), avec quelques côtes intercalaires sur le pourtour externe.
M. Pégot a recueilli, dans les couches gréseuses du Pas-de-Gazaïlle, près
Sainte-Croix (Haute-Garonne), un exemplaire de cette espèce bien conforme
au type de Redtenbacher et au grand échantillon de Tercis.
_ Je rapporte à cette espèce, comme variété, l'individu de la planche XXX,
fig. 3, dont un dessin, d’après un moulage en plâtre, a déjà été donné par
M. Seunes, qui a désigné cette forme sous le nom de Pachydiscus galicianus,
mut. tercensis. Je considère, au contraire, que l’on a seulement là une variété
25
TAPRIMENIE NATIONALT.
194 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
de P. Brandti à ombilic plus étroit, à tours plus élevés et à ornementation plus
fine et plus serrée. Elle montre, en effet, des silons transverses sur les tours
intérieurs et, à la fin du dermer, les côtes s’espacent, deviennent plus fortes
et plus robustes et commencent à montrer une ornementation analogue à celle
de P. Brandti de grande taille. Je possède, d’ailleurs, un exemplaire de la
carrière d'Angoumé, qui constitue une forme intermédiaire entre l'échantillon
de la planche XXX et ceux de la planche XXIIT; il montre, d’une manière
plus nette encore que l'individu figuré, l'identité de l’ornementation de cette
forme avec celle de P. Brandii type.
Je distinguerai cette variété extrême à côtes fines etserrées (pl. XXX, fig. 3)
sous le nom de Pachydiscus Brandt, var. Péqot.
Cloisons. — Les exemplaires de Tercis ne possèdent que des traces de la
ligne suturale, msuffisantes pour en caractériser le plan et les détails.
Je reproduis ici le dessin des cloisons donné par Redtenbacher pour
l'échantillon de Grünbach, pl. XXIV, fig. 1°.
Pachydiscus Brandt, d’après Redtenbacher, Cephalopodenfauna AA pl. XXIV, fig. 1°.
On voit que tout en présentant, au point de vue du plan général, de grandes
analogies avec celles des autres Pachydiscus, elles s'en écartent assez sensible
ment, néanmoins, par certains détails. Les lobes, très étroits, se terminent en
pointe et sont nettement symétriques; les selles sont moins découpées que
dans P. neubergicus et P. colligatus.
Rapports et différences. — L'espèce de Tercis et de Sainte-Croix, identique
à celle des couches du Neue-Welt, est bien caractérisée par sa forme et son
ornementation, et n'est comparable à aucune autre de la craie supérieure; en
particulier, elle se distingue facilement de Pachydiscus galicianus par l'existence
des sillons que l'on trouve sur les premiers tours.
PIYLLOCERATIDES. 195
Gisement. — Elle appartient aux couches les plus élevées de la craie et
a été rencontrée à Tercis (Landes), aux ‘environs de Sainte-Croix (Haute-
Garonne) et dans la région du Neue-Welt (Autriche), à Grünbach et à Muth-
mannsdorf, où elle est accompagnée de P. neubergicus.
Échantillons examinés. — Neuf de la carrière d’Angoumé et de la grande
carrière de Tercis, assise à Echinocorys Hébert (collections Arnaud, Fallot et
À. de Grossouvre). Un autre du Pas-de-Gazaïlle, près Sainte-Croix (collection
Pégot).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fic. 1°. — Individu adulte (collection Fallot), vu de côté, montrant l’ornementation
caractéristique de l'échantillon figuré par Redtenbacher.
Grande carrière de Tercis (Landes).
Fic. 1°. — Le même, vu du côté ventral.
Fr6. 2. — [ndividu de taille moyenne (collection Arnaud), vu de côté, montrant le
passage de l’ornementation de l’âge moyen à celle de l'adulte.
Grande carrière de Tercis (Landes).
Fic. 3°. — Le même, vu de côté, après avoir enlevé une partie du dernier tour.
Fi. 3°. — Le même, section des tours à l'extrémité.
Planche XXX.
F6. 3. — TIndividu (collection Arnaud}, vu de côté, se distinguant du type par ses côtes
plus fines et plus serrées et constituant la variété Pégoti.
PACHYDISCUS CANALI. A. pe GROSSOUVRE, n. Sp.
(PL XXXVIIT, fig: 2.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours peu-embrassants, croissant ‘assez lentement-en‘hau-
teur et en:largeur, convexes sur les flancs et ayant leur plus grande épaisseur
au voisinage de l’ombilic.
Bord externe large, arrondi.
Ombilic assez grand, mal délimité.
Section des tours semi-ovalaire.
L'ornementation consiste en côtes radiales au nombre de douze environ par
25.
196 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
tour, trés fortes, très élevées, pincées et presque aiguës, s'infléchissant un peu
en avant pour passer sur le contour externe ; ces côtes sont surtout fortement
saillantes sur la moitié interne des flancs.
Entre ces côtes principales s’en intercalent deux autres plus courtes, mais
imégales, dont l’une descend jusqu'à une petite distance de lombilic, tandis
que l’autre s'arrête à peu près à mi-hauteur des flancs.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Je ne connais aucune forme qui puisse se rap-
procher de cette espèce : Ammonites Wittekindi, Schlüter, que ce savant avait
d'abord appelé Ammonites robustus, montre quelques analogies avec elle, dans
ses premiers stades, mais ses côtes principales, sont tuberculées autour de
lombilic et d'ordinaire séparées par une seule côte intermédiaire.
L’adulte de Pachydiscus Brandt présente aussi quelques analogies avec cette
espèce, mais dans ce dernier les côtes principales dominent et il n’y a qu'ex-
ceptionnellement, de distance en distance, une côte intermédiaire.
Gisement. — Dans les Corbières et aux environs de Foix, dans les couches
marneuses à Micraster brevis de l’étage coniacien.
Echantillons examinés. — Deux échantillons (collection À. de Grossouvre),
lun que j'ai recueilli sur le chemin de Nalzen à Freychenet (Ariège), dans
un gisement à M. brevis où m'avait guidé M. Canal, instituteur à Gabachou,
et l’autre provenant des couches à micrasters des environs des Escudiers, près
Saint-Louis (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES,
Planche XXX VIII.
Fi. 2°. — Individu (collection À. de Grossouvre), type de l'espèce, vu de côté.
Marnes à Micraster brevis sur le chemin de Nalzen à Freychenet (Ariège).
F6. 2}. — Le même, vu du côté ventral.
PHYLLOCERATIDES. 197
PACHYDISCUS STURI. ReDTENPACHER, sp.
1873? Scaphites Sturi. Redtenbacher, Die Cephalopodenfauna der Gosauschichten (Abhandl. d.
k. k. geol. Reichsanstalt), p. 129, pl. XXX, fig. 10. ‘
1890. Pachydiscus aurito-costatus. Seunes, Terrains secondaires de la région sous-pyréneenne,
p- 239, pl. VIT, fig. 4.
La collection de l'École des mines possède un échantillon de cette espèce
presque identique au type de Redtenbacher; 11 provient des calcaires à ste-
gasters des environs de Gan, près Pau (Basses-Pyrénées), et a été figuré par
M. Seunes en 1890.
M. Nicklès m'a communiqué plusieurs échantillons de cette même espèce
provenant des calcaires blancs crayeux à Pachydiscus neubergicus, Gaudryceras
planorbiforme et Echinocorys tenuituberculatus du Mas de Blas Giner, près
Alcoy (province d’Alicante); il l’a citée sous le nom de Pachydiscus aurito-
costatus (loc. cit., p. 101).
J'ai relevé le dessin des cloisons de l'échantillon de Gan; on voit qu’elles
sont bien conformes au type de celles de Pachydiscus.
ST
5€ a
{ A N
ON
Pachydiscus Sturi [gros.—5), d’après un échantillon de Gan.
o
Le type de Reditenbacher a été recueilli dans les couches dites de Gosau,
à Muthmannsdorf (Neue-Welt); cette espèce appartient donc, dans les Alpes
orientales aussi bien que dans les Pyrénées et en Espagne, aux couches les
plus élevées de la craie.
198 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
PACHYDISCUS AMBIGUUS. A. DE GROssOUYRE, n. sp.
(PI. XXIX, fig. 3.)
1872. Ammonites cf. aurito-costatus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 70,
pl. XXIL fig. 6 et 7.
M. le docteur Schlüter a rapporté avec doute à Ammonites aürilo-costatus
un fragment d’un échantillon de Darup (Westphalie) qui diffère certaine-
ment de cette espèce par ses tours plus plats, ses côtes plus nombreuses et
l'absence de tubercules à leur extrémité ombilicale. Je propose done de
distinguer cette espèce par un nouveau nom.
M. Arnaud a trouvé, dans les couches de l’assise P5 à Tauillard, un échan-
tillon identique à ce fragment de Darup, mais en assez médiocre état de
conservation.
Cloisons. — Inconnues.
Gisement. — Campanien moyen.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIX.
Fic. 3°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté, montrant la même ornementation
que celui figuré. par M. Schlüter (pl. XXII, fig. 6 et 7).
Couches inférieures de l’assise P5 de M. Arnaud. Tauillard (Charente).
Frc. 32. — Le même, vu du côté ventral.
PACHYDISCUS LUNDGRENT. À. De GROSSOUVRE, n. sp.
1872. Ammonites Stobæi. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 56, pl. XVIN,
fig. 4, 5 et 7, non fig. 6.
M. le docteur Schlüter a décrit, sous le nom d’Ammonites Stobæi, une espèce
de la craie de Coesfeld, différente du type de Nilsson, tel que nous l'a fait
connaître M. Moberg. L'espèce de Suède’est toujours lisse et présente sur ses
tours internes des sillons transverses, tandis que celle-de Coesfeld montre
des côtes visibles seulement sur le contour externe qu’elles traversent norma-
lement; il y a donc lieu de distinguer cette dernière sous: un nouveau nom.
PHYLLOCEÉRATIDES. 199
Gisement. — P. Lundgreni habite les couches moyennes de l’étage campa-
men. Il se trouve à Coesfeld et Darup, à la partie inférieure de la craie à
Belemnitella mucronata.
PACHYDISCUS DÜLMENSIS. ScuLürer, sp.
(PI. XX.)
1872. Ammonites dülmensis. Schlûüter, Cephalopoden der oberen deuischen Kreide, p. 52,
pl XVI, fig. 1 et 2.
Coquille très renflée, globuleuse.
Spire formée de tours très embrassants, croissant assez rapidement en hau-
teur et en largeur.
Ombulic petit, profond, séparé des flancs par un pourtour un peu angu-
leux.
Bord externe large, arrondi.
Section des tours semi-ovalaire, peut-être un peu plus large que haute ; la
plus grande épaisseur de la coquille se trouve un peu au-dessous de la moitié
de la hauteur.
L'’ornementation consiste en côtes fines, assez serrées, obliques en avant,
légèrement arquées et présentant leur concavité en avant. Elles partent à peu
près toutes du bord de l’ombilic et passent normalement sur le bord externe.
M. le docteur Schlüter dit que dans l’espèce de Dülmen les côtes ne sont
visibles que sur les échantillons munis de leur test; cependant elles sont très
nettes sur l'échantillon ici figuré, qui est pourtant un moule interne montrant
des traces peu distinctes des cloisons.
On remarquera en outre que quelques côtes ont tendance à se réunir en
faisceaux au voisinage de l'ombilic, caractère qui n’est pas indiqué par M. le
docteur Schlüter dans sa description et qui n’est pas visible sur sa figure.
Néanmoins les analogies entre les deux échantillons sont si grandes sous le
rapport de la forme, de l’ornementation et du nombre des côtes (une soixan-
taine par tour), qu'il ne me paraît guère possible de les séparer.
La tendance des côtes à se réunir par places en faisceaux rapproche cette
espèce d'Ammonites deccanensis, Stoliczka (Cephalopoda of the cretaceous Rocks
of Southern India, pl. LXIIE, fig. 1), mais dans ce dernier, elles sont bien
moms nombreuses et il existe de gros tubercules tout autour de l’ombilic.
200 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Gisement. — Pachydiscus dülmensis se trouve en Aquitaine, dans les couches
les plus inférieures de l'étage campanien, à la base de l’assise P! de M. Ar-
naud.
Dans la première partie de son ouvrage (1872), M. le docteur Schlüter
dit que cette espèce appartient à l’Unter-Senon, à la zone à Belemnitella qua-
drata (Haupt-Schichten mit Belemnitella quadrata). Plus tard (1876, loc. cit.,
p. 200), il dit quil n’a rencontré à Dülmen que de mauvais échantillons de
B. quadrata, et il ajoute (p. 243) que l’état de conservation des exemplaires
recueillis ne permet pas de détermination précise, de sorte qu'il ne cite plus
la belemnitelle de Dülmen que sous le nom Act. cf. quadratus.
Echantillons examinés. — Deux (collection Arnaud), provenant du Maime-
Bardon et de Chardurie, commune de Charmant (Charente).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XX.
Fic. 1°. — Individu de grande taille (collection Arnaud), vu de côté.
Étage campanien. Partie inférieure de l’assise P! de M. Arnaud. Le Maine-
Bardon (Charente).
F1G. 1?. — Le même, vu du côté ventral.
PACHYDISGUS SUBROBUSTUS, Seunrs.
(PI. XXXVI, fig. 2.)
1891. Pachydiscus subrobustus, Seunes, Meém. Soc. geol. de France. Paléontologie. Mém. n° 2,
p. 19, pl. IV, fig. 1.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours assez embrassants, se recouvrant sur les deux tiers
environ de leur hauteur, croissant peu rapidement en hauteur et en largeur.
Omhilic médiocre se raccordant graduellement avec les flancs par un pour-
tour légèrement arrondi.
Section des tours ovalaire, plus haute que large.
Bord externe large, arrondi.
Flancs médiocrement convexes.
La coquille est ornée de côtes ombilicales, assez fines, radiales, un peu
PHYLLOCERATIDÉS. 201
surélevées au voisinage de l'ombilic, se bifurquant vers le tiers de la hauteur
et passant normalement sur le contour externe; le plus souvent il s'ajoute une
côte intercalaire qui ne descend guère au-dessous de la moitié de la hauteur
des flancs.
Quand la coquille a atteint une certaine taille, la bifurcation devient moins
nette et disparait; puis les côtes intercalaires s’effacent peu à peu et il ne
resle plus que les côtes ombilicales, surélevées jusqu'à une certaine distance
oion externe.
8
Cette espècé a été souvent désignée dans les listes de fossiles de la craie
de l’ombilic, et notablement atténuées sur la ré
pyrénéenne sous le nom d’Ammonites robustus, Schlüter (nom que ce savant
avait déjà changé, en 1876, en celui d’Ammonites Wittekindi, le nom d'An.
robustus ayant été employé précédemment).
Les analogies de l'espèce de Tercis avec celle de Haldem et Lemfôrde sont |
d’ailleurs si lointaines, qu'il ne me paraît pas utile d’nsister sur les différences
qui des séparent.
Les individus jeunes de P. subrobustus présentent aussi quelques analogies
avec ceux de P. neubergicus, mais chez ce dernier le nombre des côtes ombi-
licales est bien moindre, et l’analogie disparait complètement à un stade plus
avancé.
P. subrobustus diffère de P. gollevillensis parce que chez ce dernier l’orne-
mentation est toujours atténuée dans la région médiane des flancs, et les côtes
sont assez obliques en avant.
Gisement. — Cétte espèce se trouve avec P. neubergicus, P. colligatus et
Tarrilites polyplocus dans la grande carrière de Tercis et dans la carrière d’An-
goumé. M. Seunes la cite aussi d'Heugas (Landes).
Echantillons examinés. — Cinq (collections Arnaud et À. de Grossouvre) de
la carrière d'Angoumé (Landes). |
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXVL
Fic. 2°. — Individu (collection A. de Grossouvre) vu de côté pour montrer lornementa-
tion de cette espèce et la persistance des côtes ombilicales dans l’adulte.
Grande carrière de Tercis (Landes).
Fc. 2. — Le même, vu du côté ventral.
a 26
IMPRIMENIE NATIONALE,
202 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
PACHYDISCUS COLLIGATUS. Vox Bnxnonsr, sp. emend. À. DE GROssouvRe.
(PL XXIV, fig. à et 3, et pl. KXXIII.)
1861. Ammonites colligatus. Von Binkhorst, Monographie des qastéropodes et des cephalopodes de
la craie supérieure de Limbourg, p. 25, p. parte, pl. VIIF, fig. 1, 2 et 3 (non pl. VI,
fie. 3; pl. VIE, fig: 1 et 2; pl. VID).
1875. Ammonites epiplectus. Redtenbacher, Cephalopodenfauna der Gosauschichten (Abhandl.
d. k.k. geol. Reichsanstalt}, p. 121, pl. XXVIIT, fig. 1.
1890. Pachydiscus fresvillensis. Seunes, Mém. Soc, géol. de France. Paléontologie. 1, Mém.
2, PO» pl l, Ho.
1890. Pachydiscus colligatus. Seunes, Mem. Soc. géol. de France. Palcontologie. W, Mém. n° 2,
p- 6, pl. I, fig. 1.
1890. Pachydiscus fresvillensis. Seunes, Recherches sur les terrains secondaires de la région
sous-pyréncenne, p. 230, pl. VIT, fig. 2, et pl. VIT, fig. 1, 2 et 3.
Coquille discoïdale, un peu renflée.
Spire formée de tours embrassants, croissant assez rapidement en hauteur
et en largeur; chaque tour recouvre le précédent sur un peu plus du tiers de
sa hauteur.
Ombilic petit, profond, se raccordant graduellement par une courbure
continue avec la convexité générale de la coquille.
Bord externe arrondi, sans quille ni carène.
Section des tours ovalaire, plus haute que large, ayant sa plus grande lar-
geur vers le tiers inférieur de sa hauteur.
Flancs convexes, ornés de côtes saillantes, légèrement pincées à leur partie
supérieure sur les échantillons bien conservés, équidistantes, séparées par
des intervalles bien supérieurs à leur largeur, imfléchies en avant, principa-
lement sur la région externe des flancs et passant sur le contour externe en
y dessmant un sinus assez prononcé, surtout dans les échantillons de grande
taille.
Dans le jeune, les côtes prennent en partie naissance, par paires, de tuber-
cules allongés dans le sens radial et situés sur le bord de l'ombilic; entre
elles, il s’en trouve parfois une ou deux, un peu moins longues que les pré-
cédentes, qui ne descendent pas jusqu’au bord de l'ombülic.
Les tubercules ombilicaux ne sont un peu accentués que dans les échan-
tillons de petite taille ; à un certam âge, ils s’effacent peuà peu, puis les flancs
deviennent lisses autour de l’ombilic jusqu'aux deux tiers de leur hauteur ; les
côtes de la région externe persistent seules pendant un certain temps, puis, à
PHYLLOCERATIDÉS. , 203
une plus grande taille encore, elles disparaissent à leur tour et la coquille
devient complètement lisse : J'ai un échantillon de la carrière d’Angoumé
(Landes) de 25 centimètres de diamètre sur lequel une partie du dermier
tour est aimsi dépourvue de toute ornementation.
Cloisons. — Je n’ai pas eu entre les mains d'échantillons permettant de
donner les cloisons de cette espèce ; je me borne donc à renvoyer à la figure
de Redtenbacher, pl. XXVIIT, fig. 1°; il en ressort nettement qu’elles appar-
tiennent au même type que celles de P. neubergicus.
Observations. — En 1858, M.F.von Hauer a décrit sous le nom d’Ammonites
neubergicus deux échantillons des couches de Gosau, provenant des environs
de Neubero; ils constituent certainement deux espèces différentes, et le plus
grand me paraît devoir être rattaché au type que je viens de décrire. Le dessin
des cloisons de ce dernier donné par Redtenbacher (loc. cit., pl. XXVIF,
fig. 5) se rapportera donc à cette espèce. ,
Von Binkhorst a appliqué le nom d’Ammonites colligatus à une série d’échan-
tillons de la craie du Limbourg.
L'un d'eux provient de la craie dure supérieure de Folx-les-Caves (Brabant)
et est représenté planche VIE.
La plupart des autres consistent en fragments plus ou-moins considérables
recueillis dans la craie jaune supérieure de Benzeraad, près Kunraed (pl. VE,
fie. 3; pl. VIE, fig. 2; pl. VILF, fig. 1, 2 et 3). Enfin un fragment de tour vient
de la craie siliceuse glauconifère des environs de Slenaken (pl. VIF, fig. 1).
À première vue, 1l parait bien évident que ces divers fragments ne peuvent
se rapporter au même type spécifique. |
L’échantillon de Folx-les-Caves, pl. VII, représente une première espèce.
Celui de la planche VE, fig. 3, est insuffisant pour en caractériser une, car
il ne porte aucune trace d’ornementation, et 1l doit donc être écarté.
L’exemplaire de la craie siiceuse de Slenaken (pl. VIE, fig. 1), niveau d’Ac-
tinocamax quadratus, est très impärfaitement représenté, car la figure 1° montre
un fragment de tour à ombilic très grand, tandis que la figure 1? ne peut se
rapporter qu'à une coquille à ombilic très étroit; 1l faut encore écarter cet
échantillon comme insuffisant pour définir une espèce.
Le second échantillon de cette même planche, fig. 2, se rapporte à une
ammonite à tours embrassants, lisses dans le jeune, ornés plus tard de côtes
26.
20% LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
transverses un peu infléchies en avant et beaucoup plus marquées sur la région
externe qu'au voisinage de lombilic; celui-ci est à peu près lisse, au moins
jusqu’au stade de développement auquel appartient l'individu figuré.
Les figures de la planche VITE donnent un ensemble de fragments appar-
tenant bien à un même type spécifique, mais ne pouvant ètre rattachés aux
espèces de la planche VIF, fig. 2, et de la planche VII.
L'ornementation de l'espèce définie par ces dernières figures (pl. VIIF)
consiste en côtes, dont les unes partent de l’ombilic, au voismage duquel elles
sont surélevées ou subtuberculées, et passent sur le bord externe en s'inflé-
chissant en avant, tandis que les autres prennent naissance un peu plus loin
que les premières et s’intercalent entre elles. L’ornementation ne diffère donc
pas de celle des premiers stades des échantillons qui ont servi à M. Seunes
pour défmir P. fresvillensis; en conséquence, je crois devoir restituer à cette
espèce le nom de colligalus, en précisant le type de von Binkhorst, comme je
viens de le faire.
Un autre nom a encore la priorité sur celui de /reswillensis, c’est celui d’epi-
plectus donné en 1873 par Redtenbacher à un échantillon des environs de
Muithmannsdorf (Neue-Welt, Autriche). L'ndividu figuré, de plus grande taille
que celui qui a servi à M. Seunes de type pour son P. fresuillensis, montre
seulement le dernier stade d’ornementation et est à peu près identique à
l'échantillon de la craie de Royan que j'ai fait représenter planche XXXIIT.
Redtenbacher dit, il est vrai, que toutes les côtes, mème sur les tours internes,
prennent naissance sur le bord ombilical. Ce caractère, qui ne ressort guère
sur la figure de Redtenbacher, correspond bien à ce qui se passe dans P. col
ligatus où les côtes viennent converger vers un tubercule ombilical. L'échan-
üllon figuré d'Ammonites epiplectus est d'ailleurs si conforme sous tous les
rapports avec ceux de P. colligatus du Cotentin et de la craie des Landes, que
l'identité des deux types n’est pas contestable.
L’échantillon de Royan et celui de Muthmannsdorf, absolument identiques,
montrent, des le commencement du dernier tour, l'ornementation qui existe
seulement sur l'extrémité du dernier tour deV’individu du Cotentm figuré par
M. Seunes:(loc. cit., pl. IE, fig. 1); la région interne des flancs est lisse; les
côtes, visibles seulement sur la région externe, sont infléchies en avant et
dessinent un chevron sur le contour externe.
M. Seunes a fait figurer un autre échantillon du Cotentin (pl. I, fig. 4)
qui me paraît encore correspondre au type du Limbourg tel que je le précise
PHYLLOCERATIDES. 205
ICI : J'ai pu examimer l'origmal dans la collection de l'École des mines et me
rendre compte de l’existence de surélévations à l'extrémité ombilicale des
côles, caractère qui démontre bien l'identité annoncée. Par contre, le frag-
ment d’'ammonite de la planche IV, &g. 3, doit, en raison de la terminaison
effilée de ses cotes du côté de l’ombilic, être rattaché à un autre type.
En ce qui concerne l'individu figuré par M. Seunes, pl. IV, fig. 1, l'idenu-
fication me parait plus douteuse : les côtes sont un peu plus flexueuses, plus
normales dans la région interne des flancs et plus brusquement infléchies
en avant dans la région externe que chez les imdividus bien typiques de
P. colligatus du Cotentin, de Royan et des Landes, chez lesquels la courbar
des côtes est plus régulière. On a affaire là à une forme particulière qu'il me
paraît difficile, pour le moment, de rattacher à P: colligatus.
Rapports et différences. — Cette espèce se distingue facilement des formes
affines, avec lesquelles elle pourrait être confondue, par ses côtes tuberculeuses
sur le bord de l'ombilic, régulièrement arquées et infléchies en avant, et par
la disparition de l'ornementation, d’abord sur la région mterne des flancs,
puis, à une taille plus avancée, sur toute la coquille.
Gisement. — Pachydiscus colligalus caractérise les couches les plus élevées
de la craie.
Dans le Limbourg, 1l habite l’assise des calcaires durs, dits calcaires de
Kunraed, caractérisée par Belemnilella mucronata, Scaphites constrictus et Henu-
preustes striato-radiatus.
Dans le calcaire à baculites du Cotentin, il accompagne P. neubergicus,
P. collevillensis et Scaphites constrictus. |
Dans la craie de l’Aquitaine, M. Boreau-Lajanadie l’a rencontré à Royan
(Charente-Inférieure), dans les calcaires jaunâtres de l’assise Q de M. Arnaud,
et, dans la même assise, M. Arnaud en a trouvé à Courgeac, près Montmo-
reau (Charente) un bel exemplaire de 25 centimètres de diamètre, montrant
des cloisons jusqu’à l'extrémité du dernier tour.
Dans la craie des Landes, il se trouve dans les calcaires de la carrière
d’Ansoumé,
Dans les Basses-Pyrénées, M. Seunes à signalé son existence dans les cal-
caires durs à stegasters des environs de Gan (Basses-Pyrénées), où J'en ai
récolté moi-même plusieurs échantillons.
206 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
M. Pégot en a recueilli un exemplaire bien typique dans les couches de
Roquefort à Offaster Leymeriei, Orbitolites socialis, Hemipneustes pyrenaïcus, etc.
M. Nicklès a trouvé en Espagne des échantillons bien caractérisés de cette
espèce dans le Maëstrichtien de la Sierra de la Almudaina à Echinocorys tenui-
luberculatus (Nicklès, Études géologiques sur le sud-est de l'Espagne, cité p.103,
sous le nom d’Am. cf. dülmensis).
Enfin, cette espèce se rencontre encore dans les couches de Gosau des
Alpes orientales, dans la région du Neue-Welt et à Neuberg, où elle est
5
accompagnée de P. Brandt, P. neubergicus, etc.
Échantillons examinés. — Plusieurs (collection de l'École des mines, col-
lecuüon de l'institut catholique de Paris) de la craie à baculites de Fresville
(Manche).
Un (collection Boreau-Lajanadie) des environs de Royan, assise Q de
M. Arnaud.
Un autre (collection À. de Grossouvre) de la Dordogne, gisement mconnu.
Un autre (collection Arnaud) de Courgeac, près Montmoreau (Charente),
de l’assise Q.
Deux (collection A. de Grossouvre) de la carnère d’Angoumé (Landes).
Trois (collections Seunes et À. de Grossouvre) de la carrière de Gan
(Basses-Pyrénées).
Deux (collection À. de Grossouvre) des environs de Roquefort (Haute-
Garonne).
Deux (collection Nicklès) venant de la Sierra de la Almudaina, province
d'Alicante (Esp agne ).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIV.
Fic. 1°. — Individu (collection À. de Grossouvre) vu de côté pour montrer l’ornemen-
tation des flancs et la disposition des côtes dans la région ombilicale, à
l'extrémité du dernier tour.
Calcaires durs à stegasters des carrières situées sur la route de Gan à
Rebenacq (Basses-Pyrénées).
Fi. 1}. — Le même, vu du côté ventral. -
Fic. 3. — Tours intérieurs de l'échantillon de la figure 1, visibles sur la face interne du
fragment détaché par la cassure.
PHYLLOCERATIDÉS. 207
Planche XXXIII.
Fic. 1°. — Individu de taille moyenne (collection Boreau-Lajanadie), vu de côté.
Calcaire jaune (assise Q de M. Arnaud) de la falaise de Terrenègre, près
Royan (Charente-Inférieure).
Fic. 1b. — Le même, vu du côté ventral.
PACHYDISCUS VAN DEN BROECKI. À. pe Grossouvre, n. sp.
1861. Ammonites colligatus. Von Binkhorst, Gastéropodes et cephalopodes de la craie supérieure
du Limbourg, p. 25, p. parte, pl. VIIL
Le grand échantillon de Folx-les-Caves, représenté sur la planche VITE,
appartient évidemment à une tout autre espèce que Pachydiscus colligatus :
la coquille est ornée de côtes simples, flexueuses, en forme d'S allongé, aug-
mentant graduellement d'importance de l'ombilic vers le bord externe; entre
ces côtes s'intercalent deux ou trois costules qui disparaissent sur Îa région
interne des flancs. Cette espèce ne peut donc pas être confondue avec Pachy-
discus colligatus et doit recevoir un nouveau nom spécifique.
PACHYDISCUS NEUBERGICUS. F. von Hauer, sp. emend., À. DE GROSSOUVRE.
PI. XXVI, fig, 3: pl XXX, fig. 4; pl. XXX VIII, fig, 3:
5 P 5 P ; $
1858. Ammonites neubergious. F. von Hauer, Cephalopoden der Gosunschichten, p. 12, p.
parte, pl. Il, fig. 1, 2 et 3 (non pl. Il!, fig. 1 et 2).
1669. Ammonites neubergicus. E. Favre, Description des mollusques fossiles de la craie des
environs de Lemberg, p. 14, pl. IV, fig. 2 et 3. :
1872. Ammonites neubergicus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p- 59,
pl. XVIIT, fig. 1 à 3.
1890. Pachydiscus Jacquoti. Seunes, Mem. Soc. geol. de France. Palcontologie. 1, Mém. n° 2,
p-?, pl. Il, fig. 1 à 3.
1890. Pachydiscus Jacquoti. Seunes, Recherches sur les terrains secondaires de la région sous-
pyrénéenne, p. 237, pl. IX, fig. 1 à 4.
1891. Pachydiscus Jacquoti. Seunes, Mem. Soc. gcol. de France. Palcontologie. I, Mém. n° »,
p- 9, pl. JT, fig. 4. : :
Coquille discoïdale, médiocrement renflée.
Spire formée de tours assez embrassants, se recouvrant sur un peu plus de
la moitié de leur hauteur et croissant assez rapidement.
208 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Ombilie moyen se raccordant graduellement avec les flancs.
Flancs un peu convexes.
Bord externe large, arrondi.
Section des tours ovalaire, plus haute que large, ayant sa plus grande
largeur vers le tiers inférieur de sa hauteur.
Dans le jeune âge, la coquille est d’abord complètement lisse; puis appa-
raissent, sur le pourtour de l'ombilic, des côtes radiales assez courtes, un peu
épaisses et surélevées. Plus tard se montrent, sur la région externe, des côtes
arrondies, assez fines, éloignées les unes des autres; elles prolongent les pre-
mières, s’en détachent par bifurcation ou s'intercalent entre elles, de telle
sorte que le nombre des côtes externes est d'environ quatre fois celui des
ombilicales.
Toutes passent sur le contour externe avec une très légère inflexion en
avant et, en général, s’affaiblissent un peu dans la région médiane de ce con-
icur.
De plus, elles sont aussi atténuées dans la région médiane des flancs : au
fur et à mesure que la coquille s'accroît, elles s’effacent peu à peu dans cette
partie et dans la région ventrale, et finissent par disparaitre complètement,
de sorte qué les échantillons adultes ne montrent plus que des côtes radiales
assez élevées qui viennent mourir à mi-hauteur.
Cependant il existe des individus de grande taille, paraissant bien se rap-
porter à cette espèce, chez lesquels les côtes principales, très fortes sur la
région interne des flancs, se montrent encore, mais très affaiblies, sur la ré-
gion externe, où subsistent aussi une ou deux côtes intercalaires également
peu visibles (voir pl. XXXVIIT, fig. 3).
Cloisons. — Je reproduis ci-après (fig. 80) le dessm des cloisons de cette
espèce d’après la figure qui en a été donnée par M. Seunes (Mém. Soc. qéol.
de France. Paléontologie, 1, Mém. n° 2, pl. IL, fig. 2°).
Observations. — En 1858, M. F. von Hauer a créé le nom d’Ammonites
neubergicus pour deux échantillons des couches dites de Gosau provenant de
Neuberg, échantillons qui certainement ne se rapportent pas au même type
spécifique, bien que Redtenbacher assure qu'il a pu, grâce à de nombreux
matériaux, acquérir la certitude que le petit appartient à la même espèce que
le gros.
PHYLLOCERATIDÉS. 209
Fig. 80.
Pachydiscus neubergicus, d’après Seunes, pl. IL, fig, 2°.
Pour moi, le doute ne parait pas possible; le petit échantillon (loc. cut.,
pl. Il, fig. 1 et 2) ne peut être le jeune du grand, reproduit planche II aux
deux tiers de sa taille; ce dernier montre en effet, sur la partie visible de ses
tours internes, des côtes ombilicales beaucoup plus rapprochées qu'elles ne le
sont dans l’autre.
Je considère donc ces deux individus comme appartenant à deux espèces
distinctes; pour moi le grand se rapporte vraisemblablement à Pachydiseus col-
ligatus ,von Bmkhorst, sp. ,et, suivant l'interprétation qui résulte implicitement
des diagnoses données ultérieurement par MM. E. Favre et Schlüter, jadopte
comme type d'Ammonites neubergicus le petit échantillon de la planche IT.
* Les exemplaires de Galicie décrits et figurés par M. Ernest Favre se rap-
portent bien à ce type ainsi qu'aux échantillons français que j'y rattache; comme
dans ces derniers, les côtes sont très atténuées dans la région médiane des
flancs, caractère qui ressort assez peu, il est vrai, sur la figure de l'individu
de Neuberg, mais ce défaut ne peut être attribué qu'au dessinateur, puisque
M. E. Favre fait connaitre qu'il a pu vérifier l'identité des échantillons de
-Galicie et de ceux des couches de Gosau de mêmes dimensions (); de plus, les
côtes ombilicales, surélevées autour de lombilic, ne s'élèvent pas au-dessus
de la mi-hauteur des flancs et ne tendent pas à disparaitre quand la coquille
© NH n’est pas inutile de noter en passant que l'on n’a pas recueilli en Galicie d'exemplaires
aussi grands que ceux des Alpes, circonstance à l'appui de notre thèse que le grand échantillon
de Neuberg et le petit n'appartiennent pas à la même espèce.
27
IMPAIMERIE NATIONALE.
210 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
s'accroit, mais restent bien marquées, comme le monire la figure 3 (loc. cit.,
pl. IV). Leur nombre est de 12 à 14 par tour, et d’après le texte, celui des
côtes de la région externe est de 45 à 50, c'est-à-dire quatre fois plus grand :
la figure mdique, il est vrai, une proportion plus considérable encore de ces
dernières, une soixantaine environ, mais il ÿ.a iout lieu de penser que cet
écart provient d’une erreur du dessinateur plutôt que de la faute de l’auteur.
Dans sa diagnose, M. E. Favre dit, à la vérité, que sur les individus d’une
taille supérieure à 98 millimètres les côtes tendent à s’effacer dans le voisinage
de l'ombilic et que celles de la partie externe persistent seules. Ce caractère
n'apparait sur aucun des échantillons qu'il a fait figurer, et il est probable que
c'est d’après le grand exemplaire des Alpes et la description de M. F. von
Hauer que M. E. Favre mdique cette circonstance.
En 1872, M. le docteur Schlüter a rapporté à Ammonites neubergicus des
échantilions de Lunebourg (assise à Belemnitella mucronata) ; 1 constate qu'ils
sont identiques à ceux de la Galicie et au petit échantillon figuré par M. F.
von Hauer, mais en même temps 1 exprime des réserves expresses sur l'iden-
té spécifique de ce dernier et du grand exemplaire, à cause de la différence
d’ornementation.
J'adopte d'autant mieux ceite manière de voir que les figures de M. le doc-
teur Schlüter montrent bien l'identité des différentes périodes de développe-
ment; d’après la figure 3 de la planche XVIIF, le jeune est d’abord lisse, puis
les côtes ombilicales apparaissent, alors que le bord ventral reste dépourvu
de toute ornementation.
Leymerie a donné le nom d’Ammonites sublævis 0) à deux jeunes mdividus
de la craie supérieure des environs de Monléon (Hautes-Pyrénées) ; M. Seunes
a pu constater qu'ils se rapportent à l’espèce du Cotentin et des Pyrénées.
En 1890, M. Seunes a décrit et figuré sous le nom de Pachydiscus Jac-
quoti®) une espèce de la craie du Cotentin et des Pyrénées qui me parait
être le Pachydiscus neubergicus, von Hauer, tel que l'ont compris MM. E.
Favre et Schlüter. L’échantillon du Cotentin qu'il a fait représenter (Mém.
Soc. géol. Paléontologie, Mém. n° 2, pl. IF, fig. 1) possède un ombilic un peu
plus large et des tours un peu plus renflés que le type; il a par tour 1 2 côtes
ombilicales à chacune desquelles correspondent au plus 3 côtes externes.
% I ya déjà un Ammonites sublenis, Sow., de l'étage callovien.
® M. Douvillé a précédemment appliqué le nom d’Ammonites Jacquoti aux variétés plates d'Am.
macrocephalus.
PHYLLOCERATIDES. 211
L'échantillon des environs de Pau figuré par M. Seunes (Rech. géol. sur les
terrains secondaires de la région sous-pyrénéenne) diffère un peu du type précé-
dent et il montre 3, 4 et même 5 côtes externes pour une côte ombilicale.
Je ne vois aucune différence entre cet individu et celui de la figure 1,
planche XVIIF, de M. le docteur Schlüter.
M. Seunes a représenté en 1891 un échantillon de Pachydiscus Jacquoti qui
appartient à une variété différente du type par certams détails de lornemen-
tation : les côtes de la région externe disparaissent moins vite et persistent en
partie entre les grandes côtes ; celles-ci se continuent jusqu’à la région externe
des flancs et sur le contour ventral. La collection de l’École des mines possède
une empreinte en creux d’un exemplaire du calcaire à baculites de Fresville
qui reproduit ces mêmes caractères. Je fais figurer, pl. XXXVIIL, fig. 3, un
individu de la carrière d’Angoumé (Landes) absolument identique au pré-
cédent. Je crois pouvoir, comme M. Seunes, rapporter cette forme au même
type spécifique que l'espèce dont je m'occupe; elle constitue néanmoins une
variété remarquable par la persistance de l'ornementation sur la région
externe des flancs, malgré une taille déjà grande, circonstance qui résulte
peut-être de conditions particulières de fossilisation.
Rapports et différences. — Pachydiscus neubergicus se distingue facilement
des autres formes analogues par la région médiane de ses flancs presque lisse,
ses côtes ombilicales éloignées et surélevées, et ses côtes externes fines, assez
distantes et très peu infléchies en avant, ainsi que par la persistance des pre-
mières alors que les autres ont disparu.
P. gollevillensis se distingue en particulier de P. neubergicus par son om-
biic nueux délimité, son bord externe plus pincé, ses côtes principales
arquées, plus courtes, moms nombreuses, ses côtes externes moins longues,
plus serrées et plus obliques en avant. Enfin, quand la bifurcation est visible,
elle est beaucoup plus rapprochée de l’ombilic dans la première espèce que
dans la seconde.
P. neubergicus ne parait pas attemdre une taille aussi considérable que P.
colligatus, car le plus grand échantillon que je connaisse de cette espèce
est celui figuré pl. XXXVIIE, fig. 3; il a seulement 15 centimètres de dia-
mètre et possède déjà une partie de sa dernière loge, tandis que M. Arnaud
a recueilli à Courgeac un P. colligatus de 25 centimètres ayant encore des
cloisons à l'extrémité de son dernier tour.
27.«
212 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Gisement.— Pachydiscus neubergicus appartient aux couches les plus élevées
de la craie. d
H se trouve dans le calcaire à baculites du Cotentin.
I n’a pas encore été rencontré dans la craie de l’Aquitaine.
Il existe à Tercis et à Angoumé, où il est accompagné de P. colligatus,
P. Brandt, Echinocorys Hébert et Echinoconus sulcatus.
M. Seunes a fait connaître sa présence dans les calcaires à stegasters des
environs de Pau (Gan, Estialescq. . .) (Basses-P yrénées).
Leymerie l’a signalé sous le nom d’Am. sublævis du Maëstrichtien de Mon-
léon (Hautes-Pyrénées).
Dans l'Allemagne du Nord, il se trouve dans la craie supérieure à Belemni-
tella quadrata de Lunebourg.
Dans les Alpes orientales, il est connu de la région du Neue-Welt et de
Neuberg.
La craie supérieure des environs de Lemberg (Galicie) renferme Pachy-
discus neubergicus en mème temps que B. mucronata et Scapluites constrictus.
Échantillons examinés. — Deux de la craie à baculites du Cotentin (collec-
tion de l'École des mines).
Quatre (collections Arnaud et A. de Grossouvre) des carrières de Tercis,
d'Angoumé et du Bédat (Landes).
Deux (collection Seunes) de Gan et d'Estialescq (Basses-P yrénées).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XX VI.
Fic. 3°. — Individu (collection de l'École des mines) vu de côté, montrant sur le dernier
tour le passage de l'ornementation du jeune à celle de l’âge moyen.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Environs de Fresville (Manche).
F1c. 3°. — Le même, vu du côté ventral.
Planche XXX.
Fi, 4°. — Individu (collection Seunes) vu de côté, montrant sur le dernier tour le pas-
sage de l'ornementation de l'âge moyen à celle de l'adulte.
Calcaires à stegasters des carrières de la route de Gan à Rébenacq
(Hautes-Pyrénées).
Fic. 4?. — Le même, vu du côté ventral.
PHYLLOCERATIDÉS. 213
Planche XXX VIII.
Fic. 3. — Individu (collection À. de Grossouvre) de la plus grande taïlle connue, possé-
dant une partie de sa dernière loge, remarquable par la persistance des
côtes sur la région externe des flancs.
Carrière d’Angoumé (Landes).
PACHYDISCUS PERFIDUS. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXXIV, fig. 1).
Coquille discoïdale, médiocrement renflée.
Spire formée de tours assez embrassants se recouvrant sur un peu plus de
la moitié de leur hauteur et croissant assez rapidement.
Ombilic moyen se raccordant graduellement avec les flancs.
Bord externe arrondi.
Section des tours ovalaire, plus haute que large, ayant sa plus grande
largeur vers le tiers inférieur de la hauteur.
L’ornementation consiste en côtes transverses, surélevées autour de l’om-
bilic, radiales et passant sur le bord externe sans inflexion en avant.
Entre ces côtes principales, il s'en intercale, sur la région externe des
flancs, d’autres un peu plus faibles que les premières, au nombre de deux ou
trois, ne descendant guère qu'à mi-hauteur des flancs où elles s’atténuent et
disparaissent.
Le nombre des côtes intercalaires est de trois au commencement du dernier
tour de l'échantillon figuré; plus loin on n'en compte plus que deux et ensuite
une seule. À ce stade, les côtes principales et les intercalaires deviennent pro-
portionnellement plus robustes, c'est-à-dire plus larges et plus saillantes que
précédemment, surtout sur le pourtour externe, mais elles sont un peu atté-
nuées dans la région médiane.
Cloisons. — Inconnues,
Rapports et différences. — Très analogue dans le jeune âge à P. neubergicus,
cette espèce en diffère par l’ornementation de l'adulte.
Gisement. — Trois échantillons éxaminés (collection Arnaud) de la grande
carrière de Tercis (Landes).
214 LES AMMONITES DE LA CGRAIE SUPÉRIEURE.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXIV.
FiG. 1. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Grande carrière de Tercis (Landes).
PACHYDISCUS GOLLEVILLENSIS. D'Onsreny, sp.
(PI. XXIX, fig. 4; pl. XXXI, fig. 0.)
1842. Ammonites lewesiensis. D'Orbigny, Palcontologie française, terrains crétacés, 1, p. 336.
pl. CI (non pl. CII, fig. : et 2).
1850. Ammonites gollevillensis. D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie, I, p. 212. Terrains
crétacés, 22° étage, Sénonien, n° 17.
1854. Ammonites golleviilensis. Sharpe. Nossil Mollusca of the Chalk, p- 48, pl. XVII, fig. 2.
1891. Pachydiscus gollevillensis. Seunes, Mém. Soc. géologique de France. Pulcontologie. 11,
Mém. n° 2, p. 10, pl. V, fig. 1 à 8.
Coquille discoïdale, comprimée, ë
Spire formée de tours embrassanis, se recouvrant sur plus de la moïtié de
leur hauteur, croissant assez rapidement, surtout en hauteur.
Ombilic médiocre, à paroi verticale se raccordant avec les flancs par un
pourtour arrondi un peu pincé.
Bord externe étroit, arrondi, sans quille ni carène.
Section des tours semi-ovalaire, beaucoup plus haute que large, ayant sa
plus grande épaisseur à peu près vers le premier tiers mférieur.
Flancs peu convexes.
L'espèce est d’abord lisse dans le jeune âge, puis apparaissent autour de
lombilice une série de côtes très courtes, surélevées à leur naissance. À un
stade plus avancé, les côtes ombilicales, au nombre de 8 à 13 par tour, sont
marquées tout au plus sur le premier tiers de la hauteur des flancs, et 1l s'en
détache deux ou trois petites côtes visibles seulement sur le tiers externe;
la bifurcation est le plus souvent obscure, au moins sur les moules internes.
Au même niveau apparaissent une ou deux côtes intercalaires, de sorte qu'à
une côte ombilicale correspondent en général 4, quelquefois à externes et
même plus; ces dermières, infléchies en avant, passent normalement sur le
contour ventral et sont au nombre d'environ 60 par tour.
Plus tard, la partie médiane des flancs parait complètement lisse et l'on
PHYLLOCERATIDES. 215
n’aperçoit plus alors aucune relation entre les côtes ombilicales et les externes.
La coquille semble ensuite persister à ce stade d’ornementation; d'Orbigny
indique bien, il est vrai, qu'elle ne possède plus aucune ornementation dans
la vieillesse, mais je n’ai pas eu l’occasion d'observer d'échantillons présen-
tant ce caractere.
L’ornementation peut varier dans certaines limites; ami, chez l'individu
figuré par M. Seunes (loc. cit., pl. V, fig. 1), elle est plus vigoureuse; les côtes
ombilicales, moins nombreuses, sont plus accentuées et visibles sur une plus
grande longueur; leur nombre ne s'élève qu'à 9.
Sur l'échantillon déjà figuré par M, Seunes (loc. cit, pl. V, fig. 2), que j'ai
fait reproduire planche XXIX, fig. 4, les côtes ombiticales sont moins accen-
tuées que dans le précédent.
Enfin sur l'individu de la planche XXXI, fig. 9, RAA NAN est encore
plus faible ; les côtes ombilicales, plus NOTE sont visibles seulement sur
une petite longueur et elles semblent avoir tendance à s’effacer à l'extrémité
du dernier tour qui correspond au commencement de la loge d'habitation.
Les côtes de la région externe sont elles-mêmes très courtes et vont en
diminuant de valeur du commencement du dernier tour à son extrémité;
il serait donc fort possible que, conformément à l’opinion de d'Orbigny, la
. coquille devienne complètement lisse à un stade ultérieur.
L'individu du Hard Chalk de Damlaght (Irlande) figuré par Sharpe (loc.
, pl. XVIE, fig. 2) ne montre pas de côtes ombilicales.
On a donc là toute une succession d'individus, depuis les variétés à orne-
mentation très faible jusqu'aux formes à ornementation accentuée, chez les-
quelles les côtes ombilicales sont à la fois très fortes et très longues.
Cloisons. — Elles se rapportent au même type que celles de P. neuberqicus
et P. colligatus. On peut s’en rendre compte par l'examen de la figure 9 de la
planche XXXI.
-
Rapports et différences. -— Gette espèce présente beaucoup d’analogies avec
les échantillons d’Ammonites neubergicus, higurés par MM. E. Favre et Schlüter ;
néanmoins, comme je l'ai indiqué précédemment, l'assimilation des deux
formes ne me paraît pas possible.
Gisement. — Pachydiscus gollevillensis appartient aux couches crétacées les
216 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
plus élevées et se trouve dans la craie dure d'Islande à Bel. mucronata et
dans le calcaire à baculites du Cotentin.
_ Je crois qu'il convient de rapporter à cette espèce deux fragments d'am-
monites de la craie des environs de Tercis (Landes).
Enfin M. J. B‘hm signale des marnes de Siegsdorf (Bavière), des formes
voisines d'Ammonites neubergicus qui, dit-il, peuvent être rattachées à Ammo-
nites gollevillensis.
Échantillons examinés. — Trois échantillons (collection de l'Ecole des
mines) du calcaire à baculites des environs de Fresville (Manche).
Deux autres (collection Arnaud) des carrières de la Pointe, près Tercis
(Landes).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIX.
Fic. 4°. — Individu (collection de la Sorbonne) vu de côté.
Calcaïires à baculites du Cotentin. — Fresville, près Valognes (Manche).
Fic. 4}. — Le même, vu du côté ventral.
Planche XXXI.
Fi. 9°. — Individu (collection de l'École des mines) vu de côté.
Calcaires à baculites du Cotentin. — Fresville, près Valognes (Manche).
Fic. 9. — Le même, vu du côté ventral.
Genre SCHLÜTERIA. A. De GRoSSOUvRE, nov. gen.
Je groupe sous ce nom les espèces de la craie supérieure, analogues aux
Phylloceras par leur forme et leur ornementation, mais dont la ligne sutu-
rale se rapproche vraisemblablement de celle des Puzosia et des Pachydiscus
et diffère, en tout cas, de celle des Phylloceras par l'absence des larges feuilles
qui terminent les ramifications des cloisons.
Les derniers Phylloceras typiques se montrent dans le Gault : Phylloceras
Velledæ, d'Orb., et Ph. alpinum, d'Orb.
Dans la craie à marsupites de Norwich, on trouve une ammonite ornée de
fines stries radiales que Sharpe a nommée Ammonites Velledæ, mais qui est
PHYLLOCERATIDES. 217
bien différente de l'espèce de d’Orbigny. Elle se rapproche beaucoup d’une
forme des Corbières, qui habite à peu près le même niveau et qui n’a cer-
tainement pas des cloisons de Phylloceras typique. Je pense donc qui convient
de la rapporter au nouveau genre et je propose de l'appeler :
SCHLÜTERIA PERGENSI. A. ne GROSSOUVRE, n. sp.
1854. Ammonites Velledæ. Sharpe, Fossil Mollusca of the Chalk, p. 39, pl. XVIT, fig. 7 (non
pl. XIX, fig. 6).
Les cloisons représentées par la figure 6 de la planche XIX de Sharpe
se rapportent à un échantillon d’Am. Velledæ du Gault de Ventnor (ile de
Wight) et n'appartiennent pas à cette espèce.
Elle est bien différente de celle de d’Orbigny par la forme de ses tours,
qui sont semi-ovalaires et ont leur plus grande largeur sur le bord de l’om-
bilic, et par ses côtes presque droites.
SCHLÜTERIA ROUSSELI. A. n5 GRoSsOUvRE, n. sp.
(PI. XXIV, fig. 2.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours très embrassants, croissant rapidement en hauteur.
Ombilic petit, assez profond, à paroi verticale nettement séparée des flancs
par un pourtour arrondi un peu pincé.
Flancs à peme convexes.
Bord externe large, arrondi, sans quille.
Section des tours semi-ovalaire, ayant sa plus grande largeur au voisinage
de l'ombuic.
La coquille est ornée de côtes fines, serrées, radiales, prenant naissance à
peu près à mi-hauteur des flancs et passant normalement sur le bord externe.
Cloisons. — Compliquées et très découpées; elles ne sont pas suffisam-
ment nettes sur mes échantillons pour pouvoir être dessmées.
Rapports et différences. — Cette espèce diffère de Schlüteria Pergensi par ses
tours moms épais, ses flancs lisses sur la région ombilicale et son ombilic
moins large.
28
IMPRINERIE NATIONALE,
218 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Elle diffère de Schlüteria velledæformis, Sehlüter, par un ombilic plus large
et des côtes droites, tandis qu’elles sont flexueuses dans cette dernière espèce.
Gisement. — Deux échantillons examinés (collection A: de Grossouvre)
provenant des affleurements de la couche à Lima marticensis et Placenticeras
syrlale sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXIV.
Fig. 2. — Individu (collection A. de Grossouvre), vu de côté, montrant l’ornementation
caractéristique des espèces de ce genre. |
Calcaires marneux jaunes à Lima marticensis, situés immédiatement au-
dessus des marnes bleues qui se trouvent au bas du chemin de Sougraignes
aux Croutets. |
Fire. 2. — Le même, vu de côté.
7
SCHLÜTERIA LARTETI. Seunes, sp.
(PI. XXXIV, fig. » et 3.)
1801. Desmoceras Larteti. Seunes, Mém. Soc. géol. de France. Palcontologie, Mém. n° 2 ; p.19;
pl. IV, fig. 2 et 3; pl. UT, fig. 2.
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours embrassants, croissant très rapidement en hauteur.
Ombulic très étroit.
Section des tours ovale, beaucoup plus haute que large, ayant sa plus
grande largeur vers le milieu des flancs.
Flancs légèrement convexes.
Bord externe arrondi, étroit.
La coquille paraît lisse dans tous les échantillons examinés, ce qui est pro-
bablement dû à l'absence du test. Elle présente par tour quatre ou cinq étran-
glements bien marqués sur le contour externe et sur toute la hauteur de la
coquille, sauf au voismage de l’ombilic où ïls s’effacent un peu. Ges sillons
falculiformes sont fortement infléchis en avant sur la région externe des
flancs et passent sur le contour ventral en y formant un chevron très prononcé
vers la partie antérieure. Dans les individus jeunes, ils manquent complète-
ment, au MOINS sur CeUx que J'ai pu examiner.
PHYLLOGERATIDÉS. 219
Cloisons. — Inconnues.
Gisement. — Cette espèce appartient aux couches les plus élevées de la
craie des Pyrénées. Elle a été trouvée dans la grande carrière de Tercis
(Landes) et dans les calcaires lithographiques à stegasters des environs de
Pau (Basses-Pyrénées).
LL . .
Echantillons examinés. — Deux (collections Arnaud et À. de Grossouvre)
de la grande carrière de Tercis.
EXPLICATION DES FIGURES.
1 Planche XXXIV.
Fic. 2°, — Individu {collection Lartet) vu de côté; reproduction de la figure du mémoire
de M. Seunes, pl. IV, fig. 2°.
Calcaires durs à stegasters. — Route de Gan à Rebenacq (Basses-Pyrc-
nées).
Fig. 22. — Le même, vu du côté ventral.
Fig. 3°. — [ndividu (collection Seunes) vu de côté; reproduction de la figure du mémoire
de M. Seunes, pl. IL, fig. 2.
Calcaires durs lithographiques à stegasters. — Route de Gan à Rebenacq
(Basses-Pyrénées). |
Fri. 32. — Le même, vu du côté ventral: reproduction de la figure du mémoire de
P
M. Seunes, pl. IV, fig. 3
Genre HAUERICERAS. A. De GRossouvRE, nov. gen.
Je donne ce nom à la série de formes se rattachant à Ammonites Gardeni,
que M. le docteur Zittel a considérée comme une section de son genre Desmo-
ceras. Ce groupe comprendra ainsi des coquilles à large ombilic, à tours peu
épais, élevés, ayant leur bord externe tranchant et muni d'une quille ereuse.
Les flancs sont peu convexes ou même plats, sans ornementation, mais pré-
sentent des étranglements transverses plus ou moins nets. La ligne suturale est
complètement analogue: à celle, des Desmoceras, des Puzosia et des: Pachy-
discus ; le premier lobe latéral est aussi long que de lobe ventral. à
Je prends comme type Ammonites pseudo-Gardeni, Schlüter Ftephebn: d.
ob. deutschen Kreide, p.54,.pl.XVE, fe: 3 à.6).
28.
19
12
=]
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Hauericeras pseudo-Gardeni d'après Schlüter, Gephal. .. pl. XVI, fig. 5 et 6.
À ce genre se rattacheront donc Ammonites Gardeni, Bailly, du sud de
l'Afrique, l'espèce de la craie de Galicie décrite sous le même nom par M. E.
Favre (Moll. foss. de la craie des environs de Lemberg, p.16, pl. UE, fig. 5 et 6)
et diverses autres de la craie de l'Inde. D'abord celle de l’Arialoor group, dé-
crite par Stoliczka sous le nom d’Ammonites Gardeni (Cretaceous rocks S. India,
p. 61, pl. XXXIIT, fig. 4, puis Ammonites Durga de V'Ootatoor group (loc.
cit., p. 143, pl. LXXI, 5 à 7).
Ce genre a donc une extension géographique assez considérable.
HAUERICERAS FAYOLT. À. DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PL XXVII, fig. 3.)
Coquille discoïdale, comprimée.
Spire formée de tours médiocrement embrassants, croissant peu rapide-
ment, à flancs peu convexes.
Section des tours plus haute que large, de forme ogivale.
Ombälic assez grand; la retombée des tours à l’intérieur de l'ombilic se fait
assez brusquement par une paroi verticale peu élevée et normale au plan de
symétrie de la coquille.
Bord externe pincé, terminé par une carène sans quille, au moins sur le
PHYLLOCERATIDES. 291
moule interne, car dans les espèces de ce genre la quille est creuse et par
suite rarement conservée sur les moules. Les flancs sont lisses et pré-
sentent seulement par tour quatre sillons bien nets, quoique peu profonds.
Ces sillons partent du bord de l'ombilic, se dirigent d’abord obliquement en
avant, rebroussent en arrière dans la région médiane des flancs, puis s’m-
fléchissent de nouveau très fortement en avant sur le bord externe, où 1ls
atteignent la carëne ventrale en s’effaçant un peu.
Cloisons. — Inconnues.
Rapports et différences. — Cette espèce est très voisme d’Am. pseudo-Gar-
dent, Schlüter, et s’en distingue par ses sillons moins nombreux et surtout
par leur parcours falculiforme, tandis que dans l’autre espèce ils sont à peu
près rectilignes sur la plus grande partie de la hauteur des flancs et s’inflé-
chissent seulement en avant sur la région externe. Ces mêmes caractères
servent à distinguer Hauericeras Fayoli de Hauericeras Gardent, Favre.
Gisement. — Campanien supérieur. Assise Q de M. Arnaud.
Echantillons examinés. — Un seul (collection Boreau-Lajanadie) des envi-
rons de Montmoreau (Charente).
Des fragments de tours, appartenant certamement à la mème espèce, ont
été trouvés par M. Arnaud dans les silex à F aujasia Faujasi et Cassidulus lapis
cancri (assise Q) des environs de Mussidan (Dordogne).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XX VIL.
Fi. 3°. — Individu (collection Arnaud), type de l'espèce, vu de côte.
Marnes à Orbitoides media des environs de Montmoreau: assise Q de
M. Arnaud.
Fic. 3°. — Le même, vu du côté ventral: le bord ventral est nettement caréné sur les
9
parties bien conservées, et il est fort probable qu'il portait une quille
comme les autres formes de cette série.
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
19
12
19
HAUERICERAS WELSCHI. À. pe GRossOUVRE, n. sp.
(PL XXXV, fig. 0.)
Cette forme, très voisine de la précédente, s'en distingue par ses tours
plus élevés, plus embrassants, par ses sillons moins flexueux; elle se distingue
de Hauericeras pseudo-Gardeni par ses sillons moins nombreux, légèrement
flexueux et mois infléchis en avant sur la région externe.
L'échantillon figuré ne possède pas de quille, mais un autre échantillon,
provenant du même gisement, a conservé la sienne, de sorte que la section des
tours est la suivante :
Fig. 82.
Cloisons. —-Inconnues.
Gisement. — Deux échantillons examinés (collection JE Jean et À. de Gros-
souvre) provenant des marnes bleues à Mortoniceras texanum du chemm de
Sougraignes aux Croutets (Aude).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXV.
Fic. 9. — Individu (collection J' Jean) vu de côté.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum du bas du chemin de Sougraignes
\
aux Croutets, au-dessous des calcaires marneux à Lima marticensis.
LYTOCERATIDÉES. 993
FAMILLE DES LYTOCERATIDÉS.
Les Lytoceras typiques apparaissent dès la base du lias ; ils sont caractérisés
par un ombilic très grand, des tours à section presque circulaire à peme em-
brassants, quelquefois simplement contigus. L’ornementation consiste en cos-
tules d’accroissement, souvent gaufrées. Les moules montrent fréquemment
des sillons transverses, droits ou flexueux. La ligne suturale donne le carac-
tère le plus net de cette famille : les lobes et les selles sont peu nombreux
et bifides.
Les Lytoceras, très abondants dans les couches du système infracrétacé,
paraissent faire complètement défaut dans la craie.
Cependant parmi les ammonites de Sougraignes se trouve une espèce qui
me semble devoir être rattachée à ce genre en raison de la forme de ses
cloisons toutes bilobées; elle s’en éloigne par son ornementation, consistant en
côtes droites, fortes et élevées. À
Je range aussi dans cette même famille une aütre série d'espèces ana-
logues à Ammonites Duvali du néocomien, sous le rapport de la forme, de
l'ornementation et de la ligne suturale. Les cloisons, bilobées comme celles
des Lytoceras, sont composées d’un plus grand nombre d'éléments. Le pre-
mier lobe latéral, assez large, est subdivisé en deux parties à peu près égales
par une échancrure médiane, el chacune des subdivisions est elle-même dé-
coupée en deux segments. L'ornementation consiste en stries smeuses partant
obliquement du bord de l'ombilic. Je donne à ce groupe le nom de Gaudryceras.
Genre LYTOCERAS. Suess.
LYTOCERAS SICARDI. À.DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXXVIL, fig. 6 et 11.)
. Coquille discoïdale.
Spire formée de tours peu embrassants » presque juxtaposés, croissant très
lentement.
Ombilic large, peu profond, mal délimité.
Section des tours arrondie, un peu plus large que haute.
294 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Flancs peu convexes.
Bord externe large, convexe.
Cette espèce est ornée de côtes droites, élevées, éloignées les unes des
autres et passant normalement sur le bord ventral : leur nombre est de vingl-
sept par tour.
Je ne connais de cette espèce, en dehors d’un petit fragment et de l'indi-
vidu représenté amplifié (pl. XXXVII, fig. 9), qu'un exemplaire de plus
grande taille (pl. XXXVIF, fig. 5), consistant en un fragment de tour et une
empreinte d'une partie des autres.
Cloisons. — Les cloisons sont tout à fait caractéristiques; comme dans les
Lytoceras typiques, les selles et les lobes sont tous bifides et la ligne suturale,
réduite à ses deux lobes latéraux, est remarquable par la forte divergence
des deux branches de chaque lobe et de chaque selle, ce qui lui donne l’as-
pect des cloisons de certains céphalopodes déroulés, tels que les Hamites.
Fig. 83.
Vos PT 52
Zi à ù + .
7
Lytoceras Sicardi (gros.— 12), d'après l'échantillon représenté pl. XXXVII, fig. 10,
? et un autre fragment (clichés de M. Nicklès).
Gisement. — La présence d'un Lyloceras bien typique!) dans les couches
(@) L'examen d'un nouvel échantillon mieux conservé m'a montré un caractère qui m'avait
échappé tout d'abord; on l'observe néanmoins sur exemplaire figuré lorsqu'on le regarde avec
attention à la loupe. Les premiers tours de cette coquille ne sont pas enroulés dans le plan des der-
niers, mais forment une petite spirale autour d’un axe oblique à ce plan. Cette espèce ne doit donc
pas être rattachée aux ammonites proprement dites et se rapproche au contraire des Heteroceras.
Il convient de la dénommer, au moins provisoirement, Heteroceras (?) Sicardi.
LYTOCERATIDÉS. 295
supérieures de la craie est certainement très intéressante, car je ne crois pas
que l'on en connaisse à partir du Gault. Cette espèce présente, en outre, ce
caractère particulier d’être ornée de côtes, tandis que l’ornementation de
tous les Lyloceras consiste en fines stries linéaires.
Les échantillons examinés (collection A. de Grossouvre) proviennent des
environs de Sougraignes, des couches à PI. syrtale, comprises entre les bancs
à hippurites du chemin des Croutets.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXX VII.
Fic. 6. — Fragment d'un individu (collection A. de Grossouvre) de taille moyenne, avec
l'empreinte d’une partie des tours.
Marnes ferrugineuses à Placenticeras syrtale comprises entre les deux bancs
inférieurs de rudistes sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Fig. 11°. — Individu (collection À. de Grossouvre) de petite taille, reproduit avec un
grossissement de deux diamètres, type de l'espèce, vu de côté.
Marnes bleues comprises entre deux bancs d’Hippurites cornucopiæ. En-
virons de Sougraignes (Aude).
Fic. 11°. —— Le même, vu du côté ventral.
Genre GAUDRYCERAS. A. pe GRossOuvRE, nov. gen.
Ce genre est caractérisé par l'allure des stries de la coquille partant de
l'ombilic, imfléchies en avant, et par une ligne suturale formée de lobes et
de selles assez nombreux, les lobes étant tous à terminaison paire.
Les coquilles de ce genre rappellent donc, à première vue, celles des Lylo-
ceras vrais, aussi bien par leur forme que par leur ornementation; celle-ci
consiste en fines stries d’accroissement , mais elle diffère néanmoins essentielle-
ment de celle des Lytoceras par ce caractère que les stries, au lieu d'arriver
sur le bord de l’ombilic normalement ou obliquement vers l'avant, se rejettent,
au contraire, en arrière. Cette disposition, que l’on observe dans Ammoniles
Duvali du néocomien, se retrouve dans les espèces de la craie supérieure que
je vais décrire. De plus, la ligne suturale, tout en présentant des analogies
étroites avec celle des Lytoceras par ses lobes bifides, n’est pas aussi réduite
que dans ces derniers, où elle se compose uniquement de deux lobes latéraux.
Je donne, à titre d'exemples, les cloisons d’Ammonites Duvali, empruntées
29
LMPRIMZRIE NATIONALE,
296 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
à l'ouvrage de d’Orbigny, et celles d’un échantillon de la craie des Corbières,
obtenues par la photographie, grâce à l'obligeant concours de M. Nicklès.
À ce groupe se rattachent évidemment Ammonites glaneckensis, Redtenbacher
(Cephal. d. Gosauschichten, p. 119, pl. XXVIL, fig. 3), qui provient de Gla-
neck, près Salzbourg, Ammonites luneburgensis, Schlüter (pl. XVHE, fig. 8 et
9), de la craie supérieure à Belemnitella mucronata des environs de Lune-
bourg, et Ammoniles Jukesiü, Sharpe (pl. XXIIT, fig. 11), de la craie du comté
de Londonderry; le fragment de cloisons de cette dernière espèce (fig. 11°)
confirme cette attribution.
Fig. 84.
Gaudryceras Rouvillei (gros. — 10), d'après l’exemplaire représenté pl. XXXVIL, fig. 16
(clichés de M. Nicklès).
Ce genre est largement représenté dans la craie de l'Inde. Stoliczka a dé-
crit de lOotatoor group Am. involutus (p.150, pl. LXXW, fig. 1), Am. madras-
patanus (p. 151, pl. LXXV, fig. 2), Am. revelatus (p.152, pl. LXXV, fig. 3),
Am. Cola (p. 153, pl. LXXV, fig. 4), Am. Sacya (p. 154, pl. LXXV, fig. 5
à 7, pl. LXXVI, fig. 1 à 3), qui lui appartiennent certainement, tant à cause
de l'allure des stries fines qui ornent la coquille qu'en raison de leurs cloi-
sons, bâties sur le même plan que celles dont j'ai donné la figure plus haut.
LYTOCERATIDÉS. 297
Dans la plupart des formes de ce groupe, les tours croissent très lentement
dans le jeune et sont d'ordinaire peu embrassants, de sorte que la coquille
présente alors l'apparence d’un vrai Lytoceras, puis les dimensions des tours
gmentent rapidement en largeur et surtout en hauteur, le recouvrement
s'accentue et l'aspect de la coquille change notablement. Les échantillons figurés
au
de Gaudryceras mite montrent bien ce caractère ; il ressort aussi d’une manière
fort nette de l'examen des figures d'Ammonites Sacya données par Stoliézka.
GAUDRYCERAS MITE. F. vox HAuER, sp.
PI, XX VI, fig, 4; pl. XXXIX.
Se 1D
1866. Ammonites mitis. F. von Hauer, Neue Cephalopoden der Gosaugebilden, p. 6 ; pl. Il, fig. 3
et 4.
1873. Ammonites mitis. Redtenbacher, Cephalopodenfauna der Gosuuschichten. Abhandl. d. k. k.
geol. Reichsanstalt, V, P: 119, pl. XXVIT, fig. 4.
Coquille discoidale.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant assez lentement dans le
jeune, et plus rapidement dans l'adulte.
Ombuilic large, peu profond, mal délimité.
Section des tours ovalaire, un peu plus haute que large.
Flancs convexes. Ë
Bord externe large, arrondi.
La coquille est ornée de fines stries, flexueusés, qui partent de l'ombilic
en s’inclimant en avant, reviennent en arrière vers le premier tiers de la hau-
teur des flancs, et passent sur le bord externe en y dessmant un chevron
dirigé vers la partie antérieure.
Entre ces stries, il s’en intercale d'ordinaire une, très rarement deux qui
ne descendent pas Jusqu'à l'ombilic. Toutes sont distribuées assez régulière-
ment comme espacement et sont à peu près de même valeur. Cependant, sur
certains échantillons, on voit parfois, de distance en distance, des stries plus
fortes ; Jai observé notamment cette disposition sur un échantillon de Sou-
oraignes de la collection de M. l'abbé Prax. Elle a été signalée par M. F.
5
von Hauer chez l'individu des environs d’Ischl.
Cloisons. — Redtenbacher a donné les cloisons du type de M. F. von Hauer :
les lobes sont bifides, la première selle est trifide et les autres bifides.
29:
228 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Gisement. — Cette espèce a été établie d’après un individu unique trouvé
dans les couches de Gosau, sur le chemin d’Ischl à Strobl.
Des deux échantillons figurés (collections Péron et A. de Grossouvre), lun
a été recueilli par M. J' Jean, l’autre par M. Péron, dans les marnes à Mort.
tevanum, sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
J'ai vu aussi un échantillon de ce même gisement dans la collection de
M. l'abbé Prax.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XX VI.
Fic. 4. — Individu (collection A. de Grossouvre) vu de côté, montrant l’ornementation
caractéristique des formes de ce genre.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum sur le chemin de Sougraignes
‘aux Croutets (Aude).
Planche XXXIX.
Fig. 1°. — Individu adulte (collection Péron), remarquable par son état de conservation
et ayant encore son test.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum sur le chemin de Sougraignes
aux Croutets (Aude).
Fig. l?. — Le même, vu du côté ventral, pour montrer l'inflexion en avant des côtes
sur cette région, caractère qui distingue cette espèce de G. Rouvillei.
GAUDRYCERAS ROUVILLET. A. DE GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXXVII, fig. 7 et 10.)
Cette espèce est analogue à la précédente pour la forme et l’ornementa-
tion; elle en diffère par ce détail que les côtes, plus fines, passent norma-
lement sur le contour externe au lieu de s’y infléchir vers l'avant; les côtes
intercalaires, moins nombreuses, manquent même de temps en temps.
Fig. 86:
MAN
Gaudryceras Rouvillei | gros. — 10), d'après l'exemplaire rprbenté pl FES fig. 10
(clichés de M: Nicklès).
a
LYTOCERATIDES. 299
‘échantillon de taille moyenne (collection Gabelle) provient des environs
de Soulaige et son gisement précis est inconnu.
Près de Sougraignes (Aude), M. Jl Jean a recueilli plusieurs échantillons
de cette espèce, dans les marnes bleues à petits fossiles, qui sont interca-
lées entre deux bancs à Hip. cornucopiæ et qui renferment de petits céphalo-
podes pyriteux; ceux qui ont conservé leur test blanc montrent à la loupe
les stries d’accroissement, tandis que sur les parties où ce test manque, on
peut observer les cloisons admirablement conservées. Je donne ci-dessus leur
dessin, d’après les photographies que mon confrère, M. Nicklès, a bien voulu
prendre. Elles font ressortir fort nettement le plan de la ligne suturale de
cette espèce.
D'après ce qui précède, Gaudryceras Rouvillet habite un niveau un peu
supérieur à celui de Gaudryceras müte et caractérise les couches supérieures
de l’étage santonien.
Cette espèce est bien voisine de Gaudryceras madraspatanum de la craie
d'Ootatoor dans l'Inde (Stoliczka, loc. cit., pl. LXXV, fig. 2), et les différences
entre elles sont si faibles que Je suis très porté à admettre leur identité.
EXPLICATION DES FIGURES,
Planche XXX VII.
Fic. 7°. — Individu (collection Gabelle), type de l’espèce, vu de côté.
Environs de Soulatge (Aude). Gisement inconnu.
Fi. 7? — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
Fic. 7°. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
Fic. 10°. — Individu (collection À. de Grossouvre) de petite taille, reproduit avec un
grossissement de deux diamètres, vu de côté.
Marnes bleues comprises entre deux bancs à Hippurites cornucopiæ. En-
virons de Sougraignes (Aude).
Fic. 1OP. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
Fic. 10°, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière,
GAUDRYCERAS COLLOTI. A. DE GRossouvrE, n. sp.
(PL. XXXVII, fig. 8.)
Coquille discoïdale, médiocrement renflée.
230 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Spire formée de tours assez embrassants, chacun d'eux recouvrant de pré-
cédent sur environ les deux tiers de sa hauteur.
Ombilic assez peut.
Section des tours ovale, plus haute que large, ayant sa plus grande largeur
à peu près à moitié hauteur.
Flancs convexes.
Bord externe large, convexe.
La surface de la coquille, vaguement ondulée en travers, est couverte de
stries, excessivement fines, parallèles à ces ondulatons, qui partent oblique-
ment du bord ombilical et se redressent sur la région externe, de manière à
passer normalement sur le bord ventral.
Cloisons. — Très ramifiées.
Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche des Gaudryceras par
l'allure de ses stries et Je crois devoir la rapporter à ce genre, malgré son
peut ombilic. Elle se distingue des formes analogues par les ondulations de
la surface de la coquille. On trouve dans la craie de l'Inde une forme très
voisine : Ammoniles madraspatanus, Forbes in Stoliczka. L’échantillon repré-
senté pl. LXXV, fig. 2, a la même ornementation, sauf que les ondulations
de la surface sont plus larges dans l'espèce de l'Inde que dans celle des Pyré-
nées, et on peut voir qu'à l'extrémité du dernier tour elles augmentent assez
rapidement de largeur. Seulement, dans la première, les ondulations et les
stries présentent une inflexion médiane qui n'existe pas chez G. Colloti. H est
fort probable que l'adulte de cette dernière espèce doit être une forme très
voisine d'Ammonites lüneburgensis et en différant seulement par linflexion des
strictions de la coquille.
Gisement. — L'échanullon figuré ainsi qu'un autre moins bien conservé
(collection de l'Ecole des mines) proviennent des calcaires à stegasters de
Rebenacq (Basses-P yrénées).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXX VII.
Fic. 8. — individu (collection de l'École des mines) vu de côté pour montrer l'orne-
mentation caractéristique'de-laicoquille.
LYTOCERATIDÉS. 231
Carrière de la route de Gan à Rebenacq (Basses-P yrénées).
Calcaires à stegasters.
Fra. 8°. — Le même, vu du côté ventral.
GAUDRYCERAS LÜNEBURGENSE. Scniürer, sp.
1872. Ammonites lüneburgensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 62,
pl. XVIIT, fig. 8 et 9.
M. Seunes m'a montré autrefois un fragment d’ammonite de la craie de
Tercis qui m'a paru se rapporter aussi complètement que possible à l'espèce
de Lunebourg décrite par M. le docteur Schlüter. Je regrette de ne pas faire
reproduire cet intéressant échantillon, mais mon confrère n’a pu le retrouver
lorsque je l'ai prié de vouloir bien me le communiquer.
En mentionnant la présence dans la craie des Pyrénées de ce type curieux,
je crois devoir signaler son extrême analogie avec Ammonites Sacya, Forbes,
et notamment avec l'échantillon de la figure 7 de la planche LXXV de lou-
vrage de Stoliczka.
J'ajoute que, d’après la remarque de M. le docteur Schlüter, on voit à la
loupe sur les échantillons bien conservés de fines stries : cette espèce se rat-
tache donc aux autres formes de ce, groupe par l'allure particulière de son
ornementation. fige d
GAUDRYCERAS PLANORBIFORME, J. Bônm, sp.
(PL XXVIT, fig. 2; pl. XXXIV, fig. 4 et 5; pl. XXXV, fig. 7.)
1891. Desmoceras planorbiforme. J. Bôhm, Die Kreidebildungen des Fürberges und Sulzberges
bei Siegsdorf (Palæontographica), pl. I, fig. 11 et 12.
1891. Puzosia Haugi. Seunes, Mém. Soc. geol. de France. Paléontologie. I, Mém. n° 2, p. 20,
pl. VI, fig. 1.
Coquille discoïdale.
Spire formée de tours peu embrassants, croissant lentemerit en hauteur et
en largeur.
Ombilic large, peu profond, mal délimité.
Section des tours subcirculaire.
Flancs convexes.
Bord externe large, arrondi.
232 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Les premiers tours de cette espèce sont à peu près lisses, ou du moins pa-
raissent lisses sur la plupart des échantillons, car l'individu de la planche XXVIF,
fig. 2, montre de fines stries obliques conservées sur une petite partie du
dernier tour; mais 1l est probable qu'elles doivent disparaitre le plus sou-
vent sur les moules internes et qu'elles sont conservées seulement lorsque
les conditions de fossilisation sont exceptionnellement favorables. La coquille
présente par tour quatre forts étranglements transverses, légèrement flexueux
et obliques vers l'avant, qui dessinent sur le bord ventral un petit chevron.
Ces sillons sont accompagnés en avant et en arrière de deux bourrélets, très
peu marqués sur les premiers tours, très accentués sur les derniers, et dont
le postérieur, beaucoup plus vigoureux que lantérieur, revient un peu en
arrière sur le bord de l’ombilic en s’atténuant progressivement.
À partir d'une certame taille, on voit apparaitre sur les derniers tours,
immédiatement après chacun des étranglements, des côtes fortes, flexueuses,
obliques en avant, au nombre de six à huit entre deux étranglements suc-
cessifs, naissant sur le bord de l’ombulic où elles sont d’abord très atténuées,
puis prenant progressivement de l'importance, pour s’effacer ensuite peu à
peu en arrivant sur le bord externe, de tellemanière que la région ventrale
reste lisse.
Cloisons. — Le dessin des cloisons donné par M. J. Bôhm (loc. cit., pl. I,
fig. 12°) montre une série de lobes et de selles bifides, ce qui prouve bien
que son Desmoceras planorbiforme se rapporte au genre Gaudryceras et ne peut
être en aucun cas rattaché aux Desmoceras.
Observations. — M. J.Bühm a établi cette espèce d’après des échantillons
de petite taille provenant des couches supérieures de la craie à Belemnitella
mucronata des environs de Siegsdorf (Haute Bavière); ils montrent les étran-
glements obliques et les stries fines des individus de Tercis. À
Un peu après la publication du mémoire de M. J. Bôühm, M. Seunes a dé-
crit un exemplaire de plus grande taille sous le nom de Puzosia Haugi; il ne
me parait pas douteux que celui-ci est l'adulte de ceux de Siegsdorf, comme
le montre l’échantillon intermédiaire que j'ai fait représenter planche XXVIF,
fig. 2, et ce que confirme encore l'identité de niveau des deux gisements.
Rapports et différences. — Cette espèce présente beaucoup d’analogies avec
LYTOCERATIDES. 233
Ammonites Jukesu, Sharpe (Fossil mollusca, pl. XXI, fig. 11), de la craie à
Belemnitella mucronata d'Irlande (comté de Londonderry), mais dans celui-ci
les tours croissent un peu plus rapidement, et les étranglements et les stries
sont normaux à l’enroulement au lieu d’être fortement obliques comme dans
G. planorbiforme.
Gisement. — Elle habite les couches les plus élevées de la craie; elle se
trouve à Tercis, avec Pachydiscus neubergicus, P. colhigatus, etc.; dans les cal-
caires à stegasters des environs de Pau, elle est associée à ces mêmes céphalo-
podes.
Enfin, dans les Alpes Bavaroises, M. J. Bühm a fait connaître son existence
dans le flysch des environs de Siegsdorf, où elle est accompagnée de Be-
lémnitella mucronata, Scaphites constrictus, et d’un Pachydiscus que M. Bôhm
appelle P. neubergicus, mais qui, dit-il, rappelle Ammoniles gollevillensis de
d'Orbigny.
Echantillons examinés. — Deux (collection Arnaud et A. de Grossouvre)
de la grande carrière de Tercis (Landes).
Un moulage en plâtre pris sur une empreinte en creux (collection Nicklès
5 P P P
des calcaires marneux à ÆEchinocorys tenuituberculatus du Mas de Blas Giner,
»
près Alcoy (Espagne).
L’échantillon figuré par M. Seunes provient des calcaires à stegasters ex-
ploités sur la route de Gan à Rébenacq (Basses-Pyrénées).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XX VII.
F16. 2. — Individu (collection Arnaud) vu de côté et montrant à l'extrémité du dernier
tour un fragment de l’ornementation qui caractérise le jeune âge de cette
‘espèce.
Grande carrière de Tercis (Landes).
Planche XXXIV.
- Fic. 4. — Individu vu de côté : reproduction de la figure du mémoire de M. Seunes,
pl. VI, fig. 1°.
Calcaires durs lithographiques à stegasters.
Route de Gan à Rebenacq (Basses-Pyrénées).
30
IMPRIMENRIE NATIONALE.
254 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
1
Fire. 5°. — Le même, vu de côté : reproduction de la figure du mémoire de M. Seunes,
fig. 1}, pl. VI
Fig. 5°. — Le même, vu du côté ventral : reproduction de la figure du mémoire de
M. Seunes, fig. 1°, pl. VI.
Planche XXXV.
Fic. 7. — Individu (collection Nicklès) vu de côté, d’après le moulage d’une empreinte
en creux.
Calcaires marneux à Echinocorys tenuituberculatus du Mas de Blas Giner,
près Alcoy (Espagne).
RÉSUMÉ SUR LES PHYLLOCGERATIDÉS ET LES LYTOCERATIDES. 235
2ÉSUMÉ
SUR LES PHYLLOCERATIDÉS ET LES LYTOCERATIDÉS.
On voit, par ce qui précède, que les vrais Phylloceras n'existent pas dans
la craie, à moins que l’on ne rattache encore à ce genre les espèces de la craie
de Finde (Ootatoor group) décrites par Stoliczka sous les noms d’Ammonites
subalpinas (loc. cit., pl. LVIIT, fig. 3), Am. Surya (pl. LVIE, fig. 5), Am.
diphylloïtes (pi. LIX, fig. 8 à 13), Am. Yama (pl LIX, fig. 12), Am. inanis
(pl. LE, fig: 13 et 14). En tout cas, ces types ne représentent plus qu'un
genre en dégénérescence, ñe possédant plus ces belles cloisons persillées, à
feuilles larges et arrondies, qui existent encore dans les Ammonites alpinus,
d'Orb., et Am. Velledæ, d'Orb., du Gault d'Europe.
Parallèlement aux Phylloceras, on voit se développer une série d'autres
formes qui semblent en dériver, si l'on s’en rapporte aux caractères fournis par le
plan général des cloisons. Cé sont d’abord les Desmoceras, qui apparaïssent dès
l'étage néocomien et dont on retrouve des représentants jusqu'au sommet de la
craie. Puisles Puzosta, qui remontent seulement jusqu'au santonien, et enfin les
Pachydiscus. Chez ces derniers, l’ornementation, souvent très vigoureuse, offre
un contraste frappant avec celle qui est habituelle aux autres genres de cette
famille ; néanmoins la ligne suturale présente de si grandes analogies avec celle
des Puzosia et des Desmoceras, qu'il me semble difficile de ne pas les consi-
dérer tous comme appartenant au même groupe. |
Les Pachydiscus sont relativement rares dans le coniacien et le santonien et
ils n’acquièrent tout leur développement que dans les parties les plus élevées
de la craie.
Se plaçant près des Pachydiscus par les caractères de leurs cloisons et près
des Phylloceras par leurs coquilles lisses ou ornées seulement de stries fines,
les Schlüteria constituent un petit groupe, également représenté dans la craie
de l’Inde. a |
Enfin J'ai rattaché à la famille des Phylloceratidés le groupe d’Ammonites
Garden; 1 semble bien posséder une ligne suturale construite sur le même
30.
236 LES AMMONITES DE LA GRAIE SUPÉRIEURE.
plan que celle des genres précédents, mais il offre, sur son bord externe, une
quille fortement sallante et creuse comme chez les dorsocavati. Les représen-
tants de ce genre habitent le santonien et le campanien.
Les Lytoceratidés deviennent fort rares dans les couches crétacées à partir
de l’aptien, et les Lytoceras francs font absolument défaut. Cependant Sto-
liczka a figuré de la craie de l'Inde une espèce, Ammonites Mahadera (loc cit.,
pl. LXXX), dont l'ornementation, consistant en stries frangées, rappelle tout
à fait celle des Lytoceras typiques.
En Europe, je ne connais, au-dessus de l’aptien, comme pouvant se ratta-
cher à ce genre que la seule espèce décrite sous le nom de Lytoceras Sicarch;
elle est, d’ailleurs, remarquable par ses côtes saillantes qui lui donnent l'ap-
parence d’un Costidiscus ).
Près des Lyloceras se développe un autre groupe, les Gaudryceras, qui
présente beaucoup d’affinités avec eux, mais qui s'en distingue par une allure
différente de l’ornementation et par une ligne suturale beaucoup plus com-
plète. La collection de l'École des mines possède deux représentants de ce
genre appartenant à l'étage cénomanien : l’un provient de la craie de Rouen,
l'autre des environs de Vergons (Basses-Alpes). En France, les autres espèces
de la craie supérieure sont cantonnées dans la région pyrénéenne; en dehors
des types décrits, j'en connais encore de la zone à Micraster brevis des Cor-
bières et des calcaires de Tercis, mais les échantillons que j'ai eus ne sont pas
suscepübles d'une description : je me borne donc à les mentionner.
Voir l'observation en note, p. 224.
RÉSUMÉ SUR LES PHYLLOCERATIDÉS ET LES LYTOCERATIDÉS. 237
RÉPARTITION VERTICALE DES ESPÈCES SÉNONIENNES
DES FAMILLES DES PHYLLOCERATIDÉS ET DES LYTOCERATIDÉS.
CGONIACIEN SANTONIEN CAMPANIEN
Re.
INFÉRIEUR.
ESPÈCES OBSERVÉES. suPÉ-
1
inférieure
supérieure,
SUPÉRIEUR.
inférieure
supérieure.
RIEUR.
PHYLLOCERATIDÉS.
Desmoceras ponsianum, n. sp
— pyrenacum, n. sp
— ‘Stobæi, Nilsson, sp
Puzosia hernensis, Schlüter, sp
— Le Marchandi, n. sp
— corbarica, n. sp
Pachydiseus galicianus, E. Favre, sp...
Kæneni, n. sp
Levyi, n. sp
Sayni, n. sp à
Oldhami, Sharpe, sp...
Launayi, n. sp
isculensis, Redtenbacher,sp.
Jeani, n. sp
Linderi, n. sp
Carezi, n. sp
Cayeuxi, n. sp...
Brandti, Redtenbacher, sp.
Canali, n. sp
Sturi, Redtenbacher, sp...
Lundereni, n. sp
dülmensis, Schlüter, sp. -
subrobustus, Seunes
colligatus, Binkhorst, sp. .
van den Broecki, n. sp...
neubergicus, v. Hauer, sp.
perfidus, n.s
golevillensis, d'Orb., sp...
Schlüteria Pergensi, n. sp
— Rousseli, n. sp
— velledæformis, Schlüter, sp.
— Larteti, Seunes, sp
Hauericeras Gardeni, (Baïly) Favre, sp.
en pseudogardeni, Schluter, sp.
_ Fayoli, n. sp
— Welschi, n. sp
Ne Ke
Ke KKK- - KKKKKK
LYTOCERATIDES.
Lytoceras Sicardi (), n. sp
Gaudryceras mite, v. Hauer. sp... ....
—— Rouvillei, n. sp..........
lüneburgense, Schlüter, sp.
planorbiforme, J.Bôhm , sp.
KKX <= >
() Voir la note, p. 224.
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
[I
[#r]
ee]
Genre SCAPHITES. Parkinson.
Ce groupe d'espèces, dont la spire est partiellement déroulée, a été con-
sidéré par Neumayr comme dérivant'des Perisphinctes, à cause de la forme
et de l’ornementation des aptychus que l’on a rencontrés chez quelques mdi-
vidus : il les a rattachés aux Holcostephanus.
D'autres paléontologistes les ont rapprochés des Lytoceras en raison de leurs
lobes et selles bifides, mais, comme l'a fait observer M. Douvillé, la présence
de tubercules sur la coquille parait exclure toute: parenté entre ces deux
genres.
Fig. 87.
AU
7j
)
ie DEN
Scaphites, sp. (gros.— 12) (), d'après un échantillon des environs de Sougraignes
(cliches de M. Nickles).
Contrairement aux opinions précédentes, M. Douvillé est d'avis que le plan
général des cloisons des Scaphites doit les faire placer dans la famille des Pal
chellidés ; 1 signale lanalogie de certains de leurs jeunes avec Stoliczhaia dispar.
Il résulte de là que les Scaplutes doivent être classés dans la famille
des Acanthoceratidés, telle que je l'ai défime plus haut : c’est une conclusion
qui me parait très acceptable et qui semble encore confirmée par le mode
d’ornementation spécial à ce groupe.
Les Scaphites comprennent donc des formes qui, dans le jeune âge, res-
(I est intéressant de remarquer que, dans cette cloison, le deuxième lobe latéral semble être
à terminaison impaire; quand la coquille atteint une taille plus grande, il se termine par deux
lobules et prend tout à fait l'aspect du premier lobe. La même observation peut être faite sur la
cloison de Gaudryceras Rouvillei (voir fig. 86, p. 228); chez cette espèce, la terminaison des lobes
latéraux ne devient bien nettement paire qu'à partir d'une certaine taille.
Cette différence d'aspect des cloisons dans le jeune et dans l'adulte pourrait donc induire en
erreur dans certains cas.
SGAPHYTES. 239
semblent assez à Stoliczkaia dispar, sont à ombilic étroit, à tours embrassants,
arrondis sur le bord externe, ornés de côtes simples se multipliant sur la
région externe des flancs, soit par intercalation, soit par bifurcation. Le der-
nier tour se sépare des autres, présente une partie rectiligne (hampe), puis
se recourbe en fer à cheval (crosse) de manière que la spire d’enroulement
fait face à la bouche; cette dernière est ordmairement un peu contractée,
munie d’une apophyse ventrale, d’apophyses dorsales et parfois d’oreullettes
latérales.
Sur la hampe et la crosse, l’ornementation se modifie souvent et devient tu-
berculeuse; ce caractère est surtout accentué chez les formes les plus récentes.
SCAPHITES MESLET. A. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PI. XXXIT, fig. 4 et 7.)
Coquille assez épaisse.
La partie enroulée montre des côtes droites, radiales, qui se bifurquent
sur le bord externe et passent sur le contour ventral sans s'interrompre
entre elles il s’en intercale d’autres qui n'existent que sur la région externe
des flancs et ne descendent pas plus bas que le point de bifurcation des pre-
mières. Vers l'extrémité du dernier tour, celles-ci s’espacent peu à peu et le
omente beaucoup.
5
Sur la hampe, les côtes ombilicales sont fortes, très espacées, surélevées
nombre des côtes externes correspondantes au
sur le bord interne en un tubercule pincé, allongé dans le sens longitudinal,
et se terminent sur le bord externe par un tubercule transverse; ces tuber-
cules cessent de se montrer avant l'extrémité de la crosse.
Les échantillons que j'ai pu examiner montrent quelques différences entre
eux au point-de vue .de l’ornementation : les côtes notamment peuvent être :
plus ou moins nombreuses et plus ou moins serrées sur la région ventrale de
la hampe et de la crosse.
Observations. — En 1850, d'Orbigny a donné le nom de Scaphites Geinitzi
a une espèce « voisine de Scaphiles æqualis, mais pourvue de plis tuberculeux
externes » (Prodrome de paléontologie strahgraphique, IT, 27° étage, Sénonien,
n° 58, p. 214). I la cite de Villedieu (Loir-et-Cher), Dresde et Strehlen.
Les formes figurées sous ce même nom, soit par M. le docteur Schlüter,
soit par MM. Fritsch et Schlôünbach, constituent un type assez différent de
216 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
celui que l'on trouve dans la craie de Villedieu. Elles appartiennent pour
la plupart à l'étage turonien; en France, le nom de Scaphites Geinitzi à aussi
été appliqué à l'espèce de la craie à Micraster breviporus du nord du bassin
de Paris.
Comme il n’est pas possible de définir avec précision l'espèce de d'Or-
bigny en remontant au Scaphiles æqualis, Gemitz, cité en synonymie, à cause
de l'insuffisance de la figure que l'on trouve dans l'ouvrage de ce savant, je
considérerai le nom de Scaphites Geinilzi comme s'appliquant à l'espèce turo-
mienne, précisée par les descriptions et figures de M. le docteur Schlüter et
de MM. Fritsch et Schlônbach, et je donne en conséquence un nouveau nom
à celle de la craie de Villedieu.
Rapports et différences. — Scaphites Meslei présente quelques analogies avec
Scaphites Geinitzi, Schlüter, du Scaphiten-Pläner de la Westphalie, et notam-
ment avec l'échantillon représenté pl. XXIIF, fig. 13. Il s’en distmgue par des
côtes beaucoup plus écartées et moins nombreuses sur la hampe et par la
présence de tubercules externes à leur extrémité. Il est aussi proportionnel-
lement plus épais.
Échantillons examinés. — Deux (collection À. de Grossouvre) des calcaires
durs formant la base de la craie de Villedieu; carrières de la Ribochère,
commune de Couture, et carrière des environs de Lavardin (Loir-et-Cher).
Deux autres (collection Réjaudry) des couches de l’assise L! de M. Arnaud.
Environs de Jonzac (Charente-Inférieure).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXII.
Fic. 4%, — Individu (collection A. de Grossouvre) vu de côté : une partie du dernier
tour de spire a été enlevée pour montrer les premiers tours.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu; carrières
de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 4. — Le même, vu du côté ventral.
Fic. 7°. — Individu (collection A. de Grossouvre) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu. Environs
de Lavardin (Loir-et-Cher).
F1. 7°, — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES. 201
SCAPHITES LAMBERTI. À. pe GROssOUVRE, n. sp.
(PL XXXIT, fig. 1 et 5.)
1872. Scaphites Geinitzi, d'Orb., var. binodosus. Fritsch et Schlônbach, Cephalopoden der
bôhmischen Kreideformation, p. 43, pl. XIV, fig. 13.
Je distingue sous ce nom une espèce assez voisine de la précédente, mails
qui s'en sépare par la forme des tubercules externes de la hampe et de la
crosse, arrondis au lieu d’être transverses; les côtes qui réunissent les tuber-
cules ombilicaux aux ventraux sont droites au lieu d’être flexueuses.
Elle me parait bien correspondre à celle de la craie de Bohème que
MM. Fritsch et Schlônbach ont distinguée sous le nom de Scaphites Geinitzi,
d'Orb., var. binodosus, Rômer.
Gisement. — En Touraine, dans la couche inférieure de la craie de Ville-
dieu. En Aquitaine, dans le coniacien moyen. En Bohème, dans les Chlo-
meker-Schichten des environs de Jungbunzlau et de Leneschitz, et dans les
rognons de sphérosidérite des Priesener-Schichten de Priesen.
Échantillons examinés. — Deux (collection Le Mesle) de la craie de Ville-
dieu (Loir-et-Cher).
Deux autres (collection Réjaudry) de l'assise L! des environs de Jonzac
(Charente-nférieure).
EXPLICATION DES FIGURES.
. Planche XXXII.
Fic. 1. — Fragment d’un individu (collection Le Mesle) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu; carrières
de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 5°. — Fragment d’un individu {collection Le Mesle) vu de côté.
Calcaires durs de.la partie inférieure de la craie de Villedieu; carrières
de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fc. 5?. —— Le même, vu du côté ventral.
31
IMPNIMENLE NATIONALE.
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
12
Æ
12
a
SCAPHITES POTIERTI. À. pe GROSSOUVRE, n. sp.
(PL. XXIE, fig. 3.)
Coquille médiocrement épaisse.
La partie enroulée montre des côtes serrées, flexueuses, se multipliant sur
le bord externe. Les côtes principales sont légèrement renflées et surélevées
vers le point de bifurcation. Sur la hampe, les côtes principales s’effacent sur
la région interne des flancs et persistent seulement sur le pourtour externe, où
elles se terminent par de légers tubercules à peu près ronds, qui disparaissent
un peu avant l'extrémité de la crosse. Sur la région ombilicale, deux tuber-
cules internes se montrent sur la hampe, au-dessous du coude de la crosse,
et se relient aux externes par une ou deux côtes peu nettes.
Cette espèce se distingue facilement des précédentes.
Gisement. — L'échantillon unique examiné (collection du Musée d'Angers)
vient des calcaires durs de la base de la craie de Villedieu, carrières de la
Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher) W.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXII.
Fig. 3°, — Individu (collection du Musée d'Angers) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu; carrières
de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher). |
Fi. 32, — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES ARNAUDI. A. De GROSSOUVRE, n. sp.
(PL XXXU, fig. 8.)
Coquille peu épaisse, ayant dans son ensemble une forme elliptique assez
régulière. | |
Flancs presque plats ; bord externe convexe.
La coquille est ornée de côtes serrées, arrondies, falculiformes, tantôt
peu marquées sur le bord interne, tantôt y présentant un tubercule à partir
® Je viens de recevoir de M. Eberhard Fugger le moulage en plâtre d'un échantillon de cette
espèce provenant des couches de Glaneck, près Salzbourg.
.
SCAPHITES. 943
duquel elles s’infléchissent en avant; plus accentuées sur la région externe,
où elles rebroussent en arrière et où elles donnent naissance à deux ou trois
pettes côtes assez fortement infléchies en avant et passant à peu près nor-
malement sur la région ventrale. Toutes les côtes sont légèrement atténuées
vers les deux tiers de la hauteur des flancs.
L'ornementation varie peu jusqu’à l'extrémité de la coquille; le bord de la
bouche est précédé d'un étranglement et d'une saïllie peu prononcés et pos-
sède une languette latérale, comme celui de Scaplates aurilus, Schlüter.
Scaphites Arnaud diffère de Sc. auritus, Schlüter, du Cuvieri-Pliner de
Westphalie, par ses côtes plus flexueuses, plus falculiformes et bifurquées
plus près du bord externe. I diffère par les mêmes caractères de Scaphites
auritus, Fritsch et Schlônbach, des Priesener-Schichten de Bohème.
Gisement. — Scaphites Arnaudi habite les couches moyennes de l'étage
coniacien de l’Aquitaine.
Échantillons examinés. — Deux échantillons : l’un (collection Arnaud) de
l'assise L! des environs de Miremont; l'autre (collection Réjaudry) de lassise L!
de Samnt-Simon-de-Jonzac (Charente-Inférieure).
EXPLICATION DES FIGURES,
Planche XXXIL.
Fi. 8. — Individu (collection Réjaudry) vu de côté.
Etage coniacien : assise L' de M. Arnaud. Saint-Simon, près Jonzac (Cha-
rente-Inférieure).
Fic. 82. — Le même, vu du côté ventral.
À
SCAPHITES FRITSCHI. À. DE GROSSOUVRE, n. sp.
1872. Scaphites auritus. Fritsch et Schlônbach, Cephalopoden der bôhnuschen Kreide, p. 44,
pl. XI, fig. 9, 12, 14, 15; pl. XIV, fig. 12.
Le Scaphites auritus de Bohème diffère de celui de Westphalie par ses
côtes moins flexueuses et plus écartées sur la région interne des flancs; le
même nom ayant été donné simultanément à ces deux espèces différentes, je
propose une nouvelle dénomination pour la première : elle appartient d’ail-
leurs à un niveau plus élevé que l’autre.
31.
24h LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
SCAPHITES HAUGE A. DE GRossOuvRE, n. Sp.
(PL XXXI, fig. 5.)
Coquille médiocrement épaisse, de forme ovale, peu allongée.
Flancs presque plats, bord externe peu convexe.
Les tours intérieurs sont ornés, sur’les flancs, de côtes radiales, presque
droites, assez serrées, assez fortes, s'accentuant progressivement de lombilic
jusqu'au pourtour externe, où elles se terminent par un tubercule arrondi.
Au commencement de la hampe, elles s’espacent peu à peu, et sur la partie
supérieure on ne trouve plus que de vagues ondulations partant de deux gros
tubercules arrondis situés sur le bord interne et se terminant sur le bord ex-
terne par de gros tubercules transverses très saillants. La région ventrale ornée
sur les prenniers tours de côtes fines, serrées, légèrement infléchies en avant,
est à peu près lisse sur la hampe et ne redevient costulée que sur la crosse.
Cette espèce est voisme de Scaphites binodosus, Schlüter (Loc. cit., pl. XXIV,
fig. 4 à 6) ; mais ce dernier se distingue par la présence d'une série de tuber-
cules assez nombreux sur le bord interne des flancs de la hampe et de la
crosse.
Gisement. — Le seul échantillon examiné provient de l’assise P3 de M. Ar-
naud. Tauillard (Charente).
EXPLICATION DES FIGURES. ,
Planche XXXI.
F 16. 5°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté. e
Partie inférieure de l’assise P° de M. Arnaud. — Tauillard (Charente).
1e: 5P, - Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES HIPPOCREPIS. Monrow, sp.
(PL. XXII, fg. 2 et 35 pl XXXV, Big. 6; pl XXXVIL, fig. 3.)
Ammonites hippocrepis. Dekay, Annals of the New-York Museum, vol. I, pl. V, fig.
1834. Scaphites Cuviéri. Morton, Synopsis of the org. rem. of the crel. group of the U. S., p. ji
pl. VIT, fig. 1.
ï SCAPHITES. 2115
1876. Scaphites Guvieri. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p.162, pl. XLIF,
fig. 1 à 3. 15
1889. Scaphites hippocrepis. Holzapfel, Die Mollusken der Aachener Kreide, p. 62, pl. V, fig. 3.
Coquille assez épaisse, elliptique.
Flancs peu convexes, se raccordant graduellement avec le contour externe.
La coquille, dans la partie enroulée, est ornée de côtes radiales, peu mar-
quées sur la région interne des flancs, s’accentuant progressivement jusqu’au
point de bifurcation situé sur le pourtour externe; le bord ventral porte des
côtes plus nombreuses, fines et serrées.
Les flancs sont presque lisses sur la hampe et sur la crosse; on voit seu-
lement au-dessus du coude de la crosse deux forts tubercules plus où moins
allongés, accompagnés parfois dans la région médiane d’un ou deux autres
plus faibles; sur le pourtour externe règne une série de tubercules presque
ronds, continués parfois sur les flancs par des côtes obseures très courtes. [ls
commencent à la partie inférieure de la hampe et se continuent d’une ma-
mère à peu près régulière jusqu'à l'extrémité de la crosse. Les côtes qui
ornent le bord ventral disparaissent souvent vers le milieu de la hampe, pour
reparaitre à son extrémuté et persister sur toute la crosse.
Observations. — D'après Morton, ce scaphite aurait été prinutivement dé-
crit par Dekay sous le nom d’Ammonites hippocrepis; aussi a-t-il abandonné le
nom de Cuviert qu'il avait proposé d'abord pour cette forme et l'a remplacé
par le précédent.
M. le docteur Schlüter a représenté plus tard, en 187 6, deux individus
de cette espèce bien conformes à la figure de Sc. Cuviert on par À Morton.
Plus récemment, M. ie docteur Han a aussi figuré cette espèce
d'après un échantillon des grès glauconieux à Actinocamax quadratus des envi-
rons d’Aix-la-Chapelle.
Gisement. — Sc. hippocrepis caractérise les couches inférieures de létage
campanien et principalement la zone d’Act. quadratus.
M. Lasne a recueilli un fragment de cette espèce, bien reconnaissable, ,
dans la craie grise phosphatée des environs de Beauval (Somme).
Elle n’est pas rare en An dans les couches supérieures de l’assise P!
de M. Arnaud. DU
M. le docteur Schlûüter la signale de Les couches à Act: quadratus de
246 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Lochtum, près Vienenburg, sur le versant Nord du Harz, et dans la zone à
Becksia Sækelandi de Coesfeld et Holtwick (Westphalie):
Enfin M. le docteur Holzapfel l'indique des sables glauconieux d’Aix-la-
Chapelle, où, là encore, elle accompagne Act. quadratus.
Échantillons examinés. — Cinq (collection Arnaud) de l'assise P! de Saint-
Hilaire-de-Monimoreau et Livernant (Charente) et de Mensignac (Dordogne).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXII.
Fic. 2. — Fragment d’un individu (collection Arnaud) vu de côté.
Etage campanien : assise P! de M. Arnaud. — Saint-Hiaire (Charente).
Fc. 3°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Étage campanien : assise P! de M. Arnaud. — Tranchée de Vaure, Men-
signac (Dordogne).
F1G. 32. — Le même, vu du côté ventral.
Planche XXXV.
Fic. 6°. — Individu (collection de l'École des mines), vu de côté.
Provenance inconnue.
Fc. 6P. — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
Fig. 6°. — Le même, vu du côté ventral, la bouche en arrière.
Planche XXXVII.
Fig. 3°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Mensignac (Dordogne), assise P! de M. Arnaud.
F1g. 3°. — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES AQUISGRANENSIS. Sconrüter.
(PI. XXXI, fig. 3, 4 et 6.)
1872. Scaphites aquisgranensis. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide,p. 8n,
pl. XXIV, fig. 7 à 9.
1889. Scaphites aquisgranensis. Hokapfel, Die mollusken der auchener Kreide, p. 6, pl. V,
fig. 2.
Coquille toujours de petite talle, peu paie ayant dans son: ensemble
une forme ovale allongée.
SCAPHITES. 217
Flancs presque plats; bord externe peu convexe.
La coquille est ornée, dans la partie enroulée, de côtes fortes, assez serrées,
sinueuses, d’abord dirigées en avant, puis rebroussant un peu en arrière et
gion ventrale : entre elles 1l s’en intercale
d'autres qui n'existent que sur la région externe des flancs et sur la région
passant normalement sur la ré
ventrale. Une partie de ces dernières se détachent par bifurcation des pre-
mières.
Sur la hampe, les côtes qui ornent les flancs sont moins nombreuses,
obscures et à peine visibles, et elles se terminent à leurs deux extrémités par
des tubercules : ceux du bord interne sont à peu près ronds, tandis que ceux
du bord externe sont transverses. Ils vont en augmentant de valeur jusqu'au
coude de la crosse, puis de là en décroissant peu à peu vers son extrémité.
Les côtes de la région ventrale s’effacent parfois vers le milieu de la hampe;
elles reparaissent, en tous cas, à son extrémité supérieure, plus fortes et plus
espacées que sur la partie inférieure.
Rapports et différences. — Gette espèce est assez voisine de certaines va-
riétés de Scaphites constrictus et notamment de celle représentée pl. XXXIT,
fig. 2 ; elle en diffère par ses flancs plus plats, la section subquadrangulaire
de la hampe et de la crosse, et par la série régulière de tubercules placés
sur le bord interne de la hampe, tandis que chez Sc. constrictus 1 arrive fré-
quemment qu'il n’y en a pas sur cette partie : quand il s'en trouve, ils sont
peu nombreux et irrésulièrement disposés.
Gisement. — Cette espèce habite, dans les couches crétacées d’Aix-la-Cha-
pelle, l’assise des sables glauconieux du Lusberg, caractérisée par Actinocamax
quadratus. H
Dans l’Aquitame, elle se trouve dans les couches inférieures du campanien,
vers le sommet de l’assise P! de M. Arnaud, à Montmoreau et à Livernant
(Charente) et à Mensignac (Dordogne).
Échantillons examinés. — Une dizaine {collections Arnaud, Boreau-Laja-
nadie, Mouret, Réjaudry, À. de Grossouvre), provenant de Montmoreau,
Livernant et Mensignac.
248 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXI.
Fi, 3. — Individu (collection Boreau-Lajanadie), vu de côté.
Étage campanien : assise Pl de M. Arnaud. — Montmoreau (Charente).
F1G. 4°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Etage campanien : assise PI de M. Arnaud. — Tranchée de Vaure, près
Mensignac (Dordogne), sur la ligne de Périgueux à Ribérac.
Fic. 4!, — Le méme, vu du côté ventral. |
F1G. 6°. — Individu (collection Boreautajanadie) de petite taille, vu de côte.
Étage campanien : assise P! de M. Arnaud. — Livernant (Charente).
Fig. 6°. — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES CONSTRICTUS. Soweno, sp.
(PL. XXXI, fig. 1,°,7 8.)
1817. Ammornites constrictus. Sowerby, Miner. Conch., IT, p. 189, pl. CLXXXIV:, fig: 1
1810. Scaphites constrictus. D'Orbigny, Palcontoloqie française, Terrains crétaces, Î, p. 522,
pl. CXXIX, fig. 8 à 11.
1858. Scaphites multinodosus. F. von Hauer, Cephalop. der Gosuuschichten À p-9; pl 1, fig. 7 et 8.
1861. Scaphites constrictus. Binkhorst, Monographie des qastéropodes et cephalopodes de la craie
supérieure du Limbourg, p. 38, pl. V, fig. 6.
1869. Scaphites constrictus. E. Kavre, Mollusques fossiles de la craie des environs de Lemberg,
p- 18, pl. V, fig. 1 à 5. l ‘
1872. Scaphites constrictus. Schlüter, Cephalopoden der ‘oberen deutschen: Kreide, p. 92,
pl. XXVII, fig. 5 à 9. ;
Coquille elliptique dans son ensemble, peu épaisse, ayant sa plus grande
hauteur.à peu près vers le milieu de la hampe.
La partie enroulée de la coquille montre des côtes ss partant de
l'ombilic, obliques en avant, passant sur le bord externe avec une légère in-
flexion en avant: elles se bifurquent à des distances variables de lombilic, les
unes assez près du bord ombilical, d’autres se détachant plus lom des côtés
bifurquées. Un peu avant la fin de la spirale, on voit apparaître, de distance
en distance, à l'extrémité de quelques-unes d’entre elles, de légères surélé-
vations qui se transforment sur la hampe en de véritables tubercules, réguliè-
rement espacés et à peu près ronds ; ceux-ci diminuent d'importance s sur nn
crosse et disparaissent avant son extrémité. :
Cette espèce éprouve de nombreuses modifications dans sa forme et dans
SCAPHITES. A 249
son ornementation; tantôt la région ventrale est lisse sur la hampe et la
crosse, tantôt elle est ornée de côtes transverses. Tantôt le bord de l’'ombilic
est lisse, tantôt quelques côtes y sont surélevées longitudinalement, tantôt
on y trouve une rangée de trois à six tubercules allongés, desquels partent
des côtes arquées allant rejomdre les tubercules ventraux. La hampe peut
être elle-même plus ou moins courte ou plus moins allongée.
Cette espèce donne donc naissance à une nombreuse série de variétés, et
il me paraît assez probable que Scaplites tenuistrialus, Kner, in E. Favre, n’est
qu'une variété extrême, inerme.
Gisement. — Scaphites constrictus caractérise les couches les plus élevées de
la craie à Belemnitella mucronata. A se trouve dans le calcaire à baculites du
Cotentin (Manche); dans le calcaire de Kunraed, près Maestricht:; dans les
Alpes autrichiennes à Neuberg en Styrie; dans le flysch de Siegsdorf (Haute
Bavière); dans la craie à Belemnitella mucronata de Lemberg et Nagorzany
(Galicie); en Allemagne, à Lunebourg et dans l'ile de Rugen. Dans lAqui-
taime, M. Arnaud a trouvé dans l’assise P5 de Saint-Médard-de-Barbezieux un
exemplaire qui me paraît pouvoir lui être rapporté.
Échantillons examinés. — Une série d'échantillons (collection de l'École
des mines, collection A. de Grossouvre) provenant des environs de Fresville,
près Valognes (Manche).
Un échantillon (collection Arnaud) de Sant-Médard-de-Barbezieux (Cha-
rente) : assise P5.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXI.
Fic. 1°. — Individu (collection de l'École des mines) de grande taille, vu de côté.
Calcaires à baculites du Cotentin. — Fresville, près Valognes (Manche).
Fi. 1. — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
Fic. 1°. — Le même, vu du côté ventral, en arrière.
Fic. 2°, — Individu (collection de l'École des mines) de petite taille, vu de côté.
Calcaires à baculites du Cotentin. — Fresville, près Valognes (Manche).
Fi. 2. — Le même, vu du côté ventral, en arrière.
Fic. 2°. — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
Fi. 7. — Individu (collection A. de Grossouvre), variété plate, vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin. — Fresville, près Valognes (Manche).
32
IMPRIMERIE NATIONALE.
250 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Fic. 8°. — Individu (collection À. de Grossouvre), variété plate et de grande taille, vu
de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin. — Fresville, près Valognes (Manche).
Fig. 8. — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES PULCHERRIMUS. A. Rômer.
(PI. XXXII, fig. 6 et 9.)
1811. Scaphites pulcherrimus. A. Rômer, Verst. nordd. Kreidegebild., p. 91 (non pl. XIV,
fig. 4).
1872. Scaphites pulcherrimus. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 85,
pl. XXVI, fig. 1 à 5.
Coquille peu épaisse présentant une forme assez régulièrement elliptique.
Flances plats; bord externe convexe, un peu méplat en son milieu.
Les flancs sont ornés de côtes légèrement flexueuses, présentant cmq ran-
oées de tubercules à partir de chacune desquelles elles se subdivisent plus ou
moins régulièrement. La première rangée se trouve près de l'ombilic ; la se-
conde, au premier quart de la hauteur; la troisième, un peu au-dessous des
deux tiers et les deux dernières sont assez rapprochées et présentent les tuber-
cules les plus accentués.
Sur la hampe, les côtes sont fortement obliques en avant : les tubercules
situés du côté interne existent toujours, mais ceux de la deuxième et de la
troisième rangée deviennent un peu obscurs et ceux des deux rangées externes
sont de plus en plus marqués.
L'ornementation de la région ventrale est peu apparente sur les échan-
üllons examinés. M. le docteur Schlüter mdique que tantôt elle est lisse et
tantôt elle porte de petites côtes reliant les deux rangées latérales de tubercules.
Dans le grand échantillon, la région ventrale est complètement lisse sur la
loge, et les tubercules des deux rangées latérales situées de part et d'autre de
la ligne siphonale ne se correspondent pas symétriquement. Les tubercules
des rangées précédentes ne correspondent pas non plus à ceux de la rangée
la plus externe et sont en plus grand nombre que ces derniers. Les côtes qui
ornent les flancs s'arrêtent à la quatrième rangée.
Un échantillon plus petit et en très bon état présente une rangée médiane
de tubercules sur da région ventrale, réunis irrégulièrement aux tubercules
latéraux par des côtes peu prononcées. Il montre, en outre, des côtes lisses
SCAPHITES. 251
sur les tours les plus internes. On voit donc que la coquille possède d’abord
gée impaire de tubercules qui disparait plus tard.
une rang
Gisement. — Couches supérieures de la craie à Belemnitella mucronata.
Craie de Lemfôrde.
Existe vraisemblablement aussi dans les Alpes autrichiennes ; l'échantillon
du Schliefgraben sur le versant occidental du massif du Traunstein, près
Gmunden, indiqué par M. F. von Hauer sous le nom de Scaphites multinodosus,
appartient vraisemblablement à cette espèce l).
Campanien supérieur (dordonien), assise Q de M. Arnaud, des environs
de Neuvic (Dordogne). à
Echantillons examinés. — Deux (collection Arnaud) des environs de Neuvic
(Dordogne).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXII.
Fr. 6. — Individu (collection Arnand) vu de côté, montrant seulement les premiers
tours de la spire. N
Assise Q de M. Arnaud. — Neuvic (Dordogne).
FrG. 9. — Individu (collection Arnaud) vu de côté,
Assise Q de M. Arnaud. — Neuvic (Dordogne).
Frc. 9, — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES GIBBUS. Scurüren,
(PI. XXXI, fig. 10.)
1872. Scaphites gibbus. Schlüter. Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 87, pl. XXVI,
fig. 6 à 9.
L'échantillon le plus typique que je puisse rapporter à cette espèce est d'assez
grande taille, mais 1l est fortement déformé par la compression, de sorte que
certains des caractères énoncés par M. le docteur Schlüter ne peuvent être
observés; c’est ainsi qu'il est impossible de dire si, sur la dernière loge, les
flancs sont bien nettement séparés de la région ventrale par une carène.
® Scaphites multinodosus. Von Hauer, 1866, Neue Cephalopoden aus den Gosaugebilden der
Alpen, p. 7, pl. I, fig. 7 et 8. Get échantillon est différent de celui précédemment signalé par ce
savant, 18b8, dans les couches des environs de Neuberg (Cephal. der Gosauschichten, p. 9).
BA
252 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Le bord de la bouche forme un angle obtus, très légèrement supérieur à
un angle droit, avec le bord externe de la hampe.
Les tours de la partie enroulée sont ornés de côtes fines, serrées, bifur-
quées, sur lesquelles, un peu avant le commencement de la hampe, des tuber-
cules se montrent de distance en, distance, à leur point de bifurcation.
Elles disparaissent complètement sur les flancs de cette dernière parüe, et
sur son pourtour externe les tubercules ventraux deviennent plus rapprochés
et plus vigoureux. Ils sont allongés transversalement et séparés par des inter-
valles un peu supérieurs à leur longueur. À l'extrémité de la coquille, ils sont
un peu plus rapprochés, plus petits et moins allongés et deviennent presque
ronds sur la crosse.
Ils sont accompagnés sur les flancs de deux autres rangées latérales qui ne
descendent guère que jusqu'à l'extrémité imférieure de la hampe ; au voisinage
de la bouche se montrent encore quelques tubercules formant une quatrième
rangée très courte ne dépassant pas le coude supérieur de la hampe. En arrière
se trouve une surélévation, mal marquée sur l'échantillon examiné; elle cor-
respond probablement au gros tubercule dont parle M. le docteur Schlüter.
Gisement. — L'échantillon examiné (collection Arnaud) provient de l’as-
sise P5 de Saint-Médard-de-Barbezieux (Charente). Je crois pouvoir rapporter
à cette espèce un échantillon de beaucoup plus petite taille provenant de la
carrière d'Angoumé (Landes). è )
En Allemagne, cette espèce se trouve dans les couches moyennes de la craie
à Belemnitella mucronata, à Coesfeld et Darup (Westphalie) et à Haldem et
Lemfôrde.
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXII.
Fic. 19°. — Individu (collection Arnaud) vu de côté.
Étage campanien : assise P5 de M. Arnaud. — Saint-Médard-de-Barbe-
zieux (Charente).
Fi. 10Ob, — Le même, vu du côté ventral.
SCAPHITES SPINIGER. Scnrürer.
1872. Scaphites spiniger. Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p. 82, pl. XXV,
fig. 1 à 7.
Je me borne à signaler la présence de cette espèce dans la craie de
SCAPHITES. 253
Meudon, d’après l'examen de deux échantillons de la collection de l’Institut
catholique qui m'ont été communiqués par M. de Lapparent.
En Allemagne, elle parait habiter les couches moyennes et supérieures de
la craie à Belemnitella mucronata et se trouve assez abondamment à Haldem,
à Darup et à Coesfeld.
En Suède, elle se trouve sur toute la hauteur de l’assise à B. mucronaia,
d’après M. Lundgren (The fossil faunas of Sweden. IL. Mesozoic).
SCAPHITES VERNEUILT. D'Onsrexy, sp.
(PL XXVI, fig. 2.)
1840. Ammonites Verneuili. D'Orbigny, Paléontologie française, Terrains cretaces, 1, p. 329,
pl. XCVIIT, fig. 3 à 5.
Partie enroulée de la coquille seule connue.
Ombilic petit.
Bord externe large, peu convexe.
La coquille est ornée, au commencement du premier tour, de côtes fines,
flexueuses, obliques en avant, mal indiquées sur la région interne des flancs
qui est à peu près lisse. De distance en distance, à des intervalles réguliers,
on en voit une plus forte, plus saïllante, termmée sur le pourtour externe par
un pet tubercule arrondi et aboutissant sur la ligne siphonale à un autre
tubercule de même valeur que les premiers. Vers le milieu de la coquille, on
voit apparaitre entre ces côtes principales une et plus tard deux autres portant
également trois tubercules ventraux : ces dernières sont un peu moins fortes
que les principales et sont surtout marquées sur la région externe; mais vers
la fin du dernier tour, elles augmentent de valeur et acquièrent la même im-
portance.
Cloisons. — Formées de chaque côté de quatre lobes et de quatre selles à
termimaisons paires.
Observations. — La ligne suturale, le mode d’ornementation et l'allure de
cette ornementation rappellent tout à fait les caractères spéciaux aux coquilles
des scaphites. Je crois donc devoir considérer Am. Verneuili comme le jeune
d’un scaphite dont la hampe et la crosse sont mconnues.
Je me borne à indiquer lanalogie de cette forme avec Ammonites nodifer,
254 LES AMMONITES DE LA GRAIE SUPÉRIEURE.
Hagenow (1843, Monographie der Rügerischen Kreideversteinerung. HT, Abtheil.
Jahrbuch für Mineralogie, p. 365, pl. IX, fig. 19).
EXPLICATION DES FIGURES.
4 Planche XXVI.
Fig. 2°. — Individu (collection de la Sorbonne) vu de côté, ayant servi de type à d'Or-
bigny pour la définition d’Am. Verneuili.
Fig. 2. — Le même, vu du côté ventral.
Genre ANCYLOCERAS. D'Orgreny.
ANCYLOCGERAS(?) DOUVILLÉI. A. ps GRossouvRE, n. Sp:
(PL XXXV, fig. 8.)
1872. Hamites, cf. angustus. Dixon, Schlüter, Cephalopoden der oberen deutschen Kreide, p.106,
pl. XXXII, fig. 6 et 7.
Coquille déroulée.
Section des tours subogivale.
Bord ventral tranchant, portant une série de dents fortement saillantes et
un peu rejetées en arrière.
La coquille est ornée de côtes simples, peu élevées, arrondies, légèrement
arquées, obliques en arrière, et venant aboutir aux dentelures ventrales, à une
petite distance desquelles elles portent de petits tubercules transverses.
Cloisons. — Ligne suturale très découpée, composée de lobes et de selles
à terminaisons paires.
l'ig. 88. Fig. 89.
a |
Ar s Meg
Ancyloceras (?) Douvilli (gros —3), Section des tours.
d’après l'échantillon représenté pl. XXXV, fig. 8.
Observations. — Je crois pouvoir rapporter à cette espèce l'échantillon des
marnes de l’'Emscher, de Stoppenberg près Essen, rapproché par M. le doc-
SCAPHITES. 255
teur Schlüter d'un céphalopode déroulé de la craie blanche du Sussex qui
avait été figuré par Dixon sous le nom d'Hamuites angustus (1850, Geol. of
Sussex, p.350, pl. XXIX, fig. 10), assimilation qui ne me parait pas fondée.
La figure de Dixon est d’ailleurs imsuffisante à tous égards pour préciser son
type.
L'espèce de la craie de Villedieu que je viens de décrire habite les couches
moyennes de cette craie, caractérisées par Ostrea auricularis et Mortoniceras
Bourgeoisi.
LL
Echantillons examinés. — Trois (collections Le Mesle et À. de Grossouvre)
de la zone moyenne de la craie de Villedieu, carrières de la Ribochère, com-
mune de Couture (Loir-et-Cher).
EXPLICATION DES FIGURES.
Planche XXXV.
Fic. 8. — Fragment d'un individu (collection A. de Grossouvre) vu de côté.
Couches à O. auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu;
carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
CONIACIEN SANTONIEN CAMPANIEN
TE — —
Ê ; INFÉRIEUR.
ESPÈCES OBSERVÉES.
inférieure
moyenne
ASSISE
sup erieure
MOYEN.
:
SUPERIEUR.
ASSISE
inférieure.
ASSISE
supérieure.
Scaphites Meslei, n. sp............
Lamberti, n. sp
Potieri, n. sp
Arnaudi, n. sp
: K X + k
hippocrepis, Dekay, sp...
aquisgranensis, Schlüter. .
gibbus, Schlüter
Haugi, n. sp
spiniger, Schlüter
constrictus, Sowerby, sp. .
pulcherrimus, Rômer. ...
Verneuili, d'Orbigny, sp. .
Ancyloceras Douvilléi, n. sp.......
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LAN:
RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE
NOMS D’ESPÈCES CRÉTACÉES DÉCRITES OU CITÉES.
Nota. — Les chiffres en caractères gras renvoient à l'article spécial consacré à l'espèce. Les figures
du texte se trouvent à la page indiquée par le chiffre qui précède leur numéro.
Aberlei, p. 89.
abscissus, p. 15.
æqualis (Scaphites), p. 239, 240.
africanus, p. A9.
alienus, p. 169.
alpinus, p. 216.
alstadenensis, p. 52, 55; 59 et 6o.
ambiguus, p. 498, 237; pl. XXIX, fig. 3.
aquisgranensis (Scaphites), p. 246, 255;
pl. XXXI, fig. 3, 4 et 6.
arialoorensis, p. 109.
Arnaudi (Scaphites), p. 242, 255; pl. XXXII,
fig. 8.
Astieri, p. 14.
aturicus, p. 192.
aurito-costatus, p. 109, 197, 198.
auritus (Scaphites), p. 243.
Austeni, p. 151, 175, 1809.
bajuvaricus, p. 88, 89 (fig. 35), 106, 110;
pl. IX, fig, 1; pl. XII, fig. 2 et 3.
Bertrandi, p.89, 414, 162; pl. XXIX , fig. 6,
et pl. XXXVIII, fig. 1.
Beudanti, p. 163. Ë
bidorsatus, p. 135, 437, 138 (fig. 55), 162.
bilobatus, p. 15, 29.
binodosus (Scaphites), p. 244, 255.
Boïssellieri, p. 65, 106; pl. II, fig. 3.
Bontanti, p. 77, 78 (fig. 33), 86, 106; pl. XVII,
fig. 2 et 3.
Boreaui, p. 110, 4414, 162; pl. VIT, fig. 3.
Bourgeoisi, p. 23 (fig. 5), 24, 67 (fig. 30),
70, 71, 72,78, 79 (fig. 32), 78, 82, 86,
106; pl. XIII, fig. 2; pl. XIV, fig. 2 à 5.
Brandti, p. 277, 180, 192, 194 (fig. 78),
196, 206, 212, 237; pl. XXIIT, fig. 1 à 3;
pl. XXX, fig. 3.
Bravaisi, p. 14, 93, 141.
campaniensis, p. 84, 86, 106, 180; pl. XIII,
fig. 1 à 3.
Canali, p. 495, 237; pl. XXXVIIT, fig: 2.
Carezi, p. 153, 490, 237; pl. XXV, fig. 3;
pl. XXX VII, fig. 8.
Carolinus, p. 75.
Cayeuxi, p. 194, 237; pl. XXXVI, fig. 3.
cephalotus, p.49, 50, 144, 145.
Chalmasi, p. 51.
Cleon, 108 (fig. 41), 143, 144 (fig. 62),
197.
clypealis, P: 157, 175,
coesfeldiensis, p. 117, 118, 119, 120, 148.
cola, p. 226.
colligatus, p. 186, 201, 202, 207, 211, 219,
215, 233, 237; pl XXIV, fig. 1 à 3;
pl. XXXIIT. L
Colloti, p. 229, 237; pl. XXXVII, fig. 6.
compressissimus , p. 23 (fig. 4),24,25 (fig. 9),
30.
conciliatus, p. 26.
coniacensis, p. 80.
consirictus (Scaphites), p. 205, 212, 233,
247, 248, 255; pl. XXXI, fig. 1,2, 7et 8.
corbaricus, p. 474, 237; pl. XXVII, fg. 1.
33
IMPRIMERIE NATIONALE.
258 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Cornueli, p. 26.
costulosus, p. 118, 119.
Coupéi; p. 8, 9.
cristatus, p. 14.
Cuvieri (Scaphites), p. 244, 245.
Czôrnigi, p. 408, 106; pl. XI, fig. 2.
Daubréei, p.154; 162; pl. XXVIIT.
deccanensis, p. 109.
dentato-carinatus, p. 58, 60.
Deshayesi, p. 151.
Desmondi, p. 79, 86, 106
Desmoulinsi, p. 26.
Deveriai, p. 141.
deverioïdes, p. 49.
Didayi, p. 25.
difficilis, p. 163.
diphylloïdes, p. 234.
dispar, p. 23 (fig. 7), 24, 25 (fig. 10), 239:
dolbergensis, p. 119:
Douvilléi (Ancyloceras), p.254 (fig. 88), 255;
pl. XXXV, fig. 8.
Draschei, p. 173.
dülmensis, p. 499, 237; pl. XX.
Durga, p. 220.
Dutemplei, p. 15, 143, 144, 147, 191.
Duvali, p. 223, 225, 226 (fig. 84).
Emmerici, p. 163.
Emscheris, p. 69, 71, 72, 82.
Epéei (L'), p. 101, 105, 106:
epiplectus, p. 202, 204.
Evaldi, p. 1, 15, 29, 80, AMEL O! 34,
35, 37, 38, 39, 40 (fig. 21-22), 41, 42,
43, 44, 48, 106; pl. IV, fig. 6, pl IX,
fig. 5.
Fayoli, p. 220, 237; pl. XXVIT, fig. 3.
Ficheuri, p. 85, 36 (fig. 17), 48,49, 50.
Fischeri, p. 156.
Fleuriausi, p. 14.60, 78.
Fourneli, p. 30, 33, 34, 35, 36, 37 (fig. 18
et 19), 48, 90.
Fournieri, p. 89, 442,
pl. XXXV, fig. 1.
fresvillensis, p. 202, 204.
Fritsch1, p. 124, 125 (fig. 52), 185, 162;
pl. V, fig. 1 et 2.
Fritschi (Scaphites), p: 243:
113 (fig. 47), 162;
galeatus, p. 25.
galicianus, p. 14, 109, 477, 178, 179, 181,
183, 192, 199, 194, 237.
Gallienneï, p.49, 50.
Gardeni, p. 163, 165, 220, 221, 235, 237.
gardonicus, p. 25.
Gaudryi, p. 156.
Geinitzi, p. 128.
Geinitzi (Scaphites), p. 239, 241.
| gibbus (Scaphites), p. 254, 255; pl. XXXII,
fig. 10.
glaneckensis, p. 226.
gollevillensis, P- 1, 14, 109, 144, 183, 201,
205, 211, 214, 233, 237; pl. XXIX, fig. 4;
pl. XXXI, fig. 9.
gosavicus, p. 156, 157 (fig. 66), 158, 160.
Gosseleti, p. 116, 162; pl. XXXVI, fig. 1.
Goupili, p. 113.
Griffthu, p. 171.
Guadaloupæ, p. 126, 128, 133, 134 (fig. 53),
135.
Haberfelineri, p. 11, 14, 44, 54 (fig: 28), 56
(fig. 29), 63, 78; pl. IL, fig: 1 à 5, pl ll,
fig. 1 86. |
haplophyllus, p. 36, 42, 44 (fig. sh, 48,
106; pl. IV, fig. 3, 4 et 5.
Harléi, p. 56:
Haugi, p.231, 232.
Haugi (Scaphites), p. 244, 255; pl. XXXI,
fig. 5.
hernensis, p. 172, 173, 237.
hippocrepis (Scaphites), p. 244, 255;
pl. XXXIL, fig. 2 et3; pl. XXXV, fig. 6;
pl. XXXVII, fig. 3.
inanis, p. 239:
inconstans, p. 459, 162; pl. XXXV, fig. 4
et D. : |
inflatus, p. 19, 93, 103, 107; 110:
involutus, p: 226.
Isamberti, p. 88.
isculensis, p. 485, 186 (fig: 77), 189, 287;
pl XXII, fig. 2; pl XXVI, fige 1;
pl XXXVIF, fig. 1:
Jacquoti, p. 207, 210.
Janeti, p. 445,.162; pl. XXII, fig. 4.
Jeani, p. 487, 237; pl. XX VI, fig. 5.
RÉPERTOIRE DES NOMS D’'ESPÈCES CRÉTACÉES. 259
Jukesü, p. 226, 233.
Kæneni, p. 1478, 237.
Lafresnayei, p. 1, 424, 122 (fig. 49), 101,
162; pl. XXIIL, fig: 4.
Lamberti (Scaphites), p.244, 255; pl. XXXIT,
fig. 1 et 5.
. Lapparenti, p. 157,458, 160, 162; pl. XXIX,
fig. 1 à5; pl XXXV, fig. 5.
Larteti, p. 218, 237; pl. XXXIV, fig. 2 et 3.
latidorsatus, p. 164 (fig. 69), 166 (fig. 72).
Launayi, p. 484, 237; pl.-XIX.
Le Marchandi, p. 473, 190, 237; pl. XXII,
fig. 5.
lemfôrdensis, p. 119, 120.
lenticularis, p: 139 (fig. 56).
Leopoldi, p. 14.
Levyi, p.178, 181, 237; pl. XXI; pl. XXX,
fig. 1 et 2.
lewesiensis, p. 1, 144, 214.
Linderi, p. 177, 186, 488, 237; pl. XVIII:
pk XXIV, fig. 4.
Lundgreni, p.198, 237.
luneburgensis, p. 226; 230, 281, 237.
Lyell, p. 27 (fig. 13).
madraspatanus, p- 226, 229, 230.
Mahadera, p: 236.
mamillaris, p. 16, 22, 23 (fig. 2), 26, 107.
Mantelli, p. 27.
Margæ, p. 14, 87 (fig. 34), 90, 91 (fig. 56),
93, 106, 156; pl. XV, fig. 1 et 2.
Marroti, p. 118, 121.
Martini, p. 16, 22, 23 (fig. 1}, 26, 107.
Mayori, p. 175.
memoria-Schlônbachi, p: 125.
Meslei (Scaphites), p. 289, 255; pl: XXXIT,
fig. 4 et 7. -
Milleri, p. 130, 133, 136.
mitis , p. 147, 227,220, 237; pl. XXVI, fig. 4,
pk XXXIX.
Mobergi, p.189. :
Moureti, p. 23 (fig. 6), 24, 94 (fig.37), 400,
101 (fig. 39), 102, 106; pl. XI, fig. 3
et 4.
Mülleri, p. 472.
multinodosus (Scaphites), p: 248, 251.
. Nanclasi, p. 410, 111, 162, pl. I, fig. 4.
Nardini, p. 52, 59, Go. (
Neptuni, p. 51,58 60, 77, 111.
neubergicus, p. 14, 109;.144, 176 (fig. 76),
183, 186, 197, 201, 203, 20, 207, 209
(fig. 80), 213, 215, 216, 233, 237:
pl. XXVI, fig. 3; pl XXX, fig. 4.
Nicklèsi, p. 68, 106; pl. IL, fig. 2.
nodifer, p. 253.
nodosocostatus, p. 26.
nodosoïdes, p. 28 (fig. 14). )
Oldhami, p. 482, 237; pl. XXII, fig. 1.
Orbignyi, p.124, 125, 132, 135.
Paillettei, p. 1, 449, 150 (fig. 65), 162;
pl. XXXVIT, fig. 2.
Päon, p. 51, 58.
pedernalis, p. 14, 108 (fig. 45), 139 (fig. 57),
440 (fig. 58), 141.
Pégoti, p. 180, 194.
peramplus, p. 49, 108 (fig. 42), 109, 144
(fig. 63 et 64), 145, 146.
perfidus, p. 2438, 237; pl. XXXIV, fig. 1.
Pergensi, p. 217, 237.
petrocoriensis, p. 51, 26.
placenta, p. 14, 1923, 124 (fig. 51), 127,
161.
planorbiformis, P- 197; 234, 237; pl XXVIL,
fig. 2; pl XXXIV, fig. 4 et 5; pl. XXXV,
fig. 7).
planulatus, p. 175.
Poctai, p. 451.
polyopsis, p- 128, 134, 137.
ponsianus, p. 467, 236; pl. XXV, fig. 1 et 5.
Potieri (Scaphites), p. 242, 255; pl. XXIT,
fig. 5. )
propoetidum, p. 89, 196.
pseudo-Gardeni, p- 219, 220 (fig. 81), 222,
237.
pseudo-texanus, p. 84, 106.
pulcherrimus (Scaphites), p: 250, 255;
pl. XXXIL, fig. 6 et 9.
-pyrenaïcus, p.468, 169 (fig.73), 237; pl. XXV,
fig. 2; pl. XXXVIT, fig. 11.
quercifolius, p. 157.
quinquenodosus, p. 80, 82-
radiatus, p. 14.
rarus, p. 448, 162; pl. VIII, fig. 2.
39.
260 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Redtenbacheri, p. 42 (fig. 23), 48, 106.
Rejaudryi, p. 446, 148, 162; pl. VIT, fig. 4.
rennensis, p.460, 162; pl. XXXV, fig. 2.
Requieni, p. 14, 440, 141 (fig. 59),
revelatus, p. 226.
Revellierei, p. 24, 28 (fig. 15), 49, 50.
rhotomagensis, p. 23 (fig. 8), 24, 27
(fig. 12).
Ribouri, p. 128, 133.
Robini, p. 1, 14, 30, 31, 32, 33, 34, 35,
37, 38 (fig. 20), 4o, 41, 42, 43, 44, 106;
pl. IV, fig. 1 et 2.
robustus, p. 196, 201.
Rochebrunei, p. 28, 4g, 50.
Rollandi, p. 49, 5o, 145.
Rousseauxi, p. 402, 106; pl. XI, fig. 5.
Rousseli, p- 247, 237; pl. XXIV, fig. 2.
Rouvillei, p. 226 (fig. 15), 228 (fig. 86),
237; pl XXXVII, fig. 7 et 10.
rusticus, p. 26. ot
Rutoti, p. 443 (fig. 61), 162.
Sacya, p. 226, 231.
Sauvageaui, p. 90.
Savini, p. 452, 162; pl XXV, fig. À;
pl. XXX VII, fig. 4.
Sayni, p. 484, 237; pl. XXIX, fig. 2.
scaphitoïdes, p. 119, 120.
semiornatus, p. 128, 130, 133.
semisulcatus, p. 164 (fig. 67).
sequens, p. 64, 106; pl. I, fig. 1.
serrato-carinatus, p. 104:
serrato-marginatus, p. 68, 69, 7o (fig. 31),
73, 74, 79,76, 78, 86, 106; pl. XVI, fig. 1.
Sicardi, p. 223, 224 (fig. 83), 236, 237;
pl. XXXVIT, fig. 5 et g.
Slizewicri, p. 36, 46 (fig. 25), 47 (fig. 26 et
27), 48, 106; pl. VIT, fig. 2.
spiniger (Scaphites), p. 252, 255.
splendens, p. 108 (fig. 44), 116 (fig. 48).
Stobæi, p. 170 (fig. 74), 198, 237.
Sturi, p. 164 (fig. ya), 197 (fig 79),
p. 237.
striato-costatus, p. 118, 1 19:
subalpinus, p. 235.
sublævis, p. 210.
subplanulatus, p. 163, 164 (fig. 7o), 171
(fig. 79).
subrobustus, p. 200, 237; pl. XXXVI, fig. 2.
subtricarinatus, p. 1, 14, 94, 96, 97, 99.
102, 104, 106, 110; pl. X, fig. 1, 2 et 3;
pl. XI, fig. 1.
Surya, p. 235.
syrtalis, p. 11,14, 72, 81,82,107,108(fig.43),
11D,126,127,128, 133,194 (fig. 53 et 54),
137, 102, 168, 186, 187, 188,218, 229;
pl. V, fig. 3; pl. VI, fig. 1 et 2; pl. VI,
fig. 1; pl. VIT, fig. 1.
tehamaensis, p. 104.
Telinga, p. 145:
tenuistriatus (Scaphites), p. 249.
Tethys, p. 164 (fig. 68).
texanus, p. 14, 15, 66, 67, 68, 69, 71, 72,
73, 79, 80, 84, 85, 86, 106, 107, 110,
115,135, 153, 15D, 168, 176, 222, 228;
pl. XVI, fig. 2 à 4; pl XVIT, fig. 1.
Tissoti, p. 15, 23 (fig. 3), 24, 29, 30, 39
(fig. 16), 49, 50. -
tricarinatus, voir subtricarmatus.
tridorsatus, p. 94, 96, 100, 101, 106.
tunetanus, p. 66.
Ubaghsi, p. 441, 142 (fig. 60), 162.
Van den Broecki, p. 207, 237.
Vari, p. 448, 148, 162, 178; pl. VIII, fig, 3;
pl IX, fig. 2 et 5.
varians, p. 8, 9, 15, 16, 107, 108 (fig. 4o);
109 (fig. 46), 110, 113.
Velledæ, p. 163, 165, 216, 217, 235.
velledæformis, p. 163, 165, 218, 237.
Verneuili, (Scaphites), p: 1, 253,
pl. XXVI, fig. 2.
vespertinus, p. 66.
Vibrayeï, p. 14, 26 (fig. 11), 128, 135.
Welschi, p. 222 (fig. 82}, 237; pl. XXXV,
fig. 9. f
westphalicum, p. 97, 98, 99 (fig. 38), 106;
pl. XI, fig. ‘1 et 4.
Wittekindi, p:109, 146, 196,.201.
Woolgari, p. 7, 49, 79.
Yama, p. 235.
Zeïlleri, p. 67, 72, 86, 106; pl. XIV, fig.1.
25;
TABLE DES MATIÈRES.
Pages ,
INTRODUCDION LAN RU RU ANA AT A RU ARE La QU Don NE EE ES LR Re D RAT 1
CTASSIFICATION see ee re LEE EN SAR ES PER EN ARE EME Ge à 13
DESCRIPTION DES ESPEGES + ie ele Te SE de DIRE ER OL Re A nn EE RP 22
FAMILLE DES ACANTHOCERATIDÉS.
Genre PurcuezzrUhlig, emend.. 1 0R EL NN RUE 24 G) 1 Pin :
Genre Srorrczkara iNeumayr, el PE ERREUR COMREUNAA RER AE ER 25 A UNVS AE AA
GenreiNEOLOBITESNEISCREr SR MAIN IRURNR NE Aer A pas EG LA AA REG En rt 20 À 1 2 e
Genre’AcANrHOGERAS-Neumayr,femend." "1.44... 0... "teinte 26
Genre Maumrres. Laube et Bruder..............................,.,.......... 28
Genre PrioNorroris: :Meek. 4 ua in eine MNT ONINO NS sn, 29
Genre tliSSOn TA DOUVHLENE A NET AAA Le Penn er An SARA te AA RE en A TT tee 29
MissotalHicheunenAspeE CEPEPEÉRER EE ENTER EN NNTS"PANIRCSR S re 35
— Pont ne; gn GremboontocoUdboonoconodonosecho Robe ne nous 36
tt Robini Mibiolière spiemende ec eeeeten TL Lie 37
NN Eveldiplide Buchhispa ler ee et CE Cr 4o
nr Redtenbachersins spas een nee ere 42
— haplophylla, Redtenbacher, sp.. .................................. 42
SENGHOR SpER RE ee tele Lee entr ele L6
RÉSUMER ne RE ASTRA RUE PACA ERP Er pie etre PNA SE SRE LEE PU PR 48
Genre BARROISIA, nov. DER Ne Re te ele manie cet tie le Reel ee 5o
Barroïsia Habertellnen.:F. von'Hauer (sp 4°..." core 51
NO STE Doe 0 0 DO a D ONE DID OO DEC ADD SE OS mOn de 63
== SEQUER STE SD AE DS Palais a ee ol LE Et RS EM PANNE 64
— Boissellieri, n. sp.................. RS ORAN DETTE CE D AE LUE LS 65
RÉSUMER MAN PC LE tee eee ee a en Ce NI DA RNS RÉAL EAU DORE ES . 66
(Genre MORTONICERA SA MeeR ET RE MR RU A ME ne ee date vie 66
Mortonicerasp Ze diem ER NSp Eee Re Re ec PP 67
= serrato-marginatum, Redtenbacher, sp................,.......... 69
— Bourgeoisi, d'Orbigny, sp. emend....................,..,..... 73
— Bontan then SDeee tee CC ee CCE AR ET OR { 77
— ‘ Desmondi, n.sp......... 2 UE SRE SRE RENE RIRE fra 0
— texanum, F. Rômer, sp.................... AMENER EE LL UIOO
— pseudo-texanum, n. sp........... NEO À 2 OR A ER ER RE 84
— Campanie e ATESD serie e ie eee El Ce 84
262 LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE.
Pages
Genre GAURHIERIGERAS OV een ETC EE CNED CE SEC EEE 87
Gauthiericeras bajuvaricum , Redtenbachen SPECTRE TER EEE 88
— Margæ 1Schlütet spi EE Ce ARE Re OC ER CR EE 90
RÉSUMER EME le Pet an at RTE TARA) PSE le ee ie ee te Une 93
Come RON NON Em boot sdossnosagebrbdoscoodontodoovoonompboonce 93
Peroniceras subtricarimatum, d'Orbigny, sp..." 40,0. 94
Vesonionn, one Gen lobe oo detolonhnasEnaobonobeusnac 98
= Mouret ns pre RECETTE TUE CRC ELEC REC CCECEERS 100
— Rousseauxi, n: Sp............... A ÉD EURE UN AS ES 102
= Czôrnigi, Redtenbacher, sp..............,. PRE IE TS EN APTE AAE LAS 103
RÉSUMER A NUTU ES LOUE M NOR EE LASER PAR SR Re RE NA PS PER Mae 104
RÉSUMÉ GÉNÉRAL SUR LES ACANTHOGERATIDÉS. . . . : secs vs s se ses esse see 105
FAMILLE DES HOPLITIDÉS.
Genre SCHLONBAGHIAANeuMmANr emend LEE EEE EEE CCE EC ELEC EC EE CEE CRETE .10g
Schlônbachia Nanclasi, n. sp............ Se SNA RCE DANCE RASE R ABS 110
= Boreaui ne iSp AP CE Eee CE CODE CRIER ENEINEERE 111
— Ronan M De oabeboooacooento LA RENE DTA Sa NO Pas 112
— Born, 1 Mbombandocodoonvooobooobaseesad ous ape ro 114
Genre Hopzires. Neumayr. ........................ ÉPR ARAEe NA PAR ET INES 116
Hoplites Gosseleti, n. sp.............. RL PR ARIAARE AE e SRAUEE RARE NC 116
0 Va Sonia one odoio 0 pa ioiobrol paldbio diale| io aid polgialol) 5 oimniaié 2 0 0 6 0.6 118
== Gosse, Ses ps diosdodcasoapaseonseosoedandopesase 120
— lemfôrdensis, Schlüter, sp... ....... SARA M ERP EL Lee Er LL LEE PES BR ce 120
— Lafresnayei, d'Orbigny, sp.........:.::......0 LCR OR ESRNARNE Lure 121
Genre PrAcENTrcERAS Meeles., 20 rene ae eee net A PS A PA 123
Placenticeras Etscn SD EC CCE TOC CE Doocsepope 124
— syrtale, Morton, sp :......... RIVES NOTE EU RAS AM ER EE 128
—_ bidorsatume PA ROME ESP EEE EEE RPC CEE EEE CCC EC CEE 137
Genre SPHENODISQUS: Meekeii nn RE RAR Te Rebel ee cal de 139
Sphenodiscus cf, pedernalis, L: v. Buch, sp... 44.00 tm nn 140
— Requieni, d'Orbigny, sp..........,............. DANSE TE Li d 140
— (ee mn fo ooobdosbro0o/na00oosoocosbabessonsepobance 141
— Rutoti, n. sp....... AE D A PE CIE VARIE SAN NE (ERA 143
Genre SonNerATIA. Bayle.........,..4. SORA ONTARIO D ARR rene ee 143
Sonneratia Janeti, n: sp.............:.... RAS RL EE AIR LE PRPSPRMERS SA ER R 145
— Rejaudryi, n. sp.............. D 180 Den USA ao ee pe 0e A SN MA 146
— Tarn Sp tierce retire Ne Es RENOM AAU ES De re 1e 148
— Païllette1 1d\Orbieny Sp EEE PR EEE E ERP EE EEE 149
— Poctaï sn: Spurl een ele de MER OUR Cr en 151
_ SE TAB DTA die db Li 0 dc Dh0 doc nie d 152
= Daubréei; n: Spin nthine tint DA NAN TEE de ct USE 154
TABLE DES MATIÈRES. 263
Pages.
Genre) MUNIERIGERAB NOV BeN. eee cree ele ee lé tt cel OU 156
Muniericeras Lapparenti, n. sp....................................... PENDS
_ HEC, Ho obbobvénobocotoue NAS AS ER LE DLL À ORO ER DE PE 159
= TennenSe nesD Net. NME 20e À CM OI CEA TA RENE 160
RÉSUMÉ GÉNÉRAL....:............. AAC NS Pa Be se LU NUE Pa, PEAR M NEA 161
FAMILLE DES PHYLLOCERATIDÉS.
Genre DEsmoceras. Zittel, emend..........,.................... A ed 166
Desmocerasponsianume@n sp PR MERE PC PP EL tien DDR 167
— Dysedaicuroeen sp RAA ti D UT Dell 168
— SIODA A ANLSSONE SD Er A ee A ee LA EN ee dE EEE per ne PUR ERREURS 170
Genre Puzosra. Bayle sh due tous Je 1 SH ISPRU EE BA die PR AN 171
Puzosia Muni np Re Peter NM CRNOMANOUENTE EEE E TE 172
Be MARCHAND TR LR ME le LODEL LE Ta UeiL 173
ANCORDARICAMADESD Ras te Das Dante feat Rae ere ete E TOR lente 174
Genre PAcayDIScus /ittelsemend 2h CANNES CT RENTE En 176
Pachydiscusoalenus M BeHUTe Sp RE CE CC Cer Ce LE COE bobo ttgiy
— KE ETS pee een AS USINE US AUS A RDV NS 178
— THEN TDn ED EN ANA PA ALES PER AUS A BE VE M EU 178
— SN D es Edo cé Bb doit ie DIE) ÉTOILE HIS ES SEEN ER 0 ne 181
— Old PS RAT per SPACE EME PO EAP MERE SRE As et Ent)
— LaunA VI In sp eee ree Lrt GR LAS Re Ep A 184
— isculensis, Redtenbacher, sp.........:.... ER bobos TER 189
— Jenna Aboouvocotatooodadoubasou j8 G:d6 6 618.0 FORT US DÉTAAC TRE 187
— inde inASpe A0 VER PRE AE RARE RENTE CPE 188
— MODES INR RS DE PR A ARE RENE Re Ne me 189
— (CRE Een a vavaodoesnonese se PA EE HT ES PRE ER 190
— CAVE ED SPP A er Se EN OR M NAT 191
— Brandti, Redtenbacher, sp ............ ANT data ae A EE 192
— CRAN AS DNS PR ER ee RE Re 192
— Sturi, Redtenbacher, sp........... ne se fetes 44004 Se ONLO
— ambiguus, n. sp. ..........:........... A Pl EEE AAC ELA EE 198
— Lundgreni, n. sp............... RE PR EN A TS ME 198
— dalmenssSchiUtens DEEE ee Ce CELL 199
== SUDrODUSEUS A SENNES SE EN TANT TN AR ENT NE Ana 200
— coMipatus eV DnkNOrSt SD APRES CU Ce Ce UN 202
— VanideniBroecki ne sp re te ee nn Ne 207
— HEUDENPICUS PEN ONE AU ES DEEE PE en EU 207
_ perfidus, n.sp........... RS ON NA A ER TRE Or OU LS I LA 213
— colemiensis iOERbIEnYESDA RE ARR RC Le ee PCR EU 214
Genre SCHEUTERPA IRON DEN EU men cie NU oi 216
Schiuteriatberrensis neiSpese ei ete ie me mes de dela ein CHAN 217
— WA Rousseli} n\Sp.... en neeeee DR ER EG ibn NE Ru En Na EE 217
_ Tarteu} Seunes Spies intense Meecie ele Ti nee a ele en 218
264 LES AMMONITES DE LA CRAÏE SUPÉRIEURE.
Pages.
Genre HAUERIGERAS NOV. {Penn tement IE OI CORRE RE sa
Hauericeras{Hayolh} ne sp RE ER RER ER ER REC RTMER EACENEROE 220
— Welsehi, nas p A ee eee NA ARR ER RONA EG EENE EE AS REA 229
FAMILLE DES LYTOCERATIDÉS.
Genre EYTOGERAS) Suess Enr AE ARE LE A CL ECTS AS ee CR 228
Hytoceras|Sicardi/{n sp AMENER PRE E OAI EEE ENT 223
CEA MNNGAUS, MO O0 0 0 00 00 bb to 0 0000 0 06 00 011000 0060 D ado pub 09 d 225.
Gaudryceras mite, F. von Hauer, sp....................................... 227
— Ronnie ea ban sde 000 dal ddmaioibia0 01618. n°0 6.100 00 228
— GOHOHE Sn )Spr NCAA TR ee ee RE 229
— lüneburgense, Schlüter, sp.................................. © 231
_ planorbiforme, J. Bôhm, sp.................................. 231
RÉSUMÉ SUR LES PHYLLOCERATIDÉS ET LES LYTOCERATIDÉS. . ,.... see... 235
Genre SCAPHITES. /PAarkINSON?: 4 14 M Re ALAIN DEAR Ie Re RE 238
ScaphitesMesie ni epee ed EE CNE EE CEE 239
— Lamberti, n. sp.......... CA EE D EN MAN EE FR NS et rs MUR A ANNE Q Ne EE di 241
=: LME M Sibovbeonvoboenononbooodapsononenononpannebougocenc 242
— 0 Amel, MiJboonadoboocpabonoodbadonogaboanencaliconvenuue 242
— Fritschi, n. sp...... RER PR AT EEE ENS EN ANA ECS AE PO NT ri TEA © 243
—- HEteo Sihobodoccuocosahoovenpabocebsocenobosoconesoocabcec 244
—" vpnneens, DJ 46 osolopobogopaboooouoboosesoneoniococuooo 244
nd equiscranensis Schiiter 2eme CC RE EE 216
— | Codes, SOMBRE hbsoooatobopatsoododasconcrapvcuatanvenn 248
== pulcherrimus, A ROME TEE CM DATANT de EAU ON LA AO ER ND .. 2bo
ii Fons, Éditer ooodoncoutacebocondocansbooashnnaL os ogg on d 251
— spiniger, SCHTUEETS EN NU NRA ECS RP RE AR AR PE PA RS Sr 252
— 1 Verneuii, d'OrbIEnYy, sp. biere cnererianeie eee 253
Genre ANCGYLOGERAS..............,. SC PA EE PL LH A RÉ AA D AAA em TE 254
Ancyloceras Douvilléi, n. sp.........:...........4.. La dan ak gagné de D eue 254
1923 :
NOV+ 7. 1902
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS
MÉMOIRES
POUR SERVIR À L'EXPLICATION
DE
LA CARTE GÉOLOGIQUE DÉTAILLÉE DE LA FRANCE
_RECHERCHES
SUR
LA CRAIE SUPÉRIEURE
DEUXIÈME PARTIE
PALEONTOLOGIE
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE
PAR
A, DE GROSSOUVRE
INGÉNIEUR EN CIEK DES MINES
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
M pecc xCInI
NOV 7 1902
LES AMMONITES
LA CRAIE SUPÉRIEURE
=
lu
nt à
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS
MEMOIRES
POUR SERVIR À L'EXPLICATION
DE
LA CARTE GÉOLOGIQUE DÉTAILLÉE DE LA FRANCE
RECHERCHES
SUR
LA CRAIE SUPÉRIEURE
DEUXIÈME PARTIE
PALEONTOLOGIE
LES AMMONITES DE LA CRAIE SUPÉRIEURE
PAR
A. DE GROSSOUVRE
INGÉNIEUR EN CHEF DES MINES
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
M DCGC XCIII
21 FÉVRIER
1894
xx
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PLANCHE I.
Û EXPLICATION DES FIGURES. Ft
CAS a + 2
ErG: 12. — Barroisid Haberfellneri, F. v. Hauer, sp. (p. 51). — Individu (Collection Arnaud) n\
bien conforme au type de l'espèce; vu de côté, montrant le slade moyen de déve- \
loppement; les côtes ombilicales encore visibles au commencement du dernier tour
se transforment vers l’extrémité de celui-ci en tubercules allongés.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Les Eyzies (Dordogne).
K1G. 1b.— Le même, vu du côté ventral pour montrer la carène dentelée et les variations de
forme du bord externe, d’abord terminé en un biseau obtus et devenant méplat à
l'extrémité du dernier tour.
F1G. 22. — Barroisia Haberfellneri, F. v. HAUER, sp. (p. 51). — Individu (Collection Arnaud)
de la plus grande taille connue; vu de côté, montrant la disparition des tubercules
ombüilicaux et ventraux sur le dernier tour.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-deJ’Arche, près Périgueux (Dordogne).
F1G. 2b. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la forme du bord externe.
Fi1G. 3%. — Barroïsia Haberfelineri, F. v. HauER, var., sp. (p. 51). — Individu (Collection
Arnaud) un peu plus renflé que le type.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-de-l’Arche, près Périgueux (Dordogne).
Es)
=
a
. 8b. — Le même, vu du côté ventral; le bord externe, légèrement convexe à la partie infé-
rieure du profil, est devenu assez fortement concave à la partie supérieure, en
raison de la saillie des tubercules ventraux.
F1G. 42. — Barsoisia Haberfellneri, F. v. HAuER, sp. (p. 51). — Individu jeune (Collection
A. de Grossouvre), vu de côté pour montrer l’ornementation des flancs à la taille
immédiatement inférieure à celle de l'individu représenté par la figure 1.
Calcaires marneux, glauconieux, de la partie inférieure de l'étage coniacien.
Assise K de M. Arnaud.
Aubas, près Montignac (Dordogne).
Frc. 4b, — Le même, vu du côté ventral.
F1G. 52. — Barroïisia Haberfellneri, K. v. HauUgR, sp. (p. 51). — Individu jeune {Collection Le
Mesle), appartenant à une variété un peu plus renflée que le type. L'ombilie est
proportionnellement plus large et les côtes, plus épaisses, sont moins nombreuses.
Craie de Villedieu, partie inférieure : calcaires durs, à texture gréseuse et à
bryozoaires, exploités à la Ribochère, près Couture (Loir-et-Cher).
Fic: 5b, — Le même, vu du côté ventral.
BIPSIE
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Sohier del
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Ceres
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Frc.
Fr.
Fic.
Fr.
Erc.
PLANCHE II.
EXPLICATION DES FIGURES.
LAS
1. — Pau Haberfellneri, F. v. HauEr, sp. (p. 51). Variété intermédiaire entre le type et la
var. Desmoulinsi. Individu (Collection Arnaud) de taille moyenne, vu de côté; d’une variété
plus renflée que le type; on voit que les tubercules et les côtes sont moins nombreux et que
l'ornementation est beaucoup plus vigoureuse.
‘Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-de-TArche, près Périgueux (Dordogne),
1b, _ Le même, vu du côté ventral.
22, — Barroisia Haberfellneri, F. v. Hauer, sp. (p. 51),-var. Harléi, À. de Gnossouvre. — Individu
de taille moyenne, type de cette variété (Collection Arnaud), vu de côté pour montrer l'ab-
sence complète d'ornementation sur les flancs, où persistent seulement, sur le bord externe, des
tubercules très atténués.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-de-l'Arche, près Périgueux (Dordogne).
2. — Le même, vu du côté ventral; les tubercules de la carène médiane ont à peu près complètement
disparu et la carène est devenue sensiblement lisse et continue; on voit aussi que le bord
externe se déprime avec l’âge.
3. — Barroisia Haberfellneri, F. v. HaueR, sp. (p. 51). — Individu de petite taïlle (Collection Le Mesle) ;
moule interne en très bon état de conservation, montrant les petits tubercules qui existent à
l'extrémité des côtes ombilicales.
Craie de Villedieu, partie inférieure; calcaires durs à texture gréseuse et à bryozoaires,
exploités à la Ribochère, près Couture (Loir-et-Cher).
4%. — Barroisia Haberfellneri, F.v. HauEr, sp. (p. 51), var. alstadenensis, Scurüren. — Échantillon
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-de-l’Arche, près Périgueux (Dordogne).
FrG. Ab. — Le même, vu du côté ventral; les tubercules de la carène ventrale sont visibles au commence-
ment du dernier tour.
FrG. 5. — Barroisia Haberfellneri, F. v. Hauer, sp. (p. 51). — Échantilon type d'Am. petrocoriensis,
Coquand (Collection de l'École des mines); est déformé par compression et montre à l'extrémité
du dernier tour, comme accident pathologique, un tubercule isolé à l'intérieur de la rangée
des tubercules du bord externe.
Montignac (Dordogne).
Frc. 6%. — Barroisia Haberfellneri, F. v. HAUER, sp. (p. 51), var. Desmoulinsi, À. ne GRossouvrE. — Échan-
tillon type de cette variété (Collection Arnaud), vu de côté, remarquable par son épaisseur et la
vigueur de son ornementation.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-de-YArche, près Périgueux (Dordogne).
LG. 62. — Le même, vu du côté ventral; les tubercules de la carène ventrale ont disparu en raison du
mauvais élat de conservation de l'échantillon.
Fr6. 79. — Barroisia Haberfellneri, F. v. Hauer, sp. (p. 51). Var. intermédiaire entre la var._alstadenensis
F6.
Fr.
Frc.
ct la var. Harlé._ — Individu jeune (Collection Arnaud), vu de côté, sur lequel les côtes ont
déjà disparu à l'extrémité du dernier tour.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-de-lArche, près Périgueux (Dordogne).
7b. — Le même, vu du côté ventral.
8%. — Barroisia Haberfellneri, F. v. HAUER, sp. (p. 51), var. Harl&. — Individu jeune (Collection
Arnaud), montrant l'absence de toute ornementation des cette taille,
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien. Assise K de M. Arnaud.
Gourd-del'Arche, près Périgueux (Dordogne).
8b, —_ Le même, vu du côté ventral.
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Sen le Imp.Erhard Frères _Paris .
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PLANCHE II.
EXPLICATION DES FIGURES.
CLARA
Fic. 1. — Barroisia sequens, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 64). — Individu (Collec-
tion Arnaud) type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires blancs à texture gréseuse et à bryozoaires du coniacien moyen.
Assise L! de M. Arnaud,
Toutyfaut, près Angoulême (Charente).
Fic. 2°. — Barroisia Nicklèsi, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 63). — Individu (Col-
lection Arnaud), type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires blancs à texture gréseuse et à bryozoaires du coniacien moyen.
Assise L! de M. Arnaud.
Toutyfaut, près Angoulême (Charente).
Fig. 2P. — Le même, vu du côté ventral.
FiG. 32. — Barroisia Boissellieri, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 65). — Individu (Col-
lection Arnaud), type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires blancs à texture gréseuse et à bryozoaires du coniacien moyen.
Assise L! de M. Arnaud. à
La Quina, près Lavalette (Charente).
Fic. 3b.— Le même, vu du côté ventral.
Fic. 4°. — Schlônbachia Nanclasi, À. DE GROSSOUVRE, noV. sp. (p. 100). — Individu
(Collection Arnaud) type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires glauconieux de l'étage coniacien inférieur. Assise K de M. Arnaud.
Première tranchée de la ligne de Périgueux à Coutras, à la sortie de Péri-
gueux (Dordogne).
F1G. Ab, — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE IV.
EXPLICATION DES FIGURES.
FiG. la. — Tissotia Robini, THIOLLIÈRE, sp. emend. À. DE GROSSOUVRE (p: 37). — Individu de
taille moyenne (Collection de la Sorbonne), vu de côté pour montrer le dessin
des cloisons et l’ornementation de cette espèce, qui disparait avec l'âge.
Grès verdâtre de Dieulefit (Drôme).
Fig. 1b. — Le mème, vu du côté ventral pour montrer la forme de la section des tours, qui est
subtrapézoïdale au commencement du dernier tour et ogivale à son extrémité.
Fic. 22. — Tissotia Robini, THIOLLIÈRE, sp. emend. À. pe GROSsSOUVRE (p.37). — Individu de
petite taille (Collection Arnaud), vu de côté; on aperçoit les côtes flexueuses qui
ornent les flancs des premiers tours de cette espèce.
F1G. 2b. — Le même, vu du côté ventral.
Frc. 32. — Tissotia haplophylla, REDTENBACHER, sp. (p. 42). — Individu de petite taille (Col-
lection Rejaudry), vu de côté pour montrer les côtes flexueuses partant des tuber-
cules ombilicaux qui constituent l'ornementation de cette espèce.
Saint-Hilaire-de-Jonzac (Charente-Inférieure).
Frc. 3b. — Le même, vu du côté ventral pour faire voir la section des tours, qui est trapé-
zoïdale, le bord ventral tendant à se déprimer de plus en plus à mesure que la
coquille se développe.
F1c. 43, — Tissotia haplophylla, REDTENBAGHER, sp. (p. 42). — Individu de petite taille (Col-
lection Boreau-Lajanadie), vu de côté; 6n voit qu'il existe encore, au commence-
ment du dernier tour, des tubercules ombilicaux qui disparaissent sur la dernière
partie de ce tour.
Puymoyen, route de Torsac (Charente). Etage coniacien inférieur.
Fic. Ab, — Le même, vu du côté ventral pour montrer la forme de la section des tours, analogue
à celle de l'individu précédent. |
Fr. 52. — Tissotia haplophyila, REDTENBACHER, sp. (p. 42). — Individu d'assez grande taille
(Collection Rejaudry), de forme renflée, vu de côté pour montrer l'ornementation
vigoureuse des flancs; à cette taille, les côtes qui réunissent les tubercules ombili-
caux aux tubercules ventraux ont à peu près complètement disparu.
Environs de Pons (Charente), coniacien moyen. Assise L' de M. Arnaud.
FrG. 5b. — Le même, vu du côté ventral pour montrer l'épaisseur des-tours, la forme déprimée
du bord ventral et les tubercules de la carène siphonale,
Fig. 6. — Tissotia Ewaldi, De Buou, sp. — Individu d'assez grande taille (Collection de l'abbé
Bourgeois), vu de côté pour montrer l'ornementation des flancs.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Cangey, près Amboise (Indre-et-Loire).
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PLANCHE V.
EXPLICATION DES FIGURES.
FiG. 12. — Placenticeras Fritschi, A. DE GROSSOUVRE, n. sp. (p. 12A). — Individu de
grande taille (Collection de l'abbé Bourgeois), vu de côté pour montrer
l'ornementation des flancs et notamment les tubercules situés immédiate-
ment autour de l'ombilic qui caractérisent cette espèce.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, près Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 12. — Le même, vu du côté ventral.
F1G. 22. — Placenticeras Fritschi, A. DE GROssOUVRE, n. sp. (p. 124). — Individu de
petite taille (Collection Le Mesle), vu de côté.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, près Couture (Loir-et-Cher).
- Fi. 2h. — Le même, vu du côté ventral.
Fic. 2€. — Section des tours pour montrer la forme de la paroi ombilicale et la manière
nette dont elle se détache des flancs.
FiG. 3%. — Placenticeras syrtale, Morrow, sp. (p. 128). — Individu de petite taille
(Collection A. de Grossouvre), vu de côté pour montrer l’ornementation des
flancs dans le jeune âge, qui consiste tout d’abord en côtes falculiformes ;
à l'extrémité du dernier tour, on voit apparaître des tubercules sur le bord
externe. | d
Souterrain de Beaulieu. Assise M? de M. Arnaud.
Ligne de Ribérac à Périgueux (Dordogne).
Fic. 3°. — Le même, vu du côté ventral pour montrer les deux lignes de tubercules qui
limitent le méplat ventral.
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PLANCHE VE.
EXPLICATION DES FIGURES.
1°. — Piacenticeras syrtale, Morron, var. Guadaloupæ, K. Rôuer (p. 128). —
Magnifique échantillon (Collection Arnaud), vu de côté ét montrant l'or-
nementation de l'adulte. I n'existe plus sur les flancs que deux rangées de
tubercules.
Assise M° de M. Arnaud.
Entrée du tunnel de Beaulieu. Ligne de Périgueux à Ribérac (Dordogne).
1b, __ [ee même, vu du côté ventral.
22. _— Placenticeras syrtale, Morton, var. Guadaloupæ, F. Rômesr (p. 128). —
Échantillon (Collection de l'École des mines) vu de côté; il montre le
passage de l'ornementation du jéune à celui de l'adulte. La deuxième
rangée de tubercules se rapproche de plus en plus du bord externe.
Assise à Spondylus truncatus de la craie dé Villedieu.
Villandry (Indre-et-Loire).
2b, — Le même, vu du côté ventral; on aperçoit encore sur la partie médiane du
bord ventral les deux rangées de tubercules qui limitaient primitivement
le pourtour externe et qui plus tard disparaîtront complètement, comme le
montre l'échantillon représenté par la figure 1.
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PLANCHE VIL
EXPLICATION DES FIGURES.
1%. — Placenticeras syrtale, Morrow, sp. var. Guadaloupæ, F. Rôuer (p. 128). —
Individu (Collection Toucas) de taille moyenne, vu de côté.
Marnes ferrugineuses intercalées entre les bancs de rudistes sur le chemin
de Sougraignes aux Croutets (Aude).
12, — Le même, vu du côté ventral.
22. — Tissotia Slizewiczi, FALLOT, sp. var. (p. 46). — Individu jeune (Collection
- Arnaud), vu de côté pour montrer les tubercules ombilicaux et leur dispa-
rition à l'extrémité du dernier tour.
Assise L! de M. Arnaud.
Pons (Charente-Inférieure). k
9b, —_ Le méme, vu du côté ventral,
3%. — Schlônbachia Boreaui, À. DE GROSSOUVRE, n. sp. (p. 111). — Individu (Coll.
Arnaud) type de l'espèce, vu de côté,
Calcaires durs du coniacien moyen. Assise L! de M. Arnaud.
Environs de Cognac (Charente).
3b. — Le même, vu du côté ventral,
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PLANCHE VIII.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. 14, — Placenticeras syrtale, Morton, sp. (p. 128). — Échantillon (Collection Re-
FIG.
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Frc. :
Fi.
Fic.
jaudry) vu de côté pour montrer l’ornementation des flancs. On constate
bien nettement sur le dernier tour que la deuxième rangée de tubercules,
d'abord située à une certaine distance du contour externe, s’en rapproche
progressivement, puis finalement se place exactement sur ce contour.
Étage sénonien, Assise M? de M. Arnaud.
La Valette (Charente).
Lb, — Je même, vu du côté ventral.
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8, — Sonneratia rara, À. DE GROSSOUVRE, nov, sp. (p. 148). — Individu (Collec-
tion Arnaud) vu de côté,
Etage campanien, Assise P5 de M. Arnaud.
Saint-Médard-de-Barhezieux (Charente).
. 2, — Le même, vu du côté ventral pour montrer le méplat du bord externe.
. 3%, — Hoplites Vari, ScHLüTER, sp. var. Marroti, Coq (p. 118). — Individu (Gol- .
lection de l'École des mines) vu de côté; c'est l'échantillon que Coquand
a pris comme type de l'Am. Marroti.
Environs de Ribérac (Dordogne).
3P, — Le même, vu du côté ventral.
h%, — Sonneratia Rejaudryi, À. DE GnossouvrE, nov. sp. (p. 146). — Individu
(Collection Rejaudry) type de l'espèce, vu de côté.
Étage campanien. Assise P3 de M. Arnaud.
Saint-Médard-de-Barbezieux (Charente).
Lb, —_ Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE IX.
EXPLICATION DES FIGURES.
F1c. L. — Gzuthiericeras bajuvaricum, REDTENBAGHER, sp. (p. 88). — Individu adulte (Col-
lection Le Mesle) vu de côté pour montrer l'ornementation des flancs, qui reste la
même jusqu’à l'extrémité du dernier tour ; les côtes qui réunissent les tubercules
ombilicaux aux tubercules externes s'atténuent seulement sur les derniers tours.
On apercoit la quille ventrale qui se détache des flancs.
Partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fi. 22. — Hoplites Vari, ScHLÜTER, sp., var. WMarroti, GoQuaxD (p. 118).— Individu (Collection
Arnaud) vu de côté. H se rapporte aussi complètement que possible aux figures 2
et 5 de la planche I du docteur Schlüter (Beitrage zur Kenntniss der jängsten Ammo
neen). :
Étage campanien. Assise P° de M.Arnaud.
Bouteille (Dordogne).
Frc. 2h. — Le même, vu de côté.
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Fig. 32. — Hoplites Vari, SCHLÜTER, sp., var. Marroti, CoQuanD (p. 118). — Autre individu
(Collection Arnaud) vu de côté.
Assise P° de M. Arnaud.
: Petingaud, près Montmoreau (Charente).
Fr. 32, — Le mème, vu du côté ventral; on voit qu'il existe sur le méplat ventral des côtes
droites qui réunissent les tubercules externes de l'extrémité des côtes qui ornent
les flancs.
Fc. 4. —— Sphenodiscus Ubaghsi, À. DE Grossouvre, n. sp. (p. 141). — Fragment d'un indi-
vidu (Collection À. de Grossouvre) vu de côté pour montrer que les flancs sont
lisses et donner le dessin des cloisons.
Calcaires gréseux à thécidées. Assise R de M. Arnaud.
Maurens (Dordogne).
. ic. Ab. — Section du précédent.
ÉrG. 5. — Tissotia Ewaldi, L. De Buceu, sp. (p. 4o). — Individu (Collection Toucas) vu de
côté pour montrer l'ornementation des flancs ; on voit que les tubercules ombilicaux
disparaissent à l'extrémité du dernier tour.
Calcaires à Cyphosoma Archiaci, de la base de l'étage sénonien.
Environs de Rennes-les-Bains (Aude).
— Sphenodiscus Ubaghsi, À. pe GrossOuvrE, n. sp. (p. 141). — Dernière loge d'un
individu de cette espèce (Collection Arnaud), vu de côté pour montrer l'absence
(er)
Fc.
d'ornementation et la petitesse de l'ombilic du dernier tour. La spire tend même à
se refermer à l'extrémité.
Calcaire blanc (assise R de M. Arnaud), pierre de taille de Maurens (Dordogne).
Procédé G. Pilarski, A. Murat & Sohier correxit,
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À PLANCHE X.
EXPLICATION DES FIGURES.
— Peroniceras subtricarinatum, D'ORBIGNY, sp. (p. 94). — Individu (Collection
d'Orbigny, au Muséum) type de l’espèce déjà représenté par d'Orbigny;
vu de côté pour montrer les côtes partie simples, partie bifides.
Calcaires durs de la base de l’étage sénonien.
Environs de Rennes-les-Bains (Aude).
. — Le même, vu du côté ventral.
— Peroniceras subtricarinatum, D'ORBIGNY, sp., Var. tridorsatum, SCHLÜTER
(p. 94). — Individu (Collection Le Mesle) vu de côté, chez lequel les
côtes sont toutes simples.
Calcaires de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
. — Peroniceras subtricarinatum, D'ORBIGNY, sp., Var. tridorsatum, SCHLÜTER
(p. 94). — Individu (Collection de l'École des mines) vu de côté.
Calcaires de la base de l'étage sénonien.
Chemin de Rennes-les-Bains, à Montferrand (Aude).
. — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XI.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fi. 12, — Peroniceras subtricärinatum, D'ORBIGNY, sp., Var. tridorsatum, SouLürer
(p. 94). — Individu (Collection Arnaud) vu de côté, montrant bien net-
tement les tubercules radiaux qui se trouvent vers l'origine des côtes et les
tubercules transverses par lesquels celles-ci se terminent sur le pourtour
externe.
Etage coniacien. Assise L! de M. Arnaud.
La Boulinerie, près Jonzac (Charente-Inférieure).
Fig. 1°. — Le même, vu du côté ventral, montrant la section des tours, qui est presque
carrée.
ErG. 2%. — Peroniceras Czôrnigi, REDYENBAGHER, sp. (p. 103) Var. — Individu (Collec-
tion de la Sorbonne) vu de côté.
Grès verdätres de Dieulefit (Drôme).
FiG. 3. — Peroniceras Moureti, À. DE GROSSOUVRE, n. sp. (p. 100). — Individu (Col-
lection Rejaudry) vu de côté.
Etage coniacien. Assise L! de M. Arnaud.
La Boulinerie, près Jonzac (Charente-Inférieure).
FiG. 4%. — Peroniceras Moureti, À. DE GROSSOUVRE, n. sp. (p. 100). — Individu (Col-
lection de l'Ecole des mines) type de l'espèce, vu de côté; dans cette espèce,
comme dans P. subtricarinatum, les côtes possèdent, près de l'ombilic, des
tubercules pincés dans le sens de la longueur, et, près du bord externe,
des tubercules transverses; mais elles sont inclinées en avant au lieu d'être
uormales.
Calcaires tendres gréseux de la base de la craie de Villedieu.
Courtiras, près Vendôme (Loir-et-Cher).
* Fi. AP, — Le même, vu du côté ventral.
Fire. 1°. — Le même, section des tours.
Fic. 5%. — Peroniceras Rousseauxi, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 102). — Fragment
d'un iadividu (Collection Arnaud) vu de côté.
Etage coniacien. Assise L! de M. Arnaud.
Saint-Simon-de-Jonzac (Charente-Inférieure).
Fi. 5P. — Le même : section des tours, pour montrer la forme de la section, qui est
beaucoup plus large que haute, bien que la dimension de l’ombilic soit
proportionnellement moins grande que dans P. Moureti.
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PLANCHE XII
PLANCHE XII.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fic. 1. — Peroniceras westphalicum, SCHLÜTER, sp. (p. 98). — Individu (Collection de
l'École des mines) vu de côté, différent du type par ses côtes, qui sont
presque toutes simples.
Craie de Villedieu, Touraine.
FiG. 22. — Gauthiericeras bajuvaricum, REDTENBAGHER, sp. (p. 88). — Individu (Col-
lection de l’École des mines) vu de côté.
Calcaires de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fire. 2, — Le même, vu du côté ventral.
FrG. 3%. — Gauthiericeras hajuvarioum, REDTENBAGHER, sp, (p. 88). — Individu (Col-
lection de l'abbé Bourgeois, à Pontleyvoy) vu de côté.
Calcaires de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
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Fic. 3b. — Le même, vu du côté ventral,
Fig. A4, — Peroniceras westphalicum, SGuLÜTER, sp. (p. 98). — Individu (Collection
Le Mesle) vu de côté pour montrer les côtes, tantôt simples, tantôt bi-
fides, qui ornent les flancs.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fig. AP, — Le même, vu du côte ventral.
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Fi. 32.
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PLANCHE XII.
EXPLICATION DES FIGURES.
— Mortoniceras campaniense, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 84). — Frag-
ment d'un individu (Collection Arnaud) vu de côté pour montrer l'orne-
mentation des flancs, qui consiste en côtes portant cinq tubercules et se
bifurquant au troisième à partir de l’ombilic.
Couches marneuses de la partie supérieure de l’assise P! de M. Arnaud.
Saint-Hilaire-de-Montmoreau (Charente).
— Le même, vu du côté ventral.
— Mortoniceras Bourgeoisi, D'ORBIGNY, sp. emend. À. DE GROSSOUVRE (p. 73).
— Superbe individu (Collection Le Mesle) vu de côté; on voit qu'il n'existe
à l’extrémité des côtes que deux tubercules, caractère qui distingue cette
espèce de M. serrato-marginatum.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Ville-
dieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
— Mortoniceras campanieuse, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 84). — Frag-
ment d'un individu (Collection Arnaud) de plus grande taille que celui de
la figure 1, et montrant plus nettement la quatrième rangée des tubercules.
Couches marneuses de la partie supérieure de l’assise P! de M. Arnaud.
Saint-Hilaire-de-Montmoreau (Charente).
— Section des tours du précédent.
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PLANCHE XIV.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fic. i. — Mortoniceras Zeilleri, À. pe Grossouvre, n. sp. (p. 67). — Individu (Col-
lection de la Sorbonne) vu de côté, montrant des côtes droites, radiales,
surélevées au voisinage de l'ombilic et portant trois tubercules à leur extré-
mité externe, mais la distance entre le premier tubercule du côté interne et
le second est beaucoup plus grande que celle de celui-ci au dernier, carac-
tère qui distingue cette espèce de M. serrato-marginatum.
Calcaires de la base de la craié de Villedieu.
Carrière de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. LP, —— Le même, vu du côté ventral:
Fi. 2, — Mortoniceras Bourgeoisi, D'ORsIGNY, sp. emend. À. p£ GRossOuvRE (p. 73).
— individu (Collection Le Mesle) vu de côte.
Couche à Osirea auricularis de la partie moyenne de a craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
F6. 2P, — Section du tour du précédent.
Fic. 2°. —— Partie centrale du précédent, après enlèvement d’une portion du dermier tour,
de manière à marquer l’ornementation du jeune, qui consiste en côtes de
force inégale, légèrement flexueuses.
Fic. 3%, — Mortoniceras Bourgeoisi, D'ORBIGNY, sp. emend. à. -DE GROSSOUVRE (p. 73).
— Individu (Collection le Mesle) vu de côté, à ombilic un peu plus grand
que le précédent.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher). È
F1c. 32. =— Le même, vu du côté ventral.
Fic. 4. —— Mortoniceras Bourgeoisi, D'OrBIGnY, sp. emend. À. ne GROSSOUVRE (p. 73).
— Individu (Collection Le Mesle) de petite taille, à ombilic un peu plus
large que celui de la figure 2, et montrant une ornementation un peu plus
accentuée, À
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de Îa craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fi. 5. — Mortoniceras Bourgeoïisi, D'ORBIGNY, sp. emend. À. pe GROSSOUVRE (p. 73).
— Individu de taille moyenne (Collection À. de Grossouvre) à ombilic rela-
tivement large et à ornementation plus accentué,
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
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PLANCHE XV.
EXPLICATION DES FIGURES.
1°. — Gauthiericeras Margæ, SCHLÜTER, sp. (p. 90). — Individu de taille moyenne
(Collection G. de Grossouvre) vu de côté, montrant l'ornementation de
l'adulte, qui consiste en côtes simples, légèrement sinueuses, un peu inflé-
chies en avant. On voit cependant encore sur le dernier tour une côte bifide.
Calcaires durs de la base de la craïe de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
12, —— Le même, vu du côté ventral,
22. — Gauthiericeras Margæ, SGHLÜTER, sp. (p. 90). — Individu de petite taille
(Collection À. de Grossouvre) vu de côté, montrant des côtes tantôt simples,
tantôt bifides. On peut voir que la quille ventrale est dentelée.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
2h, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
2, — Le même, vu du côté ventral, représenté de manière à montrer la section des
tours.
Procédé G. Pilarski, A. Murat & C
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EXPLICATION DES FIGURES.
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1°. — Mortoniceras serrato-marginatum, REDTENBAGHER, sp. (p. 69). — Individu
(Gollection A. de Grossouvre) vu de côté pour montrer l'ornementation des
flancs composée de côtes légèrement flexueuses, un peu obliques en avant,
terminées par trois tubercules dont les deux premiers, assez rapprochés,
semblent souvent réunis en un tubercule unique bifide.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
1. — Le même, vu du côté ventral.
2. — Mortoniceras texanum, F. Rômer, sp. (p. 80). — Individu de petite taille
(Collection Arnaud) vu de côté et montrant des côtes tantôt simples, tantôt
partant par paires d’un tubercule ombilical et ornées de cinq rangées de
_tubercules.
Etage santonien. Assise M? de M. Arnaud,
Nieul-le-Virouil (Charente-Inférieure).
3%. — Mortoniceras texanum, F. Rômer, sp. (p. 80). — Individu de plus petite
taille encore (Collection Rejaudry), vu de côté.
Etage santonien, Assise M? de M. Arnaud.
Nieul-le-Virouil (Charente-Inférieure).
3P. — Le même, vu du côté ventral pour montrer la forme de la section des tours.
4%, — Mortoniceras texanum, F. RôMER, sp. ( p. 80). — Fragment d'un individu
de petite taille (Collection Arnaud) vu de côté.
Etage santonien. Assise M? de M. Arnaud.
Nieul-le-Virouil (Charente-Inférieure).
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PLANCHE XVII
38
Les Ammonites.
IMPRIMENIE NATIONALE.
PLANCHE XVII
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. 12. — Mortoniceras texanum, F. RôMER, sp. (p. 80). — Individu de grande taille
(Collection Toucas), vu de côté pour montrer les cinq rangées de tubercules
qui caractérisent cette espèce.
Marnes bleues à petits fossiles, situées au bas du chemin de ee
aux Croutets (Aude), sous la couche à Lima marticensis.
Fc. 1. — Le même, vu du côté ventral.
Fic. 2. — Mortoniceras Bontanti, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 77). — Individu type
de l'espèce (Collection À. de Grossouvre), vu de côté.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
F1G. 3%. — Mortoniceras Bontanti, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 77). — Individu
(Collection de l'abbé Bourgeois) vu de côté, à ombilic plus large que le
précédent et à évolution plus rapide, car il montre, à l'extrémité du der-
nier tour, sa dernière loge et un mode d’ornementation différent de celui
des premiers tours.
Couche à Ostrea auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu .
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Fic. 30. — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XVIIL
EXPLICATION DE LA FIGURE.
Bachydiscus Linderi, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 188). — Individu de grande tailie
(Collection A. de Grossouvre), vu de côté et montrant sur le dernier tour des côtes
alternativement longues et courtes. ’
Partie inférieure de l'étage sénonien,
Environs de Padern (Aude),
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PLANCHE XIX.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fic. l®. — Pachydiscus Launayi, A. DE GROSsSOUVRE, nov. sp. (p. 184). — [ndividu
(Collection Arnaud) vu de côté.
Étage campanien. Partie inférieure de l’assise P! de M. Arnaud.
Voulgézac (Charente).
FrG. LP. — Le même, vu du côté ventral,
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PLANCHE XX
PLANCHE XX.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fic. L#. — Pachydiscus dülmensis, ScHLüTEr, sp. (p. 199). — Individu de grande
taille (Collection Arnaud), vu de côté. F
Étage campanien. Partie inférieure de F'assise P! de M. Arnand.
Le Maine-Bardon (Charente).
F1. 1P, — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXI.
EXPLICATION DE LA FIGURE.
Pachydiscus Levyi, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 178). — Individu (Collection de la
Sorbonne) type de l'espèce, de grande taille, montrant sur le dernier tour le passage
de l’ornementation des premiers tours à celle de l'adulte.
L’échantillon est un peu aplati et déformé; la section des tours est sub-ovolaire et a
sa plus grande largeur au voisinage de l'ombilic.
Carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes).
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PLANCHE XXII.
EXPLICATION DES FIGURES.
12. —— Pachydisous Oldhami, SHARPE, Sp. — Échantillon de grande taille (Collection
du Musée de Bordeaux), vu de côté.
Assise Q de M. Arnaud.
Falaises de la Gironde, à Saint-Georges, près Royan (Charente-Inférieure).
1P, — Le même, vu du côté ventral.
2. — Pachydiscus isculensis, REDTENBACHER, sp. (p. 185). — Individu (Collection
Arnaud) vu de côté.
Campanien inférieur. Partie inférieure de l’assise P! de M. Arnaud.
Éraville (Charente). |
3%. — Scaphites Potieri, A. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 241). — Individu (Col-
lection du Musée d'Angers) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
3b, — Le même, vu du côté ventral.
H2, — Sonneratia Janeti, À. DE GRossOuvrE, nov. sp. (p. 145). — Individu (Col-
lection Le Mesle) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
Ub, __ Le même, vu du côté ventral.
5. — Puzosia Le Marchandi, À. DE GROssOUVRE, nov. sp. (p. 173). — Individu
(Collection Péron) vu de côté.
Calcaires durs de la base de l'étage coniacien.
Environs de Montferrand (Aude).
6. — Pachydiscus Oldhami, SHARPE, sp. (p. 182). — Individu jeune (Collection
Boreau-Lajanadie), vu de côté.
Assise Q de M. Arnaud.
Aubeterre (Charente).
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PLANCHE XXII.
EXPLIGATION DES FIGURES.
12. — Pachydiscus Brandti, REDTENBACHER, sp. (p. 192). — Individu adulte (Col-
lection Fallot) vu de côté, montrant l’ornementation caractéristique de
l'échantillon figuré par Redtenbacher. |
Grande carrière de Tercis (Landes).
1b. — Le même, vu du côté ventral.
9. — Pachydiscus Brandti, REDTENBAGHER ; sp. (p. 192). — Individu de taille
moyenne (Collection Arnaud), vu de côté, montrant le passage de l'orne-
mentation de l’âge moyen à celle de l'adulte.
Grande carrière de Tercis (Landes).
32. — Le même, vu de côté, après avoir enlevé une partie du dernier tour.
3b, — Le même, section des tours à l'extrémité.
La, — Hoplites Lafresnayei, D'ORBIGNY, sp. (p. 121). — Individu (Collection de la
Sorbonne) vu de côté, ayant servi de type à d'Orbigny pour l'établissement
de cette espèce.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Fresville (Manche).
Ab, — Le même, vu du côté ventral pour montrer les deux rangées de tubercules qui
se trouvent de part et d'autre du bord ventral.
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EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. L*, — Pachydiscus colligatus, v. BinruonsT, sp. emend. À. pe GRossouvRE (p. 202).
— Individu (Collection A. de Grossouvre) vu de côté pour montrer lor-
nementation des flancs et la disposition des côtes dans la région ombilicale
à l'extrémité du dernier tour. ;
Calcaires durs à stegasters des carrières situées sur la route de Gan à
Rébenacq (Basses-Pyrénées).
Fi. 12. — Le même, vu du côté ventral.
Fi. 2%. —— Schlüteria Rousseli, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 217). — Individu
(Collection À. de Grossouvre) vu de côté, montrant l'ornementation carac-
téristique des espèces de ce genre.
Calcaires marneux jaunes à Lima marticensis, situés immédiatement au-
dessus des marnes bleues qui se trouvent au bas du chemin de Sougraignes
aux Croutets (Aude).
Fic. 2, — Le même, vu de côté.
Fic. 3. — Pachydiscus colligatus, v. BINkHonsr, sp. emend. À. DE GROSSOUVRE (p. 202).
— Tours intérieurs de l'échantillon de la figure 1, visibles sur la face
interne du fragment détaché par la cassure.
Fi. L. —— Pachydiscus Linderi, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p.188). — Individu (Col-
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lection Joseph Jean) vu de côté pour montrer l’ornementation des flancs.
La section des tours est ovalaire, beaucoup plus haute que large.
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PLANCHE XXV.
EXPLICATION DES FIGURES.
12. — Desmoceras ponsianum, À. 5 GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 167). — Échantillon
(Collection Arnaud) type de l'espèce, vu de côté.
Calcaires durs du coniacien. Assises L! de M. Arnaud.
Environs de Pons.
1P. — Le même, vu du côté ventral.
22, _— Desmocéras pyrenaïcum, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 168). — Échan-
tillon (Collection Toucas) type de l'espèce, vu de côté.
Marnes bleues situées au-dessous du banc à Lima marticensis, sur le
chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
2h, — Le même, vu du côté ventral.
3. — Pachydiscus Carezi, À. ne GROSSOUVRE, nov. sp. (p.190). — Échantillon
(Collection Carez) type de l'espèce, vu de côté.
Couches à micrasters des environs de Rennes-les-Bains (Aude).
L2, —_ Sonneratia Savini, À. DE GROSSOUvRE, nov. sp. (p.152). — Échantillon
(Collection Toucas) type de l'espèce, vu de côté; il est très déformé à cause
de la compression qu'il a subie.
Marnes bleues situées au-dessous du banc à Lima marticensis, sur le
chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Ab. — Le même, vu du côté ventral.
. — Desmoceras ponsianum, À. DE GROssOUVRE, nov. sp. (p. 167). — Échantillon
(Collection de l'abbé Bourgeois) vu de côté.
Calcaires durs de la base de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
. — Le même, vu du côté ventral.
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EXPLICATION DES FIGURES.
1%. — Pachydiscus isculensis, REDTENBAGHER, sp. (p. 185). — Individu (Collec-
tion de l’École des mines) vu de côté, montrant des côtes alternativement
longues ef courtes.
Couches marneuses intercalées entre les bancs inférieurs à rudietes du
chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
12, —_ Le même, vu du côté ventral.
22, __ Scaphites Verneuili, D'ORBIGNY, sp. (p. 253). — Individu (Collection de la
Sorbonne) ayant servi de type à d'Orbigny pour la définition d’Am. Ver-
neuili, vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Fresville, près Valognes (Manche).
9b. __ Le même, vu du côté ventral.
32. — Pachydiscus neubergicus, F. voN HauEr, sp. emend., À. DE GROSSOUVRE
(p. 207). — Individu (Collection de l’École des mines) vu de côté, mon-
trant sur le dernier tour le passage de l’ornementation du jeune à celle de
l’aäge moyen.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Environs de Fresville (Manche).
32. — Le même, vu du côté ventral.
h. — Gaudryceras mite, F. vox HauEr (p. 227). — Individu (Collection A. de Gros-
souvre) vu de côté, montrant l’ornementation caractéristique des formes
de ce genre.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum sur le chemin de Sougraignes aux
Croutets (Aude).
5. — Pachydiscus Jeani, À. DE GROSSOUVRE, n. sp. (p.187). — Individu (Collec-
tion J. Jean) vu de côté.
Environs de Sougraignes (Aude).
Marnes ferrugineuses à Placenticeras syrtale.
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PLANCHE XXVIL.
EXPLICATION DES FIGURES.
12. — Puzosia corbarica, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 174). — Individu (Collec-
tion Toucas) type de l'espèce, vu de côté pour montrer l’ornementation
caractéristique des ammonites de la série d’Am. Subplanulatus.
Calcaires marneux inférieurs au banc à Lima marticensis de la montée
de Sougraignes aux Croutets (Aude). |
12, —_ Le même, vu du côté ventral.
2. — Gaudryceras planorbiforme, J. Bôum, sp. (p. 231). — Individu (Collection
Arnaud) vu de côté, montrant à l'extrémité du dernier tour un fragment de
l'ornementation qui caractérise le jeune àge de cette espèce.
Grande carrière de Tercis (Landes).
3, — Hauericeras Fayoli, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 221). — Individu (Col-
lection Arnaud) type de l'espèce, vu de côté. ï
Marnes à Orbitoides media des environs de Montmoreau. Assise Q de
M. Arnaud.
3b, — Le même, vu du côté ventral; le bord ventral est nettement caréné sur les
parties bien conservées, et il est fort probable qu'il portait une quille
comme les autres formes de cette série.
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EXPLICATION DE LA FIGURE,
Sonneratia Daubréei, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p.154). — Individu (Collection de
l'École des mines) ayant conservé son test, vu de côté pour montrer l'ornementation
très caractéristique de ses flancs.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum, situées sous le banc à Lima marticensis, au
bas du chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
La section des tours est subovalaire, la plus grande épaisseur étant au voisinage de
lombilic. L'échantillon figuré a été aplati par compression.
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3 PLANCHE XXIX.
EXPLICATION DES FIGURES.
12. — Muniericeras Lapparenti, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 158). — Individu (Col-
lection A. de Grossouvre) vu de côté, type de l'espèce.
Couches sénoniennes inférieures des environs de Bugarach (Aude).
Le mème, vu du côté ventral pour montrer les crénelures de la carène, dues au pas-
sage des côtes sur le bord siphonal; on remarque à l'extrémité du dernier tour
1h.
deux côtes se bifurquant, ui peu avant leur passage sur la carène.
2. — Pachydiscus Sayni, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 181). — Individu (Collection
Sayn) vu de côté. Environs d’Allons (Basses-Alpes).
32. — Pachydiscus ambiguus, A. DE GRossoUvRE, n. sp. (p. 181). — Individu (Collec-
tion Arnaud) vu de côté, montrant la même ornementation que celui figuré par
M. Schlüter (PI. XXIT, fig. 6 et 7).
Couches inférieures de l’assise P° de M. Arnaud.
Tauillard (Charente).
3b, — Le méme, vu du côté ventral.
La, — Pachydiscus gollevillensis, D'OrBiGny, sp. (p. 214). — Individu (Colléction de
la Sorbonne) vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Environs de Fresville (Manche).
Lib, -_ Le même, vu du côté ventral.
5. — Muniericeras Lapparenti, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 158). — Individu (Col-
lection de l'École des mines) vu de côté, montrant un assez grand nombre de
côtes bifurquées à leur extrémité.
Calcaires à micrasters, côté droit du chemin de Rennes-les-Bains à Montferrand
(Aude).
62. — Schlënbachia Bertrandi, À. DE GROSsOUVRE, nov. sp. (p.114). — Individu (Col-
lection À. de Grossouvre) vu de côté.
Calcaires marneux jaunes à Lima marticensis, situés immédiatement au-dessus
des marnes bleues à Mortoniceras texœunum, sur le chemin de Sougraignes aux
Croutets (Aude).
6b. — Ie même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXX.
-EXPLICATION DES FIGURES.
Fi. L. — Pachydiscus Levyi, À. DE GRossOuvRE, nov. sp. (p.178). — Individu {Coflec-
tion de la Sorbonne) vu de côté pour montrer l’ornementation du jeune âge.
L'échantillon a été déformé par une compression qui a donné aux côtes
une inflexion en avant.
Carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes).
Fic. 2. — Pachydisous Levyi, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 178). — Fragment d'un
individu (Collection de la Sorbonne) moins déformé que le précédent; il
montre que les côtes radiales sont droites et normales à l'enroulement, sauf
sur le pourtour externe, où elles s’infléchissent un peu’ en avant par l'effet
de la déformation subie dans cette partie.
Carrières de Contes-les-Pins (Alpes-Maritimes).
Fic. 3. — Pachydiscus Brandti, REDTENBACHER, sp. var, Pégoti, À, DE GROssouvRE
(p. 192). — Individu (Collection Arnaud) vu de côté, se distinguant du
type par ses côtes plus fines et plus serrées,
Fic. 4%, — Pachydiscus neubergicus, F. von HAUER, sp. emend., À. D£ Grossouvre
(p. 207). — Individu (Collection Seunes) vu de côté, montrant sur le der-
nier tour le passage de l’ornementation de l’âge moyen à celle de l'adulte.
Calcaires à stegasters des carrières de la route de Gan à Rébenacq
(Hautes-Pyrénées).
Fig. LP, — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXXI.
EXPLICATION DES FIGURES.
. — Scaphites constrictus, SowenBy, sp. (p. 248). — Individu (Collection de l'École
des mines) de grande taille, vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
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— Scaphites constrictus, SowenrBy, sp. (p. 248). — Individu (Collection de l'Ecole
des mines) de petite taille, vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Fresville, près Valognes (Manche).
. — Le même, vu du côté ventral, en arrière.
. — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
. — Scaphites aquisgranensis, ScaLÜürer (p. 246). — Individu (Collection Boreau-
Lajanadie) vu de côté.
Etage campanien. Assise P' de M. Arnaud.
Montmoreau (Charente).
— Scaphites aquisgranensis, ScaLÜTER (p. 246). — Individu (Collection Arnaud) vu
de côté.
Etage campanien. Assise P° de M. Arnaud. :
Mranchée de Vaure, près Mensignac (Dordogne), sur la ligne de Périgueux à
Pibérac.
. — Le même, vu du côté ventral.
Da.
— Scaphites Haugi, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 244). — Individu (Goliection
Arnaud) vu de côté. 5
Couche inférieure de l’assise P° de M. Arnaud.
Tauillard (Charente).
— Le même, vu du côté ventral.
— Scaphites aquisgranensis, Sonzürer (p. 246). — Individu (Collection Boreau-
Lajanadie) de petite tulle, vu de côté.
Etage campanien. Assise P° de M. Arnaud.
Livernant (Charente). -
— Le mème, vu du côté ventral.
souvre), variété plate, vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Fresville, près Valognes (Manche).
—— Scaphites constrictus, Sowerey, sp. (p. 248). — Individu (Collection A. de Gros-
souvre), variété plate et de grande taille, vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Fresville, près Valognes (Manche).
— Le même, vu du côté ventral.
— Pachydiscus gollevillensis, D'ORBIGNY, sp. (p. 214). — Individu (Collection de
l'École des mines) vu de côté.
Calcaire à baculites du Cotentin.
Fresville, près Valognes (Manche).
. — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXXIL.
EXPLICATION DES FIGURES, :
1. — Scaphites Lamberti, À. DE Grossouvre, nov. sp. (p. 241). — Kragment d'un indi
vidu (Collection Le Mesle) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
2. — Scaphites hippocrepis, Morrow, sp. (p. 244). — Fragment d'un individu (Collec-
tion Arnaud) vu de côté.
Étage campanien. Assise P' de M. Arnaud.
Saint-Hilaire (Charente).
32, — Scaphites hippocrepis, Morrtos, sp. (pè 244). — Individu (Collection Arnaud) vu
de côté. À
Etage campanien. Assise P! de M. Arnaud.
Tranchée de Vaure, Mensignac (Dordogne).
3b. — Le même, vu du côté ventral.
Ha. — Scaphites Meslei, À. De Grossouvre, nov. sp. (p. 239). — Individu (Collection A.
de Grossouvre) vu de côté; une partie du dernier tour de spire a été enlevée pour
montrer les premiers tours.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
4b, — Le même, vu du côté ventral.
5a, — Scaphites Lamberti, À. De Grossouvre, nov. sp. (p. 241). — Fragment d'un indi-
vidu (Collection Le Mesle) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Cher).
5b, — Le même, vu du côté ventral.
6. — Scaphites pulcherrimus, À. RÔMER (p. 250). — Individu (Collection Arnaud) vu
de côté, montrant seulement les premiers tours de la spire.
Assise Q de M. Arnaud.
Neuvic (Dordogne).
74, — Scaphites Meslei, À. pe GRossOuvrE, nov. sp. (p. 239). — Individu (Collection A.
de Grossouvre) vu de côté.
Calcaires durs de la partie inférieure de la craie de Villedieu.
Environs de Lavardin (Loir-et-Cher).
7b, — Le même, vu du côté ventral.
82. — Scaphites Arnaudi, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 242). — Individu (Collection
Rejaudry) vu de côte.
Etage coniacien. Assise L' de M. Arnaud.
Saint-Simon, près Jonzac (Gharente-Inférieure).
8b. — Le même, vu du côté ventral.
92, — Scaphites pulcherrimus, À, Rôwex (p. 250). — Individu (Collection Arnaud) vu
de côté. ;
Assise Q de M. Arnaud.
Neuvic (Dordogne).
9b, — Le même, vu du côté ventral.
102. — Scaphites gibbus, SGHLÜTER (p. 251). — Individu (Collection Arnaud) vu de coté.
Etage campanien. Assise P° de M. Arnaud.
Saint-Médard-de-Barbezieux (Charente).
10h. — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXXIIT.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. 1®. — Pachydiscus colligatus, von BinkHorsr, sp. emend. À, DE GROSsSOUvRE
(p. 202). — Individu de taille moyenne (Collection Boreau-Lajanadie), vu
de côté.
Calcaire jaune. Assise Q de M. Arnaud.
Falaise de Terrenègre, près Royan (Charente-Inférieure).
Frs. 1, — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXXIV.
EXPLICATION DES FIGURES.
. — Pachydiscus perfidus, À. DE GROSsOUVRE, nov. sp. (p. 213). — Individu (Col-
lection Arnaud) vu de côté.
Grande carrière de Tercis (Landes).
a, —_— Schlüteria Larteti, SEUNES, sp. (p. 218). — Individu (Collection Lartet) vu
de côté; reproduction de la figure du mémoire de M. Seunes (pl. IV, fig. 22).
Calcaires durs lithographiques à stegasters.
Route de Gan à Rébenacq (Basses-Pyrénées).
—— je même, vu du côté ventral; reproduction de la figure du mémoire de
M. Seunes (pl. IV, fig. 2).
— Schlüteria Larteti, SEUNES, sp. (p. 218). — Individu (Collection Seunes) vu
de côté; reproduction de la figure du mémoire de M. Seunes (pl. IT, fig. 2).
Calcaires durs lithographiques à stegasters.
- Route de Gan à Rébenacq (Basses-Pyrénées).
.— Le même, vu du côté ventral; reproduction de la figure du mémoire de
M. Seunes (pl. IV, fig. 3).
. — Gaudryceras planorbitorme, J. Bônm, sp. (p. 231). — Individu vu du côté
gauche; reproduction de la figure du mémoire de M. Seunes (pl. VI, fig. 1°).
Calcaires durs lithographiques à stegasters.
Route de Gan à Rébenacq (Basses-P yrénées).
— Le même, vu du côté droit; reproduction de la figure du mémoire de M. Seunes
(pl: VI, fig. 1?).
-— Le même, vu du côté ventral; reproduction de la figure du mémoire de
M. Seunes (pl. VI, fig. 1°).
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Procédé G. Pilarski, À. Murat et C Sohier co
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PLANCHE XXXV.
EXPLICATION DES FIGURES.
12. — Schlônbachia Fournieri, À. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 112). — Individu (Col-
lection Fournier) vu de côté pour montrer l'ornementation des flancs.
Calcaires blanchâtres à bryozoaires de la Charente.
Gisement précis inconnu.
Fic. LP. — Le même, vu du côté ventral, en arrière.
Fr.
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1c. — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
2. — Muniericeras rennense, À. pe Grossouvre, nov. sp. (p. 160). — Fragment de
tour d’un individu (Collection Péron) vu de côté.
Calcaires marneux à la base des couches à micrasters.
Ravin de Montferrand (Aude).
F1G. 3. — Muniericeras Lapparenti, À. DE GRossOUvRE, nov. sp. (p. 158). — Fragment d'un
F1G.
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individu (Collection Toucas) qui se distingue du type par ses côtes non bifurquées
sur le pourtour externe.
L. — Muniericeras inconstans, À. pe GRossouvRe, nov. sp. (p. 159). — Fragment de
tour d'un individu (Collection Péron) vu de côté.
Calcaires marneux à la base des couches à micrasters.
Ravin de Montferrand (Aude).
. D. — Muniericeras inconstans, À. De GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 159). — Mragment de
tour d’un individu (Collection Péron) vu de côté.
Calcaires marneux à la base des couches à micrasters.
Ravin de Montferrand (Aude).
6%. — Scaphites hippocrepis, Morton, sp. (p. 244). — Individu (Collection de l'Ecole
des mines) vu de côté.
Provenance inconnue.
3. 0b — Le même, vu du côté ventral, la bouche en avant.
. 62, - Le même, vu du côté ventral, la bouche en arrière.
F1G. 7. — Gaudryceras planorbiforme, J. BôHM, sp. (p. 231). — Individu (Collection Nicklès }
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vu de côté, d’après le moulage d’une empreinte en creux.
Calcaires marneux à Æchinocorys tenuituberculatus, du Mas-de-Blas-Giner, près
Alcoy (Espagne).
8. — Ancyloceras (?) Douvillei, A. DE GROSSOUVRE, nov. sp. (p. 24). — Fragment d'un
individu (Collection À. de Grossouvre) vu de côte.
Couches à O. auricularis de la partie moyenne de la craie de Villedieu.
Carrières de la Ribochère, commune de Couture (Loir-et-Gher).
9. — Hauericeras Welschi, À. DE GRossOuvRE, nov. sp. (p. 222). — Individu {Collection
J" Jean) vu de côté.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum du bas du chemin de Sougraignes aux
Croutets (Aude), au-dessous des calcaires marneux à Lima marticensis.
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Procédé G. Pilarski, A. Murat et G- Sohier correxit
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PLANCHE XXXVI.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fic. l*, — Hoplites Gosseleti, À. De Grossouvre, n. sp. (p. 116). — Individu (Col-
lection Gabelle) vu de côté pour montrer ses côtes simples, radiales et
presque droites, caractères qui distinguent cette espèce de Hoplites coesfel-
diensis.
Environs de Soulaige (Aude). Gisement inconnu.
Fc. 12, —— 4e même, section des tours.
FiG. 2°, — Pachydiscus subrobustus, SEUNES (p. 200). — Individu (Collection A. de
Grossouvre) vu de côté pour montrer l’ornementation de cette espèce et la
persistance des côtes ombilicales dans l'adulte.
Grande carrière de Tercis (Landes).
Fic. 2. — Le même, vu du côté ventral.
FiG. 3%. — Pachydiscus Cayeuxi, À. DE GRossouvre, n. sp. (p. 191). — individu (Col-
lection À. de Grossouvre) vu de côté; on voit, au commencement du dernier
tour, des côtes très irrégulières, dont les plus longues présentent, près de
l’ombilic, un tubercule saïllant.
ù Marnes ferrugineuses intercalées entre les bancs inférieurs de rudistes,
sur le chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
Niveau du Placenticeras syrtale.
Fic. 3°. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
Fic. 3°. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
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PLANCHE XXX VIT.
EXPLICATION DES FIGURES.
1°.-— Pachydiscus isculensis, REDTENSACHER, sp. (p. 185). — Individu de petite taille (Collection A.
‘de Grossouvre) vu de côté.
Marnes ferrugineuses à Placenticeras syrtale, comprises entre les deux bancs inférieurs de
rudistes du chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
1b, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en ayant.
1°. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière. J
2. — Sonneratia Paillettei, D'OnBrenx, sp. (p. 149). — Fragment d'un individu (Collection Durand)
vu de côté pour montrer l'allure sinueuse des côtes,
Marnes à Micraster brevis des environs de Rennes-les-Bains (Aude).
3. — Scaphites hippocrepis, Dexay, sp. (p. 244). — Individu (Collection Arnaud) vu de côté.
Assise P! de M. Arnaud.
Mensignac (Dordogne).
3b. — Le même, vu du côté ventral.
49, — Sonneratia Savini, À. DE GRossOuvRE, n. sp. (p. 152). — Individu jeune (Collection Gabelle)
vu de côté pour montrer l'ornementation des premiers tours et les étranglements transverses
de la coquille. -
Environs de Soulatge (Aude). Gisement inconnu.
4b, — Le même, vu du côté ventral.
5. — Pachydiscus Carezi, À. DE GROSSOUVRE, n. sp. — Individu [Collection Joseph Jean) vu de côté.
Calcaires marneux à Miscrater brevis de Borde-Neuve, près Rennes-les-Bains (Aude).
6. — Lytoceras Sicardi, À. De Grossouvre, n. sp. (p. 223). — Fragment d'un individu (Collection
A. de Grossouvre) de taille moyenne, avec empreinte d’une partie des tours.
Marnes ferrugineuses à Placenticeras syrlale, comprises entre les deux bancs inférieurs de
rudistes du chemin de Sougraignes aux Croutets (Aude).
T3, — Gaudryceras Rouvillei, À. De GRossouvrE, n. sp. (p. 228). — Individu (Collection Gabelle)
type de l'espèce, vu de côté.
Environs de Soulatge (Aude). Gisement inconnu.
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7». — Le même, vu du côté ventral, l’ouverture en arrière.
7e. — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
8%. — Gaudryceras Colloti, À. DE Grossouvre, n. sp. (p. 229). — Individu (Collection de l'École des
mines) vu de côté pour montrer l'ornementation caractéristique de la coquille.
Carrière de la route de Gan à Rébenacq (Basses-Pyrénées).
Calcaires à stegasters.
8. — Le même, vu du côté ventral.
95. —— Desmoceras pyrenaïcum, À. DE Grossouvre, n. sp. (p. 168). — Individu (Collection A. de
Grossouvre) de petite taille, reproduit avec un grossissement de deux diamètres, vu de côté.
Marnes bleues comprises entre deux bancs à Hippurites cornucopiæ.
Environs de Sougraignes (Aude). 8
9b, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant; on voit le siphon immédiatement sous la
surface du moule. :
9°, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en arrière.
10%. — Gaudryceras Rouvillei, À. pe GRossouvRE, n. sp. (p. 228). — Individu (Collection A. de Gros-
souvre) de petite taille, reproduit avec un grossissement de deux diamètres, vu de côté.
Marnes bleues comprises entre deux bancs à Hippurites corucopiæ.
Environs de Sougraignes (Aude).
10?, — Le même, vu du côté ventral, l'ouverture en avant.
10°. — Le même, vu du côlé ventral, l'ouverture en arrière.
11%, — Lytoceras Sicardi, À. pe Grossouvre, n. sp. (p.223). — Individu (Collection A. de Gros-
souvre) de petite taille, reproduit avec un grossissement de deux diamètres, type de l'espèce,
vu de côté.
Marnes bleues comprises entre deux bancs à Hippurites cornucopiæ.
Environs de Sougraignes (Aude). -
112. — Le même, vu du côté ventral.
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PLANCHE XXXVIIL.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fi. 1. — Schlônbachia Bertrandi, A. DE GROSSOUVRE, n. sp. (p. 114). — Individu
(Collection A. de Grossouvre) type de l'espèce, vu de côté.
Marnes bleues du ravin situé au nord de Sougraignes (Aude).
Frc. 2%. — Pachydiscus Ganali, À. DE GROssOUVRE, n. sp. (p. 195). — Individu (Col-.
lection À. de Grossouvre) type de l'espèce, vu de côté.
Maxnes à Micraster brevis Sur le chemin de Nalzen à Freychenet (Ariège).
Fr. 2h. — Le même, vu du côté ventral. Ê
FiG. 3. — Pachydiscus neubergicus, F. von Hausr, sp. emend., À. DE Grossouvre
(p. 207). — Individu (Collection A. de Grossouvre) de la plus grande taille
connue, remarquable par la persistance des côtes sur la région externe des
flancs.
‘ Carrière d’Angoumé (Landes).
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PLANCHE XXXIX.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fic. l°. — Gaudryceras mite, F. von Hauer, sp. (p. 227). — individu adulte (Collection
Péron) remarquable par son état de conservation, et ayant encore son test.
Marnes bleues à Mortoniceras texanum, sur le chemin de Sougraignés
aux Croutets (Aude).
Fi. 1P. — Le même, vu du côté ventral pour montrer l'inflexion en avant des côtes sur
x cette région.
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